Wolfmother – Victorious – 2016

wolfmotherWolfmother – Stoner/Hard Rock – Australie
Victorious – 2016
Universal
6/10

Wolfmother n’est pas un groupe. En fait, il s’agit du projet solo de Andrew Stockdale, un guitariste Australien qui a notamment joué avec Slash. Je ne connaissais pas Wolfmother, c’est suite à l’énorme publicité entourant l’album Victorious que ma curiosité a été piquée. En partant, les loups ça m’exaspère au plus haut point, je trouve ça kitsch et totalement quétaine. On part avec une prise mais bon, je vais tenter une écoute, peut-être deux.

J’ai bien aimé la pièce Victorious et son vidéoclip fortement inspiré de Barbarella. La toune est bonne et ça été suffisant pour me procurer l’album et en faire l’écoute approfondie. D’emblée, Wolfmother c’est un rejeton issu de l’accouplement entre Led Zeppelin et Black Sabbath boosté au fuzz de MC5. L’album part en lion, pardon en loup, avec The Love that you Give et Victorious, deux pièces très Stoner qui frappent tout de même assez fort. Plus l’album avance, plus on s’enfonce dans des sonorités tantôt à la White Stripes, tantôt à la CCR. On tombe de haut et on plonge tête première dans une musique fort commerciale, un Hard Rock de surface destiné aux radios rock matantes.

L’envolée médiatique, ou hype dans le jargon, n’est que de la poudre aux yeux. Cet album ne lève pas et est loin d’être impressionnant. Oui, c’est bien composé et bien exécuté mais c’est plate à mort. Si vous voulez du vrai Stoner, rabattez-vous sur les pionniers comme Black Sabbath au lieu de perdre votre temps et votre argent dans cette galette artificielle.

Parfait pour accompagner un chandail de loup en spécial chez Wal-Mart.

Voïvod – Post Society – 2016

voivodVoïvod – Progressive Metal – Canada
Post Society – 2016
Century Media
9.5/10

Ceux qui me connaissent de près et de loin et qui surtout connaissent mon parcours musical savent très bien qu’entre Voïvod et moi c’est une histoire passionnelle qui dure depuis 32 ans. C’est pas compliqué, pour moi il y eu The Beatles et Voïvod, les deux pratiquement sur le même pied d’égalité. Piggy, Blacky, Away et Snake ont largement contribué, en tant qu’influence majeure, à développer le musicien, auteur et compositeur que je suis devenu au fil des 30 dernières années.

Voïvod est maintenant devenu à moitié Trifluvien avec Chewy, qui a repris brillamment les rennes à la guitare depuis 2008, et Rocky qui occupe le poste de bassiste de façon magistrale depuis le second départ de Blacky en 2014. Donc, venant de ce coin du Québec, ça me fait un petit velours!

Comportant cinq pièces, dont une reprise du groupe Hawkwind, Post Society est la suite de Target Earth paru en 2013 et le premier EP de la nouvelle formation qui marque un nouveau pas pour Voïvod.. Outre We Are Connected et Forever Mountain parues sur deux « split » 7 » en 2015, le EP comprends deux nouvelles pièces, Post Society et Fall. On reconnaît Voïvod avec ses sonorités familières issues de la discographie du groupe mais aussi avec une sonorité propre à la nouvelle formation. Chewy et Rocky ont su garder l’essence primaire de Voïvod intacte tout en ajoutant leur propre jeu respectif, leurs idées et leur son.

Post Society c’est du grand Voïvod qui, tout comme Target Earth, nous transporte à travers la carrière bien remplie du groupe tout en offrant une vision du futur avec de nouvelles sonorités et de nouvelles idées. Un mini album qui nous fera patienter pour un prochain album en espérant que la suite ne se fera pas trop attendre longtemps car Post Society est cruellement trop court, j’en veux encore!

Primal Fear – Rulebreaker – 2016

primal-fearPrimal Fear – Heavy/Speed/Power Metal – Allemagne
Rulebreaker – 2016
Frontiers
9/10

Je ne sais pas ce qui se passe avec moi. Suis-je atteint d’une quelconque maladie incurable? Chroniquer un album d’un groupe qui penche dangereusement vers le Power Metal? Suis-je ne train de devenir fou? Possible mais comme disait ma mère, il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. Je connais Primal Fear que de nom depuis de nombreuses années mais je n’ai jamais réussi à en apprécier la musique dû au fait de mon aversion pour le Power Metal.

Attention, je me défends toutefois en disant que Primal Fear n’est pas si Power Metal que ça! Le groupe penche plus vers le Heavy traditionnel et le chanteur ne semble pas avoir les couilles si serrées dans son pantalon. A cette toute première incursion musicale du groupe Allemand j’ai entendu des relents de Accept, Judas Priest, Saxon et compagnie en version plus grasse et plus lourde avec des riffs de Heavy Metal de la vieille école comme je les aime. Dès les premières notes de Angels of Mercy on sait tout de suite qu’on va avoir quelque chose de très solide sur Rulebreaker.

En effet, Primal Fear enchaîne les hymnes les uns après les autres avec des refrains un tantinet fromagés mais fortement efficaces et puissants. Il y a évidemment les solos de guitare typiques du Power Metal mais ils se fondent assez bien dans les excellents riffs des pièces qu’ils finissent par passer quand même sans trop d’agacement. Le son de l’époque est là, c’est merveilleusement bien composé et exécuté et encore une fois, ce sont des vieux bonhommes qui en mettent plein les oreilles et qui en jettent sur leur instrument respectif.

Je m’avoue vaincu, j’ai passé au travers d’un album de Power et j’ai aimé ça. Mais pour moi ça reste du Heavy Metal d’antan et c’est un excellent album à écouter à haut débit sonore.

Atoll – The Gathering Swarm – 2016

atollAtoll – Brutal Death Metal – États-Unis
The Gathering Swarm – 2016
Ghastly Music
8/10

Le Death Metal est devenu au fil des années le sous genre Métallique que j’affectionne le plus. J’aime les riffs gras et la lourdeur mais aussi lorsque le Death en question n’est pas toujours dans le tapis et offre une lenteur à la limite du Doom.

Je viens de découvrir la formation Américaine Atoll qui offre un Death Metal assez brutal, lourd et très graisseux avec quelques blasts beats ici et là mais qui grade cette dose de lenteur abyssale qui arrache tout sur son passage. The Gathering Swarm est un album dévastateur de 9 pièces s’étalant sur un peu plus de 26 minutes, ce qui est assez court pour un album complet mais ce sont 26 minutes de pure hécatombe meurtrière.

