Power from Hell – Devil’s Whorehouse – 2015

power-form-hellPower from Hell – Black/Thrash/Speed Metal – Brésil
Devil’s Whorehouse – 2015
Hell’s Headbangers – 2015
5/10

Lors des premiers balbutiements du Speed Metal au début des années 80, tout était très nouveau tant pour les musiciens que pour les producteurs. Beaucoup de groupes ont émergé à cette époque et les moyens étaient très limités, peu de studios étaient disposés à enregistrer une telle musique avec si peu de moyens financiers. Les producteurs de l’époque avaient à jongler avec des sonorités et une rapidité jusqu’alors inégalée ce qui a donné des classiques très imparfaits mais qui avaient un certain charme et pour l’époque, on s’en foutait un peu. Le Metal avait franchi une nouvelle barrière et l’évolution allait suivre son cours au fil des albums et du temps.

Nous assistons actuellement à un retour aux sources avec plusieurs formations qui font revivre la belle époque de mon adolescence. Une forte concentration de ces formations se contente de copier/coller le genre originel et l’appliquer à la sauce d’aujourd’hui. Les studios et la technologie d’enregistrement sont beaucoup plus faciles d’accès pour les groupes désireux sortir un disque de qualité. Pour les plus débrouillards, un album peut même être enregistré et mixé dans un petit studio maison à peu de frais et donner des résultats tout à fait professionnels.

Power from Hell du Brésil est l’un de ces groupes, un « one man band » dans ce cas-ci, qui mise littéralement sur la glorieuse époque des Possessed, Destruction ou Kreator. Quand je dis littéralement, c’est de par la sonorité, les riffs, la production et le savoir faire. Pour la sonorité, Power from Hell n’est ni plus ni moins qu’un clone de Possessed avec certains relents de Slayer de la période de Show No Mercy avec des riffs pas très originaux mais qui font le travail amplement. Du Speed Metal comme dans le temps sans innovation. J’imagine que c’est le but premier de la part du gars derrière le projet.

C’est au niveau de la production et du savoir faire que j’ai un énorme blocage qui se transforme au fil des pièces en torture monumentale. Je veux bien croire que l’on veuille recréer l’ambiance d’origine mais la production de cet album est justement aussi nulle que les productions d’origine avec des musiciens incapables de garder le rythme. Nous arrivons bientôt en 2016 et je ne conçois vraiment pas qu’un groupe puisse être à l’aise à sortir un produit de piètre qualité tant au niveau sonore que du point de vue talent sur les instruments.

Au final, bien qu’il y ait de bonnes idées ici et et là cet album manque de puissance et cruellement de justesse ce qui devient irritant à la longue. Je sais fort bien que plusieurs Metalloïdes amateurs de « old school » vont apprécier Power from Hell. Pour ma part je trouve désolant de se limiter en tant que musicien et d’accepter le minimum. Je vais possiblement me faire lancer des roches mais c’est mon opinion et elle n’engage que moi en bout de ligne. J’ai quand-même donné une note de 5/10!

Jess and the Ancient Ones – The Second Psychedelic Coming: The Aquarius Tapes – 2015

jess-and-the-ancient-onesJess and the Ancient Ones – Psychedelic Rock – Finlande
Second Psychedelic Coming : The Aquarius Tapes – 2015
Svart Records
9/10

Après avoir fait un début fracassant avec son premier album fortement influencé par le NWOBHM en 2012, Jess and the Ancient Ones a bifurqué de sa sonorité d’origine pour nous offrir un rock plus psychédélique sur le mini album Astral Sabbat en 2013. Jess et sa troupe osent maintenant s’aventurer vers des sonorités plus anciennes sur second Psychedelic Coming : The Aquarius Tapes et nous offre une œuvre magistrale remarquable tant point de vue composition que par ses ambiances d’une autre époque.

Sur ce nouvel album, la formation Finnoise nous frappe de plein fouet avec des influences de Surf, de Blues, de Hard Rock, de Progressif ayant comme principale particularité de sonner très 60’s avec des éléments 70’s notamment avec l’orgue Hammond en avant-plan. L’utilisation des trois guitares et de leur partitions respectives donnent une rigidité et une solidité aux pièces tabdis que la basse et la batterie ajoutent de la profondeur et une rythmique puissante.

La voix de Jess est toujours aussi chaude et fortement présente rattachant toutes les autres composantes pour former un tout bien équilibré et vraiment génial. Le côté occulte est toujours là et les thèmes païens comme Samhain sont toujours le point central du groupe. L’album comporte 9 excellentes pièces aux tempos variés dont une imposante pièce de plus de 22 minutes pour clore le tout.

Décidément, le rock occulte se porte à merveille et Jess and the Ancient Ones vient de signer tout un chef d’oeuvre du genre.

Saxon – Battering Ram – 2015

saxonSaxon – NWOBHM – Angleterre
Battering Ram – 2015
UDR Music
8.5/10

Force est de constater que les vieux routiers et les légendes du Métal qui sont toujours actifs sont généralement en pleine forme et en totale possession de leurs moyens. Il est tout aussi intéressant de constater que ces bonhommes bottent encore les culs des plus jeunes et ce, de façon magistrale.

Saxon, tout comme Priest, Maiden et Accept est une des formations originelles du Heavy Metal pue à 100%. Avec une carrière fort bien remplie et 21 albums plus tard, la troupe de Biff Byford est toujours en service et plus en forme que jamais. Le nouvel album Battering Ram est un exemple parfait de pied de nez face à la jeunesse laissant dire «  Hey, on est encore debout et on réussi même à vous surpasser ».

Avec ses 11 pièces et ses 50 minutes dépassées, Battering Ram frappe dans les dents avec son Heavy Metal Tradionnel flirtant parfois avec le Speed Metal. Excellents riffs de guitare et une rythmique des plus solide. Saxon est depuis longtemps passé maître en composition et le groupe transmet son savoir faire haut la main au fil des pièces. La voix de Byford est toujours aussi puissante et imposante.

Comme toute bonne formation Heavy Metal classique, on ne peut passer à côté de l’ajout de ballades. Je ne suis pas un amateur de ballades et ça m’énerve toujours un peu mais Saxon les rends quand même bien ce qui limite l’exaspération qui m’habite habituellement lors de l’écoute de ces doucereuses chansons.

Battlering Ram est un incontournable du vrai Heavy Metal en 2015 et je le conseille vivement ne serait-ce que pour en prendre pour votre rhume et vous faire comprendre ce qu’est le vrai Métal.

Rivers of Nihil – Monarchy – 2015

rivers-of-nihilRivers of Nihil – Technical Death Metal – États-Unis
Monarchy – 2015
Metal Blade
8.5/10

Le Death Metal technique est depuis plusieurs années devenu une certaine référence en matière de Death Metal. Bien que plusieurs groupes oeuvrant dans cette optique musicale soient plus enclins à être techniques pour être techniques sans se soucier outre mesure du « feeling », certains réussissent à combiner habilement les deux facettes pour offrir une musique unique.

