La noirceur s’étant emparée de la grande famille Métallique, il fallut des groupes pour l’entretenir et la faire grandir. Certes, le Black Metal était en partie responsable de cette grande noirceur mais certains groupes comme Marduk semblaient vouloir à tout pris s’imprégner de cette noirceur plus noire que le noir lui-même. Dark Endless, premier album du groupe fut accueilli de manière plutôt mitigée à sa sortie et cause toujours des débats encoure aujourd’hui. Toujours est-il que cet album a été fort important pour le développement du Black Metal et Marduk peut aisément être considéré comme étant un groupe innovateur. Avec ses riffs froids et d’une noirceur totale, Marduk avait réussi à recréer une atmosphère glauque et malsaine avec des structures musicales qui passaient d’une rapidité étonnante à une lenteur déconcertante. Le Black Metal était là pour rester et son évolution serait des plus grandioses! Aux détracteurs de cet album, réécoutez-le objectivement, vous y découvrirez des éléments musicaux incroyables et des compositions bien construites!
Catégorie : L’Évolution Métallique
L’Évolution Métallique selon Sinistros de 1970 à nos jours
Samael – Blood Ritual – 1992
Sur son deuxième album, la formation Suisse Samael avait pris les bouchées doubles pour parfaire son Black Metal froid et caustique. On augmentait la technicité et les textures musicales pour faire de Blood Ritual un intemporel classique. Ici, on préférait la finesse à la vitesse et les nombreux changements de tempo faisaient toute la différence dans les compositions qui, avouons-le, étaient d’un génie à l’état pur. On sentait que Samael était en train de prendre une tangente musicale qui allait révolutionner le genre et déjà sur cet album, on voyait venir une certaine forme de musique plus mécanique et beaucoup plus sombre et éthérée. Blood Ritual fut un album de haute importance pour l’évolution non seulement du Black metal mais de la musique underground tout court. À écouter sans réserves!
Master’s Hammer – Jilemnický okultista – 1992
Le Black Metal était en pleine ébullition et les groupes qui composaient cette nouvelle facette Métallique apportaient de nouvelles textures et idées chacun de son côté pour faire évoluer le genre vers de nouveaux horizons. Les Tchèques de Master’s Hammer avaient été dans les premiers à être catégorisés comme Black Metal et le deuxième album du groupe montrait des signes évidents de pur génie musical. Jilemnický okultista, du haut e ses 51 minutes, avait totalement redéfini le grand voyage Métallique en incorporant des éléments de musique classique à son Black Metal disjoncté et éclaté. Dans les faits, le groupe avait tout simplement composé un album de musique classique auquel il avait ajouté les parties dissonantes et pas gentilles du tout qui étaient reliées à ce Black Metal malsain. Sans vraiment s’en rendre compte, Master’s Hammer venait de placer les bases d’un nouveau genre qui allait exploser quelques années plus tard : Le Black Metal Symphonique était né et nombreux seraient les musiciens à utiliser ce concept sur ce qui allait suivre. Jilemnický okultista est évidement un album qui est toujours méconnu mais qui allait rapidement devenir un classique et un album culte qui changera le Métal pour toujours.
God Dethroned – The Christhunt – 1992
Le premier album des Néerlandais God Dethroned était passé sous les radars à l’époque mais l’importance de The Christhunt est indéniable pour la suite des événements. Certes, le groupe ne jouait pas dans la cour des groupes plus techniques, la production de cet album était un peu douteuse et les riffs employés pour construire les pièces étaient possiblement un peu enfantins et très simplistes mais ces pièces allaient influencer d’autres musiciens par la suite à développer le mélange entre le Black Metal et le Death Metal. Certains riffs auront également un impact sur un genre méconnu qui allait voir le jour un peu plus tard sous le nom de Death ‘n Roll notamment initié par Entombed sur son album Wolverine Blues qui paraîtra l’année suivante. L’utilisation de claviers sur The Christhunt apportait une atmosphère froide aux pièces et même si cet album pouvait paraître un peu malhabile et simplet, dans les faits il n’en était rien. Ce fut un premier album incompris qui allait ouvrir la voie à quelque chose de plus grand. God Dethroned deviendra par la suite l’un des groupes les plus importants aux Pays-Bas et sa carrière demeurera très égale au fil de ses albums.