Atoll ne réinvente pas le genre mais rends le style à la hauteur des grands du Death Brutal comme Cannibal Corpse et compagnie. Excellents riffs et compositions, bonne production et surtout un intérêt gardé tout au long de l’album. Atoll frappe fort et demeure captivant sans faiblir tout au long de l’album.

Louise Attaque – Anomalie – 2016

louise-attaqueLouise Attaque – Altrernative Rock – France
Anomalie – 2016
Barclay
6/10

Quand j’ai su plus tôt cette année que Louise Attaque était de retour pour un quatrième album, ça m’a pris par surprise et un certain enchantement s’installait dans mon esprit. Il faut dire que j’ai adoré les deux premiers albums du groupe dans les années 90 avec le son très Folk Celtique à tendances Punk et la voix nasillarde de Gaétan Roussel.

Anomalie arrive après plus de dix ans d’absence du trio qui est en grande forme. Les textes toujours engagés sont encore au rendez-vous mais Louise Attaque change de son sur ce quatrième album dont le titre est plutôt révélateur dans la carrière musicale du groupe. J’ai toujours prôné et même encouragé les changements et les évolutions musicales chez les artistes et Louise Attaque fait exactement cette avancée avec ce nouvel album.

Certes, cet album est brillamment composé et exécuté, les chansons sont solides sans nul doute. Mais où es passée la puissance et la fougue d’antan? Louise Attaque a vieilli et ça paraît. Le groupe a délaissé son Folk Punky pour se lancer dans un Électro Pop à saveur Alternative qui saura ravir les stations de Radio FM à grande échelle commerciale. Anomalie est un album mou à la limite rose bonbon qui tranche violemment avec les classiques laissés lors des deux premiers albums.

Sans être mauvais, on tombe dans un tout autre créneau et même si les relents de Rock Français se font toujours entendre, Louise Attaque vient d’embrasser le fil de la musique de surface destinée à la masse qui ne s’intéresse guère plus qu’à des sons agréables crachés par la radio de voiture à l’heure de pointe.

Je suis déçu par Louise Attaque même si on reconnaît ici et là les sonorités qui ont fait de ce groupe ce qu’il est, du moins ce qu’il était, quelques pièces sont intéressantes mais le produit final, car c’est un produit de consommation rapide avant tout, reste beaucoup trop Pop et très en dessous de ce que ces Français sont en mesure de faire.

Raw – Battalions of Demons – 2016

rawRaw – Thrash Metal/Death Metal/Punk – Allemagne
Battalion of Demons – 2016
MDD Records
6/10

Je suis et j’ai toujours été un ardent défenseur des mélanges et des innovations musicales. Bien dosés, les mélanges de plusieurs styles pour n’en former qu’un seul peut s’avérer fort intéressant voire même rafraichissant la plupart du temps. Mais il arrive parfois que certains mélanges ne font pas le poids et deviennent agaçants et sans intérêt.

La formation Allemande Raw a choisi ses mélanges mais l’exploitation est loin d’être crue comme le nom du groupe le laisse entrevoir. La combinaison Death/Thrash donne généralement d’excellents résultats. Si on ajoute un peu de Punk à tout ça on vient donner une certaine agressivité, c,est un peu comme ça que le Crossover est né au milieu des années 80.

Le problème avec Raw c’est que son soi disant Punk est en fait du petit Punk Rock de surface qui n’a rien à voir avec le vrai Punk. Mélangé à des riffs Thrash, ça donne une musique trop joyeuse, à la limite de la parodie. Le côté Death vient assombrir et muscler les pièces mais les insignifiantes parties Punk Rock sont tellement omniprésentes que ça en vient gênant, ça devient pratiquement de la musique pour ados en quête de sensations fortes.

Il y a néanmoins de très bons riffs et d’excellentes idées au fil des pièces mais Raw aurait intérêt à éliminer son petit côté coloré à tendance fluo. A voir lors d’une tournée du Vans Warp Tour…

Lugnet – Lugnet – 2016

lugnetLugnet – Hard Rock – Suède
Lugnet – 2016
Pride and Joy
9/10

Tout est un éternel recommencement. Rien ne se perds, rien ne se crée. Comme dans toutes les démarches artistiques, la musique effectue des retours par cycles comme quoi les influences reviennent toujours à la surface donnant un nouveau souffle à des genres qui ont jadis connu leur heure de gloire. Le trip des années 80 étant bien ancré depuis quelques années, c’est au tour des années 70 de revenir en force à l’avant plan.

Lugnet est une formation Suédoise qui effectue un retour aux sources et puise directement sa sonorité dans les piliers du Hard Rock de cette belle époque où la musique était encore une force artistique et non une force monétaire. En entendant le premier album éponyme du groupe, nous avons l’ultime conviction de faire un saut temporel pour se retrouver en 1971.

Dès la première pièce de l’album, All the Way, on se retrouve plongé directement dans une énorme similitude avec la pièce Fireball de Deep Purple. Comme entrée d’album, ça frappe fort! Tout au long de l.album, Lugnet jongle avec ses influences qui comprennent sans aucun doute, outre Deep Purple, Uriah Heep, Whitesnake, Black Sabbath et j’en passe. Le chanteur a des intonations qui tournent autour de David Coverdale, Ronnie James Dio, Ian Gillan et même Bruce Dickinson par moments. Les guitaristes sont plus qu’excellents et recréent fidèlement le son des années 70 avec des riffs Rock et Blues dignes des grands de cette époque glorieuse.

Lugnet est un superbe album qu’il faut absolument se procurer, une belle leçon qui rock au maximum!

Rotting Christ – Rituals – 2016

rotiing-christ
Rotting Christ – Extreme Metal – Grèce
Rituals – 2016
Season of Mist
9/10

Généralement lorsqu’un groupe sort un album épique et grandiose, le poids sur les épaules est très lourd à porter pour l’album suivant. Il faut être à la hauteur et tenter à tout prix de ne pas descendre sous la barre qui a été montée. Paru en 2013, Kata Ton Daimona Eaytoy était l’exemple parfait de ce type d’album qui monte la barre assez haute pour un groupe..

Est-ce que Rituals est à la hauteur de son prédécesseur? Tout à fait! Rotting Christ a réussi à franchir la barre sans toutefois la monter d’un cran. Rituals est la suite logique du précédent album et comme son nom l’indique, ce nouvel album est un rituel s’échelonnant sur dix pièces pour 49 minutes de pure merveille auditive.

