Thy Catafalque – Geometria – 2018

Thy Catafalque – Avant-Garde Metal – Écosse
Geometria – 2018
Season of Mist
9,4/10

Tamás Kátai reviens avec le huitième album du projet Thy Catafalque qui a vu le jour en 1998. Devenu un projet solo en 2011, Thy Catafalque necesse de nous surprendre depuis. Ce qui était au départ un projet Black Metal est devenu au fil des albums un projet très avant-gardiste où;es sonorités et les différents instruments sont en avant plan. Sur Geometria, le « Métal » est encore moins présent qu’auparavant, Tamás Kátai joue beaucoup avec l’électronique et divers instruments naturels pour concocter un mélange alliant Jazz, Progressif et Folk.

J’avais déjà comparé Tamás Kátai à Mike Oldfield il y a quelques années et je réitère cette affirmation car le bonhomme a du génie musical et un sens incroyable des arrangements et de la composition. L’utilisation de violon, de sax et de trompette viennent accentuer la magie sonore des claviers, des guitares et de la basse ainsi que des vocaux féminins à forte tendance Folk. On ne doit pas traiter Thy Catafalque comme étant un projet typiquement « Métal » car ça va beaucoup plus loin que ça. Il y a beaucoup de recherche musicale et d’exploration sonore un peu à la manière de ce que faisait les Tangerine Dream ou encore The Legendary Pink Dots au point de vue expérimentations sonores.

Certes, ce nouvel album n’est pas fait pour l’amateur de Métal fermé. On doit avoir un esprit très ouvert et savoir apprécier des sons issus de divers genres et d’instruments moins communs. Un autre chef d’oeuvre signé Tamás Kátai qui vaut la peine d’être écouté calmement avec toute notre attention.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Loreena McKennitt – Lost Souls – 2018

Loreena McKennitt – Celtic Folk – Canada
Lost Souls – 2018
Quinlan Road
9,6/10

Loreena McKennitt nous reviens avec un dixième album en 2018 et premier album de matériel original depuis An Ancient Muse paru en 2006. Le titre Lost Souls a été donné à l’album car il contient neuf pièces composées et écrites au fil des décennies mais qui avaient été laissées de côté au fil des albums. De là le terme Lost Souls, pour la grande Dame ce sont en quelque sorte des âmes perdues.

On retrouve une Loreena McKennitt en pleine forme et en pleine possession de ses moyens et on se demande pourquoi ces pièces ont été abandonnées. Ce nouvel album contient des trésors tels que l’on retrouvait sur les albums The Visit, The Mask and the Mirror et The Book of Secrets avec des arrangements et des instrumentations grandioses et épiques. La grande Dame est toujours en voix et n’a rien à envier à qui que ce soit.

Une très belle réussite musicale, un autre album qui pourra aisément servir de trame sonore à des productions cinématographiques épiques!

Composition: 9,5
Exécution: 10
Ambiance: 10
Originalité: 9,5
Production: 9

Dimmu Borgir – Eonian – 2018

Dimmu Borgir – Symphonic Black Metal – Norvège
Eonian – 2018
Nuclear Blast
6/10

Ça fait maintenant sept ans qu’on attends le successeur du très décevant Abrahadabra sorti en 2010. Est-ce que Dimmu Borgir pouvait faire pire que ce cauchemar sonore? Et bien, la réponse est oui. Les fans de la première heure du groupe Norvégien doivent se bidonner tandis que les amateurs de musique comme moi se demandent ce qui a bien pu se passer.

Sur ce nouvel album, Shagrath et ses deux lurons Silenoz et Galder ont affirmé que le groupe avait exploré de nouvelles avenues musicales et qu’il en était bien fier. Tant mieux pour ces trois clowns sauf que la réalité est plutôt différente voire même fort décevante. Dimmu Borgir beurre épais, tellement épais que c’en est rendu une bonne grosse farce. Le groupe a tout misé sur le symphonique et les arrangements en oubliant le principal : Composer de bonnes chansons. Ici on revisite maladroitement Sisters of Mercy de la période This Corrosion en ayant le culot de nous inclure des éléments Industriels « cheap » par dessus le marché. Il y a certes de bonnes idées mais tellement mal exploitées que ça ne mène nulle part. Dimmu Borgir fait maintenant dans le « mainstream Black Metal » en manquant de punch et de puissance. La sur-utilisation de choeurs partout sur l’album rends la chose encore plus pénible, on tricote sur cinq riffs tout au long de l’album et on mise tout sur les arrangements. Même la production est faible pour un groupe de cette envergure, ça manque de profondeur et c’est mou.

Dimmu Borgir vient de manquer sa chance de revenir au front, son absence de la scène depuis les sept dernières années n’aident vraisemblablement pas la cause, des groupes comme Carach Angren se sont suffisamment distingués pour éclipser totalement les Norvégiens. En terminant, Galder devrait cesser ses simagrées dans les clips, il a l’air d’un trisomique et n’aide aucunement à mettre de la véracité dans le groupe.

Composition: 5
Exécution: 7
Ambiance: 6
Originalité: 5
Production: 7

Replicant – Negative Life -2018

Replicant – Death Metal – États-Unis
Negative Life – 2018
PRC Music
8,5/10

Nouvelle sortie sur PRC Music, les Américains de Replicant lancent cette année un premier album pas piqué des vers et assez surprenant. Negative Life contient dix pièces caustiques dans lesquelles s’entrecroisent lourdeur et dissonance.

