Blind Guardian – Battalions of Fear – 1988

Le Speed Metal était, en 1988, en voie d’extinction. Quelques irréductibles s’accrochaient toujours à ce style rapide mais tôt ou tard, ces valeureux guerriers tenant la flamme devraient indéniablement finir par choisir un des deux rejetons du Speed Metal. Blind Guardian et son premier album Battalions of Fear est un des derniers bastions à tenir le fort du Speed Metal. Avec des riffs incnediaires et une rythmique très rapide, le groupe Allemand tenait cette flamme à bout de bras malgré les embûches et les intempéries. Loin de s’éteindre, cette flamme ira jusqu’à influencer plusieurs groupes qui deviendront plus tard des incontournables du Power Metal et avec Helloween, Blind Guardian deviendra rapidement un des pionniers du style épique et chevaleresque. Battalions of Fear est un incontournable du Speed Metal Allemand et un album à écouter sans plus tarder!

Judas Priest – Ram it Down – 1988

En 1988, Judas Priest n’avait plus vraiment besoin de présentations car le groupe roulait sa bosse depuis le début des années 70 et cumulait déjà onze albums dont la majorité avaient été des succès du monde métallique. Le onzième album, Turbo, avait fait fuir plusieurs fans de la première heure malgré un succès retentissant et les membres de Judas Priest s’étaient possiblement aperçus de leur erreur de jugement face à cet album mémorable dans tous les sens. Toujours est-il que le groupe avait rectifié le tir à moitié avec Ram it Down qui montrait un certain retour au classique Judas Priest avec ses pièces rapides et musclées mais tout en gardant le petit côté commercial de Turbo. Est-ce que Ram it Down est un mauvais album? Pas tant que ça. Cet album a servi de pont entre Turbo et Painkiller et a contribué à ramener le grand Judas Priest sur le droit chemin. Un album qui fut possiblement moins influent que certains autres albums du groupe mais qui a amplement sa place dans l’évolution du Heavy Metal!

Testament – The New Order – 1988

À cette époque toute la scène Métallique était en pleine évolution et sujette à des changements parfois drastiques ce qui a eu pour effet de sérieusement dérouter bon nombre de Métalleux peu enclins au changement. The New Order, deuxième album de Testament, fut à la fois encensé par les fans mais également rabaissé par plusieurs. Le son originel du groupe avec le précédent album avait pratiquement disparu et on sentait que le groupe cherchait à se tailler une place plus haute que le monde underground ce qui a eu pour effet d’avoir un son moins « heavy » et plus « clean » que sur The Legacy. Changement de son ne signifie toutefois pas toujours tomber dans le médiocre! The New Order était différent bien sûr mais plus équilibré et plus mature au niveau des compositions. Le côté technique du groupe augmentait et il ne faut pas oublier qu’à la fin des années 80, sans le mentionner, il y avait une sorte de rivalité entre les groupes de la « Bay Area » de San Francisco à savoir qui monterait les échelons plus rapidement que les autres. Certains groupes se sentaient possiblement dans l’ombre d’un certain quatuor et maintenant que le bassiste de ce groupe était disparu et que son avenir était incertain, Testament avait pris le taureau par les cornes pour tenter de devenir encore plus grand et ainsi dépasser tous les autres dans la quête du sommet. Cette rivalité allait finalement être plus que bénéfique car elle allait donner du gaz pour que tous ces groupes se surpassent et fassent évoluer le genre en entier.

Queensrÿche – Operation : Mindcrime – 1988

Bon, cet album-ci n’a jamais fait l’unanimité, j’en conviens. Mais, est-ce que le troisième album de Queensrÿche peut faire partie de l’Évolution Métallique? Je pense que oui car même si Operation : Mindcrime est un album de Métal très mou, il n’en demeure pas moins influent pour la génération de groupes de Métal Progressif qui allait suivre. À cette époque, la grande scène Métallique Mondiale se divisait en plusieurs sous genres tous aussi extrêmes les uns que les autres mais nous avions aussi assisté à une tangente plus doucereuse et plus commercialisable dans le monde du Métal. Certes, Queensrÿche avait pris cette tangente molle et sirupeuse mais son degré de composition était plutôt incroyable et la technicité de celles-ci devenait de plus en plus spectaculaire. Cet album est un point clé pour le Power Metal et le Métal Progressif mais aussi pour la venue du côté plus « populaire » dans le vaste monde Métallique.