Rivers of Nihil, avec son deuxième album Monarchy, entre dans un créneau de musique remplie de notes à outrance avec des changements de tempo élaborés et déroutants tout en gardant un esprit musical et une ligne directrice plus uniforme pour éviter de faire une musique sans âme et axée sur le talent exclusif de ses musiciens.

Au départ vraiment très étoffé, le Death Metal de Rivers of Nihil comporte tout de même des structures plus entraînantes à l’image de groupes comme Suffocation ou Decapitated tout en nous assommant sous des virtuosités assourdissantes à la manière de Meshuggah ou Gojira. Un bon compromis entre les deux avec une grosse dose d’originalité qui fait du son du groupe un son relativement unique et innovateur.

Bien entendu, il faut être apte à assimiler et maîtriser ce type de Death car le degré de folie musicale est assez monstrueuse. Les partitions doivent être remplies de taches noires difficiles à déchiffrer. Un bon album bien dosé avec plusieurs moments renversants et plutôt convaincants. J’aime bien finalement!

Napalm Death – Apex Predator-Easy Meat – 2015

napalm-deathNapalm Death – Grindcor/Death Metal – Angleterre
Apex Predator – Easy Meat – 2015
Century Media
8/10

J’ai toujours eu beaucoup de difficulté avec le Grindcore et j’ai encore une certaine réticence face à ce type musical très extrême. Il y a tout de même quelques exceptions qui m’agacent moins et qui réussissent à m,accrocher. Alors que plusieurs formations se complaisent dans les pièces de moins d’une minute vomissant des paroles pré pubères à propos de vagins et de rectums sur des notes aléatoires et sans cohérences, d’autres s’organisent pour mettre en valeur l’extrémisme musical en pondant des pièces intelligentes et surtout audibles.

A la base, le Grindcore découle du Hardcore Punk et les pionniers du genre, en l’occurence Napalm Death, ont contribué à garder le genre en vie en évitant de sombrer dans la médiocrité anale généralement associée aux groupes issus de cette facette du Métal. Jouissant d’une carrière fort prolifique et en général relativement assez égale, Napalm Death récidive en 2015 avec un nouvel album intitulé Apex Predator – Easy Meat.

Bien que je ne suis pas le plus grand fan du groupe, j’ai pu apprécier plusieurs pièces au fil de leurs quinze albums et ainsi constater qu’il y a un grand talent de composition au sein de la formation. Ce nouvel album fait suite à Utilitarian paru en 2012, album qui était beaucoup moins rapide et qur j,avais aimé d’un bout à l’autre. Apex Predator – Easy Meat est un peu un retour aux sources pour Napalm Death avec des pièces très rapides et sauvages rempli d’excellents riffs et toujours le même discours engagé qui fait réfléchir.

Une bonne grosse dose de brutalité qui nous brasse et nous secoue les puces. Cru, franc et direct.

Escarre – Une Voûte sans Clef – 2015

escarreEscarre – Avant-Garde Metal – Canada
Une Voûte sans Clef – 2015
Dusktone
9/10

J’ai toujours un immense plaisir à découvrir des groupes et des musiciens de talent travaillant dans le bon sens pour faire évoluer la musique et expérimenter avec les sonorités. L’ouverture d’esprit musicale est mon cheval de bataille depuis plus de 45 ans et je suis heureux de constater qu’il y a encore des musiciens qui tentent de se séparer du lot de la standardisation.

La découverte de la formation Québécoise Escarre est une de ces découvertes qui vous prennent par surprise et qui vous jettent à terre de par la qualité des compositions mais surtout de par les arrangements complètement flyés et riches en sonorités diverses. Bien que Escarre soit musicalement près d’être classifié comme Avant-Garde Metal, de très importantes portions de la musique est directement issue du Rock Progressif qui me rappelle les belles années du prog Québécois qui régnait en roi et maître dans les années 70.

Techniquement complètement folle et disjonctée, la musique de Escarre intègre des claviers typiquement psychédéliques des années 70 et des sonorités souvent utilisées dans les films d’horreur de cette belle époque. La voix, généralement « clean » est loin dans le mix ce qui confère aux pièces un effet vaporeux comme si nous étions dans un rêve un peu flou et agité. Les amateurs de Métal plus méchant seront aussi comblés car l’album laisse planer un fond de Black Metal omniprésent qui se marie fort bien avec l’ensemble.

Une Voûte sans Clef est un colossal travail de composition, de recherche sonore et d’arrangements. Un album qui sort des sentiers battus qui se démarque avec brio de ce qui se fait présentement en matière de Métal ici au Québec. C’est ce que j’appelle un chef d’oeuvre musical sans hésiter.

Black Oath – To Below and Beyond – 2015

black-oathBlack Oath – Heavy/Doom Metal – Italie
To Below and Beyond – 2015
Independant
8.5/10

Ma première incursion dans ce que l’on appelle le Doom fut à une époque fort lointaine avec le désormais très culte Psalm 9 de Trouble en 1984. Pendant plusieurs années par la suite j’ai tenté de retrouver cette sonorité unique dans d’autres formations mais en vain. L’accès à des boutiques spécialisées en matière de Métal était difficile et l’avènement du Speed Metal avait accaparé toute mon attention. Ce n’est qu’au tournant des années 2000 que j’ai pu retrouver la puissance du Doom avec entre autres Candlemass, groupe qui figure parmi mes favoris à ce jour.

Black Oath, originaire d’Italie, m’est apparu un peu par hasard il y a quelques semaines. Avec un nom comme celui-là, une petite voix intérieure me disait de tenter le coup et de creuser plus loin afin d’approfondir mes connaissances dans l’immensité de ce genre musical obscur et abyssal. A priori, je ne m’attendais pas à ça et j’ai dû écouter l’album une deuxième fois pour être certain que mon choix était bon.

La musique de Black Oath oscille entre le Heavy Metal Traditionnel et le Doom comme si Trouble et Candlemass avaient fusionné avec une grosse touche de rock occulte. Les guitares sont légères pour un groupe de ce type et la voix vient adoucir le tout. La lenteur est la principale facette du groupe qui mise sur des riffs plus complexes et des idées empruntées au Heavy Metal d’origine. Quelques soupçons de progressif se font entendre ici et là et le mélange de ces ingrédients ont un petit quelque chose d’addictif.

To Below and Beyond est un album magique avec d’excellentes idées et une production de très haute qualité. On ressent une certaine nostalgie de la belle époque du Métal originel qui nous prends par les tripes et nous donne une seule envie : Réécouter l’album encore et encore à répétition.

Cradle of Filth – Hammer of the Witches – 2015

cradle-of-filthCradle of Filth – Extreme Gothic Metal – Angleterre
Hammer of the Witches – 2015
Nucelar Blast
8.5/10

Cradle of Filth est sur le déclin le plus total depuis maintenant sept longues années. La descente avait commencé à s’effectuer à partir de Godspeed on the Devil’s Thunder, album quand même bon avec de très bonnes pièces mais qui laissait ressentir un certain essoufflement et un manque d’idées. Darkly, Darkly, Venus Aversa, l’album suivant était fortement réchauffé et le manque d’inspiration était vraiment palpable. En 2012, l’horreur musicale était à son comble avec la sortie d’un album instrumental consistant de reprises de classiques du groupe avec un simili orchestre symphonique joué par un clavier Casio. La même année le groupe sortait un nouvel album, The Manticore and Other Horrors, tout aussi pathétique et insipide. Dani Filth et sa bande étaient tombés dans la clownerie la plus totale.