Dès les premières notes de l’album on s’apperçoit immédiatement que nous auront droit à un Death Metal aux sonorités très « old school », c’est gras et pesant. Mais à mesure que les pièces déboulent, on découvre que le groupe s’aventure loin des sentiers battus en utilisant beaucoup d’accords et de riffs dissonants rappelant ce que Piggy faisait dans Voïvod. On ne tombe dans la technicité pure et dure, le groupe dose très bien ses effets et ses envolées pour construire un tout homogène bien assis sur une rythmique solide et inventive. La production est un peu granuleuse un peu à la manière des vieux groupes de Death Américains comme Obituary ce qui donne un certain charme à l’ensemble de l’album.

Negative Life est une très belle réussite, Replicant sera à surveiller dans les prochaines années. Un excellent album à se mettre dans les oreilles!

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8,5
Production: 8

Melvins – Pinkus Abortion Technician – 2018

Melvins – Experimental Rock – État-Unis
Pinkus Abortion Technician – 2018
Sound of Sirens
6,4/10

Ceci est ma toute première incursion à la musique de Melvins. Je connais le groupe depuis des lustres et ayant fort possiblement entendu des pi`ces du répertoire ici et là au fil des années, je n’ai tout de même jamais accroché ou porté une attention particulière à ce groupe. Pourquoi maintenant après 23 albums? Tout simplement parce que je me suis aperçu que Jeff Pinkus (une grande inflence pour moi) joauit dans le groupe et que ce nouvel album s’instituait Pinkus Abortion Technician, une référence directe à Butthole Surfers (un de mes groupes favoris à vie).

En partant, deux reprises de Butthole Surfers et une reprise des Beatles. Vous connaissez sans doute mon aversion pour les reprises et je dois dire tout de suite que celles qui sont sur cet album n’aident en rien à me faire changer d’idée. Une version de Moving to Florida sans saveur et indentique à l’originale, idem pour la version de Graveyard. I want to Hold your Hands en version plus « Doom », ça ne passe juste pas pour moi et c,est complètement une perte de temps. Pour le reste de l’album qui comprends des pièces originales, disons que c’est du Butthole Surfers réchauffé sans aucune originalité et sans réel intérêt. L’album comporte quelques bonnes idées mais pas assez pour me permettre de sourciller un peu.

Melvins n’a pas réussi à me faire accrocher malgré la présence de Jeff Pinkus et cet album ne me donne pas du tout l’envie de visiter la discographie du groupe. Je préfère encore l’original en espérant de tout cœur que le nouvel album de Butthole Surfers prévu cette année soit à la hauteur de mes attentes.

Composition: 6
Exécution: 7
Ambiance: 5
Originalité: 5
Production: 9

Spirit of Rebellion – The Reign of Denial – 2018

Spirit of Rebellion – Death Metal – Canada
The Reign of Denial – 2018
PRC Music
8.7/10
 
Le Death Metal au Québec se porte plus qu’à merveille et les formations d’ici n’ont rien à envier à leurs homologues des cinq continents.  La formation de Rimouski Spirit of Rebellion nous frappe en pleine face avec son quatrième album The Reign of Denial paru il y a quelques semaines sous l’étiqueette PRC Music.
 
Spirit of Rebellion œuvre dans un créneau Death Metal dans la veine des grosses pointures Américaines comme Suffocation et Immolation.  Le groupe a toutefois son propre style alliant riffs gras et accrocheurs avec une rythmique qui décape assez fort.  Un total de dix pièces de pure défonce Métallique pour un total d’un peu plus de trente-cinq minutes.  Les pièces sont courtes et concises, on va droit au but et on ne tombe pas dans le flafla inutile.  Aucune longueur palpable c’est cru, franc et direct comme on aime notre Death Metal qui brasse.
 
Une très belle découverte pour ma part et un album qui se faufilera dans les tops 2018.  On grimpe le volume et on se fait brasser la tête!

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8,5
Production: 8,5

Strigampire – One Fix, Nine Clouds & Six Feet Deep – 2018

Strigampire – Melodic Death Metal – Canada
One Fix, Nine Clouds & Six Feet Deep – 2018
PRC Music
8,2/10

La formation Trifluvienne Strigampire est de retour après six ans d’absence avec un tout nouvel album et un tout nouvel alignement. One Fix, Nine Clouds & Six Feet Deep comporte neuf pièces variées pour un total de près de quarante-deux minutes.

Le son du groupe n’a pas vraiment changé depuis la dernière parution, la direction musicale est toujours dans un créneau très mélodique rappelant certaines formations issues de Gothenburg tout en ajoutant des influences provenant de divers sous genres de la grande famille Métallique. On y retrouve des éléments Thrash, Heavy et même certains soubresauts noircis ici et là. Les influences plus rock se font sentir avec des structures parfois empruntées au Punk Rock. Donc, un beau mélange d’un peu de tout reposant sur un très beau travail de composition. Les amateurs de solos de guitare vont en avoir pour leurs frais, Strigampire semble aimer profondément cette facette, des solos il y en a beaucoup montrant la dualité entre les deux guitaristes. La production manque toutefois de punch et de profondeur mais le tout sonne tout de même très bien, tout est bien balancé. Des compositions bien travaillées avec des structures musicales variées et des tempos changeants avec en prime du cœur au ventre et un professionnalisme de haut niveau.

Strigampire effectue un très beau retour, les fans de mélodique qui « groove » se retrouveront dans ce nouvel album qui laisse planer un avenir fort prometteur pour le groupe.

Composition: 8,5
Exécution: 9
Ambiance: 7,5
Originalité: 8
Production: 8

Nightmarer – Cacophony of Terror – 2018

Nightmarer – Technical Doom/Death Metal – États-Unis
Cacophony of Terror – 2018
Season of Mist
9.1/10

Le Dr Pendragon et moi-même partageaons tous deux la même passion :  Celle de la musique extrême et bizarroïde.  Nous nous relançons de temps à autres en faisant découvrir à l’autre un groupe ou un album qui est passé sous notre radar.  Nighmarer est une des nombreuses découvertes du Doc et j’ai fait la connaissance de la formation américaine à Réanimation lors de la présentation de l’album Cacophony of terror.