Comme pour les rituels, les pièces sont axées sur la répétition et les sonorités mystiques appuyées sur des effets de voix majestueux. Même si Rotting Christ s’appuie sur la simplicité pour la composition de ses pièces, c’est au niveau des arrangements et de l’ambiance que tout prends son sens. Rituals n’est pas tant différent de ce que le groupe nous a habitués par le passé, il s’agit d’une évolution naturelle et une exploration des sonorités avec des contrastes éclatants entre les instruments et les textures musicales.

Encore une fois Rotting Christ nous sert une bonne dose de noirceur, Rituals est en lice pour être un des albums explosifs de 2016.

Varg – Das Ende aller Lügen – 2016

vargVarg – Melodic Death/Black Metal – Allemagne
Das Ende aller Lügen – 2016
Napalm Records
8/10

J’entends parler depuis 2007 d’une formation allemande nommée Varg. Varg, veut dire Loup en ancien Suédois et en Norvégien. Les images de Loups sur les chandails m’ont toujours un peu ( beaucoup ) rebuté, il se peut que pour cette raison je n’ai jamais vraiment donné une chance à ce groupe. Qui plus est est catalogué comme étant Death Métal Mélodique, Varg partait avec deux prises en partant.

Qu’à cela ne tienne, en 2016 j,ai décidé de donner des chances qui auparavant n’auraient aucunement été possibles. Donc le dernier album de Varg est passé par mes hauts parleurs. Avec un recul et une écoute attentive je me suis mis à l’évidence que ces musiciens savaient jouer et avaient un talent sans équivoque pour la composition. Excellentes idées, excellents riffs, de belles textures musicales et mélodies.

Le chant en Allemand donne une ampleur plus guerrière au son de Varg. On a des influences provenant de plusieurs styles Métalliques, tantôt Thrash, tantôt Death avec des assaisonnements plus Black et des relents Heavy Metal. À quelques reprise j’ai ressenti une certaine mouvance vers le Neue Deutsch Arte auquel appartient les Rammstein ou Die Apocalyptischen Reiter. Pas trop brutal mais suffisamment puissant pour ne pas passer pour des moumounes. J’ai lu sur Metal-Archives que le groupe été classé comme ayant le mot Metalcore dans son étiquetage musical. Pour ma part je n’ai pas ressenti ce fléau de la musique bruyante moderne dans le son de Varg mais bon, je me suis peut-être laissé séduire par le côté lumineux de la Force après tout.

J’ai bien aimé Das Ende aller Lûgen mais je me dois de lancer une petite pointe acérée envers le groupe et vraisemblablement le label : Faire une version Anglophone d’un album pour séduire le marché Nord Américain c’est un peu ridicule. Dans le pire des cas, traduit tes paroles sur ton livret de CD mais le réenregistrement des voix en Anglais ça donne absolument rien, ça rends ton album dénaturé et ça sonne faux. C’est du Métal, pas de la Pop régurgitée!

Third Sovereign – Perversion Swallowing Sanity – 2016

third-sovereign
Third Sovereign – Death Metal – Inde
Perversion Swallowing Sanity – 2016
Transcending Obscurity India
6.5/10

Je me considère comme étant relativement ouvert d’esprit musicalement. Je sais ce que je veux et je sais surtout ce que je ne veux pas. Je suis aussi en mesure de considérer le talent même si je n’aime pas tel ou tel artiste ou album. Mais il y a des fois ou je me demande vraiment si certains musiciens font exprès pour nous sortir des albums remâchés.

Habituellement, lorsque je fais la connaissance d’un groupe qui provient d’un pays où le Métal est beaucoup moins susceptible d’être présent, je suis attiré par le dit groupe et généralement les résultats sont plus que satisfaisants. Malheureusement pour Third Sovereign, son statut de provenir d’une terre plus exotique n’a aucunement d’effet. Cette formation provenant de l’Inde n’a absolument rien à offrir d’intéressant malgré les capacités de performance de ses membres.

La formation nous offre un Death Metal générique tout de même bien exécuté, les musiciens sont très bons sur leurs instruments et l’album renferme plusieurs bons riffs accrocheurs. La production sonne par contre plutôt « flat » et manque grandement de puissance. Le groupe sait comment imbriquer ses riffs l’un dans l’autre pour former des pièces qui se tiennent mais les compositions manquent de mordant et d’intérêt. La musique du groupe n’a pas grand chose de vraiment captivant et d’étonnant. Cet album tombe rapidement dans le fond sonore dont on finit par ne plus prêter attention.

Dommage, les bonnes idées sont mal exploitées et Third Sovereign tombera assurément dans l’oubli pour ma part.

Pop.1280 – Paradise – 2016

pop1280Pop.1280 – Industrial/Cyberpunk – États-Unis
Paradise – 2016
Sacred Bones
8.5/10

Troisième album pour Pop.1280, formation Américaine qui m’était inconnue jusqu’à maintenant. On sot des sentiers battus avec cette formation qui combine des éléments Industriels et Post Punk avec un Noise Rock qui décape. Le groupe se targue d’ailleurs d’être Cyberpunk ce qui est assez près de la réalité.

Paradise est un album qui érafle et égratigne sauvagement les tympans. Quelque peu minimaliste, Pop.1280 mise sur les synthétiseurs gras et divers instruments agissant suivant les percussions. ¨ca frappe fort et c’est bruyant. On sent que Pop.1280 puise dans ses influences pour créer une musique Industrielle de haut calibre à l’image des pionniers du genre. Tout au long de l’album se succèdent des sonorités rappelant fortement Einstuerzende Neubauten, Cabaret Volatire, Alien Sex Fiend, P.I.L. Et même Butthole Surfers savamment utilisées à la sauce Pop.1280.

Il y a de l’espoir dans la musique underground qui sort des standards. Pop.1280 nous prouve que les mondes souterrains et inaccessibles au grand public regorgent toujours d’artistes dans tous les sens du terme qui se préoccupe vraiment de faire bouger les choses et offrir une musique Alternative à l’opposé du fast food musical servi en surface.

Belle découverte, j’adore!

Ulver – ATGCLVLSSCAP – 2016

ulverUlver – Experimental/Electronic Rock – Norvège
ATGCLVLSSCAP – 2016
House of Mythology
8.5/10

Ma connaissance de Ulver est somme toute assez limitée pour n’avaoir pas vraiment suivi la carrière du groupe. J’ai pris connaissance de quelques pi`ces ici et là tirées du répertoire du groupe sans jamais m’y attarder. De ce que je sais, c’est que Ulver a changé quelques fois de styles passant du Black Metal originel au Folk pour aboutir dans la musique Expérimentale.

