Insurrection – Extraction – 2017

Insurrection – Death Metal – Canada
Extraction – 2017
Galy Records
9/10

Avec Extraction, quatrième album du groupe, Insurrection frappe fort, très fort. Les Québécois ont grimpé la barre encore plus haute sur les dix pièces de ce nouvel album qui était attendu depuis maintenant quatre longues années. L’attente aura valu la peine car Extraction, c’est de la dynamite sonore!

Fidèle à ses habitudes, Insurrection nous offre des pièces chantées autant en Français qu’en Anglais et une fois de plus, le court titre d’album est présent dans les deux langues tant en orthographe qu’en signification tout comme le nom du groupe d’ailleurs. Le groupe nous offre une fois de plus des pièces puissantes dans lesquelles s’entremêlent « groove » et rapidité avec des guitares incisives et une force de frappe rythmique phénoménale. Ce qui retient par contre l’attention sur ce nouvel album c’est le degré de technicité qui a considérablement grimpé depuis le premier album. Insurrection suit une évolution musicale en ajoutant de nouveaux éléments d’album en album et sur Extraction, le groupe s’en donne à cœur joie, le niveau technique est vraiment impressionnant. La production est elle aussi sans failles et supérieure aux parutions précédentes tant au niveau sonore que dans les arrangements ce qui place l’album encore plus haut rivalisant aisément avec les grosses pointures du métal international.

Extraction est sans l’ombre d’un doute le meilleur album d’Insurrection, il y a beaucoup de travail là-dedans et ça paraît. Un des excellents albums 2017 à se procurer immédiatement!

Argus – From Fields of Fire – 2017

Argus – Heavy/Doom Metal – États-Unis
From Fields of Fire – 2017
Cruz del Sur Music
9/10

Être épique et grandiose est tut un art pour un groupe surtout lorsqu’il s’agit de Heavy Metal couplé au Doom traditionnel. La formation Américaine Argus réussit très bien cet exploit sur son quatrième album From Fields of Fire avec lequel je découvre le groupe. Avec des musiciens dans la quarantaine avancée, Argus démontre une expérience musicale solide et bien rodée.

Ce qui frappe avant tout dans la musique de Argus, ce sont les partitions de guitares et les riffs qui démontrent un savoir faire exemplaire au niveau de la composition, les deux guitaristes n’ont absolument rien à envier à qui que ce soit. Les riffs mélodiques et fluides sont bien confortablement assis sur une rythmique droite et puissante agrémentée par une voix chaude et profonde. L’album comporte neuf pièces de Heavy Metal pur et dur largement teinté de Doom épique dans la veine de Grand Magus, Slough Feg et même Candlemass par moments. En tout, on a droit à plus de 55 minutes de pure tradition Métallique et d’envolées musicales digne des grands qui ont modelé le Heavy Metal au fil des quarante dernières années.

Argus frappe fort avec ce quatrième album et je vais évidement m’empresser de découvrir les trois précédents. À écouter sans aucune distraction pour apprécier toutes les subtilités.

Cradle of Filth – Cryptoriana – The Seductiveness of Decay – 2017

Cradle of Filth – Extreme Gothic Metal – Angleterre
Cryptoriana – The Seductiveness of Decay – 2017
Nuclear Blast
7.5/10

Décidément, Cradle of Filth a de la difficulté à être constant dans la qualité de ses sorties depuis les dix dernières années connaissant une carrière en dent de scie depuis l’album Thornography paru en 2006. Le précédent album, Hammer of the Witches, avait surpris de par le retour aux sources du groupe marquant ainsi un des meilleurs albums depuis des lustres.

Dani Filth et ses musiciens reviennent cette année avec un nouvel album beaucoup plus pâle que le précédent sonnant plus souvent le réchauffé et le manque cruel d’inspiration au fil des huit pièces de l’album. À prime abord, c’est du Cradle of Filth sans aucun doute. Toujours le même son et le même type de compositions mais tout ça finit par être assez redondant et pas trop convaincant. Certes, l’album contient de très bons riffs et de bons passages mais pas suffisamment pour nous faire sauter de joie et de crier haut et fort notre contentement.

Ce nouvel album semble avoir été conçu à la sauvette pour honorer un contrat de disque et encore une fois, Cradle of Filth a failli à sa tâche de nous offrir un album à la hauteur des attentes. Pas mauvais mais aucunement éclatant et satisfaisant.

Maat – Monuments Will Enslave – 2017

Maat – Death Metal – Allemagne
Monuments Will Enslave – 2017
Aural Attack
9/10

Comment se fait-il que je sois passé à côté du deuxième album de Maat? Sorti en Mars dernier, Monuments Will Enslave suit le très excellent As we Create the Hope from Above paru en 2014, album qui s’était valu la note de 9 et qui m’avait jeté par terre.

Monuments Will Enslave reprends là où Maat nous avait laissé avec le premier album. Pas de réelle révolution sonore, le groupe est de retour avec ses riffs techniques et coupés au silex sur une rythmique qui cogne dur comme de la pierre. Maat continue de relater l’histoire et la mythologie Égyptienne avec fracas et originalité et toujours la même ferveur et fureur. Ce nouvel album est une nouvelle attaque auditive et on a peine à s’en remettre vu la force de frappe brute et virulente. Au total, onze nouvelles pièces pour un peu plus de 46 minutes de pure défonce explosive et déchaînée.

Même si Maat est difficilement représenté de notre côté, il n’en demeure pas moins qu’avec un peu de recherche on peut aisément réussir à se procurer ce petit bijou sonore. À écouter à plein volume et attention, cet album peut provoquer une dépendance rapide.