Vader – The Ultimate Incantation – 1992
Vader a été l’un des premiers groupes de Métal Polonais à être reconnu sur la scène Internationale et le vidéoclip de la pièce Dark Age fut le premier d’un groupe Polonais à être diffusé sur MTV. L’Importance du groupe sur l’Évolution Métallique n’est pas à prendre à la légère car dès son premier album, The Ultimate Incantation, Vader avait réussi à ouvrir des portes dans son pays ultra religieux et allait montrer la voie à d’autres groupes à sortir et ainsi persévérer à mettre en place une solide scène Métallique en Pologne. Au niveau musical, Vader avait choisi l’option de la rapidité avec des riffs simples mais extrêmement efficaces avec une rythmique puissante qui frappe fort. Les « Blast Beats » étaient devenus un impératif si on voulait faire du Métal plus extrême et le batteur de Vader utilisait beaucoup cet aspect technique dans les compositions du groupe. The Ultimate Incantation fut un album fort influent et est toujours classé parmi les classiques du genre.
Amorphis – The Karelian Isthmus – 1992
Amorphis fut l’un des premiers groupes de Métal tous genres confondus à sortir de la Finlande et à être reconnu à l’International. Il fut également le premier groupe à être inscrit sur l’Encyclopédie Métallique, Metal Archives mais ceci reste une anecdote qui n’a rien à voir avec le groupe, proprement dit. Le premier album du groupe Finnois, The Karelian Isthmus, avait reçu un accueil chaleureux dans la communauté Métallique grâce à ses riffs majestueux et ses structures musicales différentes de ce qui se faisait à l’époque. Bien que le créneau principal du groupe était le Death Metal, il l’avait embelli avec des textures froides et des changements de tempos soudains et des atmosphères planantes apportant ainsi un petit côté plus Progressif à ses compositions. The Karelian Isthmus devint rapidement un classique et deviendra fort influent pour de nombreux groupes qui suivront dans les années suivant sa sortie. Un incroyable album qu’il faut écouter au moins une fois dans sa vie!
At the Gates – The Red in the Sky is Ours – 1992
Une révolution musicale s’était effectuée en Suède dès le début des années 90. Le Death Metal battait son plein et devenait de plus en plus brutal et rapide. La technicité devenait une des facettes du genre qui tendait à évoluer et certains groupes utilisaient cette partie plus technique ppur entreprendre de faire évoluer le genre vers de nouveaux horizons sonores. La ville de Gothenburg est rapidement devenue une ville pionnière d’un nouveau son qui allait s’implanter dans les années à venir. At the Gates fut l’un de ces pionniers à transformer le Death Metal et le façonner différemment tout en gardant l’essence même du genre. Sur The Red in the Sky is Ours, son premier album, le groupe avait mélangé des riffs très techniques mais aussi très mélodiques mariant des soubresauts de Black à un Death Metal que nous n’avions jamais entendu jusque-là. Les habiles structures musicales et les textures incroyables avaient pris le monde du Métal par surprise et cette grande surprise allait directement influencer le cours de l’histoire en devenant l’un des premiers albums de ce qui deviendra le « Melodic Death Metal » aussi connu sous le nom du son de Gothenburg.
Asphyx – Last One on Earth – 1992
La carrière de Asphyx fut parsemée d’embûches, de changements et de départs. Le deuxième album du groupe fut le dernier album avec Martin Van Drunen avant son retour dans la formation en 2007. Last One on Earth avait été marqué par un tumulte interne dans laquelle Van Drunen était remplacé à la voix et à la basse par Ron Van Pol. Après plusieurs discussions entre les membres du groupe, il fut décidé que la voix et les paroles de Van Drunen allaient être utilisées pour l’album mais que la basse serait jouée en session par Van Pol. Ce deuxième album était la suite logique de The Rack avec ses riffs incendiaires et sa lourdeur oppressante, Asphyx ne changeait pas de recette et continuait sur cette lancée où le Doom et le Death Metal fusionnaient à merveille. Last One on Earth fut un album très influent pour le développement du Death Metal et Asphyx s’était d’ores et déjà placé en position de pionnier du genre, son héritage serait immense et décisif pour la suite des choses.