ATGCLVLSSCAP est finalement le premier album de Ulver que j’écoute au complet donc je ne suis en aucun cas influencé par la discographie du groupe. Cet album regroupe plusieurs styles musicaux allant du Rock Progressif à l’Électronique en intégrant parfois du Blues, parfois des rythmes Latins et des sonorités provenant d’autres cultures le tout sur une base très Expérimentale comme si l,album était en fait un gros Jam session de 80 minutes.

J’ai ressenti des effluves de Pink Floyd par moments et certaines familiarités avec The Legendary Pink Dots dans la manière d’expérimenter avec les sons et les répétitions en boucle. Des particularités propres à The Residents se font aussi entendre ici et là au fil de cette masse sonore envoutante. Ici nous avons un album de musique très ambiante et planante sans aucune forme d’agressivité. Mais attention! C’est tout de même un mur de son dans lequel on se frappe assez durement. Ulver est en totale maitrise des instruments et n’hésite pas une seconde à jouer avec les sons et les textures pour remplir à bon escient tout l’espace requis sans rajouter de superflu.

Cet album est à des années lumière du Black Metal. Il faut avoir un esprit très ouvert pour en apprécier toutes les subtilités. Le Métalleux moyen fermé sur ses standards risque de se perdre dans la musique de Ulver. Moi, j’ai bien aimé et je constate que j’ai manqué quelque chose d’unique au niveau musical. Je devrai remettre les pendules à l’heure et faire un voyage dans le temps pour découvrir les parutions précédentes.

Spinebreaker – Ice Grave – 2016

spinebreakerSpinebreaker – Death Metal/Hardcore – États-Unis
Ice Grave – 2016
Creator-Destructor Records
7.5/10

Il y a des mélanges de styles qui donnent soit d’excellents résultats, soit des mauvais et d’autres qui sont relativement corrects sans vraiment être une révélation divine ou une illumination. Lorsque le Crossover a été créé dans les années 80, on assistait à un mélange de deux super puissances de la musique underground. Le Métal et le Hardcore fusionnaient ainsi pour créer une entité nouvelle pleine de promesses. Ce fut de courte durée mais fort explosif. De nos jours, on tente de recréer cette chimie tant bien que mal mais le passé est bel et bien derrière nous.

Depuis quelques années on assiste à une autre forme de mélange, celui du Death Metal accouplé au Hardcore de nouvelle génération. Un peu comme si Hatebreed avait eu une relation avec Cannibal Corpse. Même si les rejetons de cet accouplement peu orthodoxe ont parfois de bonnes idées, il n’en demeure pas moins que le mélange est un peu singulier.

Spinebreaker est un de ces groupes qui perpétuent cet hybride bizarroïde initialement instauré par des groupes comme Reprisal ou A Death for Every Sin vers la fin des années 90. Plus près de notre époque, Skinfather en est un parfait exemple et Spinebreaker se lance directement dans la même voie. De très bons riffs gras, un bon vocal rappelant Martin Van Drunen et de bonnes pièces entrainantes. La production laisse à désirer, on y va de la fameuse mode des guitares avec les « mids » dans le tapis, ça sonne sourd et ça vient irritant pour l’oreille à la longue. La partie Hardcore est trop présente avec les éternels rythmes « down tempo », la vitesse manque cruellement par moments et le tout devient rapidement redondant.

Sans être mauvais, car il y a de très bons riffs accrocheurs et d’excellentes idées, Spinebreaker a plus du Hardcore que du Death Metal ce qui doit attirer grandement les ramasseurs de patates et les ninjas dans les concerts. Trop sourd, trop core, trop prévisible.

Witchcraft – Nucleus – 2016

witchcraftWitchcraft – Doom Metal/Psychedelic Rock – Suède
Nucleus – 2016
Nuclear Blast
8.5/10

Le regain pour le Doom depuis quelques années suscite un intérêt quand même assez marqué dans mon univers musical. Je découvre de plus en plus de groupes qui préfèrent utiliser la lenteur et les ambiances lourdes plutôt que la vitesse et je me suis surpris à vraiment aimer cette facette de la musique bruyante ayant toujours privilégié les rythmes rapides et endiablés.

Étant un inconditionnel des Beatles, mon ouverture d’esprit m’a fait rapidement embarquer dans un style de Doom s’inspirant directement du rock psychédélique des années 70. Avec les Ghost, Blood Ceremony, Jess and the Ancients Ones, Jex Thoth ou encore Uncle Acid and the Deadbeats j’ai découvert un monde musical élaboré et fascinant.

Je découvre la formation Suédoise Witchcraft avec son cinquième album Nucleus paru il y a quelques semaines. C’est directement dans la lignée des groupes que j’affectionne depuis quelques temps. Directement inspiré de Pentagram et de Black Sabbath, Witchcraft nous offre un Doom Hard Rock à la fois puissant et totalement flyé. On passe de la lourdeur avec des riffs lents et grandioses à une douceur mystique tout droit sortie d’un trip d’acide.

J’ai ressenti quelques soupçons de Candlemass ici et là au niveau de la voix et des structures musicales. Malgré son nom, Witchcraft n’est pas aussi noir qu’il n’y paraît. On ressent certaines introspections et recherches personnelles. Les compositions sont assez originales et les textures sont au rendez-vous laissant transparaître diverses émotions au fil des pièces.

Je recommande fortement cet album à tous les amateurs du genre. Nul besoin d’être extrême pour apporter une musique puissante et enlevante!

Utopia – Mood Changes – 2016

utopiaUtopia – Progressive Metal – Italie
Mood Changes – 2016
Anteo
5/10

Le terme Progressif est aujourd’hui utilisé n’importe quand et généralement pour désigner une musique un peu plus technique que les standards établis et ce même si le terme s’éloigne royalement de ce que le style était à son origine dans les années 70. On utilise également à outrance le terme « Progressive Metal » même si on ne fait pas vraiment du Métal. C’est rendu une mode et ça fait cool de se désigner ainsi. On se donne l’impression d’être une élite de musiciens avec un talent extraordinaire et on se donne également l’impression de devenir des « bad boys » à l’air méchant en utilisant le patronyme Métal pour donner une belle étiquette à son groupe.

A prime abord la formation Italienne Utopia me semblait être fort intéressante. Le nom du groupe étant assez évocateur et les quelques extraits que j,avais entendus semblaient être plutôt prometteurs. Mais, comme un mauvais film qui mise tout sur sa bande annonce pour attirer les foules, Utopia s’est révélé fort décevant me laissant même un arrière goût amer au fond de la gorge.