Portrait – Burn the World – 2017

Portrait – Heavy Metal – Suède
Burn the World – 2017
Metal Blade
8.5/10

Le Heavy Metal originel semble retrouver ses lettres de noblesse depuis quelques années. Plus souvent qu’autrement, la flamme est perpétuée par les vieux routiers qui continuent à garder le cap généralement de façon magistrale. On a qu’à penser à Hell, Satan, Accept ou Anvil pour constater que les vieux bonhommes se tiennent encore droit sur leurs pattes. Mais, il y a une nouvelle génération, plus jeune, qui réussi à maintenir le feu sacré avec brio. La formation Suédoise Portrait est une de ces formations qui est tout à fait surprenante en nous offrant son quatrième album depuis sa création en 2005.

Je ne connaissais pas du tout Portrait, je découvre le groupe avec Burn the World et je dois dire que ça m’a surpris et pris de court un tantinet. Le Heavy Metal de Portrait entre dans la veine de Hell, Mercyful Fate et Judas Priest tout en ayant une certaine identité et une originalité propre au groupe. L’album se compose en neuf pièces remarquablement bien composées et exécutées dans lesquelles on retrouve certains éléments de Speed Metal un peu à la Exciter ce qui n’est pas pour déplaire. De très bons riffs accrocheurs et des structures tout de même assez complexes basées sur une rythmique en béton d’une puissance de feu à longue portée. Notons la présence de Kevin Bower (Hell) aux claviers sur l’album qui ajoute des atmosphères à la fois sombres et éclatantes ajoutant des textures et de la couleur aux compositions.

Burn the World est un excellent album de Heavy Metal classique digne de se placer au travers les classiques de ma jeunesse. Le Heavy Metal est encore bien vivant et la pureté musicale est toujours d’actualité à ma grande satisfaction!

Précipices – La pénombre de l’agir – 2017

Précipices – Post Metal/Shoegaze – Canada
La pénombre de l’agir – 2017
Matière Noire
8/10

Le Shoegaze est un terme qui est apparu dans les années 90 pour qualifier ce que nous appelions Coldwave dans les années 80. Originalement conçu par des groupes comme The Cure, The Jesus and Mary Chain et Siouxie and the Banshees, le genre s’est transformé en Shoegaze avec l’ajout de plus de distorsion avec les Sonic Youth, Husker Dü et Dinosaur Jr. Avec les années, voire décennies, le Shoegaze est apparu dans le Black Metal donnant l’illusion d’un nouveau genre musical.

La formation Montréalaise Précipices vient tout juste de sortir un premier mini album de quatre pièces intitulé La pénombre de l’agir. Bien que la Black Metal soit en avant plan, le groupe ajoute des sonorités issues du Shoegaze en offrant une musique similaire à Alcest, Amesoeurs ou encore Lifelover où la mélancolie et la tristesse sont le cheval de bataille. Les pièces sont très bien composées et apportent une atmosphère très froide au fil du mini album, l’amertume des riffs sont bien assis sur une rythmique rapide et la production est étonnamment claire et limpide pour ce type de musique. En écoutant Précipices j’ai eu l’impression d’entendre The Cure et House of Love par moments au niveau des structures de guitares dans lesquelles on ressent une certaine douleur malsaine. De ce côté c’est assez réussi, les atmosphères dégagées donnent le cafard et une certaine grisaille s’installe en nous lors de l’écoute des pièces. J’aurais préféré une voix plus diversifiée par contre car l’utilisation du timbre de style Black Metal apporte une certaine redondance et peut devenir un peu monotone à la longue. Un peu de voix plus clean aurait apporté un effet beaucoup plus mélancolique au produit final d’autant plus que les structures vocales sont décousues et ne suivent pas toujours le rythme et l’architecture des mesures dans les partitions.

La pénombre de l’agir est un bel effort pour une première sortie et Précipices sera à surveiller de près dans un avenir rapproché.

Ruby the Hatchet – Planetary Space Child – 2017

Ruby the Hatchet – Psychedelic Rock – États-Unis
Planetary Space Child – 2017
Tee Pee Records
9/10

Le vrai Rock pur et dur est loin d’être disparu, au contraire! Alors que les médias nous bombardent les oreilles d’horreurs sonores et de saveurs du mois sans intérêt, il y a toujours et encore des artistes de ce nom qui perpétuent la flamme musicale avec passion et intelligence. La formation Américaine Ruby the Hatchet vient tout juste de sortir son troisième album, Planetary Space Child et je découvre tout juste cette formidable formation avec cet album.

Ruby the Hatchet nous transporte dans le passé avec un Rock Psychédélique teinté de Hard Rock et de Progressif par moments. Planetary Space Child propose sept pièces grandioses où l’orgue Hammond est à l’honneur et les textures musicales planantes et musclées. On se croirait revenir en arrière à une époque où les Deep Purple, The Doors et Thin Lizzy faisaient la pluie et le beau temps. C’est avec une production bien ficelée que le groupe nous sert ses riffs et ses atmosphères envoûtantes sur un plateau d’argent. De brillantes compositions bien structurées appuyées par une rythmique variée et solide comme de la pierre agrémentée par une voix féminine chaude et ensorcelante.

Planetary Space Child est un album imposant et colossal digne des grands du passé. Il me tarde déjà de m’initier à la discographie complète du groupe, c’est du grand art musical!

Attic – Sanctimonious – 2017

Attic – Heavy Metal – Allemagne
Sanctimonious – 2017
Vàn Records
7/10

Le vaste monde Métallique est rempli de clones qui ne font que recopier ce qui s.est déjà fait. Certains le font bien, d’autres un peu moins. Toujours est-il que bon nombre de groupes optent pour la copie pure et simple en ne se forçant pas le derrière pour démontrer une certaine originalité. La formation Allemande Attic est justement une de ces formations qui optent pour la copie pure allant même jusqu’à s’en vanter.