2015 arrive et Cradle of Filth revient avec de nouveaux musiciens. Celui ayant le plus d’ancienneté étant Marthus, le batteur depuis 2006. Dani Filth est donc le seul membre original du groupe. Je ne sais pas pourquoi j’ai pris la décision d’écouter le nouvel album, Hammer of the Witches sachant que le groupe était fini et que c’était vraisemblablement une perte de temps monumentale.

Et bien, je me suis trompé! Cradle of Filth est de retour comme à ses beaux jours avec un album puissant, rapide et des riffs très intéressants. Les deux nouveaux guitaristes y sont possiblement pour quelque chose, parfois un regard extérieur contribue à ramener les choses à l’ordre. Donc un album à tendances beaucoup plus Black Metal. Le côté quétaine et mou est disparu laissant place à de la fureur et un son plus cru.

Certaines pièces s’étirent en longueur un peu mais ce détail s’oublie quand même assez rapidement vu la qualité des compositions. Les fans de la belle époque seront comblés, c’est un beau retour pour Cradle of Filth et espérons que la formation continuera dans cette voie dans le futur.

Motörhead – Bad Magic – 2015

motorheadMotörhead – Heavy Metal/Hard Rock – Angleterre
Bad Magic – 2015
UDR Music
8/10

Lemmy est le symbole même du Rock amd Roll et possiblement le plus grand rocker de tous les temps. Cette légende du Hard Rock et du Metal aura 70 ans le 24 Décembre et malgré une année 2015 difficile point de vue santé, l’icône moustachue tient toujours debout et continue à faire des albums et des concerts.

Bad Magic est le 23e album de Motörhead et étonnamment, ce 23e album demeure toujours dans la courbe constante que Motörhead a su garder tout au long de son existence. Motörhead a pratiquement autant d’albums que les Rolling Stones et plus que AC/DC ce qui est tout de même assez spectaculaire.

Avec Bad Magic, nous avons encore une fois droit à du Motörhead pur et dur. Du bon gros Rock and Roll puissant de la part du groupe qui joue le plus fort sur la planète. L’album est rapide et toutes les pièces sont bonnes avec de bons riffs de guitares et la basse de Lemmy qui est toujours aussi assourdissante. Bref, du Motörhead point final. Petite ombre au tableau cependant, la production laisse quelque peu à désirer donnant l’impression que l’album a été mixé à la sauvette en plusieurs étapes. On dirait une compilation par moments et sur certaines pièces, les instruments se confondent. Parfois la guitare se perd dans le mix tandis que sur certaines pièces, la basse manque de puissance apportant un flou sonore par moments.

Mais, c’est du Rock and Roll et du Motörhead ça sonne toujours un peu sale et granuleux. Lemmy est toujours présent et il démontre qu’il est encore Dieu dans la grande famille du Rock.

https://www.youtube.com/watch?v=4hNQxMqZLbM

Stahlmann – Co2 – 2015

stahlmannStahlmann – Neue Deutsche Härte – Allemagne
Co2 – 2015
AFM Records
7/10

Depuis l’apparition du genre Neue Deutsche Härte en 1994, nombreux sont les clones de Rammstein à avoir vu le jour en Allemagne. Combinant l’Industriel, parfois le techno avec le Métal, les groupes issus de ce genre ont tôt fait de se faire une réputation populaire et ainsi se hisser dans les palmarès Allemands et un peu partout sur la planète.

Fondé en 2008, Stahlmann est ce qui se rapproche le plus du clonage Rammsteinien allant même jusqu’à clamer leur statut de nouveau Rammstein. Co2 est le quatrième album de Stahlmann que j’avais découvert en 2014 avec Adamant, album synthétique et sans réelle innovation mais comportant tout de même de bonne pièces entraînantes.

Co2 est somme toute la suite de Adamant en étant une copie conforme à celui-ci. Aucune évolution, même son et même type de pièces dans un ordre pré-établi d’avance. L’album comporte plusieurs bonnes chansons réchauffées certes, mais efficaces avec de bons riffs et un tempo rapide. Rien de surprenant mais c’est tout de même assez bon. Les synthétiseurs sont parfois un peu mous voire à la limite du quétaine mais ça passe quand même sans trop d’exaspération au fil des pièces.

Jusqu’ici ce n’est pas mauvais, on retrouve plusieurs pièces décentes qui attirent aisément l’attention mais rien qui nous permette de retenir notre souffle. L’album compte de nombreux remplissages comme les très inutiles ballades soporifiques et ultra clichés Die Klinge et Spiegebild dont on se srait grandement passé.

Au final Stahlmann est conseillé aux inconditionnels de ce type de musique et aux gens qui font leur entrée dans le monde du Metal Industriel. Pour les autres, comme moi, Rammstein demeure encore la meilleure formation vers qui se tourner. Les clones réchauffés sont toujours moins intéressants que les versions originales.

Mammoth Storm – Fornjot – 2015

mammoth-stormMammoth Storm – Stoner/Doom Metal – Suède
Fornjot – 2015
Napalm Records
8.5/10

Un Mammouth c’est gros et forcément lourd. Une tempête laisse généralement certains débris et cause des dégâts. Imaginez alors une tempête de mammouths. Imaginez tout un troupeau qui détruit tout sur son passage piétinant et écrabouillant tout ce qui se trouve dans leur chemin. Mammoth Storm sonne comme ça.

Le Doom est un sous genre du Métal qui n’est pas à la portée de tous dû à sa lenteur et sa tendance à faire ressortir un certain désespoir à travers des sonorités puissantes et caverneuses. Mammoth Storm avec son album Fornjot réussi avec brio le tour de force de nous faire ressentir les grands espaces et l’infiniment vaste.

Alliant le très lent et très lourd avec des riffs d’une puissance démesurée, Mammoth Storm se distingue dans le Doom de par ses guitares profondes et ses mélodies désespérées donnant l’impression d’un vide total, le néant absolu. C’est très profond et la voix ayant quelques similitudes avec celle de Jaz Coleman (Killing Joke) nous ramène à la réalité. L’effet de contraste est saisissant et fort agréable. Contrairement à de nombreuses entités de même acabit, Mammoth Storm ne tombe pas dans la redondance et la répétition. Chaque note et chaque parcelle sonore est bien dosée créant un solide fil conducteur tout au long de l’album.

Fornjot est le parfait exemple qui démontre que la lenteur et la lourdeur peuvent être plus percutantes que la vitesse et le flot de notes continu. Cet album est excellent d’un bout à l’autre et Mammoth Storm est un groupe à découvrir et à considérer dans sa collection. Je vais suivre de très près cette formation dans le futur et en attendant la prochaine sortie, je vais faire trembler les murs avec Fornjot.