Kreator – Renewal – 1992
Avec le Grunge qui était en train d’exploser en dominant la quasi-totalité des « palmarès », nombreux furent les groupes Métal à vouloir tenter leur chance pour avoir leur part du gâteau et la solution pour y parvenir était le renouveau. Il fallait se réinventer coûte que coûte et pour certains, les origines devenaient chose du passé et devaient être effacées. Avec son sixième album, Kreator avait fait beaucoup jaser tant en mal qu’en bien et son titre évocateur allait mener le groupe vers d’autres horizons musicaux. Renewal fut critiqué sévèrement par les purs et durs, ces derniers mentionnant que le côté Thrash Metal du trio allemand avait disparu laissant place à un curieux mélange de Heavy Metal et du musique Industrielle. Oui, Kreator se renouvelait mais pas pour le pire, au contraire. Cet album fort différent prouvait que Mille Petrozza était en mesure d’élargir ses horizons musicaux tout en étant en mesure d’offrir d’excellente pièces solides et bien ficelées. Lorsqu’on a fait le tour d’un genre et qu’on commence à tourner en rond et se répéter, il faut savoir faire le grand saut et essayer de nouvelles avenues et sonorités. C’est ce que Kreator a fait avec brio et le résultat peut s’entendre sur Renewal. Une belle expérimentation musicale qui était vraisemblablement nécessaire pour la survie du groupe.
Brutal Truth – Extreme Conditions Demand Extreme Responses – 1992
L’Évolution du Death Metal ne se serait jamais faite sans l’apport inconditionnel du Grindcore. En effet, le genre ultra rapide et brutal a donné naissance au Brutal Death Metal. Danny LLilker qui avait joué dans Anthrax et qui évoluait au sein de la formation Nuclear Assault avait pris sur lui de faire de la musique encore plus extrême et de pousser cette extrémité le plus loin possible. Le résultat fut le premier album de Brutal Truth, un album qui avait frappé très fort et qui allait devenir un des emblèmes du Grindcore par sa rapidité et sa sauvagerie sonore. Les « Blast Beats » avaient également été poussés plus loin et allaient devenir un standard chez les batteurs de musique extrême. Tous les ingrédients étaient présents pour faire de cet album l,un des plus explosifs jamais conçus et qui allaient mener vers de la musique encore plus brutale et plus extrême que jamais. La suite serait totalement incroyable et s’éloignerait définitivement des standards préétablis et du « mainstream ».
Hypocrisy – Penetralia – 1992
Le Death Metal était déjà fort bien implanté en Suède mais un groupe allait changer la donne et être l’instigateur d’un mouvement Death Metal encore plus fort. Bien que le premier album de Hypocrisy était très axé sur le Death Metal pur et dur, Peter Tagtgren, ayant vécu aux États-Unis durant une bonne partie de sa vie de jeunesse, s’était inspiré du Death Metal Américain pour donner vie à son projet Hypocrisy. Les deux premiers albums du groupe avaient comme chanteur Masse Brodberg qui sera plus tard connu en tant que chanteur du groupe Balck Metal Dark Funeral. Penetralia avait mis en place les bases d’un nouveau genre de Death Metal en Suède qui allait devenir le Melodic Death Metal et qui sera utilisé par des groupes de Gothenburg tels At the Gates, In Flames et Dark Tranquillity. Penetralia nous montrait tout le génie musical de Peter Tagtgren et ce dernier était sur le point de devenir une légende du Métal tant dans son pays qu’à l’International. Ce premier album fut une révolution musicale qui avait permis au Death Metal de passer à un autre niveau. Un album fort influent qui a redéfine ce qui était déjà en place.