Sanctimonious est le deuxième album du groupe et ce qui frappe en pleine figure en écoutant cet album, c’est non pas la ressemblance mais carrément la même chose que Mercyful Fate et King Diamond. Musicalement c’est bien monté et structuré avec de bons riffs de Heavy Metal originel mais niveau vocal c’est carrément un clone de King Diamond et qui plus est la voix n’est pas très juste tout au long de l’album. La sur-utilisation des notes hautes rends les pièces pénibles en bout de ligne, rien à voir avec la stature vocale du King. Le groupe oscille entre Ghost, Mercyful Fate et Hell sans avoir la profondeur et la verve sonore des trois. La production est molle et sans éclat pour ce type de musique et les treize pièces de l’album semble perdurer une éternité. Soixante-quatre minutes de photocopie sonore toutefois bien exécutées au niveau des instruments.

Attic est pour ma part un groupe à oublier carrément, je préfère de loin m’attarder aux originaux. Cet album saura tout de même plaire aux amateurs du genre si vous avez du temps à perdre en bout de ligne.

Devil Electric – Devil Electric – 2017

Devil Electric – Heavy/Doom Metal/Hard Rock – Australie
Devil Electric – 2017
Indépendant
9/10

Les groupes alliant le Doom, le Heavy Metal et le Hard Rock font un retour en force depuis quelques années et à mon grand étonnement et réel plaisir, de plus en plus de femmes prennent leur place en avant plan pour mener ces groupes de façon majestueuse et ainsi les propulser de façon magistrale. Le dernier né Australien œuvrant dans ce créneau musicale s’appelle Devil Electric et il nous offre une première parution digne des géants du genre.

Pierina O’Brien n’est vraisemblablement pas apparentée à Alia O’Brien de Blood Ceremony mais ces deux chanteuses ont des voix relativement similaires, puissantes et chaudes, qui se marient fort bien à la musique de leur groupe respectif. Devil Electric puise ses racines musicales dans le Hard Rock des années 70 dans la veine des Black Sabbath et compagnie tout en ajoutant une touche plus Heavy et lourde à ses compositions. Le groupe utilise des riffs profonds et ingénieux sur une solide base rythmique percutante. La réverbération sur la guitare au niveau des solos nous transporte dans un univers un peu plus spatial créant un son vaste et très élargi. Les guitares sont appuyées par une costaude basse fuzzée qui soutient la batterie de façon magistrale. Ce premier album n’a qu’un seule défaut par contre : Il est beaucoup trop court! On en redemande encore une fois terminé, ce qui est un énorme signe d’excellence et de réussite.

Devil Electric signe sa première parution de façon imposante et le groupe risque fort de faire parler de lui dans les années à venir. Un superbe album qui rock vraiment, honnête et aucunement présomptueux.

Akercocke – Renaissance in Extremis – 2017

Akercocke – Progressive Death/Black Metal – Angleterre
Renaissance in Extremis – 2017
Peaceville
9.5/10

Ce n’est plus un secret pour personne à savoir que mes préférences musicales penchent dangereusement vers tout ce qui est « flyé », « weird » et disjoncté. J’aime les mélanges et ce qui est éclaté musicalement et cette prédisposition est présente en moi depuis que je suis tout petit, c’est à dire depuis près de 45 ans. Je découvre avec réelle surprise la formation Anglaise Akercocke qui signe son sixième album près de dix ans après la sortie du précédent par en 2007.

Ne connaissant aucunement la discographie du groupe, c’est avec une nouvelle oreille que j’écoute Renaissance in Extremis et je n’ai donc aucun point de repère pour la comparaison antérieure. Les influences sont nombreuses et les sonorités disparates au fil des pi;eces laissent envisager que les musiciens du groupe ont l’esprit largement ouvert à bien des trucs hors du commun. On ressent de fortes doses progressives dans la veine de Rush et parfois même de King Crimson avec certains relents familiers avec Voïvod, les parties Death et Black Metal semblent provenir des pionniers comme Possessed ou Celtic Frost mais c’est beaucoup plus profond que ça en fait, le côté Avant Garde est très en avant plan laissant même couler des sonorités issues de groupes Post Punk à la Killing Joke et même de Jazz ici et là. Bref, Akercocke est un habile mélange de Death, Black, Prog, Goth, Jazz, Post Punk le tout servi sur sauce apocalyptique totalement déroutante et dérangeante. En tout neuf pièces complètement démentielles nous plongeant dans des atmosphères de folie pure et de musique éclatée. C’est du grand art et c’est fou raide.

Renaissance in Extremis est un album qui se classe en tête de liste pour l’obtention du titre numéro 1 de 2017. Attention! Si vous n’avez pas l’esprit ouvert, passez votre chemin car cet album ne s’adresse pas du tout à ceux qui se concentrent sur un seul genre. A écouter avec les oreilles grandes ouvertes.

Demon Eye – Prophecies and Lies – 2017

Demon Eye – Heavy/Doom Metal/Hard Rock – États-Unis
Prophecies and Lies – 2017
Soulseller Records
9/10

Décidément 2017 est une année remplie de bien belles surprises! Les styles originels sont bien présents et ancrés dans le monde de la musique non commerciale et la découverte de nouveaux groupes est immense depuis Janvier. La formation Américaine Demon Eye nous offre son troisième album depuis sa fondation en 2012 et ce nouvel album est à mon avis une pure merveille sonore.

Je découvre la formation avec Prophecies and Lies paru au début Août sur Soulseller Records et cette découverte en est une de taille. Demon Eye joue la carte du très « old school » en allant chercher des sonorités d’époque qui ont forgé la musique musclée des années 70 et 80. S’inspirant largement des pionniers tels les Deep Purple, Black Sabbath ou encore Trouble, Demon Eye nous balance onze pièces intelligemment composées avec des riffs flamboyants et des arrangements éblouissants rivalisant aisément avec les grands de ce monde qui ont contribué à édifier les bases du Hard Rock et du Heavy Metal. Avec une production claire et cristalline, Prophecies and Lies est définitivement une puissante torpille sonore qui frappe sa cible avec précision. De la finesse et de la pureté musicale à l’état brut.

Demon Eye est un groupe à découvrir immédiatement avec ce nouvel album mais aussi il faudra prendre le temps pour écouter les deux autres parutions du groupe. Demon Eye a prit sa place parmi les grands et n’a rien à envier à personne.