Malevolent Creation – Dead Man’s Path – 2015

malevolent-creationMalevolent Creation – Death Metal – États-Unis
Dead Man’s Path – 2015
Century Media
8.5/10

Il y a de ces formations qui roulent leur bosse depuis quelques décennies et qui m’étaient totalement inconnues jusqu’ici. Étant donné que mon déclic envers le Death Metal s’est fait en 2011 seulement, plusieurs excellents groupes me sont passé sous le nez sans que je daigne y jeter une oreille. Bien, sûr, j’avais entendu bon nombre d’entre eux à Réanimation lorsque l’épouvantable Docteur voulait asservir mon esprit de Goblin puant, mais pas suffisamment pour accrocher vraiment à cette musique brutale et pas gentille.

Malevolent Creation est une de ces formations que je connaissais de nom mais qui ne m’attirait pas outre mesure malgré sa formation en 1987 et ses nombreux albums. Voilà qu’en 2015, la formation Américaine nous offre son douzième album intitulé Dead Man’s Path, cinq ans après son précédent album sorti en 2010. Je me suis dit que ça vaudrait possiblement la peine que je jette une oreille à cet album puisque cette formation est souvent comparée à Morbid Angel, Cannibal Corpse et Vader. Donc, une excellente raison d’écouter Dead Man’s Path avec un intérêt marqueé.

L’album s’ouvre avec la pièce titre de l’album. Une pièce lente et lourde avec une légère répétition pendant ses pratiquement cinq minutes, j’aime bien et c’est une excellente entrée en matière. J’ose espérer que le reste sera brutal et déchaîné. Et bien oui, c’est vraiment brutal et excessivement déchaîné sur les neuf pièces suivantes. Un martèlement en continu avec des riffs disjonctés et forts agréables pour les oreilles. C’est en quelque sorte une démonstration de puissance pure, les musiciens ont une très grosse expérience en la matière et ça s’entends.

Il y a quelques redondances ici et là mais le tout s’écoute très bien, Dead Man’s Path est un très bon moment de Death Metal de la vieille école qui vaut amplement la peine de mettre dans sa liste des meilleures parutions 2015. Très surprenant en fait. Je vais assurément aller visiter la discographie du groupe et constater les dégâts laissés par mon manque de culture Métallique des dernières années…

Bodyfarm – Battle Breed – 2015

bodyfarm-battle-breedBodyfarm – Death Metal – Pays-Bas
Battle Breed – 2015
Cyclone Empire
8.5/10

Bodyfarm m’avait agréablement surpris en 2012 avec son premier Malevolence. Son Death Metal énergique et rafraichissant plaçait le groupe Néerlandais au dessus de la moyenne des groupes oeuvrant dans ce type de Detah Metal. The Coming Scourge, le second album, était tout aussi à la hauteur et égal à son prédécesseur mettant ainsi Bodyfarm parmi les formations Death Metal dignes de mention avec un fort goût de revenez-y.

Battle Breed, paru le 8 Novembre dernier, suit cette tendance à faire les choses comme il le faut pour monter vers de plus hauts sommets et placer le groupe sur les échelons plus élevés de la scène Death internationale. La puissance de frappe est toujours au rendez-vous et la qualité des riffs est de très haut niveau. La légère teinte de Thrash Metal rend la globalité de l’album très entrainant nous ne laissant aucun autre choix que de branler de la tête ou de taper du pied au fil des onze pièces de l’album.

Martin van Drunen ( Asphyx, Grand Supreme Blood Court, Hail of Bullets ) prête sa voix très identifiable à la pièce The Dark Age et se marie très bien avec le son de Bodyfarm. Battle Breed de part ses riffs accrocheurs et ses tempos puissants prouve hors de tout doute que Bodyfarm est appelé à monter plus haut pour établir son règne sur la scène mondiale. Si vous ne connaissez pas encore le groupe, je vous conseille grandement de pallier à la situation immédiatement car vous allez passer à c¸oté de quelque chose de très fort.

Battle Breed est au final un des très bons albums de 2015 à réécouter à répétition, avec un volume élevé bien entendu.

Uncle Acid & the Deadbeats – The Night Creeper – 2015

uncle-acid-the-night-creepeUncle Acid & the Deadbeats – Psychedelic Rock/Doom Metal – Angleterre
The Night Creeper – 2015
Rise Above
8.5/10

Les maîtres du nouveau Psychedelic Rock/Doom Metal nous reviennent cette année avec toute l’horreur et la noirceur dont ils sont capables. Uncle Acid est en pleine forme et ses Deadbeats aussi sur ne quatrième album intitulé The Night Creeper.

Le groupe reprends avec brio là où il nous avait laissé en 2013 avec l’excellent Mind Control et revisite habilement ses sonorités de bizarreries sombres et son fuzz démesuré. Les influences de Black Sabbath mélangées aux Beatles sont toujours présentes et le contraste des deux crée une mixture plutôt flyée avec des atmosphères parfois lugubres parfois et souvent très psychédéliques. Le thème des films d’horreur des années 60 et 70 sont toujours en avant plan et Uncle Acid sait faire transparaître l’effet glauque de cette belle époque au travers de ses chansons.

Lorsqu’un groupe sort des albums de très haute qualité comme Bloodlust et Mind Control, il est parfois difficile d’élever la barre encore plus haute. The Night Creeper est un très bon album mais est beaucoup moins explosif et flamboyant que les deux précédents. Le groupe s’essouffle légèrement et ça se sent sur certaines pièces qui traînent en longueur. La présentation graphique est toujours à la hauteur avec son minimalisme à la sauce des années 70 et globalement The Night Creeper est un album fort réussi.

Si vous aimez le « vibe » des années glorieuses du psychédélique rock avec un son plus lourd et plus oppressant, The Night Creeper est un excellent choix d’écoute à répétition et partir dans le monde des ténèbres.

Sectu – Nefarious – 2014

sectu-nefariousSectu – Technical Death Metal – Suède
Nefarious – 2015
ViciSolum Productions
8/10

Le monde du Death Metal a beaucoup évolué depuis ses premiers balbutiements avec Possessed en 1985. Tantôt brutal, tantôt mélodique, le Death Metal est le sous genre de la grande famille du Métal qui se distingue le plus au niveau complexité et technicité. Non pas que les autres sous genres n’aient pas ces qualités mais il y a cette forte tendance dans le Death à vouloir toujours pousser les limites de la complexité musicale.

Les Suédois de Sectu œuvre et nage dans un type de complexité à cheval entre la brutalité, le mélodique et la technicité démesurée du genre. Nefarious, le plus récent album de la formation est un bon exemple de complexité tout en gardant l’idée première du Death et focalisant sur le riff primaire intégré dans des structures musicales hors normes et parfois chaotiques. Le néophyte pourrait perdre le fil rapidement car les changements fréquents en dent de scie sont monnaie courante tout au long de l’album ce qui pourrait être un peu déstabilisant pour certains amateurs de Métal plus conventionnel.