Bolt Thrower – The IVth Crusade – 1992
The IVth Crusade implantait solidement les racines de Bolt Thrower dans le sol du Death Metal Anglais et devenant un genre de conquérant du genre à l’échelle mondiale. Le groupe avait peaufiné sa sonorité et avait finalement trouvé sa voie avec des riffs froids et caverneux tout en se concentrant sur la puissance et la lenteur dans ses compositions. Ce quatrième album prouvait que le Death Metal était un genre musical à prendre très au sérieux et que le Métal en général ne se laisserait pas tasser si facilement. The IVth Crusade était une grosse leçon à bien des égards pour beaucoup de musiciens qui allaient suivre et un des albums les plus influents de l’histoire du Death Metal.
Cannibal Corpse – Tomb of the Mutilated – 1992
La réputation de Cannibal Corpse n’était plus à faire et son troisième album fut une révélation pour plusieurs et sa pièce d’entrée, Hammer Smashed Face, est devenu un classique instantané. Certes, Cannibal Corpse ne se réinventait pas le moindre du monde, le groupe poursuivait sur sa lancée de Death Metal pas gentil avec toute l’imagerie d’horreur qui venait avec. On utilisait toujours des riffs brutaux et incendiaires et bien entendu, Cannibal Corpse continuait à faire peur aux non-initiés. Le groupe et sa pi`ce Hammer Smashed Face deviendront connus du grand public grâce à Jim Carrey qui avait invité Chris Barnes et ses acolytes à performer la dite pièce dans son film Ace Ventura : Pet Detective en 1994. Avec Tomb of the Mutilated, Cannibal Corpse prouvait qu’il était devenu le maître du Death Metal brutal Américain et ses titres de pièces allaient continuer à faire peur pendant un sacré bout de temps!
Fear Factory – Soul of a New Machine – 1992
La musique Industrielle avait pris tout un virage vers la fin des années 80 notamment avec Ministry qui avait incorporé des éléments issus du Métal. La formation Godflesh avait suivi avec une musique abrasive et très mécanique ce qui avait donné les prémices au Métal Industriel. Avec son premier album, Fear Factory avait tout monté d’un cran devenant ainsi le modèle et en quelque sorte l’égérie du Métal Industriel. Dino Casares utilisait un accordement de guitare très bas pour donner plus de puissance à ses pièces avec des riffs saccadés et particulièrement corrosifs, le tout bien assis sur une rythmique très mécanique qui martelait sans bon sens. Burton C. Bell quant à lui mélangeait les styles vocaux passant de voix « growl » à voix plus « clean » dans la même pièce et utilisant des effets de délai pour accentuer certains passages. L’Industriel s’était parfaitement marié à la musique Métal et le nouveau genre ainsi créé allait inciter plusieurs musiciens à s’intéresser à diverses sonorités pour ainsi faire évoluer la musique extrême. Un premier album incroyablement influent et surtout important pour la suite des choses.
Vital Remains – Let us Pray – 1992
À partir du début des années 90, le Death Metal s’était implanté à une vitesse incroyable et les nombreuses sorties semblaient être toutes des classiques instantanés. Les États-Unis avaient un fort bassin de groupes plus mémorables les uns que les autres et le style évoluait selon les régions d’où étaient issus les protagonistes. Vital Remains était issu du Rhode Island, petit état Américain plus ou moins connu pour sa scène Death Metal et son premier album, Let us Pray, allait rapidement devenir un incontournable mondial pour le genre. Le groupe avait misé sur des pièces longues et lourdes avec des atmosphères glauques et des riffs puissants qui donnaient l’impression d’être sortis tout droit de l’Enfer. La vitesse n’était pas le créneau du groupe qui jouait plus en finesse avec des structures plus complexes et une production bien balancée. Vital Remains ne sortira pas beaucoup d’albums au cours de sa carrière mais chaque sortie sera de qualité et fort influente pour les générations à venir.