Pour être d’excellents musiciens, ils le sont c’est clair. On vomit des notes, on montre notre capacité à changer de tempo 40 fois dans la même chanson, on montre nos talents de virtuoses et on en beurre épais. Les compositions sont ultra techniques et incroyablement fades et dénuées d’un quelconque intérêt. On passe d’un Progressif sans saveur non sans rappeler Dream Theater pour se rapprocher d’un Hard Rock réchauffé au moins 5 fois pour aboutir sur un Arena Rock des années 80 plate à mourir.

Utopia est vraisemblablement un groupe de m’as tu vu dont le but premier est de démontrer qu’ils sont capables de jouer. Ennuyeux sans bon sens, on passe à un autre appel.

Time to Bleed – Die with Dignity – 2016

time-to-bleedTime to Bleed – Death Metal – Allemagne
Die with Dignity – 2016
Kernkraftritter
8.5/10

Premier album pour Time to Bleed, jeune formation Allemande de Death Metal dans la plus pure tradition. Die with Dignity comporte 9 pièces originales montrant ce que la formation est capable de faire : Du Death Metal de la vieille école qui frappe et qui fait mal.

Time to Bleed entre dans le créneau de groupes comme Vader, Grave ou encore Cannibal Corpse. Même si ce style de Death Metal est grandement exploité sur la scène mondiale, Time to Bleed le rend bien et ses compositions ne tombent pas le copié/collé proprement dit. Une bonne dose d’originalité et de savoir faire viennent habilement enrober ce qui se fait déjà ailleurs avec une production digne des grands de ce monde métallique.

Bons riffs, bonne exécution, beau travail de composition et une vitesse de croisière constante sont les principaux atouts de Die with Dignity qui est un album qui ne réinvente pas le bouton à 4 trous mais qui fait amplement le travail. J’aurai amplement de plaisir à réécouter l’album à maintes reprises avec un niveau sonore au dessus des normes.

Aborted – Termination Redux – 2016

abortedAborted – Death Metal – Belgique
Termination Redux
Century Media
8/10

Nouvelle parution de la part des Belges Aborted. Comme à son habitude depuis 2004, la formation nous offre un mini album entre deux albums complets. J’ai me l’idée, ça fait patienter les fans et ça ajoute des items dans une collection de disques. Donc, un mini album de 5 pièces intitulé Termination Redux disponible en format vinyle 10 », rien de moins pour le collectionneur!

Termination Redux comporte 5 pièces avec l’intensité que l’on connait de Aborted. De bons ruffs bien gras, de la rapidité et une production qui démolit tout. C’est du solide! Bien sûr, on ne réinvente pas le genre et Aborted demeure dans son créneau brutal très efficace. Un mini album très court pour 15 minutes incendiaires. Bref, un bon Death Metal pas gentil qui défoule et donne envie de bouger.

Un bon petit encas à se mettre sous la dent en attendant la pi;ce de résistance.

Abbath – Abbath – 2016

abbathAbbath – Black Metal – Norvège
Abbath – 2016
Season of Mist
8/10

La saga d’enfantillages reliée à Immortal est maintenant chose du passé, Abbath est parti de son côté utilisant son nom de scène en guise de nom de groupe ou plutôt projet solo. Est-ce que Abbath était l’âme de Immortal? Possible mais ceci est désormais une autre histoire qui se verra contée dans un futur plus ou moins rapproché.

Donc, notre Abbath avec sa voix reconnaissable parmi toutes vient de nous pondre un premier album solo aidé de son acolyte King ( I, Ov Hell, Gorgoroth ) à la basse. Des musiciens de session sont venus compléter la formation le temps de l’album qui ont rapidement été remplacés par d’autres musiciens de session pour les spectacles 2016. Alors, oui Abbath fait cavalier seul et semble avoir un égo assez élevé prenant son statut de pionnier du Black Métal très au sérieux.

Ce premier album est tout simplement un mélange entre Immortal et I. Sans plus. Je m’attendais à un album plus grandiose et plus flamboyant pour ce renouveau mais Abbath a tout misé sur son dit statut et a possiblement oublié l’essentiel : Être original en se ré-inventant. Attention, c’est loin d’être mauvais, au contraire. L’album comporte plusieurs excellentes pièces et des riffs comme seul Abbath peut nous concocter mais il comporte aussi quelques pièces de remplissage comme si Abbath avait été à cours d’idée et qu’il devait néanmoins honorer son contrat pour sortir un album dans les temps.

Je suis un peu déçu par cet album car mes attentes étaient plus grandes. Reste a voir si Abbath saura rectifier le tir pour son prochain album. Ce premier album est un album moyen de Immortal sans tonus et en manque d’inspiration.

Borknagar – Winter Thrice – 2016

borknagarBorknagar – Progressive Viking Metal – Norvège
Winter Thrice – 2016
Century Media
8.5/10

Winter Thrice est le dixième album studio de Borknagar, formation mythique ayant débuté sa carrière dans le Black Metal originel et comportant des figures de proues fort influentes en son sein. Borknagar nous a toujours impressionnée d’album en album ajoutant toujours quelque chose de différent en intégrant le Folk dans ses pièces et bifurquant vers le Progressif au fil des ans.

La formation nous donne toujours des albums de très haute qualité et Winter Thrice ne fait pas exception à cette règle auto imposée. Selon mes critères d’évaluation, cet album mérite une assez haute note mais je me garde toujours une marge qui vient changer la donne en bout de ligne : Celle de l’appréciation personnelle.

Winter Thrice est certes intelligemment bien composé et exécuté, la production et l’interprétation sont au dessus de la norme et les pièces de l’album ont toutes un petit quelque chose de très intéressant nous amenant à laisser notre esprit errer dans les rêves. Sauf que comparativement à Urd, le précédent album, Winter Thrice est un album un peu mou et qui manque de punch et de dynamique. Je m’attendais à plus de la part de ICS Vortex et de Vintersorg.

L’album s’écoute tout de même très bien et comporte d’excellents passages dans chacune des pièces. Mais après avoir pondu l’excellence avec Arcturus en 2015, l’attente du nouveau Borknagar me laisse avec une légère déception en bout de ligne. Peut-être que ça passera au fil des écoutes.

Megadeth – Dystopia – 2016

megadethMegadeth – Thrash Metal – États-Unis
Dystopia – 2016
Tradecraft
8.5/10

Si vous ne connaissez pas encore Megadeth c’est que vous n’avez aucun lien de près ou de loin avec la musique Métal. Illustre groupe faisnat partie du Big 4, Megadeth a eu une carrière en dents de scie, donc fortement inégale en qualité. Pour ma part, je vais dire les vrais affaires, Megadeth se limite seulement aux deux premiers albums. J’avais certes apprécié certaines pièces de Countdown to Extinction et Endgame m’avait paru quand même très correct. Pour le reste, soit je suis passé à côté, soit je n’en ai eu carrément rien à foutre.