Eh bien, cet album est franchement toute une découverte!  Les amateurs de Death technique dans la veine de Ulcerate seront comblés, Nightmarer joue dans la cour des grands et le niveau de composition est plutôt remarquable.  Le groupe mise sur des sonorités atonales avec des ambiances très doom et une puissance de frappe à réveiller les morts.  La production est impeccable et les musiciens sont très agiles sur leurs instruments.  Bien que la musique de Nightmarer soit tout de même assez technique, on ne tombe pas dans le panneau de la surutilisation inutile de notes pour montrer son savoir-faire.  Non, Nighmarer mesure et dose toues ses notes et ses riffs pour nous offrir un tout homogène et parfaitement fluide.  Season of Mist a frappé dans le mille en signant le groupe qui sera à surveiller de près dans un avenir pas si lointain.

Une bonne grosse dose de fraîcheur métallique et un album solide qui peut rivaliser avec les grandes du genre.

Composition: 9
Exécution: 9,5
Ambiance: 9
Originalité: 9
Production: 9

Magister Dixit – Their Blood, Their Sweat, Their Tears – 2018

Magister Dixit – Melodic Black Metal – Canada
Their Blood, Their Sweat, Their Tears – 2018
Scum Productions
9,1/10

Magister Dixit revient en force cette année avec son sixième album deouis ses origines remontant à plus de 20 ans. Bien qu’étant une formation relativement assez obscure, Magister Dixit cumule l’excellence musicale d’album en album et il est primordial d’avancer que les membres du groupe se concentrent avant tout sur la passion musicale pure, le sens artistique et le souci de la perfection.

Suite logique de l’impressionnant Opus Astral paru en 2016, Their Blood, Their Sweat, Their Tears reprends là où le groupe nous avait laissé il y a deux ans. Les membres du groupe on augmenté le niveau d’orchestration encore une fois bien ancrée sur des riffs incisifs et des changements de tempo sournois et remarquables. Le petit côté cosmique de Opus Astral est délaissé au profit d’un son plus brut et « dans ta face » tout en gardant une forte dose d’ambiance planante au fil de l’album. La composition est encore une fois de très haut calibre avec ses structures inventives et ses idées plus que géniales. L’ajout d’intermèdes entre certaines pièces apporte un fil conducteur à l’album qui se veut concept ayant la 2e guerre mondiale comme principal sujet.

Nous avons des formations extraordinaires au Québec et Magister Dixit est l’une d’elle. Ce sixième album est un autre chef d’oeuvre du métal Québécois prouvant qu’ici, nous n’avons rien à envier à qui que ce soir. À écouter concentré pour savourer chaque note et toutes les facettes des arrangements des douze pièces de l’album.

Composition: 9,5
Exécution: 9
Ambiance: 9
Originalité: 9
Production: 9

Augury – Illusive Golden Age – 2018

Augury – Progressive Death Metal – Canada
Illusive Golden Age – 2018
The Artisan Era
9.6/10
 
Le grand monde du Métal Québécois est depuis longtemps synonyme de qualité et est reconnu mondialement.  Certaines formations font augmenter cette qualité musicale et la formation Augury fait véritablement partie d’un petit lot de groupes qui montent la barre plus haute d’album en album en se souciant des arrangements et en proposant une musique unique et presque parfaite.
 
La perfection n’existant pas, Augury a tout de même réussi à obtenir la plus haute note jamais décernée par Hurlemort.  Le troisième album, Illusive Golden Age, se faisait attendre depuis près de 9 ans et force est de constater que ces 9 dernières ont été enrichissantes car ce nouvel album marque des sommets inégalés en matière de Métal au Québec et même au Canada.  Illusive Golden Age est sans contredit le chef d’œuvre de Augury avec ses compositions complexes, ses arrangements extraordinaires et une production digne de ce nom.  Bien sûr, le groupe compte parmi ses rangs des talents bruts sur tous les niveaux d’instruments ainsi qu’un parolier connaissant l’histoire et ses ramifications donnant au groupe un concept génial et très instructif.  Tantôt très progressive, souvent agressive et absolument sombre, la musique de Augury détonne et se démarque des autres formations du genre.  L’ouverture musicale est un impératif pour comprendre et savourer chaque note et chaque parcelle d’ambiance projetées sur les huit pièces.  Depuis Voïvod et Obliveon, aucun groupe Québécois n’avait réussi à projeter une essence musicale de cette trempe.
 
Je ne saurais dire si Illusive Golden Age est le meilleur album Métal Québécois de tous les temps mais chose certaine c’est qu’il rivalise amplement avec les Nothingface et From this Day Forward ainsi que certains albums progressifs de la belle époque en se classant aisément dans mon top 5 des meilleurs albums Québécois à vie tous styles confondus. 
 
Composition: 10
Exécution: 10
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Frank X – From Planet X – 2018

Frank X – Progressive Metal – Canada
From Planet X – 2018
Indépendant
8,8/10

Frank X nous arrive avec son troisième album intiltulé From Planet X. Le musicien de Warwick continue sur sa lancée de compositions disjonctées avec un niveau de composition très élevée et un humour frisant la folie.

Le maître François Dallaire fait tout lui-même, la composition, les arrangements, il joue de tous les instruments, fait pratiquement toutes les voix et produit ses albums. Frank s’y donne à cœur joie dans les riffs acérés et gras sur une rythmique au tempo changeant le tout agrémenté d’arrangements sonores de haut calibre, l’utilisation des claviers et une force dans la musique de Frank X, les sons utilisés sont géniaux et à leur place et le maître n.hésite pas à explorer divers instruments notamment en utilisant des sons de saxophone ou des sons de claviers « vintage » donnant un souffle très 70’s aux sonorités très modernes des compositions. Une fois de plus Frank X y va de son humeur caustique en mettant l’emphase sur les dialogues entre les divers personnages de son concept. Sur cet album, Lucifer se fait écorcher à qui mieux mieux et c’est très drôle, la pièce finale The End of the Tail est un parfait exemple de cet humour fou généré tout au long de l’album.