Iron Maiden – Seventh Son of a Seventh Son – 1988

Avec son septième album, la légende Iron Maiden avait pris un tout autre virage, signe d’une évolution musicale calculée. Seventh Son of a Seventh Son avait pris plusieurs fans au dépourvu à l’époque notamment dû au changement vers le Progressif et l’ajout de synthétiseurs qui avaient débuté sur Somewhere in Time.
Iron Maiden devenait de plus en plus technique et prouvait qu’il était devenu le maître du Heavy Metal mondial. Nous pourrions convenir que cet album a été déroutant pour le fan originel du groupe mais cette évolution avait été palpable avec l’album précédent et au final, avec le recul des décennies passées, il faut rendre à César ce qui est à César : Cet album est un excellent album de Iron Maiden qui a contribué à l’évolution du Métal Progressif et aussi du Power Metal. Le groupe était encore en pleine possession de ses moyens et cet album le prouvait une fois de plus.

Megadeth – So Far, So Good, So What! – 1988

Dès son troisième album, nous avions su que Megadeth était en fait une histoire de «one man band» et que Dave Mustaine était fort probablement un musicien avec qui il était difficile de jouer. So Far, So Good, So What! Montrait un nouveau Megadeth et le départ de Gar Samuelson et Chris Poland se faisaient ressentir au point où plusieurs fans avaient détesté cet album à l’époque. Mustaine était allé chercher du sang neuf et avec l’aide de son acolyte Dave Elefson, avait concocté un album plus cru, plus direct et surtout plus punk au grand dam des fans du groupe. La technicité était toujours présente mais Mustaine avait pris un virage drastique qui allait le conduire vers des sommets inégalés. Avec le recul, on constate que cet album est à l’image de Megadeth : Ne pas demeurer stagnant et évoluer musicalement au risque de se casser la gueule. Ce troisième album fut très important pour le groupe et aussi fort influent même si selon certains, il avait moins d’impact que ses deux phénoménaux prédécesseurs. Après tout, c’est exactement ça l’Évolution Métallique : Briser des barrières et expérimenter de nouvelles sonorités!

Sodom – Persecution Mania – 1987

Les Allemands étaient devenus les maîtres incontestés du Thrash Metal Européen notamment avec Destruction et Kreator mais un nouveau venu allait tout simplement donner du fil à retordre aux détracteurs de cette musique épouvantable. Sodom et son deuxième album avaient fait les manchettes underground à l’époque avec son Thrash explosif et rapide, Persecution Mania avait frappé fort à la fin de 1987. Les producteurs de l’époque avaient toujours du mal à enregistrer et à bien mixer tous ces groupes à la vitesse excessive si bien qu’une bonne majorité des albums issus des temps immémoriaux du Thrash avaient une production pauvre. Il faut dire que ces musiciens ne roulaient pas sur l’or et contrairement à leurs homologues Heavy Metal comme Accept ou Scorpions, les budgets étaient plutôt limités et le temps en studio ainsi diminué. Mais qu’à cela ne tienne, ces groupes comme Sodom ont réussi l’exploit de propager une musique féroce et violente et la faire évoluer rapidement avec peu de moyens. Persecution Mania, bien qu’ayant une production laissant à désirer, est un album à l’image de ce que le Thrash se devait d’être : Rapide, méchant et sans pitié. Sodom a été un acteur majeur de la scène Thrash Metal mondiale et un exemple à suivre pour les générations suivantes.

Destruction – Release from Agony – 1987

Plusieurs groupes de cette époque ont eu soit une vie courte ou soit une vie parsemée d’embûches et de déceptions. Le troisième album de Destruction, Release from Agony, fut le dernier album digne de ce nom pour la formation avant le départ de Schmier et la descente aux enfers de la légende du Thrash Allemand. Ce troisième album n’était pas aussi éclatant que les premières parutions mais avait tout de même suffisamment de mordant pour en faire un album influent pour la pérennité du Thrash Metal mondial. Certes, la production laissait toujours à désirer mais les riffs de cet album étaient incendiaires et bien ficelés redant justice au travail de Destruction. Même si Release from Agony a en quelque sorte sonné le glas pour le groupe, il n’en demeure pas moins fort important pour la suite des choses et de l’évolution que le Thrash et même le Death Metal allaient prendre au fil du temps.