Avec tout le battage médiatique entourant Dave Mustaine et Dave Elefson cette année, les changements de musiciens et tout le blablabla et les commentaires que toute cette troupe d’égocentriques se balançait par la tête l’un envers l’autre, je n’étais pas sûr de vouloir tenter l’expérience d’un nouvel album de Megadeth d’autant plus que j’avais trouvé Super Collider foncièrement mauvais. Mais étant de nature curieuse je n’ai pas pu résister à jeter une oreille ou deux sur ce Dystopia tant vanté par son compositeur.

Je m’avoue vaincu car Dystopia est un excellent album. J’ai eu l’impression de ré-entendre le Megadeth d’antan, celui de Chris Poland et Gar Samuelson. Les dix pièces originales se trouvant sur ce nouvel album sont très impressionnantes, un retour aux sources qui nous donne un véritable album de pur Métal, pas de taponnage, pas de tétage, on va droit au but. Mustaine et Elefson ont visé dans le mille en optant pour Kiko Loureiro et Chris Adler pour cet album. Ces deux « nouveau » apportent une fraîcheur métallique a Megadeth qui reprends le droit chemin après un bon moment d’égarement.

Va t-il y a voir encore des comparaisons entre Megadeth et Metallica à savoir qui est le meilleur? Avec Dystopia, Megadeth prouve qu’il est encore un groupe de Métal dans tous les sens du terme. Reste à savoir si son ancien groupe saura nous impressionner en 2016. Je ne gagerais pas ma paie là-dessus cependant. Mustaine vient de remonter assez haut dans mon estime.

Savages – Adore Life – 2016

savagesSavages – Post Punk – Angleterre
Adore Life – 2016
Matador
9/10

La voici enfin arrivée cette suite à Silence Yourself, premier album explosif de Savages paru en 2013. Je l’attendais avec impatience Adore Life. Ce quatuor féminin m’avait grandement pris par surprise à la sortie de son premier album qui nous lançait un Post Punk furieux dans la veine des Joy division et Siouxie and the Banshees avec un son plus direct et surtout beaucoup plus sauvage.

Adore Life arrive avec des chansons plus matures et plus Heavy avec des textes encore plus profonds. La guitare est encore plus aiguisée et acérée que sur Silence Yourself, la distorsion prédomine l’album avec une rythmique qui cogne dur et qui nous frappe de plein fouet. Jehnny Beth est en pleine possession de ses moyens et sa mélancolie transpire énormément au fil de ses chansons. On ressent quelques réminiscences de Nick Cave et de The Smiths par moments ajoutant un peu plus de noirceur dans la musique du groupe.

Pour être Heavy, c’est Heavy et surtout très intense. Une intensité féroce qui respire la joie de vivre, ce qui contraste avec le côté noir projeté par le quatuor qui semble appercevoir une lumière au bout du tunnel. On passe par toutes les émotions au fil de l’album, Savages a réussi à garder le cap et ainsi continuer à tracer sa voie débutée par Silence Yourself.

A écouter à fort volume sonore pour apprécier toute la teneur émotive dégagée par l’album. Savages vient de s’ancrer les pieds et est dores et déjà un groupe culte à l’image de ses prédécesseurs.

Venomous Concept – Kick Me Silly-VCIII – 2016

venomous-conceptVenomous Concept – Hardcore Punk/Crossover – États-Unis
Kick Me Silly-VCIII – 2016
Season of Mist
8/10

Les super groupes donnent généralement de bons résultats et dans le cas de Venomous Concept qui regroupe des icônes Métalliques comme Danny Lilker (S.O.D., Nuclear Assault, Brutal Truth) et Shane Embury ( Napalm Death, Bujeria) c’est assez bien réussi. Les vieux bonhommes sont encore en forme et bottent des culs avec une force de frappe assez puissante.

Venomous Concept regroupe donc des vétérans de la scène Death Metal et nous offrent un Hardcore Punk teinté de Grind sans prétentions. Du vrai Hardcore de la vieille école sans fioritures ni attitude de poseurs. Des riffs acérés, de la vitesse et des pièces courtes directes, franches et dans ta face. Certes, on ne réinvente rien et ce n’est aucunement le but. Les « old timers » se font plaisir et ça transparait sur cet album.

Un album parfait pour partir la journée du bon pied avec un gros café. Une bonne dose d’énergie brute qui nous booster au maximum!

Exmortus – Ride Forth – 2016

exmortusExmortus – Technical Thrash Metal – États-Unis
Ride Forth – 2016
Prosthetic
8.5/10

Le Thrash Metal connaissant un regain de vie depuis quelques années a vu et voit encore son lot de clones déferler sur la scène mondiale tel un parasite à la recherche d’un hôte à posséder. Heureusement, il y a des groupes qui se démarquent en nous offrant une nouvelle vison du Thrash originel. La formation Américaine Exmortus redéfinit le Thrash en le rendant plus technique tout en utilisant une recette qui a été utilisée dans les années 80 dans un tout autre type Métallique.

D’entrée de jeu, Exmortus joue un Thrash légèrement noirci un peu à la manière de Skeletonwitch avec des éléments plus techniques à la Revocation. Mais un élément distinct vient tout changer pour éviter de sonner comme un groupe parmi tant d’autres : L’utilisation du « shredding » par les guitaristes. Ici, ce n’est pas un type de notes poussées comme le ferait Cheezedren of Boredom ou un groupe de Power Metal qui pousse sa virilité au bout de son manche de guitare. Non, ici on reprends exactement ce que notre tête enflée Suédoise Yngwie Malmsteen a toujours fait. Des arpèges à la vitesse de l’éclair directement influencé par Paganini ou Vivaldi.

J’entends d’ici la désaprobation de certains face à un mélange comme celui-ci. En fait, c’est très bien construit et les orgies de notes sont tout de même bien dosées rendant le tout fort complexe et vraiment intéressant. Exmortus joue la carte de la rapidité et le côté agressif est très présent. Ça cogne dur malgré l’accordement standard et c’est très entrainant. De bons riffs et de bonnes prouesses techniques, les musiciens y vont à fond pour éblouir et étourdir par leur savoir faire sur leur instruments respectifs.