Musicalement très professionnels, les membres du groupe ne sont pas nés de la dernière pluie et sont en pleine possession de leur instrument respectif et les prouesses sont quand même bien dosées sans tomber dans la frivolité farfelue. Certes, Nefarious n’est pas une révélation magistrale mais un bon album de Death Metal technique et brutal. Huit pièces au total pour une durée approximative de 43 minutes de pur chaos Métallique.

La musique de Sectu n’est pas faite pour les « moshpit » ou pour « headbanger » avec frénésie. Elle est plutôt faite pour s’assoir tranquillement et décortiquer chaque note qui défile.

George Kollias – Invictus – 2015

george-kollias-invictusGeorge Kollias – Death Metal – Grèce
Invictus – 2015
Season of Mist
8.5/10

J’ai toujours eu une grande admisration et un profond respect pour les multi-instrumentistes de talent surtout quand ceux-ci ont un talent de compositeur inné et qu’ils le démontrent en sortant un premier album de qualité. George Kollias (Nile) est un de ces phénomènes. Non seulement ce dernier est reconnu dans la scène Métal comme étant un batteur de très haut calibre mais il a également de sérieux talents sur plusieurs instruments et à la voix.

Invictus est son premier album sorti sur le label Français Season of Mist. Kollias se donne à fond sur cet album grandement axé sur les percussions et les arrangements sur une base de Death Metal technique et puissant. La recherche musicale est quand même très poussée, l’album offre de très grands moments de surprenante originalité. Même si le côté Death est très convaincant, c’est au niveau des sonorités diverses que Invictus se démarque.

En tout 11 pièces originales plus 4 versions différentes de pièces déjà disponibles sur les 11 pour un total de 75 minutes. C’est peut-être un peu long mais l’écoute en vaut largement la peine. On mesure l’ampleur du travail sur cet album et du talent incontesté de George Kollias en tant que musicien et compositeur.

Varsovie – L’Heure et la Trajectoire – 2014

varsovie-l'heureVarsovie – Post Punk – France
L’Heure et la Trajectoire – 2014
Those Opposed Records
8.5/10

Tout comme le Métal, le Post Punk et Gothic Rock ont su résister au temps et s’implanter solidement dans la grande masse musicale afin de s’enraciner profondément pour pouvoir grandir en force. Comme dans tous les styles musicaux ayant résisté au temps, les tendances se promènent entre le mauvais goût et la copie mais également dans la pure tradition des pionniers gardant l’essence même des origines.

Le duo Français Varsovie est un de ces bastions résistant fièrement face à l’envahisseur populaire et nous proposait en 2014 un second album intitulé L’Heure et la Trajectoire. La France a toujours été riche en formations rebelles et sauvages n’ayant pas froid aux yeux et fidèles à leur convictions. Varsovie fait partie de cette vague qui ne se laisse pas impressionner et qui garde le cap sur ses idéaux premiers.

Directement issue des la première mouture sombre de l’après Punk, la musique de Varsovie oscille habilement entre Joy Division et Noir Désir à ses débuts. Guitares tranchantes, batterie qui martèle, basse prédominante et discours sauvage et guerrier, voilà les ingrédients qui forgent la musique de Varsovie. Le ton est donné, vif et revendicateur, sur des paroles d’une poésie sombre inflencée par les grands poètes Français comme Rimbaud ou Lautréamont.

L’Heure et la Trajectoire est un album beaucoup plus mature que son prédécesseur Etat Civil. Certaines partitions de basse s’égarent de temps à autres coupant à l’occasion la fluidité des pièces mais ceci est un léger détail, cette petite imperfection donne un certain charme à l’ensemble de l’album.

Je recommande chaudement Varsovie à tous mes amis en noir qui ont connu la belle époque et à tous ceux qui la font revive en ces années sombre pour l’humanité.

Firespawn – Shadow Realms – 2015

firespawn-shadow-realmsFirespawn – Death Metal – Suède
Shadow Realms – 2015
Century Media
7.5/10

Un nouveau groupe avec des musiciens reconnusvient de voir le jour dans le paysage du Death Metal Suédois. Avec des membres de Entombed A.D. et de Unleashed, Firespawn a lancé le 13 Novembre son premier album intitulé Shadow Realms.

Century Media semble avoir flairé la bonne affaire comme si le groupe avait une notoriété établie grâce à ses membres tout de même forts connus dans le milieu. Au départ la formation devait s’appeler Fireborn mais Firespawn a finalement pris le dessus possiblement pour des raisons de marketing, les deux noms voulant à peu de choses près dire la même chose.

Musicalement Firespawn joue un Death Metal générique maintes fois entendu avec de bonne doses de technicité et de bons riffs qui font quand même la job. C’est loin d’être original mais je crois fortement que le but premier de Firespawn est d’utiliser une recette déjà efficace et de l’utiliser à des fins un peu plus commerciales pour mousser un peu l’intérêt des amateurs.

Je ne dis pas que c’est mauvais, au contraire. C’est très bien composé et exécuté, il y a d’excellentes idées éparpillées sur l’album mais l’originalité et le renouveau sont totalement absents ce qui donne l’impression que ce groupe a été créé pour sortir des albums uniquement pour sortir des albums. L’amateur de Métal peu habitué à ce genre trouvera sans aucun doute son compte mais personnellement, tant qu’à écouter un clone des groupes dans lesquels les musiciens jouent habituellement, je préfère de loin m’en tenir aux originaux.

Tout de même un début pas si mal mais pas très explosif.

Bloodbath – Grand Morbid Funeral – 2014

bloodbath-grand-morbidBloodbath – Death Metal – Suède
Grand Morbid Funeral – 2014
Peaceville
8.5/10

Il aura fallu attendre patiemment 6 ans pour enfin avoir un nouvel album de Bloodbath à se rentrer bien profond dans les tympans. Le nouvel album, Grand Morbid Funeral, montre un Bloodbath en pleine possession de ses moyens ainsi qu’un troisième chanteur à tenir le micro en seize ans de carrière. Après Mikael Arkefeld (Opeth) et Peter Tagtgren (Hypocrisy, Pain, Lindemann) c’est au tour de Nick Holmes (Paradise Lost) de prêter sa voix d’outre tombe à la musique du groupe Suédois.

Bloodbath est toujours resté fidèle à lui même au fil des albums appliquant une réelle constance dans l’excellence sans faiblir en quoi que ce soit. Le groupe s’est toujours renouvelé d’album en album évitant de stagner dans le remâché et nous offrant toujours de la fraîcheur à chaque sortie. Grand Morbid Funeral ne fait pas abstraction à cette ligne directrice. Le son change cette fois-ci pour des sonorités plus crues, on retombe dans le pur « Old School Death Metal ».

Le groupe a réussi à faire sonner les onze pièces de cet album comme son titre l’indique : Des funérailles morbides et grandioses. La voix caverneuse de Nick Holmes est une valeur rajoutée à cette cérémonie mortuaire et comme à l’habitude la qualité des riffs est stupéfiante. C’est sûr que ça ne réinvente en rien le genre mais c’est direct et efficace rendant cet album très bon d’un bout à l’autre.

Une des surprises de 2014 que je ne me lasse pas d’écouter de temps à autres.