From Planet X est la la hauteur des deux précédents albums, la vitesse de croisière de Frank X se maintient. Cet album ne s’adressera pas encore une fois aux gens plus fermés car ici on explore un monde de sonorités et d’arrangements moins communs dans la vaste planète Métallique.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8,5
Production: 9

Endarken – Tvoj je hram u srcu mom – 2018

Endarken – Black Metal – Serbie
Tvoj je hram u srcu mom – 2018
Blackest Ink Recordings
8.8/10

Je ne suis pas le plus assidu en matière de Black Metal mais j’aime bien le genre lorsque c’est bien fait et surtout bien enregistré.  J’ai reçu un promo d’une formation de la Serbie répondant au nom de Endarken.  Comme son nom l’indique, la musique du groupe est très sombre et toute aussi froide que ce que la noirceur peut nous apporter.

Bien sûr, la musique de Endarken n’est pas une nouveauté en soi mais le groupe fait un excellent Black rapide alliant mélodies glaciales et riffs tranchants.  Les compositions sont fort bien structurées avec des arrangements plus complexes que la moyenne et une ambiance générale des plus sophistiquées.  Endarken joue dans la cour des grands : La production est sans failles et rivalise avec les grosses productions du genre et j’ai été agréablement surpris par son professionnalisme. La présentation est aussi de haut calibre, ici on ne laisse rien au hasard et ça parait.  Le groupe a tout pour se glisser dans les grandes ligues et en étonnera plusieurs sans l’ombre d’un doute.

Endarken frappe fort avec ce premier album, du Black Metal sans compromis avec de riches sonorités et des compositions spectaculaires.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 8,5
Production: 9

Rivers of Nihil – Where Owls Know my Name – 2018

Rivers of Nihil – Technical Progressive Death Metal – États-Unis
Where Owls Know my Name – 2018
Metal Blade
9,2/10

J’ai découvert Rivers of Nihil avec le deuxième album Monarchy paru en 2015. Malgré les notes à outrance et ke fort penchant vers le Djent, j’avais tout de même bien aimé cet album qui n’était finalement pas piqué des vers. La formation Américaine revient cette année avec un troisième album intitulé Where Owls Know my Name, album qui marque un changement radical pour le groupe.

Quand je dis changement, ce n’est pas à prendre à la légère. Rivers of Nihil a laissé tombé son Djent et son Death Metal Technique commun pour se diriger vers un Death Metal très Progressif de haut calibre où les sonorités diverses et les instruments moins standards sont en avant plan. L’utilisation du saxophone sur plusieurs pièces de l’album apporte une dimension un peu plus Jazzy à la musique du groupe qui n’hésite pas à s’aventurer vers des sons planants en utilisant des effets bien placés. Le côté technique est toujours bien présent mais maintenant on se soucie beaucoup plus des ambiances et des structures musicales au lieu de montrer des prouesses pour impressionner la galerie. L’ajout de vocaux plus « cleans » renforce la partie progressive en apportant une dimension plus chaleureuse à l’ensemble des pièces.

Where Owls Know my Name ne s’adresse pas à tous. Rivers of Nihil entre dans une toute autre catégorie métallique pour s’aventurer vers des contrées plus avant-gardistes. Une très belle réussite sonore et musicale à écouter concentré.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Ambiance: 9
Originalité: 9
Production: 9

Goreworm – The Path to Oblivion – 2018

Goreworm – Technical Death Metal – Canada
The Path to Oblivion – 2018
CDN Records
6,9/10

Je reçois de temps à autres des « promos » de différents labels et/ou distributeurs. J’essaie le plus possible de répondre positivement à la demande de chroniques dans la mesure où ça entre dans les lignes guides de Hurlemort. L’agence Black Elements m’a envoyé le mini album de la formation Ontarienne Goreworm, formation qui donne dans un Death Metal technique à tendances mélodique.

The Path to Oblivion contient six pièces relativement très courtes pour un total d’un peu plus de dix-huit minutes. L’exécution est irréprochable, chaque musicien maîtrise son instrument à la perfection et les prouesses techniques sont monnaie courante. Le niveau de composition est assez appréciable, il y a du travail là-dedans et ça paraît. Par contre, point de vue originalité et ambiance générale, on repassera. Bien que le talent soit bien présent et solidement ancré, Goreworm est une autre des multitudes de formations surfant sur la vague du technique n’offrant autre chose que du réchauffé. Aucune ambiance ne ressort, on se contente de jouer ultra technique et de demeurer très statique au fil des pièces et la petite tendance « core » qui se dégage devient rapidement un irritant majeur. La production n’aide vraisemblablement pas la cause, bien que généralement assez bien balancée entre les divers instruments, la batterie est beaucoup trop « triguée » au point de se demander si ce n’est pas une machine qui fait le travail.

The Path to Oblivion n’est pas un mauvais mini album mais Goreworm aurait tout intérêt à peaufiner ses compositions en évitant de faire ce qui est présentement à la mode dans le vaste monde métallique.

Composition: 8
Exécution: 9
Ambiance: 5
Originalité: 5.5
Production: 7

Voidhanger – Dark Days in the Soul – 2018

Voidhanger – Black/Thrash/Death Metal – Pologne
Dark Days in the Soul – 2018
Agonia Records
8.6/10

Parlez-moi de ça une formation qui frappe fort et qui offre des riffs incendiaires et dans les dents! Le trio Polonais Voidhanger nous garroche son troisième album en pleine face et laissez-moi vous dire que ça fait mal.