Candlemass – Nightfall – 1987

1987 fur marquée par l’arrivée du très coloré Messiah Marcolin au sein de la formation Candlemass. Marcolin avait fait une version A Cappela de la pièce Solitude à Leif Edling en pleine nuit par téléphone avant d’avoir le poste permanent de chateur du groupe. Musicalement, Nightfall reprenait exactement là où Candlemass avait laissé avec son premier album mais en ajoutant encore plus de couleurs et de textures musicales pour ainsi prendre la voie vers le « Epic Doom Metal » dont le groupe est en quelque sorte le père fondateur. L’exploration musicale fut dès lors sans limites pour le groupe qui se renouvelait à chaque album pour creuser dans le plus profond du désespoir et de la puissance sonore. Candlemass devint ainsi le maître incontesté du Doom Metal et le modèle sur lequel s’inspirer pour perpétuer cette grande noirceur musicale.

U.D.O. – Animal House – 1987

Après avoir congédié Udo de son propre groupe, les membres de Accept avaient eu la « très grande gentillesse » de composer et d’écrire son premier album solo. Sans s’en rendre compté à l’époque, ce petit geste amical venait de planter le dernier clou dans le cercueil de l’ancien groupe de Dirkschneider. Udo effectuait ainsi un nouveau départ et une nouvelle carrière florissante commençait. Ce premier album n’est ni plus ni moins la réelle suite de Russian Roulette et en prenant le taureau par les cornes, Udo avait su prouver qu’il était toujours l’homme de la situation et son influence sur l’univers métallique mondial reprenait d’ampleur. Est-ce que Accept avait fait une gaffe à l’époque? Bien sûr que oui! Est-ce que Udo est devenu encore plus important que son ancien groupe? Bien évidemment! Animal House est un excellent album de Heavy Metal pur et dur qui a su montrer la voie à bien d’autres groupes par la suite.

Sepultura – Schizophrenia – 1987

Le Brésiliens de Sepultura ont rapidement évolué en tant que musiciens et en tant que compositeurs. Le deuxième album, Schizophrenia, marquait l’arrivée de Andrea Kisser, ajout qui allait s’avérer fructueux pour les compositions du groupe. Schizophrenia était basé sur un point principal : Le riff. Malgré une production laissant à désirer, cet album a pu être important et surtout très influent grâce à ses riffs élaborés qui frappent fort et à la complexité des structures musicales. On sentait que le groupe évoluait vers autre chose et qu’à partir de cet album, cette évolution allait être plus que spectaculaire au niveau des arrangements et des mélanges de styles. Schizophrenia n’était que le début vers une incroyable ascension musicale!

King Diamond – Abigail – 1987

Rares sont les musiciens du monde Heavy Metal ayant non seulement participé à l’évolution métallique avec un groupe mais qui ont aussi réussi à faire de cette évolution un impact majeur avec un deuxième groupe. Le grand King Diamond pourrait se vanter d’être un des grands du Heavy Metal, ce qui est tout à fait vrai mais son humilité étant connue du vaste monde Métallique, ce dernier ne se vantera pas du tout alors, nous allons le faire pour lui. Abigail, deuxième album de King Diamond, avait réussi l’exploit à l’époque de surplanter en qualité sonore et musicale deux monstres du Heavy Metal : Les deux premiers albums de Mercyful Fate. Deux albums qui ont eu une influence majeure et qui à ce jour sont toujours considérés comme étant des chefs d’œuvres du genre. Abigail se place donc en tête de liste des meilleurs albums Métal de tous les temps grâce à ses structures musicales complexes, ses textures frôlant la musique classique et ses harmonies incroyables. Le terme épique a sans doute été utilisé pour la première fois dans le jargon métallique grâce à cet album. Long live the King!

Sacrifice – Forward to Termination -1987

Le Métal Canadien commençait à faire parler de lui à l’échelle Internationale et c’est surtout au niveau du Speed et Thrash Metal que notre plusss beau pays au monde s’est mis sur la grande carte Métallique mondiale. La formation Torontoise Sacrifice y est d’autant plus pour quelque chose car son deuxième album, Forward to Termination est sans l’ombre d’un doute un des meilleurs albums du genre et qui rivalisait avec les plus gros noms de l’époque. C’est avec des riffs incisifs et incendiaires mélangés à une technique irréprochable que Sacrifice avait pris d’assaut le grand monde du Thrash Metal. Une seule écoute suffit pour comprendre toute l’ampleur de ce fabuleux album! Vous êtes encore sceptiques? Alors peut-être que le Thrash Metal n’est tout simplement pas pour vous!