Magister Dixit – Opus Astral – 2016

magister-dixit-opus-astralMagister Dixit – Melodic Black Metal – Canada (Québec)
Opus Astral – 2016
Scum Productions
9/10

Magister Dixit est une formation cumulant plus de 15 ans d’expérience dans la grande scène Métal Québécoise ce qui est tout de même assez remarquable quant on constate la constance des sorties d’albums et de la qualité de la musique proposée par le groupe au fil de ces années.

J’ai eu la chance de recevoir une copie promotionnelle du prochain album intitulé Opus Astral qui sera disponible en vinyle dès le mois de Janvier 2016 via Scum Productions. Ce 5e album est sans contredit le chef d’oeuvre du groupe qui s’est surpassé tant au niveau composition qu’au niveau production. Le niveau technique des musiciens est de haut calibre et la complexité des arrangements fort surprenante.

L’album défile sur un fond de Black Metal très rapide et agressif entrecoupé de mélodies et de passages plus atmosphériques. L’utilisation des claviers et des sonorités d’instruments plus classiques ajoutent un effet cosmique très dérangeant au point ou on a l’impression de flotter dans le grand vide de l’espace. Certains passages plus avant-gardistes rappellent la légendaire formation Arcturus ce qui n’est pas pour me déplaire.

Il aurait été intéressant d’avoir plus de vocaux « cleans » car dans les passages où ils sont utilisés c’est une valeur rajoutée qui s’imbrique parfaitement avec les arrangements. L’année 2016 va commencer en force avec Opus Astral. Je vous conseille de réserver votre copie dès maintenant car avec une quantité limitée de 100 copies, j’ai l’impression que ça va partir rapidement.

Aggression – Fractured Psyche Demons – 2015

aggression-fracuredAggression – Thrash Metal – Canada
Fractured Psyche Demons – 2015
Galy Records
8/10

La légendaire formation Québécoise Aggression est de retour sur les planches en 2015. Non seulement Sasquatch et sa nouvelle version du groupe se sont contentés de partir en tournée mais un nouvel enregistrement a vu le jour 28 ans après The Full Treatment paru en 1987.

Ce nouvel album comporte trois nouvelles pièces et un ré-enregistrement de Metal Slaughter initialement paru sur le Demo I en 1985. Fractured Psyche Demons comprends également sept pièces remastérisées provenant de démos jamais sortis et inconnus du grand public. Les trois nouvelles pièces et Metal Slaughter prouvent que Aggression est toujours bien vivant et prêt à conquérir la scène Métal comme dans le bon vieux temps. Ces quatre pièces de pur Thrash de la vieille école sont d’une solidité à toute épreuve et démontrent ce que le véritable Thrash se doit d’être. Direct, puissant et sans compromis. Bref, un beau retour qui augure bien pour le futur et pour un prochain album et des nouvelles pièces.

La partie démo de l’album nous replonge à une époque où le vrai Thrash était à l’honneur. On perçoit toute la folie et l’agressivité dégagées par le Aggression d’antan, on se rends compte maintenant que c’était totalement disjoncté et que le commun des mortels pouvait bien avoir peur des Métalloïdes de ces temps immémoriaux. Rien à voir avec les nouveaux groupes Métal doucereux d’aujourd’hui qui polluent et diluent un genre du musique underground qui se voulait être rebelle et pas gentil du tout.

Reste que ce sont des démos originaux et malgré la remastérisation, le son demeure d’époque et ne se prête plus vraiment avec la réalité des productions de nos jours. Les fans inconditionnels et collectionneurs d’items de cette belle époque trouveront assurément leur compte mais moi c’est du nouveau Aggression que j’ai envie d’entendre comme les quatre premières pièces avec une excellente production.

Si le prochain album décoiffe comme en live, ça va frapper fort!

Subvision – So Far So Noir – 2006

subvision-so-far-so-noirSubvision – Post Punk/Alternative Pop – Suède
So Far So Noir – 2006
Kooljunk Communications
9/10

Tobias Forge est un musicien Suédois connu mondialement depuis 2011 notamment de par les rumeurs le mettant derrière le masque de l’Antipape à la tête d’un certain groupe fantôme. Martin Pesner est un autre musicien Suédois ayant joué avec Forge dans Magna Carta Cartel ainsi que Subvision dont les bagues trahissent une supposée présence dans le même groupe fantôme. Rajoutons à cela des photos compromettantes avec des sommités du monde du Métal et on obtient suffisamment d’indices qui relient ce petit monde ensemble dans les trois formations nommées ci-haut.

En creusant un peu sur ce mystérieux musicien qu’est Tobias Forge j’ai découvert Subvision, un obscur groupe de Stockholm qui a mis fin à ses activités en 2006 pour se transformer en Magna Carta Cartel. Au départ, Subvision se voulait être une entité mettant l’emphase sur l’imagerie et la mascarade pour étendre son contenu musical à un autre niveau. Tiens donc, ça me rappelle vaguement quelque chose… Contrairement aux attentes du groupe, le public est devenu confus avec le côté théâtral du groupe et ce dernier a finalement laissé tombé la mascarade réalisant que la musique et les mots de Subvision parlaient plus fort que n’importe quel costume porté par les membres du groupe. Costumes, théâtre, ça vous dit quelque chose?

Je vais laisser les spéculations de côté pour me concentrer sur la musique de Subvision. Les influences de la musique Alternative des années 80 ainsi que de la musique Pop étrangement similaire à Abba (!) sont fortement présentes sur les 12 pièces de So Far So Noir, lesquelles sont brillamment composées et sont issues de génies des arrangements et de la composition proprement dite. Ce qui frappe le plus cependant c’est l’étrange similitude de la voix avec celle de cet Antipape mentionné plus haut. Plusieurs pièces de cet album auraient pu se retrouver sur un des albums du groupe anonyme comme si So Far So Noir était le précurseur de quelque chose prêt à exploser dans les années qui ont suivi sa sortie.

Un excellent album à découvrir pour les amateurs de musique Alternative mais aussi pour les fans de ce groupe fantôme qui fait les manchettes en abondance ces temps-ci. Malgré toutes les spéculations évidentes laissées par ces indices, je n’ai pas l’intention de chercher plus loin pour savoir si elles sont réellement fondées même si je suis certain de la réponse. A vous de juger et de vous faire une opinion sur le sujet.

:Wumpscut: – Bulwark Bazooka – 2014

wumpscut-bulwark-bazzoka:Wumpscut: – Electro-Industrial – Allemagne
Bulwark Bazooka – 2014
Metropolis Records
7.5/10

Au cours des deux dernières décennies j’avais souvent entendu parler du « one man band » Allemand :Wumpscut: sans toutefois prêter une attention particulière à sa musique. J’ai vraisemblablement entendu quelques pièces au fil des années mais mon intérêt musical était ailleurs et le genre Electro était en période de pause dans mes choix musicaux.