Die Apokalyptischen Reiter – Der Rote Reiter – 2017

Die Apokalyptischen Reiter – Death/Folk Metal – Allemagne
Der Rote Reiter – 2017
Nuclear Blast
8.5/10

Die Apokalypstischen Reiter est de retour trois ans après la sortie du très décevant Tief.Tiefer. Dixième album du groupe, Der Rote Reiter marque un retour vers les origines du temps de Allegro Barbaro ou All You Need is Love avec un son beaucoup plus Death Metal et sauvage.

Bien que lke Death Metal ait repris le dessus, les Chevaliers de l’Apocalypse ajoutent encore une fois une bonne dose de Folk dans leurs compositions rendant celles-ci entraînantes et festives. La rapidité et les « blast Beat » reviennent en force sur ce nouvel album augmentant avec puissance le degré de brutalité et de barbarie à la musique du groupe. On revient également à des riffs plus acérés tout en gardant les arrangements vaporeux et épiques qui ont fait la renommée des Allemands. Der Rote Reiter contient treize pièces variées qui se rejoignent toutes par un seul fil conducteur qui fait tenir l’album d’un bout à l’autre. Fuchs alterne ses types de voix passant du « clean » au cri strident pour revenir à une voix gutturale très profonde, ceci apporte une versatilité intéressante et propre au groupe. La production est une fois de plus sans failles et l’ensemble de l’album est percutant et explosif.

Der Rote Reiter est un album réussi sur toute la ligne et nous fait oublier les dérapages passés que l’on a connu avec Licht et Tief.Tiefer. Un super beau retour de la part des Allemands avec un album à prendre en considération si vous aimez le Death et le Folk énergique.

Septicflesh – Codex Omega – 2017

Septicflesh – Symphonic Death Metal – Grèce
Codex Omega – 2017
Season of Mist
9/10

Enfin! Trois an après la sortie de l’excellent Titan, les frères Antoniou nous reviennent avec Codex Omega, nouvel album de Septicflesh. La barre était haute pour un nouvel album et Septicflesh a une fois de plus réussi tout un exploit : Celui de nous concocter un album grandiose à l’image de ce que le groupe est capable de nous livrer depuis Sumerian Demons paru en 2003.

Codex Omega est donc la suite logique de ce que Septicflesh a entreprit en 2003 en focusant plus sur le symphonique que sur le Death Metal car, qu’on le veuille ou non, les pièces et les albums du groupe sont avant tout composés en musique classique avant tout auxquelles on a rajouté des sonorités et une rythmique typiquement Death Metal. Codex Omega contient dix nouvelles pièces puissantes avec des arrangements extraordinaires riches en sonorités dignes d’une trame sonore de film. La version limitée contient un deuxième CD de trois pièces instrumentales à 100% classique. Encore une fois, le groupe nous livre une force de frappe incroyable démontrant le talent de compositeur de Christos Antoniou. Comme pour tous les albums depuis Communion, Le Philarmonique de Prague a enregistré les parties symphoniques composées par Antoniou et le groupe a également ajouté une chorale pour les parties vocales. Donc pour;es détracteurs du groupe, non, Septicflesh n’utilise aucun clavier ni d’instruments synthétiques. Que du vrai!

Codex Omega est une autre réussite pour le groupe Grec et s’inscrit parmi les meilleurs sorties 2017. Une expérience sonore inégalée à écouter évidement avec un bon système de son pour en apprécier toute sa richesse et valeur.

Incantation – Profane Nexus – 2017

Incantation – Death Metal – États-Unis
Profane Nexus – 2017
Relapse
8.5/10

La formation Américaine Incantation fait partie de la liste des groupes qui sont demeurés à peu près constants d’album en album au fil de leur carrière et gardant le cap advienne que pourra. Le onzième album du groupe, Profane Nexus, en est une autre preuve, Incantation se tient encore solidement debout en nous concoctant un album fiable et fidèle à ses habitudes.

Profane Nexus n’est donc pas une surprise en tant que tel, pas de déception ni d’étonnement, le groupe revient à ses pratiques usuelles avec des riffs gras et puissants sur une rythmique lourde et lente agrémentée de dissonances au niveau des guitares. En tout onze pièces de Death Metal profond sorti tout droit des abîmes infernales qui détruit tout en laissant le néant derrière son passage. La production a une forte saveur de la vielle école, ici pas de « triggers » et de compression superflue, on y va avec l’essentiel et on met le véritable son du groupe en avant plan.

Une autre mission accomplie pour Incantation, Profane Nexus est une réussite sur toute la ligne qui permet au groupe de rester sur les rails et de continuer à avancer normalement. À écouter à haut débit sonore!

Circa Tapes – Love and Venom – 2017

Circa Tapes – EBM/Synthwave – États-Unis
Love and Venom – 2017
Medical Records
8.5/10

Le EBM et l’industriel font partie de mes genres musicaux que j,affectionne beaucoup depuis maintenant près de trois décennies. La froideur et l’aspect mécanique de cette musique synthétique riche en sonorités a toujours suscité un vif intérêt chez moi au point de m’en inspirer dans la musique que je compose.

Circa Tapes est une toute nouvelle découverte pour ma part et ce « one man band » en est à son troisième album. Love and Venom combine plusieurs aspects de la musique électronique comme le EBM originel dans la veine des premiers Front 242 et Cabaret Voltaire, le Coldwave à la Kraftwerk et même le Shoegaze à la Jesus and Mary Chain par moments. On sent également les influences de Throbbing Gristle et de Skinny Puppy des premiers instants. Le tout est habilement mené avec des sonorités propres et le choix des sons de claviers pour créer les atmosphères est très judicieux. La totalité de l’album est abrasif et hypnotique avec une superbe touche minimaliste étourdissante. Le son des années 80 est bien présent, Circa Tapes nous démontre que la musique léguée par les pionniers est toujours actuelle et intéressante.