Exodus – Pleasures of the Flesh – 1987

Le deuxième album de Exodus marquait l’arrivée d’un nouveau chanteur, Steve « Zetro » Souza et à cette époque, bon nombre de fans du groupe avaient pesté contre groupe pour avoir délibérément pris congé de Paul Baloff. Ajoutons à cela que ce deuxième album faisait suite à un chef d’œuvre et que la barre était très haute pour le surpasser. Il faillait s’y attendre, Pleasures of the Flesh n’était pas arrivé à surpasser Bonded by Blood, comme tous les albums suivants d’ailleurs, mais cet album marquait un nouveau départ pour Exodus et son influence fut tout de même de taille. Lorsqu’on écoute attentivement cet album, on constate qu’il est rempli de riffs extraordinaires et beaucoup plus techniques que sur Bonded by Blood et les compositions beaucoup plus étoffées que sur le premier album. Malgré ses petits défauts et son chanteur à voix nasillarde, Pleasures of the Flesh est un excellent album d’Exodus qui a grandement contribué à l’évolution du Thrash Metal Américain. Prenez-en de la graine les jeunes photocopies, le Thrash Metal originel, c’est ça!

Kreator – Terrible Certainly – 1987

Sur son troisième album, Kreator peaufinait sa sonorité et étoffait ses compositions. Même si Terrible Certainly Était moins percutant que Pleasure to Kill, il n’en demeure pas moins qu’il a été influent pour le Thrash Metal mondial et qu’il marque un tournant non seulement pour Kreator mais aussi pour le genre en entier. Les musiciens du groupe avaient appris à maîtriser leur instrument respectif et s’autorisaient des riffs et des structures plus complexes que par le passé. Le trio devin alors un quatuor avec l’ajout d’uun deuxième guitariste ce qui avait pour effet d’élargir le son du groupe. Terrible Certainly avait curieusement eu ses détracteurs à l’époque et en a toujours aujourd’hui, pourtant c’est un excellent album qui mérite d’être écouté et qui a surtout influencé plusieurs groupes par la suite. C’est à partir de cet album que Kreator est devenu plus gros et devenant ainsi tête d’affiche, surpassant ainsi plusieurs groupes du label Noise records.

Mayhem – Deathcrush – 1987

Bien que le terme Black Metal était apparu sur la pochette de l’album du même titre en 1982, Venom n’est pas l’inventeur du genre. Par contre, le groupe Anglais eu suffisamment d’influence sur de jeunes musiciens de l’époque pour que le Black Metal finisse par émerger du Thrash Metal et devenir une entité à part entière. Les pionniers du Black Metal sont sans aucun doute les Hellhammer, Bathory et Celtic Frost mais les véritables instigateurs du mouvement proviennent de Norvège. Mayhem avec son premier album Deathcrush pourrait très bien être considéré comme étant le tout premier groupe de Black Metal avec tout ce qui vient avec le terme et le style : Un son malsain, une ambiance très sombre et des thèmes morbides plus vrais que nature. Deathcrush est un album crucial pour l’arrivée du Black Metal sur la scène Métallique Mondiale et Mayhem a été au cœur même de la tourmente entourant le mysticisme relié à ce nouveau genre plus extrême que tout ce qui avait été fait. Les membres du groupe n’étaient pas des rigolos et embrassaient pleinement toutes leurs idées et convictions sans aucun compromis. Un nouveau genre plus que tourmenté était né et la suite allait être beaucoup plus que spectaculaire!

Sarcófago – I.N.R.I. -1987

L’Amérique du Sud avait tardivement fait son apparition sur la scène Métallique mondiale et s’était démarqués surtout avec la formation Brésilienne Sepultura. Wagner Anthichrist qui est un des trois membres fondateurs de Sepultura avait quitté le groupe peu après le premier concert pour fonder Sarcófago qui deviendra le groupe le plus malsain de toute l’Amérique du Sud à cette époque. Le premier album I.N.R.I. avais fait exploser la scène Brésilienne avec des riffs froids et crus qui pourraient aisément faire de Sarcófago l’un des premiers groupes de Black/Death Metal des deux continents Américains. Encore aujourd’hui, ce premier album est considéré comme étant la base de l’explosion Métallique dans les pays Latins du Sud tant son influence a été massive et importante pour le développement du Black Metal et du Death Metal. Un classique pur et dur qui témoigne de la férocité Métallique de l’époque.