La carrière de:Wumpscut: a été assez prolifique depuis 1991 avec 18 albums et 7 EP. Ça en fait de la musique à digérer quand on compare par exemple à Skinny Puppy qui a 13 albums et 2 EP à son actif avec 10 ans de plus d’existence. Quoiqu’il en soit, en 2014 avec la sortie de Bulwark Bazooka je me suis intéressé à:Wumpscut: mais ce n’est qu’en 2015 que j’ai finalement écouté l’album dû à un oubli de ma part ayant eu une année 2014 très occupée pour finalement laisser les nouveautés de côté.

Je m’attendais à une musique beaucoup plus agressive et rythmée en écoutant cet album. Le choix des sonorités et des échantillonnages sont excellents et les atmosphères dégagées profondes et enveloppantes mais l’album manque cruellement de vie et ne décolle pas du tout. Je ne sais pas si cette lacune est propre uniquement à cet album mais ça manque de punch. Les pièces sont tout de même toutes bonnes même si certaines traînent en longueur donnant l’impression que nous avons ici une compilation de pièces rejetées plutôt que d’un album studio.

Je vais tout de même reculer jusqu’aux débuts du projet, qui est uniquement studio soit dit en passant, pour une étude plus approfondie de la discographie complète. Il arrive fréquemment qu’un album soit mois à la hauteur dans une carrière bien remplie. Il est tout de même évident que miser sur la qualité plutôt que de la quantité est parfois un choix plus judicieux.

At the Gates – At War with Reality – 2014

at-the-gates-at-warAt the Gates – Melodic Death Metal – Suède
At War with Reality – 2014
Century Media
8.5/10

La légendaire formation Suédoise At the Gates effectuait un retour en 2014 avec la suite de Slaughter of the Soul paru pratiquement dix ans auparavant. Les pionniers du « Swedish Death Metal » ont pris la communauté Métallique par surprise avec At War with Reality, album qui reprends exactement là où At the Gates avait laissé en 1995.

Beaucoup de choses se sont passées entre ces deux albums. Le Métal a évolué de façon exponentielle, ses amateurs aussi mais ce qui a le plus changé la donne est sans aucun doute l’explosion d’Internet et la rapidité à laquelle l’information est depuis véhiculée. Ce retour du groupe a vu bon nombre d’enthousiastes se délecter d’une telle réunion, avec raison d’ailleurs, mais également le lot de détracteurs imbéciles qui haïssent pour haïr en étalant leur jalousie profonde pour leur 5 minutes d’attention.

Je sais que cet album est sorti en 2014 et que j’en parle avec un retard assez significatif. Mieux vaut tard que jamais car cet album est excellent de A à Z. Pas de révolution proprement dit mais c’est du At the Gates tel que le groupe était dans ses années les plus fortes, cet album aurait pu sortir en 1996 et il aurait été tout simplement la suite logique de son prédécesseur. En tout treize pièce de très haut niveau d’excellence qui rappelle aux jeune formations clones que At the Gates est toujours roi et maître du genre qu’il a façonné.

Est-ce que le groupe récidivera dans un avenir rapproché? Espérons-le car At the Gates a prouvé avec At War with Reality qu’il est toujours le géant du Métal qui a fait ses beaux jours et que son honnêteté est un signe de force et une leçon a retenir.

Sabbath Assembly – Sabbath Assembly – 2015

sabbath-assembly-sabbath-asSabbath Assembly – Psychedelic Rock / Doom Metal – Etats-Unis
Sabbath Assembly – 2015
Svart Records
9/10

Ceux qui me connaissent à un certain degré ainsi que mes lecteurs assidus ont sans aucun doute compris à un moment ou un autre que j’étais spécialement féru de musique et que je ne me contentais pas à me fermer l’esprit à un genre particulier. Cette maladive passion me pousse à explorer diverses avenues musicales et lorsque je trouve un groupe ou artiste qui vient directement me chercher je pousse ma quête plus loin pour dénicher des richesses similaires.

Lorsque j’ai pénétré tête baissée dans l’univers de Ghost en 2010, j’étais loin de m’imaginer que je venais de m’ouvrir à un monde particulièrement intéressant et riche en sonorités et émotions diverses. Les Blood Ceremony, Jex Thoth et autres Uncle Acid & the Deadbeats m’étaient tombés dessus comme une enclume me clouant au sol et me faisant prisonnier de l’obscurité propre à cette musique du Diable.

C’est en me hasardant sur ce chemin tortueux que Sabbath Assembly m’est apparu. Sortant d’un recoin sombre, son album éponyme m’a frappé de plein fouet tel un sort et j’en suis resté abasourdi depuis la première écoute. Une musique lourde, des riffs puissants et une voix ensorcelante, voilà les trois ingrédients principaux qui font de Sabbath Assembly une potion magique à laquelle il est ardu de se défaire.

A ma première écoute j’ai noté quelques similitudes avec Jex Thoth et à ma grande surprise cette dernière a été la vocaliste du groupe de 2009 à 2011. Une autre surprise a été de constater la présence de Kevin Hufnagel connu au Québec pour être le guitariste de Gorguts. Sabbath Assembly, quatrième album de la formation, comporte neuf pièces d’une puissance phénoménale avec des arrangements de haut niveau et d’une solidité sans failles. L’ajout de multiples voix à des endroits stratégiques accentue l’effet psychédélique et la lourdeur des guitares oppressantes nous paralyse tout au long de l’album obligeant l’auditeur à écouter l’incantation jusqu’au bout.

Sabbath Assembly nous transporte dans les profondeurs du gouffre infernal et cet album fera partie des meilleures sorties 2015. J’ai découvert une nouvelle entité qui m’appelle et que je vais suivre les yeux fermés. Il me reste donc à explorer les albums précédents et de valider l’excellence de ce groupe ténébreux.

Tribulation – The Children of the Night – 2015

tribulation-the-childrenTribulation – Progressive Black/Death Metal – Suède
The Children of the Night – 2015
Century Media
9/10

L’intelligence, la richesse des sonorités et le non standard sont pour moi des éléments des plus importants en musique. Je ne recherche pas forcément le côté technique préférant une haute dose de feelings au détriment des prouesses frivoles malheureusement rendues monnaie courante dans le Métal actuel. Un bon équilibre entre les deux mondes est la recette idéale et bon nombre de groupes progressent en ce sens.

Ma rencontre avec le groupe Suédois Tribulation s’est faite en 2013 avec l’excellent The Formulas of Death, album que j’avais apprécié et qui s’était glissé dans le top 40 de Hurlemort. On sentait qu cet album apportait une certaine reformulation du Death Metal et l’originalité était au rendez vous. En 2015, Tribulation a monté sa barre beaucoup plus haute et a réussi à la franchir sans accrochage. La formule plus conventionnelle fait place à de nouvelles sonorités et une nouvelle approche plus progressive en maximisant le côté sombre et mystérieux propre au Black Metal.

Le groupe mise dorénavant sur des mélodies accrocheuses et des atmosphères froides empruntant au passage des éléments que l’on retrouve dans certaines formations Post Punk et Gothic Rock tout en gardant l’essence Métallique et en propageant la puissance qui doit être livrée par toute bonne formation Métal qui se respecte. Les arrangements et les textures sont tout à fait géniales et les dix pièces qui composent The Children of the Night nous transporte ailleurs comme dans un rêve glacial et ténébreux.