Si vous êtes amateurs de claviers et de musique mécanique disjonctée qui écorche les tympans, Love and Venom est définitivement un album à écouter attentivement. Circa Tapes est un coup de cœur 2017 qui me replonge dans le passé avec le son des synthés analogiques. Très belle réussite sonore!

Humanity’s Disgrace – Humanity’s Disgrace – 2017

Humanity’s Disgrace – Technical Death Metal – Canada
Humanity’s Disgrace – 2017
Matière Noire
8.5/10

Fondée en 2015, la formation Montréalaise Humanity’s Disgrace nous offre un premier mini album auto intitulé sur l’étiquette Matière Noire. Suivant la désormais célèbre tradition métallique Québécoise, Humanity’s Disgrace se lance dans un régistre Death Metal très technique où le talent et les prouesses sont à l’honneur.

Avec ses cinq pièces et son total d’un peu plus de vingt-cinq minutes, ce premier enregistrement donne le ton de ce que le groupe peut nous donner et démontre un savoir faire assez impressionnant au niveau de la composition et de l’exécution. Les cinq pièces sont dotées d’excellents riffs allant du Death brutal et technique au Thrash entraînant écorchant au passage quelques éléments un peu plus progressifs. Le groupe est à l’aise avec les textures musicales en incorporant des éléments plus jazzy avec des guitares sans distorsion avec de très bons arrangements entre les cordes. On ne joue pas dans le linéaire sans toutefois tomber dans le piège du superflu et du flot de notes inutiles. On ressent certains éléments de Beyond Creation, Gorguts et Cryptopsy au niveau technique tout en ayant une personnalité propre.

Ce mini album est une belle réussite pour une première sortie, Hmanity’s Disgrace a tout ce qu’il faut pour se tailler une belle place au sein de la grand famille Métallique Québécoise et dans un avenir pas si lointain également rivaliser avec des pointures Internationales. Procurez-vous ce mini album et encouragez la relève!

Soul Remnants – Ouroboros – 2017

Soul Remnants – Death Metal – États-Unis
Ouroboros – 2017
eOne
8.5/10

Ouroboros de la formation Américaine Soul Remnants est une autre belle découverte pour moi en 2017. Troisième album du groupe, Ouroboros s’inscrit dans la longue liste de très bons albums sortis cette année, année fortement marquée par le Death Metal avec des albums de haut calibre..

Bien que la musique de Soul Remnants soit basée en partie sur un Death Metal mélodique typiquement Suédois, le groupe mélange une forte dose de brutalité avec des riffs lourds et puissants et une technicité incisive avec des structures plus complexes et un peu disjonctées. On joue beaucoup avec les solos avec de la réverbération pour donner un effet de profondeur et élargir le son des guitares durant ces passages sans altérer la partie rythmique. En tout, neuf excellents pièces dont deux instrumentales pour un total de trente-sept minutes de pure explosion sonore. L’album est un peu court et on en redemande à la fin de celui-ci mais c’est possiblement le but : Nous inciter à le réécouter en boucle!

Je recommande fortement cet album qui est à la fois entraînant et décapant, parfais pour se déboucher les oreilles et s’imprégner d’une bonne dose de puissance brute.

The Jesus and Mary Chain – Damage and Joy – 2017

The Jesus and Mary Chain – Post Punk/Alternative Rock – Écosse
Damage and Joy – 2017
Artificial Plastic
7/10

Les frères Reid sont de retour avec un nouvel album de The Jesus and Mary Chain dix-neuf ans après la sortie du dernier album Munki paru en 1998. Ce nouvel album qui marque un retour en musique du légendaire duo Écossais a été produit par nul autre que Youth de Killing Joke.

Ce nouvel album est bel et bien du Jesus and Mary Chain traditionnel et on reconnaît le son des frères Reid. Contenant quatorze pièces au tempo de lent à mi-lent et jouissant d’une production en béton, Damage and Joy offre quelques bons moments dignes des Mary Chain mais n’arrive pas à faire une grande impression malgré les efforts apportés à la composition et à la production. Le fil semble un peu décousu et ça manque de punch plus souvent qu’autrement et règle générale, l’album est un peu trop mou pour devenir intéressant en bout de ligne. On note la présence inutile de la sœur Reid (Sister Vanilla) sur quelques pièces avec sa voix vaporeuse et sans réelle conviction qui n’ajoute aucune valeur aux pièces sur lesquelles elle performe. En gros, Damage and Joy nous offre des pièces molles un peu « nounounes » et juvéniles à saveur Pop limite bonbon.

Ce nouvel album n’est pas un total désastre, il comporte de très bonnes pièces et de bons moments mais il n’est pas essentiel dans la discographie de Jesus and Mary Chain. Revenons plutôt aux Psychocandy, Darklands et Automatic et passons à autre chose.

Paganizer – Land of the Weeping Souls – 2017

Paganizer – Death Metal – Suède
Land of Weeping Souls – 2017
Transcending Obscurity Records
8.5/10

Bien qu’il se soit écoulé plus de quatre ans depuis la sortie du précédent album World Lobotomy, il n’en demeure pas moins que Paganizer a été assez prolifique en sortant quatre mini albums en 2016. Malheureusement ces quatre sorties me sont passé sous le nez, allons savoir pourquoi! Je merattrape donc avec le nouvel album du groupe Suédois paru sur Transcending Obscurity début août.

J’avais particulièrement aimé le précédent album et j’avais certaines attentes face à Land of Weeping Souls. Ce nouvel album est à la hauteur de mes attentes et est même supérieur à son prédécesseur. Paganizer offre une fois de plus son Death Metal acéré et puissant dans la plus pure tradition du Death Metal Suédois dans la veine de Grave, Entombed ou Entrails. Des riffs qui décapent sur une rythmique qui défonce tout et dix pièces de pureté sonore de la vieille école. Ici, pas de niaisage ni de taponnage, on ne tourne pas autour du pot avec du superflu. C’est cru et direct dans les dents comme on doit s’attendre d’un album de Death Metal de ce type. Tout est bien assis et à sa place, chaque élément repose sur une solide production claire et limpide qui rehausse les pièces de l’abum.