Il y a quelques longueurs ici et là mais on peut facilement passer outre car le mélange est explosif et grandement plaisant. Belle réussite!

At the Graves – At the Graves – 2016

at-the-gravesAt the Graves – Melodic Death Metal – États-Unis
At the Graves – 2016
Indépendant
6.5/10

Parlons une fois de plus de clones. Pas les clones de Star Wars ou de Dolly, les clones du Métal. Je constate amèrement, en étudiant les sorties 2016. que des albums dans le Métal, il en pleut. Juste depuis le 1er Janvier c’est incroyable le nombre de sorties dans le monde du Métal. C’est une bonne nouvelle me direz-vous. Selon moi, pas tant que ça. Les sorties sont diluées et le marché est sursaturé et nombreuses sont les sorties moyennes ou pas très enviables.

De là ma parenthèse avec les clones. De nombreuses nouvelles formations cherchent à tout prix à sortir un album ou un mini album avant même de s’être forgé une identité. Avec la facilité d’enregistrement d’aujourd’hui, on assiste à une recrudescence de clones qui, faute d’avoir de bonnes idées, se lancent corps et âme dans la photocopie pure et simple. On joue du Métal juste pour jouer du Métal sans vraiment se soucier du côté original et artistique.

Le duo Américain At the Graves a été formé en 2015 et nous sert un mini album de 5 pièces totalisant 23 minutes de réchauffé maintes et maintes fois. At the Gates qui rencontre In Flames avec des éléments de Dark Tranquillity. Point de vue interprétation c’est très bien exécuté mais la composition laisse totalement à désirer, l’originalité est totalement absente, zéro avec une barre. Non pas que ce soit vraiment mauvais, ça serait bon pour du Gates at the Tranquillity Flames.

Je passe donc à un autre appel, ce mini album sera relégué aux oubliettes et ira rejoindre les autres clones dans la filière 13.

Shotgun Cure – Amorphous – 2016

shotgun-cureShotgun Cure – Thrash Metal – Canada
Amorphous – 2016
Independant
6.5/10

Depuis une bonne dizaine d’années déjà le Thrash Metal connait une vague de popularité au sein de la grande famille Métallique. Quelques groupes issus de cette nouvelle vague du Thrash sortent du lot en apportant une certaine fraîcheur. Le côté technique est beaucoup plus présent dans cette nouvelle version que dans sa forme originelle dans les années 80 avec des groupes comme Revocation ou Vektor qui ne se contentent pas uniquement de cloner un style qui avait jadis ses lettres de noblesse.

Le Thrash est maintenant un style à la mode avec son habillement et son idéologie mais aussi du point de vue musical et production. On tente de reproduire fidèlement les années 80 à tout prix. Shotgun Cure de Toronto a eu une brillante idée, soit celle de cloner les clones, se contentant de prendre la base du Thrash originel en le réchauffant avec les éléments techniques de Revocation, les ingrédients de Lamb of God et épiçant le tout avec Megadeth.

Ce n’est pas mauvais, Amorphous comporte plusieurs bons riffs, les musiciens ont un niveau de technicité assez élevé, la production est correcte et le produit global devrait plaire à ceux qui se sentent confortables dans un créneau sursaturé. Cet album, comme son titre l’indique, est totalement amorphe. Rien de très enlevant ni de flamboyant. Le niveau de composition n’est pas très élevé, la redondance coule à flot et on se lasse assez rapidement après 5 ou 6 chansons.

Je ne réécouterai aucunement cet album même en passant la balayeuse. D’un ennui mortel, à éviter d’écouter en voiture pour ne pas causer d’accident en s’endormant au volant.

Construct of Lethe – Corpsegod – 2016

construct-of-letheConstruct of Lethe – Death Metal – États-Unis
Corpsegod – 2016
Indépendant
8.5/10

Construct of Lethe est une relativement nouvelle formation mlagré que ses membres soient actifs depuis 2001 sous les pseudonymes Bethledeigne et Xaoc. Ces formations ne me disant strictement rien, je vais opter pour le terme nouvelle formation dans le cas qui nous intéresse.

Premier album donc pour cette formation Américaine. Dès la première écoute, nous sommes frappés de plein fouet par une vague sonore très puissante. Pour fesser, ça fesse! Un Death Metal légèrement noirci et tout de même assez technique sans tomber dans le Technical Death Metal mais sans non plus ressasser le passé avec un son Old School Death. Je dirais que le mélange de Behemoth, Morbid Angel et Nile serait assez juste avec toutefois une bonne partie assez disjonctée qui est propre à Construct of Lethe.

Jouissant d’une production fort excellente, la clarté des instruments est une force chez Construct of Lethe, tout est à sa place et parfaitement audible. La moindre parcelle de note ressort et chaque instrument est bien installé dans le mix. La formation joue beaucoup avec les dissonances sur une rythmique brutale réglée au quart de tour, les idées sont très originales et les musiciens sont à l’aise et sont droits comme une barre.

Une premier album captivant qui en arrache. A se procurer le plus rapidement possible!

Nawather – Wasted Years – 2016

nawatherNawather – Progressive Metal/Middle East Folk – Tunisie
Wasted Years – 2016
M&O Music
9/10

Vous connaissez tous mes goûts en matière musicale, surtout ceux qui sortent de l’ordinaire. Les mélanges non conventionnels et qui sont considérés contre nature par les puristes et les gens plus fermés d’esprit m’interpellent et me fascinent encore plus me poussant à l’exploration pure et simple. Alors, lorsque je constate qu’une formation provient de Tunisie, mon intérêt s’allume en sachant que rares sont les groupes qui osent faire du Métal dans ces contrées sablonneuses.

Il est d’autant plus intéressant lorsqu’une de ces rares formations du Moyen Orient ose offrir un mélange de Death Metal, de Progressif et de musique traditionnelle du Moyen Orient. En partant, ces sonorités traditionnelles ont toujours suscité chez moi un certain attrait, possiblement dû au fait que ces sonorités apportent une bonne dose de mysticisme et un bagage historique imposant.

Nawather, formation Tunisienne, a réussi avec brio le parfait mélange musical entre genres extrêmes de maintenant avec le passé. Wasted Years, premier album du groupe, est solidement basé sur un Death Métal Progressif où la technicité musicale est mise en avant plan. Une forte concentration de musique traditionnelle est savamment imbriquée avec l’utilisation d’instruments traditionnels, notamment le Qanûn, instrument à cordes pincées remontant à l’Empire Bysantin. Des éléments électroniques et symphoniques viennent agrémenter le tout avec des arrangements fort étonnants.