Solitude Aeturnus – Beyond the Crimson Horizon – 1992
Le Epic Doom Metal avait été mis en place notamment par Candlemass mais de notre côté de l’Atlantique, c’est Solitude Aeturnus qui propageait d’une main de maître cette musique épique et envoûtante. Le deuxième album reprenait exactement là où le groupe avait laissé avec son incroyable premier album. C’est à grands coups de riffs aventureux et de compositions majestueuses que Solitude Aeturnus avait pris d’assaut le monde du Doom Metal pour ainsi devenir l’un des principaux acteurs et propager cette flamme chevaleresque qui définissait le genre. Robert Lowe dirigera le groupe jusqu’à sa séparation et son arrivée au sein de Candlemass. Le Doom se portait à merveille et ça ne faisait que commencer…
Paradise Lost – Shades of God – 1992
Sur son troisième album, Paradise Lost s’en allait vers une toute nouvelle direction musicale et Shades of God deviendrait le pont entre les deux premiers albums qui étaient devenus des albums pionniers du Doom Death Metal et les albums suivants sur lesquels le groupe prendrait la tangente plus Gothique qui a fait la renommée du Groupe. La lenteur était toujours en avant plan mais les riffs sombres et mélancoliques prenaient le dessus sur l’agressivité des tout débuts. Plusieurs avaient critiqué le changement de direction à l’époque et certains fans n’appréciaient tout simplement l’abandon du Death Metal dans le son de Paradise Lost. Qu’à cela ne tienne, gardant en tête son idée de migrer vers des sonorités plus sombres et plus profondes, le groupe deviendra une icône et un instigateur de ce qui deviendra le Gothic Metal. Shades of God deviendra par ailleurs l’un des incontournables et possiblement l’un des meilleurs de la discographie du groupe. À écouter pour sa mélancolie et sa noirceur profonde!
Ministry – ΚΕΦΑΛΗΞΘ – 1992
Communément appelé Psalm 69 : The Way to Succeed and the Way to Suck Eggs, le cinquième album de Ministry marquait le passage officiel du groupe vers ce que nous appelons aujourd’hui le « Industrial Metal ». Même si à l’époque nous étions loins de nous douter qu’un tel genre puisse voir le jour, le mal était déjà fait avec les deux précédents albums et le nouveau sous genre Métallique venait officiellement de naître. Comme à son habitude, Al Jourgensen aimait collaborer avec des musiciens issus d’autres horizons et d’autres groupes et pour le premier « single » de l’album, il avait fait appel à Gibby Haynes de Butthole Surfers pour ainsi créer une des pièces les plus emblématiques de Ministry et du genre au complet. Jesus Built my Hotrod donnait le ton à l’album et les riffs caustiques mélangés au martèlement continu de la rythmique firent de cet album l’un des plus influents du genre jamais conçus. Évidement à écouter sans réserves pour le plaisir de nos oreilles et pour mieux comprendre l’évolution du Métal Industriel.
Megadeth – Countdown to Extinction – 1992
Avec son cinquième album, Megadeth tentait son incursion dans le « mainstream » tout en gardant en tête ses origines. Countdown to Extinction fut sans contredit l’album le plus « populaire » de Megadeth et par le fait même une réponse directe à Metallica et son album noir. Même si Countdown to Extinction avait un relent un peu plus commercial, il contient tout de même des petits bijoux musicaux et une production incroyable qui maintenaient Megadeth dans sa position de pionnier du Thrash Metal. Le niveau technique des pièces était toujours une priorité pour Dave Mustaine contrairement à son ancien groupe qui avait choisi la voie de la simplicité et de l’insignifiance au niveau des paroles. Countdown to Exticntion fut l’un des derniers albums de Métal à gravir les échelons des palmarès avant que le Grunge ne balaie tout sur son passage. Un album populaire certes, mais un excellent album qui prouvait que Dave Mustaine était tout un génie musical!