Land of the Weeping Souls est une réussite sur toute la ligne, un excellent album de Death Metal pur et dur et une belle leçon de savoir faire Suédois. A mettre dans sa liste de lecture immédiatement!

Prong – Zero Days – 2017

Prong – Industrial Thrash Metal – États-Unis
Zero Days – 2017
Steamhammer
8.5/10

Tommy Victor revient en force cette année avec le douzième album de Prong intitulé Zero Days. Cet album perpétue la lancée que Victor avait amorcée sur le précédent album délaissant le côté Industriel pour se concentrer sur un son plus Thrash Metal voire même Crossover à l’image des débuts du groupe vers la fin des années 80.

Étant de loin supérieur à X – No Absolutes, Zero Days s’inscrit même parmi un des meilleurs albums de Prong avec des riffs décapants sur une rythmique très rapide et percutante. Renouant avec ses racines, Tommy Victor se permet même d’inclure des sonorités plus Punk et Post Punk rendant l’album plus varié et plus intéressant et le résultat sonore général serait en quelque sorte un habile mélange de Anthrax, Fear Factory et Killing Joke. La production est revenue dans le droit chemin, le groupe s’était un peu égaré avec Ruining Lives mais le son Prong est de retour encore plus puissant que jamais.

Zero Days est fortement recommandé si vous avez l’esprit ouvert et êtes en mesure d’assimiler les mélanges provenant de divers genres underground. En tout treize excellentes pièces comme seul Prong sait nous concocter, un petit bijou de la discographie du groupe, Tommy Victor a fait un excellent travail de composition et d’arrangements.

Lifeless – The Occult Mastery – 2017

Lifeless – Death Metal – Allemagne
The Occult Mastery – 2017
F.D.A. Records
8.5/10

Nouvelle découverte pour moi cette année, la formation Allemande Lifeless qui donne dans un régistre Death Metal à l’ancienne fortement influencé par la vague du Death Metal Suédois. The Occult Mastery est le troisième album du groupe et regorge d’excellents riffs et idées qui valent amplement la peine.

Bien que le style ait été maintes fois entendu, Lifeless ose en ajoutant des échantillonnages ici et là au fil de l’album apportant un petit côté industriel très intéressant. Les structures musiciales sortent de l’ordinaire et le groupe offre diverses textures sonores pour enrichir ses compositions. Les arrêts soudains sont coupés au couteau et on change de tempo brusquement pour donner du piquant. Chaque musicien est excellent dans son rôle respectif et la production est impeccable, cet album rivalise avec les grosses pointures du genre. Lifeless mise sur les atmosphères changeantes au fil de l’album tout en gardant en tête de livrer une grande puissance de frappe et une énergie dévastatrice.

The Occult Mastery est un excellent album de Death Metal classique avec des atmosphères brillantes et une composition intelligente. Une très bon achat qui renforcera votre collection et ajoutera du mordant dans votre liste de lecture.

Kabbalah – Spectral Ascent – 2017

Kabbalah – Occult Rock – Espagne
Spectral Ascent – 2017
Twin Earth Records
9/10

Le Rock Occulte occupe une très grande place dans mes choix musicaux de prédilection depuis l’arrivée de Ghost en 2010. Les découvertes de nouveaux et anciens groupes œuvrant dans ce créneau sont monnaie courante à chaque année et je dois avouer que j’ai eu mon lot de belles surprises depuis les sept dernières années.

La toute dernière agréable surprise provient d’une formation Espagnole à 100% féminine. En fait Kabbalah est un trio formé sur les bases de Las Culebras qui, après plusieurs albums, a décidé de se concentrer sur un rock plus occulte et sombre. Le résultat donne l’excellent Spectral Ascent sorti sur Twin Earth Records. Musicalement, Kabbalah fait un plongeon directement au début des années 70 avec certains vestiges sonores empruntées à Coven et Blue Oyster Cult et plus près de notre décennie avec des similitudes et des airs de Blood Ceremony. Attention, Kabbalah a tout de même sa propre identité et ses propres éléments distinctifs avec des riffs coupés à la lame de rasoir où le fuzz est à l’honneur sur une rythmique entraînante et des atmosphères magiques tout droit sorties d’une quelconque incantation de sorcière. La voix entre dans la lignée de Rosalie Cunningham et de Alia O’Brien ce qui est loin de me déplaire vu la chaleur de cette voix qui enveloppe avec brio cette musique pure et mordante.

Spectral Ascent s’adresse aux vrais fans de Rock noirci pur et dur bien exécuté et brillamment composé. Kabbalah est une groupe à surveiller de près car son avenir est fort prometteur. Je suis déjà vendu!

Venom Inc. – Avé – 2017

Venom Inc – Heavy/Speed Metal – Angleterre
Avé – 2017
Nuclear Blast
8/10

Il est loin le temps où l’on s’époumonait sur Blood Lust, Welcome to Hell ou Manitou. Après Possessed, quatrième album du mythique trio paru en 1985, Venom a commencé à perdre ses plumes et ses membres pour sombrer dans une saga stupide et enfantine. Le groupe a subi des changements, des départs, des retours et voilà maintenant que nous avons droit à deux versions de Venom. L’une avec Cronos et l’autre avec Abaddon et Mantas qui se fait appeler Venom Inc et qui regroupe l’alignement de Prime Evil avec Demolition Man à la voix et à la basse.

Avé est le premier album de cette deuxième mouture de Venom. Est-ce que cette version de Venom est supérieure à l’autre dirigée par Cronos? Absolument pas, c’est du pareil au même, pratiquement le même son et le même style de riffs, bref c’est du Venom tout court. Demolition Man a le même type de voix que Cronos ce qui fait que les deux formations font exactement la même affaire à quelques différences près. Point de vue musical, bien que pas très original en bout de ligne, Venom Inc se tire bien d’affaire en offrant dix pièces de Heavy Metal teinté de Speed Metal noirci comme Venom nous a habitué. On retrouve de très bons riffs, de bonnes idées et suffisamment de bons moments pour permettre à cet album de rester dans la moyenne de la discographie générale de Venom.