Dark Days in the Soul est un album court, direct et concis. On ne passe pas par quatre chemin et on va à l’essentiel sans aucune forme de remplissage. Huit pièces puissantes et entraînantes alliant une rythmique très solide sur laquelle sont assis des riffs accrocheurs et incisifs. Une overdose de sauvagerie à l’état pur rappelant Aura Noir, Destroyer 666 et Entombed.

Un album à prendre au sérieux et idéal pour clamer vos voisins chiants. Crinquez le volume au maximum et brassez-vous la tête!

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8
Production: 9

OST+Front – Adrenalin – 2018

OST+Front – Industrial Metal – Allemagne
Adrenalin – 2018
Out of Line
8,6/10
 
La musique dite Industrielle a beaucoup évolué depuis ses premiers balbutiements au milieu des années 70.  Plusieurs chemins ont été empruntés au fil des décennies, parfois de manière fort innovatrice et intéressante et plus souvent qu’autrement de manière un peu simplette à la limite du quétaine avancé.
 
La formation Allemande OST+Front s’est engagé exactement dans la même voie que Rammstein, note pour note.  Les similarités sont tellement frappantes que le terme clone serait approprié pour décrire OST+Front.  Par chance, le clonage a été fort réussi, si bien que le clone est difficile à différencier du vrai.  Adrenalin comporte de très bonnes pièces bien composées reposant sur une production musclée et claire.  L’album ne contient pas vraiment de remplissage et s’écoute d’un bout à l’autre sans avoir à froncer les sourcils ou de soupirer d’impatience.
 
Adrenalin est un très bon album du genre, certes peu original mais qui livre tout de même la marchandise.  À écouter le volume très fort pour se faire marteler les tympans.  Un album idéal pour les pistes de danse des bars plus underground. 

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 7,5
Production: 9

Crescent – The Order of Amenti – 2018

Crescent – Blackened Death Metal – Égypte
The Order of Amenti – 2018
Listenable Records
8,5/10

Depuis que la formation Américaine Nile s’est aventurée dans le concept des mythes et légendes Égyptienne autant au niveau paroles qu’en ajoutant certains éléments sonores issus d’un lointain passé, on constate une recrudescence de groupes s’engageant dans cette voie. Heureusement, la très grande majorité de ces groupes sont à la hauteur et offrent un produit fini de très haute qualité.

La formation Égyptienne Crescent peut se targuer de ses racines et clamer haut et fort la légitimité de son concept devenu maintenant courant à la limite du déjà-vu. Le groupe tire bien son épingle du jeu en nous offrant un Death Metal noirci fort bien composé avec une production puissante et éclatante. Ce deuxième album regorge d’excellents riffs et de belles idées malgré une certaine redondance au fil des pièces. Sans être un clone de quelconque groupe dans la même veine, Crescent arrive peut-être à un moment où ce genre de Métal extrême commence à devenir un peu moins original. Outre Nile, les groupes Ade, Aeternam, Melechesh ou Maat sont déjà bien établies et sont passés maîtres dans ce domaine depuis plusieurs années.

Quoiqu’il en soit, The Order of Amenti est un excellent album au dessus de la moyenne et mérite amplement de se tailler une place parmi les grands du genre. Une très belle réussite offrant de nombreux éléments captivants et intéressants.

Composition: 8,5
Exécution: 9
Ambiance: 8
Originalité: 8
Production: 9

Ministry – AmeriKKKant – 2018

Ministry – Industrial Metal – États-Unis
AmeriKKKant – 2018
Nuclear Blast
8.9/10
 
Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée et dans le cas de Al Jourgensen, c’est totalement véridique.  Oncle Al avait annoncé par deux fois la fin de Ministry.  Une première fois après The Last Sucker en 2008 mais qui avait finalement abouti à l’album Relapse en 2012 et From Beer to Eternity en 2013, Al avait alors annoncé sa retraite. Il en est ressorti en 2017 avec Sutgical Meth Machine et cette année avec le quatorzième album de Ministry : AmeriKKKant.
 
Une fois de plus, Jourgensen ne mâche pas ses mots et écorche l’administration Trump à qui mieux mieux tout en varlopant les États-Unis au grand complet, se prononçant même de façon un peu ambiguë sur la question des Antifas.  Musicalement parlant, Ministry revient à ses racines Industrielles délaissant le côté Métal plus souvent qu’autrement.  On y retrouve donc des sonorités du temps de The Land of Rape and Honey et également des idées issues des vieux albums de Revolting Cocks et également de Pailhead.  Le groupe utilise même des violons sur quelques pièces ce qui amène Ministry dans un champ jusqu’ici inexploré.  Une nouvelle mouture de la célèbre TV Song est présentée sous le titre de TV 5/4Chan qui perpétue la tradition chaotique des quatre autres versions.  Jourgensen et ses acolytes sont en feu et signent ici un excellent album digne de The Mind is a Terrible Thing to Taste. 
 
AmeriKKKant est un excellent album Industriel qui nous sert des sonorités mécaniques comme Oncle Al nous a si bien servi dans le passé.  Je renoue avec Ministry, ce nouvel album va se classer très haut dans les tops 2018.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8,5
Originalité: 9
Production: 9

Judas Priest – Firepower – 2018

Judas Priest – Heavy Metal – Angleterre
Firepower – 2018
Epic Records
8,2/10

La sortie d’un nouvel album de Judas Priest provoque toujours des remous chez les fans et moins fans. C’est normal, Judas Priest est une grosse pointure du monde Métallique et son influence est très grande. Sans me considérer comme étant un grand fan de Priest, j’ai toutefois aimé quelques albums de la discographie jusqu’à Defenders of the Faith. Oublions Turbo un instant. Je n’ai par la suite pas vraiment prêté l’oreille à la suite sauf peut-être pour Painkiller et l’avant dernier, Redeemer of Souls.