Immortal – Diabolical Fullmoon Mysticism – 1992
Le Black Metal avait vu le jour vers la fin des années 80 mais peu de groupes avaient embrassé le genre jusque-là. Nous avions eu vent de quelques albums ici et là mais le genre a vraiment explosé en 1992 notamment avec le premier album de Immortal. Le Black Metal Norvégien s’implantait rapidement et Diabolical Fullmoon Mysticism fut l’un des premiers albums de « True Black Metal » à voir le jour en Norvège. Les sonorités froides et lugubres avec des guitares tranchantes faisaient partie de la marque musicale de Immortal et deviendront les balises qui forgeront le genre Métallique le plus froid et le plus malsain à ce jour. La faible production de cet album apportait également un petit côté mystique au tout et ce style de production se retrouvera sur plusieurs albums pionniers du genre. Le Black Metal Norvégien fut tristement célèbre pour les frasques de certains mais les membres de Immortal ne seront jamais associés aux incendies d’église et aux rituels Sataniques commis par leurs confrères. Immortal sera plutôt connu pour ses textes à propos de l’hiver et du mal à un niveau plus fantaisiste que sérieux malgré le look et l’attitude sombre et sinistre du groupe. Immortal deviendra l’une des figures emblématiques du Black Metal et le genre tout entier en sera indéniablement influencé.
Blind Guardian – Somewhere Far Beyond – 1992
Le Speed Metal s’était séparé en deux entités avant de pratiquement disparaître. L’une de ces deux entités est devenue le Power Metal et l’Allemagne en est en grande partie responsable avec Helloween qui a été l’une des premières formations associées à ce genre. Une autre formation pionnière du Power Metal fut Blind Guardian et bien que les trois premiers albums du groupe soient dans les faits les derniers albums de pur Speed Metal, le groupe avait opté pour le Power Metal avec son quatrième album. La vitesse du Speed Metal était toujours présente mais un petit côté doucereux et épique avait fait son apparition avec des riffs plus techniques à tendances classiques. Somewhere Far Beyond est donc devenu un des symboles originels du Power Metal tel que nous le connaissons aujourd’hui. Cet album était tout le contraire de la tendance plus extrême menée par les groupes de Death Metal, on gardait l’essentiel du Heavy Metal à la Iron Maiden avec des tempos plus rapides et des envolées lyriques qui définiront le genre. Cette partie de l’Évolution Métallique devenait beaucoup plus mélodique et presque joyeuse mais demeurait toujours suffisamment agressive pour demeurer dans la grande famille du Métal. Le Power Metal gagnait en popularité en Europe et deviendra avec les années l’un des genres les plus prisés et les plus populaires du monde métallique.
Napalm Death – Utopia Banished – 1992
Sur son quatrième album, le pionnier du Grindcore avait poussé les limites du genre encore plus loin laissant les fans de l’époque un peu perplexes face à cette attaque sonore brutale et violente. Utopia Banished avait possiblement été incompris et l’est toujours aujourd’hui. Il est vrai que cet album est difficile d’accès tant le chaos sonore est extrême mais le fait est que cet album a tout de même redéfini le Grindcore et le Death Metal du même coup pour ainsi rendre les deux genres compatibles en s’imbriquant l’un dans l’autre. Utopia Banished contient des riffs incroyablement bien ficelés et bien assis sur une rythmique ultra rapide qui servira de pivot à la musique extrême en mettant l’emphase sur une nouveau style de jeu pour les batteurs avec des « blast beats » à profusion. Napalm demeurait le pilier du Grind et le restera pour toute sa carrière. Réécouter cet album vous fera prendre conscience des origines du Death Metal tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Black Sabbath – Dehumanizer – 1992
Les années 80 et le début des années 90 furent très difficiles pour Black Sabbath. Après une décennie de disette et d’insuccès, le groupe renouait avec Ronnie James Dio pour nous offrir un album digne de ce nom. Ce retour flamboyant fut toutefois de courte durée car Dio repartira une fois de plus de son côté dans des circonstances tumultueuses. Point de vue musical, Black Sabbath avait offert ce qu’il fait le mieux : Un album épique et riche en riffs comme seul Tony Iommi sait concocter. Cet album fut fort bien accueilli et Black Sabbath pouvait remonter sur le trône qu’il avait laissé un peu plus de dix ans auparavant. Dehumanizer a été un album fort influent pour les générations suivantes et prouvait que le Doom était là pour rester.