Donc au final, Avé pourrait aisément être la suite de From the Very Depths lancé en 2015 par la bande à Cronos. Je ne comprends pas du tout pourquoi s’obstiner à vouloir utiliser le nom Venom si ce n’est que pour la publicité et la visibilité, le groupe aurait pu très bien utiliser Prime Evil comme nom et ça n’aurait absolument rien changé au final.

Hybreed Chaos – Entombed in Dark Matter – 2017

Hybreed Chaos – Death Metal – Canada
Entombed in Dark Matter – 2017
PRC Music
8/10

La scène Métal Québécoise est reconnue pour ses groupes ultra techniques et complexes. La formation Montréalaise vient de sortir son premier album complet intitulé Entombed in Dark Matter. Ce premier album s’inscrit justement dans cette lignée de Death Metal technique typiquement Québécois.

Ce qui frappe le plus en écoutant ce premier album ce n’est pas tant la technicité mais le son gras et pesant du groupe et je soupçonne l’utilisation de guitares à huit cordes pour être en mesure de descendre aussi bas. Ce premier album comporte dix pièces où s’entremêlent avec habileté d’excellents riffs très techniques aux structures disjonctées et un certain « groove » entraînant et puissant. Le groupe joue beaucoup avec les atmosphères froides et oppressantes tout au long de l’album lui donnant une identité propre et assez originale. Les amateurs de Gorguts, Cryptopsy et Immolation se retrouveront aisément dans la musique de Hybreed Chaos qui est de haut calibre pouvant aisément rivaliser avec des pointures de la scène Internationale.

Entombed in Dark Matter est une excellente leçon du savoir Métallique Québécois et Hybreed Chaos est voué à un bel avenir si le groupe continue sur cette lancée.

The Wizards – Full Moon in Scorpio – 2017

The Wizards – Occult Rock / Hard Rock – Espagne
Full Moon in Scorpio – 2017
Fighter Records
9/10

Je suis toujours très heureux de découvrir un nouveau groupe qui donne dans le Rock Occulte, ce style musical vient me chercher directement et la majorité de ces groupes font de la sacré bonne musique de qualité! Or, lorsque l’on découvre une bombe dans le genre, on ne peut qu’en parler.

La formation Basque The Wizards nous arrive avec un deuxième album explosif où le mot d’ordre est le Rock à fond la caisse. Full Moon in Scorpio regorge de riffs et de sonorités pures et authentiques qui sort tout droit des années 70. Certains y verront des similitudes avec Black Sabbath par moments mais c’est bien plus que ça. The Wizards puise à même les Thin Lizzy, Blue Oyster Cult, Kiss et Pentagram avec des relents de The Cult surtout au niveau de la voix. Amplis Marshall, Gibson Flying V, SG et Les Paul ainsi que la légendaire Rickenbacker joués à l’ancienne avec un « overdrive » pur, voilà les outils de torture utilisés sur ce petit chef d’oeuvre de Hard Rock musclé et mythique. En tout huit pièces de pur bonheur musical qui vous fera passer des moments d’allégresse sonore.

Full Moon in Scorpio est une réussite et un album qui deviendra un classique et une référence à coup sûr. Le Rock est mort? Pfff, pantoute!

Decrepit Birth – Axis Mundi – 2017

Decrepit Birth – Technical Death Metal – États-Unis
Axis Mundi – 2017
Nuclear Blast
8.5/10

Il aura fallu attendre sept longues années pour pouvoir enfin se mettre un nouvel album de Decrepit Birth dans les oreilles. L’attente aura finalement valu la peine car Axis Mundi est un album solide et vraisemblablement supérieur à Polarity, son prédécésseur.

Point de vue musical, pas de grande surprise, c’est Decrepit Birth comme on le connait avec les prouesses techniques étourdissantes et une rythmique taillée au couteau. Les arrangements sont plus fignolés sur ce nouvel album, l’ajout de claviers ici et là aidant aux atmosphères dans les passages moins rapides. Le groupe est encore capable de nous pondre des riffs hallucinants et des changements de tempo époustouflants. La production est une fois de plus claire et limpide délivrant toute la puissance du groupe sans tomber dans le superflu. Il subsiste toutefois quelques failles et maillons plus faibles au fil des pièces mais rien qui ternit l’ensemble de l’album. J’ai quelques réserves sur les trois reprises incluses dans la version limitée du CD : Outre les reprises de Sepultura et de Suffocation, il y a cette reprise totalement inutile de Orion de Metallica qui est pratiquement pareille à l’originale. Pourquoi faire une reprise dans ce cas? Mon opinion est possiblement biaisée car je ne suis vraiment pas un amateur de reprises mais en bout de ligne ces trois pièces s’adressent possiblement aux collectionneurs et aux fans finis du groupe.

Axis Mundi est un excellent album de Death Metal technique bien fait et d’une puissance assez forte pour vous faire sortir de votre léthargie. Grimpez le volume et faites saigner vos tympans!

Desultory – Through Aching Aeons – 2017

Desultory – Death Metal – Suède
Through Aching Aeons – 2017
Pulverised Records
8/10

Desultory est une de ces nombreuses formations du passé à effectuer un retour plus d’une décennie après une rupture. Dans le cas du groupe Suédois, cette séparation s’était faite en 1996 pour ne revenir qu’en 2010 avec un nouvel album. Voilà que la formation revient sept années plus tard avec son deuxième album depuis le retour.