J’ai écouté Firepower uniquement par curiosité je dois l’avouer. Donc, je n’avais aucune attente et c’est avec une oreille de fan moyen que j’ai écouté cet album en oubliant délibérément que c’était Judas Priest. Firepower est un album très bien produit, normal pour Andy Sneap, qui comporte vraisemblablement beaucoup trop de pièces. Certes, il y a d’excellentes chansons à la hauteur de ce que l’on s’attend de la bande à Rob Halford mais cet album contient aussi pas mal de remplissage et surtout de ballades mielleuses qui viennent casser la « drive » générée par les bonnes pièces. On aurait pu aisément se passer de quatre ou cinq pièces pour garder l’essentiel qui frappe et qui retient l’attention.

Firepower va plaire au fan fini c’est certain. Il plaira aussi aux amateurs de bon Heavy Metal bien ficelé et musclé. Mais pour ma part, bien que ce nouvel album soit supérieur au précédent, il me laisse de glace et ne m’impressionne pas vraiment. Tout de même à écouter, un album classique à en devenir.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7
Production: 9

Abysmal Grief – Blasphema Secta – 2018

Abysmal Grief – Doom Metal – Italie
Blasphema Secta – 2018
Sun and Moon Records
8,1/10

Le Doom a la cote et nombreuses sont les formations à adhérer à ce type Métallique lent et puissant.  Parfois épique, généralement sombre, le Doom est utilisé à plusieurs sauces avec différents ingrédients.  La formation Italienne Abysmal Grief nous livre son cinquième album cette année et malgré que je ne connaissais pas le groupe, quelque chose me dit que je vais aller voir et surtout écouter les parutions précédentes.
 
D’entrée de jeu, Blasphema Secta a une production un peu faible mais ce détail est effacé rapidement par les ambiances glauques et glaciales générées par une grande utilisation de claviers, particulièrement avec des sonorités d’orgue, de clavecin et de cloches.  Le son global généré donne l’impression d’une grande messe noire où les guitares ne sont présentes que pour apporter de la coloration supplémentaire aux claviers et venir appuyer la section rythmique.  Le travail de composition est très au-dessus de la moyenne et l’exécution est tout à fait droite.  Le niveau vocal pourrait être amélioré mais le tout passe tout de même très bien.  On reconnaît certains éléments des vieux albums de Candlemass ici et là ainsi que certaines sonorités similaires à Occultation et Acid Witch.
 
Blasphema Secta est un très bon album de Doom pur aux sonorités glauques avec de longues pièces majestueuses et épiques.  Un bon cocktail pour invoquer le Malin!
Composition: 9
Exécution: 7.5
Ambiance: 9
Originalité: 8
Production: 7

Pestilence – Hadeon – 2018

Pestilence – Progressive Death Metal – Pays Bas
Hadeon – 2018
Hammersmith
8,1/10

La sortie d’un nouvel album de Pestilence n’est jamais une réelle surprise, le groupe garde une certaine constance et une égalité d’album en album. C’est encore vrai sur Hadeon, huitième album, qui compte par contre un nouvel alignement qui ne change en rien la sonorité et le style de Pestilence.

Sur Hadeon, Pestilence garde le cap instauré par les albums précédents en offrant des riffs intelligents et captivants le tout bien assis sur une rythmique droite et directe. L’album ne contient pas vraiment de remplissage, chaque pièce est à sa place sans avoir une impression de redondance. Le groupe a misé sur quelques effets de voix « robotiques » à la manière de ce que Voïvod avait fait sur Killing Technology. Ce n’est certes pas grand chose d’innovateur mais ceci apporte une dimension intéressante aux pièces. Les compositions sont bien structurées avec un bon dosage technique montrant certaines racines progressives et jazz des musiciens. La production est quand à elle impeccable et limpide, c’est du travail de pros.

Hadeon est un album très efficace qui s’écoute fort bien. Du Pestilence comme nous sommes habitués, c’est bon, direct et on aime ça de même!

Composition: 8
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7,5
Production: 9

Necrophobic – Mark of the Necrogram – 2018

Necrophobic – Death/Black Metal – Suède
Mark of the Necrogram – 2018
Century Media
8,9/10

Enfin! Necrophobic nous revient cette année avec son huitième album, Mark of the Necrogram. Ce nouvel album nous fait amplement oublier son décevant prédécesseur et Necrophobic est de retour plus en forme que jamais!

Tout en ayant encore une fois une excellente production, c’est au niveau de la qualité de composition que Necrophobic se démarque sur son nouvel opus. On revient aux bonnes vieilles habitudes et à la sauvagerie générée sur Death to All mais avec beaucoup plus de maturité et d’idées brillantes. Le groupe ne lésine pas sur les riffs tranchants et la rythmique percutante tout en jouant avec divers tempos tout au long de l’album. Une bonne dose de froid mortel vient enrober le tout avec des ambiances tantôt vaporeuses et souvent mordantes et cinglantes. Ici, rien n’est laissé au hasard, l’abum ne contient pas de remplissage inutile. On va droit au but et ça frappe fort.

Mark of the Necrogram est un album enlevant et à la hauteur de ce que Nerophobic se doit de nous offrir. Un album qui restera gravé dans les annales Métalliques et qui se démarque dans la discographie du groupe.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 9
Originalité: 8,5
Production: 9

Master’s Hammer – Fascinator – 2018

Master’s Jammer – Avant Garde Black Metal – République Tchèque
Fascinator – 2018
Jihosound Records
9,2/10

Ce qui est plaisant quand on est un maniaque de musique c’est de découvrir des nouveaux artistes et de nouvelles sonorités. Il arrive régulièrement que l’on soit passé outre certains groupes bien établis et lorsque l’on découvre un album d’un de ces groupes, on se demande comment a t-on pu passer à côté? C’est le cas pour Master’s Hammer qui sort son huitième album et qui était passé sous mon radar depuis tout ce temps.