Monstrosity – Imperial Doom – 1992
Lorsque l’on parle de Death Metal Floridien, il ne faut aucunement passer sous silence l’importance d,un groupe un peu plus obscur mais qui a tout de même grandement influencé le genre. Avec ses riffs techniques et ses structures complexes, Monstrosity s’était rapidement implanté comme l’un des chefs de file du Death Metal Américain et son premier album, Imperial doom, témoigne du génie musical de ce groupe légendaire. D’autant plus légendaire, le groupe avait dans ses rangs l’une des figures les plus emblématiques du Death Metal Mondial : Un certain George « Corpsegrinder » Fischer qui sera connu un peu plus tard pour devenir le « frontman » de Cannibal Corpse et possiblement l’un des plus incroyables de l’histoire du Death Metal. Sans le bassin Floridien, le Death Metal n’aurait pas été ce qu’il est aujourd’hui et sans Monstrosity, le genre ne serait possiblement pas le même. Imperial Doom est un incontournable du Death Metal que l’on doit prendre en considération pour bien comprendre l’évolution du Métal à travers le temps.
Candlemass – Chapter VI – 1992
Chapter VI, le cinquième album de Candlemass, allait marquer de gros changements dans le groupe et le début des changements de chateur à répétition. Messiah Marcolin n’était plus de la partie mais le nouveau venu Thomas Vikström avait tout de même bien tiré son épingle du jeu mais ne restera que le temps d’un album et un EP. Musicalement parlant, Candlemass avait légèrement délaissé le Doom pour ne gardant que la portion épique de ce qui avait fait sa renommée jusqu’ici. Le groupe se réinventait quelque peu et avait réussi à concocter un excellent album avec des riffs mémorables et des arrangements dignes des maîtres qu’il était devenu. Chapter VI fut également le dernier album avec les musiciens originaux ou depuis Nightfall avant la spectaculaire réunion de l’alignement classique en 2005. Chapter VI prouvait une fois de plus que Candlemass était encore le chef de file du Métal épique et mélancolique et même si cet album est plus méconnu, il mérite amplement sa place dans cette belle évolution Métallique et se doit d’être écouté au moins une fois dans sa vie.
My Dying Bride – As the Flowers Withers – 1992
Alors que la tendance se maintenait dans le brutal et la rapidité avec le Death Metal, une autre tendance se profilait à l’horizon : Celle de la lenteur et de la mélancolie. La formation Anglaise My Dying Bride avait réuni les éléments de la musique Gothique des années 80 pour les mélanger avec un Death Metal lent et oppressant et ainsi offrir l’un des premiers albums de Death Doom Metal avec As The Flowers Withers. Le résultat fut époustouflant et donna le ton à se qui allait suivre. Les orchestrations majestueuses étaient au rendez-vous et l’extrême lenteur avec les feedbacks apportaient une toute nouvelle dimension sonore au Métal. Pour en mettre une couche de plus dans toute cette lourdeur noire, le groupe avait misé sur des pièces longues qui s’étalaient en progression jusqu’au point culminant où toute cette tristesse et cette désolation venaient nous chercher jusqu’au plus profond de notre âme. Les prémices du Gothic Metal et du Funeral Doom venaient d’apparaître et My Dying Bride en serait l’un des principaux instigateurs.