Trouble – Run to the Light – 1987

Trouble poursuivait sur sa lancée et ainsi demeurer le maître incontesté du Doom des années 80. Ce troisième album était plus étoffé que les deux premières parutions et les compositions du groupe de venaient de plus en plus complexes redéfinissant les règles jusqu’ici apportées à cette musique lente et mélancolique. Trouble s’était doté d’une sonorité unique en mélangeant habilement les éléments du passé comme le Hard Rock avec des textures plus modernes empruntées au NWOBHM. Le Doom Metal était là pour rester et rivaliser en extrémité musicale avec ses homologues plus rapides et cinglants. La lenteur peut parfois être tout aussi violente que la vitesse!

Napalm Death – Scum – 1987

La formation de Napalm Death remonte à aussi loin que 1981 mais son premier album, Scum, n’avait vu le jour qu’en 1987. À cette époque, les membres qui composaient le groupe étaient forts différents de ceux formant le « classic lineup » et trois membres de cette première mouture ont tout de même fondé plus tard des groupes forts important pour la face du Métal, en l’occurrence Cathedral, Carcass et Godflesh. Ce premier album de Napalm Death pourrait aisément être considéré comme étant le tout premier album de Grindcore avec ses pièces ultra rapides et son discours social et politique. Le groupe allait prendre une évolution encore plus tordue avec l’arrivée de Shane Embury l’année suivante. Ainsi est apparu le Grindcore, nouveau style qui perdurera jusqu’à nos jours et qui influencera bon nombre de musiciens.

Suicidal Tendencies – Join the Army – 1987

Join the Army, deuxième album de Suicidal Tendencies, marquait un passage vers le Heavy Metal pour le groupe. Du moins, cette tendance allait se raffermir au fil des albums suivants. Le groupe utilisait toujours ses sonorités issues du Hardcore Punk mais son goût pour le Métal et autres styles disparates allaient faire de Suicidal Tendencies un groupe à part à bien des égards. On notait également des traces de musique Funk qui commençaient à s’installer dans les pièces du groupe si bien qu’un projet de Funk Metal allait voir le jour deux ans plus tard. Suicidal Tendencies fut un groupe fort influent pour les mélanges de styles et un des maîtres du Crossover. Join the Army est possiblement l’un des meilleurs albums du genre à ce jour.

Coroner – R.I.P. -1987

Pouvons-nous parler d’Évolution Métallique sans mentionner le nom de Coroner? Bien sûr que non! Certains membres du groupe étaient certes des « roadies » pour Celtic Frost mais cachaient également un indéniable talent pour la composition et l’instrumentation. Le premier album avait frappé le monde Métallique de plein fouet avec des compositions ultra techniques et des riffs crus et incisifs. R.I.P. prouvait à la face du globe que le Métal pouvait être agressif et percutant mais aussi intelligent et structuré. Les membres du groupe s’inspiraient de compositeurs classiques pour étoffer leur pièces pour monter la barre du Métal technique encore plus haut. Nous pourrions affirmer que Coroner est en quelque sorte un des fondateurs de ce que nous appelons maintenant le Technical Death Metal. Un premier album percutant et très important pour la suite de cette belle évolution!

Celtic Frost – Into the Pandemonium – 1987

Into the Pandmonium est le deuxième album complet de Celtic Frost. C’est aussi un album qui fut très controversé à l’époque et qui le demeure toujours aujourd’hui. Certains diront que cet album est une épouvantable erreur qui a conduit Celtic Frost vers la déchéance tandis que d’autres diront totalement le contraire en encenseront cet album. À cette époque, Tom G. Warrior et Martin Ain s’étaient influencés de musique underground comme le Gothic Rock et l’Industriel avec des groupes comme Christian Death ou encore Skinny Puppy et ce n’est pas un hasard si l,album débute avec une reprise de Wall of Voodoo: Les deux comparses étaient imprégnés de cette musique sombre et ont fait transparaître cette influence sur les pièces de l’album. Il fallait à l’époque et il faut encore aujourd’hui avoir l’esprit ouvert pour comprendre toute l’ampleur de Into the Pandemonium. Bien sûr, à l’époque de sa sortie beaucoup de Métalleux n’avaient rien compris et c’est toujours le cas. Il faut se rendre à l’évidence, qu’on aime ou que l’on déteste, cet album a été capital dans l’Évolution Métallique. Sans le savoir, Tom et Martin venaient de semer les graines non pas d’un nouveau style mais bien de deux nouveaux styles Métalliques: Le Gothic Metal et l’Industrial Metal. À partir de cet album, tout un vaste monde s’ouvrait aux Métalleux désireux de changer la face de la musique et de nombreux groupes saisirent l’occasion pour réinventer le genre et le mener vers des sommets incroyables en sonorités diverses. Est-ce que Into the Pandemonium est un bon ou mauvais album? Qu’en pensez-vous finalement?