Fascinator est un album haut en sonorités diverses et riche en idées. Tantôt Black Metal, souvent expérimental, cet album de treize pièces en jette et est fort surprenant. Pour donner du tonus à la rythmique, le groupe utilise des timbales sur toutes ses pièces rendant celles-ci majestueuses et percutantes. L’ajout de voix féminine assez disjonctée apporte une dimension de pur délire, délire accentué par un chant principal guttural chanté dans la langue maternelle de František Štorm. Le groupe n’hésite pas à se servir de divers instrumentations issues de claviers pour enrichir ses compostions et ainsi donner des ambiances diverses au fil des pièces le tout pouvant même être associé au Progressif. Les arrangements sont superbes et les riffs d’une très grande qualité étant confortablement et solidement assis sur la rythmique percutante.

Fascinator m’a grandement surpris et me donne le goût d’explorer la discographie du groupe. Ce genre de composition et ses mélanges sonores sont tout à fait dans mes cordes et cet album se retrouvera aisément dans les tops 2018 même si l’année est encore jeune.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Toxic Shock – TWENTYLASTCENTURY – 2017

Toxic Shock – Thrash Metal/Crossover – Belgique
TWENTYLASTCENTURY – 2017
This Charming Man Records
8.2/10
 
Le Crossover comme nous (les vieux bonhommes) l’avons connu dans les années 80 est loin d’être mort, au contraire!  Ce type de musique de la vieille école mélangeant le Thrash Metal et le Hardcore regorge d’excellentes formations un peu partout sur la planète et les Belges de Toxic Shock en font partie.
 
Fortement inspiré des pionniers du Thrash, en l’occurrence Metallica, la formation de Antwerp nous sert un cocktail explosif de son cru directement puisé a la source.  Les sonorités provenant des Suicidal Tendencies, D.R.I. ou encore Iron Reagan ne sont pas étrangères dans le son global du groupe et ses compositions sont d’une puissance a réveiller les morts.  TWENTYLASTCENTURY a mémé été enregistré par nul autre que Flemming Rasmussen, ça vous dit quelque chose?  En tout onze pièces décapantes, incisives et efficaces qui écorchent les tympans!
 
Ce deuxième album de Toxic Shock est une bombe a se procurer le plus rapidement possible car le groupe prouve qu’on peut encore faire de la musique originelle tout en gardant une forte touche originale!
 
Composition: 8,5
Exécution: 8,5
Ambiance: 8
Originalité: 7,5
Production: 8

Accu§er – The Mastery – 2018

Accu§er – Groove/Thrash Metal – Allemagne
The Mastery – 2018
Metal Blade
6,4/10

Bien que ne connaissant peu la formation Allemande Accu§er, j’avais été surpris par le dixième album, The Forlorn Divide paru en 2016. Il m’avait semblé, à l’écoute de cet album, que le groupe était capable de livrer un très bon Thrash Metal honnête et bien ficelé. Donc il était impératif pour moi d’écouter ce nouvel album et mes attentes étaient tout de même assez grosses.

En écoutant The Mastery je me suis posé un bon paquet de questions et les réponses arrivaient une à une, pièce par pièce. Bien qu’ayant une production tout à fait correcte et une exécution dépassant légèrement la moyenne, cet album manque totalement de consistance et d’originalité. Le niveau de composition a considérablement diminué en comparaison de l’album précédent, l’ambiance n’est pas au rendez-vous et point de vue originalité, on repassera. L’album comporte quelques bons riffs ici et là mais dans son intégralité, on dirait que c’est un album qui comporte des pièces rejetées au fil des années. Absolument rien qui peut nous faire sourciller allant même jusqu’à l’emmerdement total à mesure que les pièces défilent.

The Mastery est un album ne contenant pratiquement que des « fillers », rien qui ne se démarque réellement. Définitivement un album qui ne passera pas à l’histoire et qui ne classera pas pour la liste des tops 2018.

Composition: 6
Exécution: 8
Ambiance: 5
Originalité: 5
Production: 8

Saxon – Thunderbolt – 2018

Saxon – Heavy Metal – Angleterre
Thunderbolt – 2018
Silver Lining Music
8/10
 
Saxon nous arrive avec son 23e album en carrière.  Intitulé Thunderbolt, ce nouvel album fait directement suite à l’explosif Battering Ram paru en 2015.  Biff Byford et sa bande sont en pleine forme et cette grande forme transparait amplement sur les douze pièces de l’album. 
 
Bien que légèrement moins percutant que son prédécesseur, Thunderbolt renferme tout de même plusieurs pièces percutantes et entraînantes prouvant ainsi que les vieux routiers tiennent encore la route.  Avec une production éclatante et des riffs puissants et acérés, Saxon nous plonge en pleine jungle où le Heavy Metal originel est à l’honneur.  On a même droit à des voix « growls » sur la pièce Predator exécutées par Johan Hegg de Amon Amarth, ce qui ajoute du piquanr et un côté plus sauvage au son de Saxon.
 
Les fans seront ravis avec Thunderbolt, on reste en terrain connu et saxon nous livre ce qu’il fait le mieux : Du Heavy Metal direct et dans les dents comme à la belle époque.  Épique et percutant!

Composition: 7,5
Exécution: 9
Ambiance: 7
Originalité: 7,5
Production: 9

Arkona – Khram – 2018

Arkona – Pagan Folk Metal – Russie
Khram – 2018
Napalm Records
8.8/10

Masha et ses musiciens sont de retour cette année avec un huitième album (neuvième si on compte le ré-enregistrement du premier album en 2016). Khram montre un Arkona encore plus mature et en pleine possession de ses moyens et nous fait oublier le très étrange Yav paru en 2014.