Testament – The Ritual – 1992
Alors que le Grunge était bien implanté dans les palmarès des radios « mainstream » et que toute l’attention était maintenant axée sur les groupes de cette nouvelle vague, certains groupes Métal se sentant vraisemblablement acculés au pied du mur avaient pris la décision de flirter avec la tentation du commercial. Avec le « Black Album » de Metallica, plusieurs pensaient pouvoir emboîter le pas pour ainsi faire la piastre et dominer ces fameux palmarès à la place des groupes de Grunge. Après avoir trouvé sa véritable identité sur Souls of Black, Testament était revenu à sa copie de Metallica sur son cinquième album pour tenter l’ultime cri du cœur : Celui de devenir « big ». Ceci a résulté en un album sans réelle saveur et à forte sonorité commerciale. L’album comportait de bonnes pièces mais Testament ramollissait pour l’appât du gain et de la notoriété commerciale, ce qui fut un échec cuisant pour le groupe. Testament n’atteindra finalement jamais ce statut tant prisé. Pendant que le Métal évoluait vers l’extrême et l’underground, les pionniers comme Testament avaient choisi une voie dangereuse vers les sommets du succès et se casseront finalement la gueule à force d’essayer. Est-ce que The Ritual est un si mauvais album? Bien sûr que non mais pour un album de Testament, ce cinquième album est loin d’être un chef d’œuvre.
Iron Maiden – Fear of the Dark – 1992
Le neuvième album de Iron Maiden avait été marquant en majeure partie pour autre chose que pour sa musique. Fear of the Dark marquait le départ de Adrian Smith et l’arrivée de Janick Gers à la guitare et serait le dernier album de Bruce Dickinson jusqu’à son retour en 1999. Musicalement parlant, il serait difficile de dire si Iron Maiden avait évolué ou tout simplement régressé mais toujours est-il que le groupe avait tenté une expérimentation musicale qui avait laissé plusieurs fans sceptiques et fortement déçus. Terminées les envolées progressives et les riffs complexes, Steve Harris et sa bande exploraient des avenues plus simples à la limite du Hard Rock et même si l’album comportait de très bonnes pièces, il contenait également beaucoup de remplissage. Malgré tout, l’album fut fort probablement incompris mais fut tout de même un succès avec en tête la légendaire pièce titre de l’album. Les années 90 furent difficiles pour Iron Maiden mais le groupe reviendra en force au début des années 2000 avec le retour de Bruce Dickinson et Adrian Smith pour ainsi devenir un groupe à trois guitaristes. Fear of the Dark est certes fort différent mais c’est un album qui mérite amplement d’être écouté et d’être apprécié à sa juste valeur.
Incantation – Onward to Golgotha – 1992
Le Death Metal étant en pleine transformation dans son évolution, plusieurs groupes tentaient d’innover en façonnant leur propre sonorité. Le premier album de Incantation avait pris le monde Métallique par surprise avec une brutalité telle que la face du Death Metal allait changer à jamais. Nous pourrions reprocher à Onward to Golgotha sa faible production mais les pièces sont tellement intenses et chaotiques que cette production apporte un certain charme aux pièces et à l’ambiance caverneuse que projetait le groupe. Comme toute nouvelle sonorité avant lui, cet album avait eu son lot de détracteurs qui ne comprenaient possiblement pas ce qui se passait. Incantation repoussait les limites de l’extrême encore plus loin et ce tout premier album allait devenir une référence fort influente pour le développement du Death Metal Brutal.
Unleashed – Shadows in the Deep – 1992
L’explosion du Death Metal a amené plusieurs pays à s’illustrer dans le domaine et la Suède fut particulièrement, et est toujours, prolifique en la matière au point de devenir l’une des plaques tournantes du genre à travers le monde. Avec ses dix millions d’habitants, la Suède semble avoir une proportion de Métalleux assez considérable au sein de sa population ce qui a eu pour effet de nous offrir de nombreux groupes qui allaient devenir des pionniers. Unleashed fait partie de ces pionniers qui, à grands coups de riffs acérés, a réussi à innover pour faire du Death Metal ce qu’il est devenu. Son deuxième album, Shadows in the Deep, est un parfait exemple de cette soif de porter le Death Metal à bouts de bras en le faisant évoluer à sa manière avec des structures certes plus simples mais extrêmement efficaces et des compositions qui laissent leur trace sur le monde musical. Unleashed est donc devenu une sommité du genre tant dans son pays qu’à l’international et aujourd’hui encore, son influence se fait toujours sentir.