Jouissant d’une excellent production, Wasted Years a tout pour devenir un des meilleurs albums de 2016 et ce, même si l’année vient à peine de commencer. Le talent des musiciens est là, les guitares sont excellentes, la rythmique basse/batterie est solidement ancrée et les voix tant féminines que gutturales sont en parfaite symbiose avec la musique de Nawather.

Un excellent album à découvrir en ce début d’année pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux et qui souhaitent pimenter leur Métal et s’ouvrir l’esprit pour découvrir un monde fascinant.

Brutus – Merwgebeukt – 2016

brutusBrutus – Brutal Death Metal – Pays Bas
Meurwgebeukt – 2016
Rising Nemesia
7/10

Originaire des Pays Bas, la formation Brutus a connu une tragédie en 2006 suite au suicide d’un membre important soit le batteur Ploegbaas. Ayant de la difficulté à se relever d’un tel événement ces 10 dernières années, les membres restants du groupe ont décidé de poursuivre le travail commencé pour le deuxième album en 2006 utilisant les pistes originales de batterie.

Le Death Metal proposé par Brutus est brutal et profond rappelant parfois Deeds of Flesh. L’album regorge d’excellents riffs et les idées ne manquent pas, du Death de la vieille école pas gentil et féroce à l’extrême. La voix est grasse, gutturale et caverneuse faisant ressortir une certaine hargne tirant dangereusement sur le Grindcore.

Cependant, les seize pièces de l,album semblent en réalité ne faire qu’une seule pièce. 54 minutes de « blast Beats » sans aucun changement de tempo et sans réelles couleurs musicales ni de textures intéressantes. De la brutalité primitive dans le tapis, point final. Sans affirmer que c’est mauvais, l’agaçante redondance stagnant au fil des pièces m’a fais décrocher du fil conducteur rendant mon écoute évasive et non concentrée sur ce qui se passe, un peu comme dans une usine où l’on finit par ne plus entendre les bruits ambiants par habitude de les entendre.

Les musiciens du groupe sont tout de même très bons mais la musique de Brutus ne vient tout simplement pas me chercher. C’est fade et l’intérêt se perd rapidement.

David Bowie – Blackstar – 2016

davidbowieDavid Bowie – Experimental Rock – Angleterre
Blackstar – 2016
RCA/Columbia
9/10

Depuis la fin Décembre la planète culturelle subit des pertes incommensurables au niveau de ses piliers. Fin Décembre, Lemmy faisait le grand saut et le 10 Janvier dernier, David Bowie devenait une poussière d’étoile des suites d’un cancer.

L’héritage musical laissé par Bowie en est un de taille tant au niveau musical qu’intellectuel. Passant du Psychedelic Rock au New Wave et flirtant avec l’électronique, le Funk et même le Hard Rock à la limite Métal. Un énorme bagage musical qui a influencé bon nombre de musiciens en façonnant à sa manière le cours de l’histoire du Rock. Bref, Bowie a été un gros morceau pour l’histoire de la musique en général, une sommité du 20e siècle.

Malgré son immense succès au travers des 5 dernières décennies et ses 26 albums, peu de gens savent que David Bowie était un occultiste de haut niveau s’inspirant en grande partie du « Golden Dawn » et des enseignements de Alistair Crowley. Plusieurs indices ont été clairement laissés à ce chapitre durant toute la carrière de Bowie, ce dernier cherchant toujours l’ascension suprême et la reconnaissance des Dieux.

Le dernier album, Blackstar, est sorti quelques jours avant sa mort. Cet album est évidement son chant du cygne mais il est surtout l’album qui ferme la boucle, la dernière page du livre entamé en 1967. C’est aussi l’album musicalement le plus expérimental de la carrière de David Bowie. L’omniprésence du saxophone chaotique semble personnifier l’âme de Bowie et les arrangements très bizarres pour le commun des mortels apportent clairement la notion d’ascension vers des sommets mythiques.

Sur Blackstar, l’occultisme est d’autant plus présent que l’album transpire la mort et la noirceur. Bowie semble expliquer, toujours en sous-entendus et en paraboles qu’il n’a pas peur de la dite mort et que son âme va finalement atteindre ce qu’il cherche depuis le début de sa carrière. Plusieurs messages clairs ont justement été laissés dans les deux vidéos sortis pour l’album : L’astronaute, vraisemblablement Major Tom, mort avec son crâne orné de pierres précieuses, le rituel évident relié au « Sex-Magick », le costume que Bowie portait sur l’album Station to Station alors qu’on le voit dessiner l’arbre Kabbalistique. Tout ceci ne sont que quelques allusions parmi tant d’autres qui relatent sa vie.

Blackstar ne s’adresse pas à tous, c’est loin d’être un album de musique populaire. Au contraire, cet album est profond, obscur et relativement très extrême, le dernier chapitre du grand livre de l’occulte selon David Bowie.

The Slayerking – Sanatana Dharma – 2016

theslayerkingThe Slayerking – Gothic/Doom Metal – Grèce
Sanatana Dharma – 2016
Indépendant
7/10

The Slayerking est une très jeune formation fondée en 2013 en Grèce. Le premier album, Sanatana Dharma, est un premier effort assez réussi offrant certains mélanges musicaux issus de divers milieux donnant une sonorité riche et lourde avec des idées originales en général.

Les fondations de The Slayerking sont basées sur un Stoner/Doom très influencé par Black Sabbath et imbrique des éléments progressifs ici et là avec une légère teinte de noirceur qui s’apparente au Gothic Rock. Quelques parcelles de Hard Rock se font également sentir ici et là, le tout format une mixture qui se tient bien.

Le côté composition laisse cependant à désirer, le trio semble manquer d’inspiration dans plusieurs de ses pièces en s’égarant de temps à autre vers des structures manquant de mordant. L’utilisation de passages en mode majeur contraste violemment avec la noirceur que le groupe tente de projeter. On passe de joyeux à sombre d’un riff à un autre ce qui est assez difficile à assimiler. Certaines pièces traîne en longueur, un moment donné il faut savoir s’arrêter.

Le choix de la pièce d’ouverture d’album, She is my Lazarus, est un très mauvais choix pour être en mesure de partir un album avec fracas. La lenteur de la pièce et sa longueur nous font perdre le fil assez rapidement pour la suite d’autant plus que les paroles sont assez limitées, le chanteur répétant les mêmes phrases tout au long de la dite chanson.

Il y a du travail à faire pour élever le groupe à un niveau supérieur. Ce n’est pas un mauvais départ mais ça ne lève pas suffisamment pour accrocher vraiment à la musique de The Slayerking.