Jouissant d’une production puissante et spectaculaire, Khram entre dans la lignée de Goi, rode, goi! Et est vraisemblablement un des meilleurs album de la formation depuis ses débuts en 2002. Bien que le traditionnel soit en avant plan avec les instruments naturels propres à cette musique ancestrale, il y a un petit côté très progressif qui se dégage de ce nouvel album. Certes, le prog était apparu avec Yav mais ici Arkona pousse le bouchon un peu plus loin et nous offre certaines sonorités issues des années 70 mélangées à la froideur du Black Metal qui se dégage des neuf pièces de l’album. Tout comme Yav, Khram comporte de très longues pièces dont la plus courte fait un peu plus de cinq minutes (si on omet l’intro et l’outro) et la plus longue dépasse le dix-sept minutes.

Khram est un excellent album rempli de sonorités riches et d’idées brillantes. Arkona prouve une fois de plus qu’il est le maître incontesté du Folk Metal et l’ajout de progressif vient renforcer le statut que le groupe s’est forgé au cours de sa carrière bien remplie. À écouter avec attention pour en apprécier toutes les subtilités.

Composition: 9
Exécution: 9
Ambiance: 8.5
Originalité: 8.5
Production: 9

Tribulation – Down Below – 2018

Tribulation – Progressive Death/Black Metal – Suède
Down Below – 2018
Century Media
9.4/10
 
Lorsque j’ai connu Tribulation en 2013 avec The Formulas of Death, j’étais loin de m’imaginer de la tournure vers laquelle le groupe Suédois était pour se diriger.  Bien sûr, cet album laissait présager des éléments plus progressifs et plus sombres et c’est avec The Children of the Night que la réelle transition s’est effectuée allant même jusqu’à l’incorporation d’éléments issus du Gothic Rock et du Post Punk.  La reprise de One Hundred Years de The Cure en est une preuve assez évidente.
 
Le quatrième album vient de paraître et son titre, Down Below, est très à propos puisque le groupe s’engouffre encore plus dans les profondeurs et sonorités issues de la belle époque de Sisters of Mercy ou Bauhaus.  Les éléments plus progressifs sont accentués et les ambiances vaporeuses et froides sont maintenant devenus une seconde nature dans la musique de Tribulation.  Les amateurs de musique à saveur de la « Batcave » des années 80 se retrouveront facilement dans les neuf pièces de l’album et les puristes « proggeux » ne pourront pas snober le talent musical et les prouesses techniques proposées par ces corbeaux de la nouvelle génération.
 
Down Below est définitivement un chef d’œuvre sonore et marque la carrière de Tribulation qui signe ici son meilleur album depuis ses débuts.  Un album fracassant qui vient nous cingler en ces jours froids de Janvier en nous montrant par le fait même que 2018 n’est pas si mal partie que ça après tout!

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Ambiance: 9,5
Originalité: 9,5
Production: 9

Anvil – Pounding the Pavement – 2018

Anvil – Heavy Metal – Canada
Pounding the Pavement – 2018
Steamhammer
7,3/10

Pounding the Pavement est le dix-septième album de la légendaire formation Torontoise Anvil. Le terme « légendaire » est bien évidement mitigé puisque Anvil a connu une carrière parsemée d’embûches, de jambettes et de moments de découragements assez solides. Qu’à cela ne tienne, Lips et Robb Reiner n’ont jamais lâché le morceau et ont toujours persévéré malgré tout.

Pounding the Pavement, c’est du Anvil pur et dur comme le groupe nous a toujours habitué au cours de sa longue carrière. Pas de réelle surprise, le trio nous offre toujours son Heavy Metal à forte teneur en Rock and Roll et bien que ce nouvel album ne soit pas vraiment un chef d’œuvre, il renferme tout de même de bonnes pièces solides et accrocheuses. Les compositions ne sont certes pas très originales mais en bout de ligne ça reste Anvil, c’est bien exécuté et la production est solide et bien ficelée.

Ce nouvel album n’est aucunement flamboyant mais c’est un album honnête montrant la constance et la pureté de Anvil qui perpétue encore la flamme originelle.

Corrosion of Conformity – No Cross No Crown – 2018

Corrosion of Conformity – Crossover/Stoner/Southern Rock – États-Unis
No Cross No Crown – 2018
Nuclear Blast
6,7/10

Corrosion of Conformity n’a plus vraiment besoin de présentations cumulant plus de 35 ans de carrière remplie d’inégalités et de recherche musicale. Bien que le groupe ait renoué avec ses racines Hardcore sur le précédent album, le retour de Pepper Keenan marque également un retour vars le Stoner et surtout le Southern Rock.

J’avais de grosses attentes face à ce dixième album et ces attentes sont loin d’être comblées. Malgré seulement 31 minutes, ce nouvel album s’étire en longueurs et devient interminable au fil des quinze pièces qu’il comporte. L’album comporte quelques intermèdes intéressantes ainsi que de bonnes idées ici et là mais le groupe a cruellement manqué d’inspiration au niveau de la composition et des arrangements. Pour rajouter de l’huile sur le feu, la production est bâclée n’aidant aucunement à rendre justice aux pièces. Le groupe a misé sur un son Southern Rock qui devient vraiment irritant à la longue. Comme j’ai toujours dit, le Southern Rock c’est du Country déguisé en loup et ce n’est vraiment pas ma tasse de thé.

No Cross No Crown est un album vraiment plate et très décevant ce qui perpétue la piètre qualité des albums sortis depuis le début Janvier. Décidément, 2018 est bien mal partie…