Pentagram – Day of Reckoning – 1987

Toute cette vitesse et ces changements drastiques de styles nous avaient fait oublier pendant un moment qu’un autre sous genre Métallique extrême était en ébullition. La lenteur pouvant être tout aussi malsaine que la vitesse, le Doom était là pour rester et avec son deuxième album, Pentagram nous le prouvait encore une fois. Ce groupe Américain doit impérativement être considéré comme faisant partie des pionniers du genre avec entre autres les Black Sabbath, Trouble et Candlemass. Day of Reckoning marquait le passage vers plus de finesse au niveau des riffs tout en gardant à l’esprit l’ambiance glauque et le son granuleux propre au groupe. Même si Pentagram n’a pas eu toute la reconnaissance qu’il mérite, il est impératif de le traiter en maître et de considérer son influence comme étant majeure au sein de l’évolution Métallique. Allez pourceaux, inclinez vous bien bas devant le Roi!

M.O.D. – U.S.A. for M.O.D. – 1987

À la suite du succès retentissant et surtout choquant de S.O.D. et surtout suite au démembrement du projet, Billy Milano avait décidé de fonder son propre groupe, Method of Destruction. Simplement appelé M.O.D., ce groupe reprenait là où S.O.D. avait laissé avec un Crossover pas piqué des vers mais plutôt générique. Est-ce que le premier album du nouveau groupe a influencé le Métal à sa façon? Peut-être que oui mais son impact n’a pas été resplendissant comme son légendaire prédécesseur. Toutefois, cet album contient amplement de sonorités et de riffs caustiques pour avoir sa place dans l’Évolution Métallique et pour finir, on pourra bien dire ce que le veut, U.S.A. for M.O.D. c’est une bombe incendiaire qui mérite d’être écouté et apprécié à sa juste valeur. Vous voulez de la pureté dans votre Crossover? Et bien, en v’là!

DBC – Dead Brain Cells – 1987

L’Évolution Métallique n’aurait pas été la même sans l’apport considérable de plusieurs groupes Canadiens. Cette évolution n’aurait pu se faire non plus sans l’aide très importante de groupes Québécois tel Voïvod. DBC ou Dead Brain Cells a grandement contribué à cette évolution en poussant le côté technique un peu plus loin avec ses structures musicales hors du commun et ses riffs d’une complexité exemplaire. Avec son premier album, Dead Brain Cells, le groupe Montréalais nous prouvait que l’on pouvait faire de la musique Métal intelligente et aussi complexe que le Jazz ou la musique Classique sans tomber dans les clichés qui étaient propres au Métal à cette époque. Bien sûr, cette complexité était enrobée d’une forte dose de pur Thrash Metal mélangée à des sonorités provenant du Crossover et DBC avait réussi avec brio à se forger une sonorité propre avec tous ces éléments disparates qui allaient influencer plusieurs autres musiciens non seulement au Québec ou au Canada mais aussi à l’échelle planétaire.

Death – Scream Bloody Gore – 1987

Le Speed Metal s’étant divisé en deux contre parties diamétralement opposés, allions nous en rester là et stagner? Bien sûr que non! De son côté, le Thrash Metal était en train de migrer vers quelque chose de beaucoup plus extrême et puissant, nous avions constaté avec Possessed et Necrophagia qu’un nouveau style était en train de germer mais il manquait toujours la petite étincelle qui allait allumer l’incendie. Scream Bloody Gore, premier album du groupe Death (tiens donc!) allait être cette étincelle qui mettrait le feu aux poudre et provoquer l’explosion. La rapidité était là et le niveau technique était beaucoup plus élevé que la plupart des groupes de cette époque. Nous assistions à une révolution musicale sans précédent avec ces riffs et ces structures complexes et tous ;es éléments réunis qui allaient former le Death Metal. Scream Bloody Gore, c’est ni plus ni moins que les fondations solides de la passation du Thrash Metal vers le Death Metal. Ainsi, le Thrash Metal lui-même s’était séparé poiur former deux autres entités distinctes: Le Black Metal et le Death Metal. Death est l’un des pères fondateurs du nouveau genre avec le nom en prime!