N’ayant pas écouté l’album précédent ni les albums des années 90, je pars donc avec une écoute d’un nouveau groupe sans pouvoir faire de comparaison avec le passé. En écoutant Through Aching Aeons, il y a une chose qui nous frappe de plein fouet : La ressemblance évidente avec At the Gates et les groupes du même genre qui ont suivi. Ajoutons à cela une bonne dose de Death gras et sourd à la Entombed et on obtiens Desultory. Ce n’est pas du tout original j’en conviens mais ça ne sonne nullement le réchauffé, le groupe y allant avec ses propres idées et arrangements. Excellents riffs, très bonne production et suffisamment de bonnes idées pour permettre de pondre un album intéressant et agréable à écouter. Un bon compromis entre mélodie et brutalité et assez de puissance pour réveiller les morts.

Thrtough Aching Aeons n’est pas un album qui se démarquera mais dépasse aisément la moyenne de par sa qualité d’exécution et de composition. Une écoute qui en vaut tout de même la peine.

Decapitated – Anticult – 2017

Decapitated – Death Metal – Pologne
Anticult – 2017
Nuclear Blast
8.5/10

Il y a deux versions de Decapitated. La version originale, technique et totalement défoncée, qui s’est éteinte avec le décès de Vitek en 2007. La deuxième version, celle que je connais, est beaucoup plus « groovy » et entraînante, le côté technique que les fans de la première heure ont connu étant totalement disparu.

J’avais particulièrement apprécié le précédent album, Blood Mantra, paru en 2014. Anticult est supérieur à son prédécesseur révélant d’excellentes idées et des atmosphères fort intéressantes. Le groupe joue beaucoup avec les contrastes de guitares sur une rythmique qui donne envie de se défouler au maximum. L’album regorge de riffs simples et grandement efficaces qui nous rentrent dedans sans ménagement. La production est toujours aussi percutante et sonne tout de même assez « old school ». Pas de « triggers » excessifs et de superflu inutile. Tout est bien dosé et à sa place.

Anticult n’est certes pas l’album du siècle mais il est excellent d’un bout à l’autre et restera parmi les bons albums de Decapitated.

Tau Cross – Pillar of Fire – 2017

Tau Cross – Heavy Metal/Crust Punk/Rock
Pillar of Fire – 2017
Relapse
9/10

Deuxième album pour Tau Cross, groupe fondé en 2013 par Rob « The Baron » Miller (Amebix) et Michel « Away » Langevin. Le premier album, Tau Cross, avait pris le monde de la musique underground en 2015 en étant en quelque sorte la suite du dernier album de Amebix qui avait effctué un retour après plus de vingt ans d’absence.

La barre était haute pour Tau Cross qui a réussi haut la main à sortir un album supérieur au premier effort. La sonorité générale a quelque peu changé sur ce nouvel album notamment au niveau de la basse qui est beaucoup plus présente. Le style demeure tout de même sensiblement semblable, le côté Heavy Metal est un peu plus présent et la partie Post Punk domine beaucoup plus offrant des similitudes avec la légendaire formation Killing Joke. Le fan moyen de musique Métallique risque de ne pas se retrouver dans la musique de Tau Cross, le groupe flirtant beaucoup plus avec des sonorités Punk et Alternatives et parfois même pratiquement Folk comme sur la pièce titre de l’album où les guitares acoustiques sont en avant plan avec une voix rappelant celles de Andrew Eldritch (The Sisters of Mercy) et Leonard Cohen par moments. En tout onze pièces pour plus de cinquante minutes de pureté sonore avec des riffs et des arrangements mordants sur la rythmique toujours droite de Away. La production est sans faille, ça sonne comme une tonne de briques.

Pillar of Fire est une réussite sur toute la ligne qui nous replonge dans une atmosphère qui rappelle les groupes Punk et Post Punk des années 80 alors que les cris du cœur étaient encore présents. Tau Cross nous offre du vrai Punk bien ficelé avec une fureur explosive et des choses à dire.

Accept – The Rise of Chaos – 2017

Accept – Heavy Metal – Allemagne
The Rise of Chaos – 2017
Nuclear Blast
8.5/10

Accept, qu’on le veuille ou non, est une formation légendaire qui a connu et qui connait toujours de très grands moments de pur Heavy Metal comme il se doit d’être fait. Le groupe a connu trois séparations au cours de sa carrière, en 1989 pour revenir en 1993 puis en 1997 pour effectuer un bref retour sur scène en 2005 pour finalement revenir pour de bon en 2009 avec Mark Tornillo à la voix. Depuis ce retour, Accept a été très constant dans ses sorties et ce quatrième album avec Tornillo est une fois de plus un bel exemple de constance de qualité musicale.

The Rise of Chaos poursuit la continuité initialisée par Blood of the Nations en 2010 et la suite des événements avec Stalingrad et Blind Rage respectivement sortis en 2012 et 2014. Ce nouvel album marque cependant des changements dans la formation suite au départ de Herman Frank et Stefan Schwarzmann en 2014 qui ont été remplacés par Uwe Lulis (Grave Digger) et Christopher Williams. Ce changement de personnel ne change pas grand chose en bout de ligne, on a toujours droit à la sonorité de Accept comme on la connaît depuis des décennies. The Rise of Chaos est légèrement supérieur à Blind Rage et ne contient pas les sulfureuses ballades omniprésentes sur ce dernier album. Wolf Hoffmann et Peter Baltes gardent le cap avec des pièces rapides et épiques avec une bonne dose de puissance et de duos de guitares enflammés. Je regrette cependant que Deaffy ne s’occupe plus des paroles depuis l’insertion de Tornillo à la formation car ce dernier est un peu faible dans l’écriture et nous ponds des paroles un peu trop mielleuse à la limite niaiseuses par moments. Mais bon, on peut aisément y faire abstraction, la qualité musicale prends amplement le dessus.

The Rise of Chaos est une autre réussite de Accept et bien que les Restless and Wild, Balls to the Wall et Metal Heart soient loin dans nos souvenirs, il n’en demeure pas moins que Hoffmann fait du très bon travail de composition et est encore en mesure de nous livrer la marchandise escomptée.