The Children of the Night est un chef d’oeuvre du Métal d’aujourd’hui et l’excellence des compositions feront de cet album un incontournable et un classique à en devenir.

In Defence – Don’t Fuck with the Dungeon Master – 2015

in-defence-dont-fuckIn Defence – Thrash Metal/Crossover – Etats-Unis
Don’t Fuck with the Dungeon Master – 2015
Indépendant
8.5/10

Le Crossover est un genre qui persiste toujours à notre époque et In Defence démontre très bien que ce style est toujours d’actualité et se porte plutôt bien. Avec son humour quelque peu dérangé et ses pièces rapides fortement contagieuses, In Defence nous dresse le portrait de ce qu’est la véritable attitude punk. Dénoncer le système en le parodiant allègrement.

Don’t Fuck with the Dungeon Master est le quatrième album de la formation Américaine et cette nouveauté est à la hauteur des trois albums précédents avec la même énergie et le même son. Il est clair que c’est loin d’être original, on s’en fout un peu car de toute façon, le Crossover a cessé d’être original d’une certaine façon avec les pionniers comme S.O.D. ou D.R.I.. Quoiqu’il en soit, In Defence fait un excellent travail et ce nouvel album fait honneur au genre.

Si vous aimez les groupes de la première époque ou si vous aimez le mélange de vrai punk avec le Thrash Metal, Don’t Fuck with the Dungeon Master est un album à écouter et qui est très utile pour une soirée « mosh » inoubliable.

https://soundcloud.com/earsplit/sets/in-defence-dont-fuck-with-the

U.D.O. – Decadent – 2015

udo-decadentU.D.O. – Heavy Metal – Allemagne
Decadent – 2015
AFM
8/10

Udo Dirkschneider n’a plus vraiment besoin de présentations dans la grande scène Métal mondiale. Si vous ne connaissez pas encore cette icône du Heavy Metal Teutonique courrez faire vos devoir, ça presse. À 63 ans et pratiquement 40 ans de carrière Métallique, Udo a sorti pas moins de 25 albums, 10 avec Accept et son 15e avec U.D.O. est sorti cette année. Prolifique le bonhomme et encore en pleine forme.

J’ai été un grand fan de Accept jusqu’à Russian Roulette, la légendaire formation Allemande a été une influence majeure en tant que musicien. Suite à son départ de Accept, Udo a formé son propre groupe et tout au long des années 90 et 2000, je n’ai aucunement suivi le cheminement des deux entités séparées. J’ai commencé à m’intéresser à U.D.O. Avec l’album Dominator de 2009 qui m’avait plu à un certain point m’incitant à suivre la formation avec ses sorties suivantes.

Decadent est le 15e album de U.D.O. Depuis 1987 et le 4e que j’écoute au grand complet. Supérieur à Steelhammer et égal à Rev-Raptor, cet album offre de très bons moments de Heavy Metal pur et dur avec des touches de Speed sur quelques pièces. Pas de grande innovation mais une formule bien établie qui fonctionne très bien.

A noter l’arrivée de Sven Dirkschneider, le fils de Udo, dans la formation en tant que batteur. Decadent n’est pas une révolution proprement dite mais un album qui peut encore donner des leçons de Heavy Metal et d’honnêteté musicale à plusieurs.

Orange Sector – Night Terrors – 2015

orange-sector-night-terrorsOrange Sector – EBM – Allemagne
Night Terrors – 2015
Infacted Recordings
8.5/10

Onzième parution pour le duo Allemand Orange Sector depuis sa formation en 1991. J’en ai manqué de sérieux bouts en 24 ans car je viens tout juste de faire la connaissance avec la formation. J’ai beaucoup de retard à rattraper car en plus un nouvel EP intitulé Monoton est maintenant sorti.

Orange Sector fait du EBM dans la plus pure tradition en misant sur les claviers lourds et gras principalement axés sur la basse et les percussions. On ressent une certaine influence de Nitzer Ebb qui n’est pas pour me déplaire. Night Terrors comporte dix excellentes pièces de martèlement continu et de sons abrasifs en majorité chantées en Allemand donnant encore plus de tonus et d’agressivité. Les pièces comportent des changements de tempo plus lents et lourds ce qui est intéressant dans ce style musical qui garde habituellement le même tempo tout au long d’une pièce. La rapidité est également au rendez-vous sur entre autres Protest et Das letzte Lied, idéal dans un « mosh pit ».

Night Terrors est un album sans longueurs, captivant et très divertissant. Bref un fichu de bon album EBM pur à 100%. Je retourne donc dans le passé pour aller entendre ce que j’ai manqué depuis 1991…

Sorcerer – In the Shadow of the Inverted Cross – 2015

sorcerer-in-the-shadowSorcerer – Epic Doom Metal – Suède
In the Shadow of the Inverted Cross – 2015
Metal Blade
6.5/10

Sorcerer est une autre formation issue des années 80 qui effectue un retour après plus de vingt ans d’absence. Le groupe avait sorti deux démos entre 1989 et 1992 puis avait tiré sa révérence. Le retour se fait en 2015 avec un album intitulé In the Shadow of the Inverted Cross sur le très célèbre Metal Blade Records.

Ne connaissant pas la formation en partant, mes quelques recherches rapides pour en savoir davantage furent assez convaincantes pour me procurer l’album. Bon nom de groupe, beau titre d’album, présentation graphique nébuleuse, label établi et surtout l’appellation Epic Doom Metal et les comparaisons directes avec Candlemass m’ont fait dire que Sorcerer serait vraisemblablement un groupe fort épatant.

A la première écoute de la pièce d’ouverture, The Dark Tower of the Sorcerer, j’avais la certitude que mon choix avait été judicieux. Une bonne atmosphère sombre avec de bons riffs très Doom effectivement à la manière de Candlemass. Ma surprise a été cependant de taille en entendant la voix du chanteur. Forte et puissante sans l’ombre d’un doute et rendant cette pièce somme toute très bonne et très accrocheuse.

Bien que musicalement relativement bon, l’album tarde a exploser au fil des pièces, on tombe rapidement dans le Heavy Metal d’origine et la voix de Anders Engberg est beaucoup trop mielleuse pour donner la toute puissance au groupe. Les pièces ramollissent tombant souvent dans le type plus balade Metal que dans le Doom épique et les solos de guitare comportent beaucoup trop de frivolités. En gros, Sorcerer est un genre de mélange entre un groupe de Doom et un groupe de Power Metal. Bien que certaines pièces comme In the Shadow of the Inverted Cross soient efficaces, d’autres comme The Gates of Hell tombent carrément dans le fromage fondu et dans le cliché du Métal doucereux et gentil.

Mon objectivité me permet de dire que les pièces sont brillamment composées et interprétées mais elles manquent cruellement de profondeur et de puissance. Un chanteur avec plus de couilles serait de mise pour apporter cette puissance manquante. Les amateurs de Power Metal vont vraisemblablement apprécier cet album mais pour ma part je ne réitérerai pas l’expérience.