Helloween – Keeper of the Seven Keys part 1 – 1987

Après Wall of Jericho, Helloween avait procédé à quelques changements majeurs au sein de la formation. Kai Hansen allait se concentrer sur sa guitare et le poste de vocaliste fut attribué à un nouveau venu répandant au nom de Michael Kiske. Le son du groupe allait aussi changer pour devenir plus mélodique mais toujours aussi rapide. La voix de Kiske avait ramolli le son de Helloween pour le rendre un peu plus « cheezy » mais sans vraiment le savoir, Hellowen avait délaissé le Speed Metal pour implanter un tout nouveau style: Le Power Metal. Est-ce que Keeper of the Seven Keys part1 serait le tout premier album officiel de Power Metal? Fort possible. Le Speed Metal venait de disparaître pour de bon laissant les deux nouvelles entités créées faire bande à part chacun de son côté. Le Power Metal était officiellement né et allait être propulsé bien haut, surtout en Europe.

Bathory – Under the Sign of the Black Mark – 1987

Avec son troisième album, Quorthon et son projet Bathory avaient monté le niveau de la noirceur musicale qui prédominaient sur les deux premiers albums. On pourrait même affirmer que Under the Sign of the Black Mark pourrait être le tout premier album de Black Metal. Bien sûr, à cette époque le terme n’était pas encore employé mais cet album avait toutes les caractéristiques de ce qui allait survenir. Les guitares tranchantes, les riffs acérés, les structures musicales jusqu’ici inexplorées et la production crasseuse, tout était en place pour l’avènement et la mise en place du nouveau style Métallique: Le Black Metal. Le chemin était maintenant tracé pour que plusieurs groupes issus de la Scandinavie créent un mouvement qui révolutionnera le Métal pour toujours, en bien et en mal.

Death Angel – The Ultra-Violence – 1987

Suite au déclin du Speed Metal et sa transformation en deux entités distinctes, la partie Thrash Metal avait pris le dessus aus États-Unis, notamment dans la région de San Francisco communément appelée la « Bay Area ». Testament avait amorcé le changement vers la nouvelle génération du Thrash Metal et plusieurs groupes leur avaient emboîté le pas. Death Angel était l’un deux et son premier album, The Ultra-Violence, avait frappé très fort en cette année 1987. Armés de guitares incisives et de riffs acérés, Death Angel devenait un autre modèle à suivre pour le Thrash Metal Américain surtout au niveau de ses structures plus complexes et sa rapidité déroutante. On pourrait même noter certaines sonorités se rapprochant de ce qui allait devenir le Death Metal, ce n’était qu’une question de temps avant que ce Thrash Metal ne migre vers quelques chose d’encore plus extrême. The Ultra-Vilence est un incontournable de l’histoire du Thrash Metal Américain et un album à placer dans sa collection si on veut suivre l’Évolution Métallique en ordre chronologique.

Testament – The Legacy – 1987

Le Thrash Metal était maintenant bien implanté et chaque parcelle Terrienne avait sa sonorité propre et faisait évoluer le genre à chaque sortie d’album. La région de la « Bay Area » étant une région fertile en la matière avait donné vie à la deuxième génération du Thrash de cette région avec le premier album de Testament. Initialement nommé Legacy, le groupe avait dû changer de nom, les droits de Legacy ayant déjà été acquis par une formation Jazza région. C’est Billy Milano qui suggéra le nom Testament qui fut instantanément adopté par le groupe laissant du fait même Legacy devenir le nom du premier album. Ce premier album du groupe est devenu un classique dès sa sortie avec sa rapidité, ses riffs techniques et ses structures musicales complexes. Dès lors, testament a été en mesure de donner des leçons à bien d’autres groupes par la suite et The Legacy demeure à ce jour une incontournable influence pour le Thrash Metal mais aussi pour le Death Metal à en devenir.