L’Évolution Métallique selon Sinistros #1742
Opeth – In Cauda Venenum – 2019
Suède
Si le nom Opeth ne vous dit absolument rien, il est fort probable que soit vous n’êtes pas un amateur de musique métallique ou progressive ou soit que vous soyez relativement nouveau dans cet univers sonore grinçant. Dans les deux cas, il n’est jamais trop tard pour découvrir. Pour les autres, soit vous aimez le vieux Opeth ou le nouveau. Il se peut que, comme moi, vous aimiez la totalité de la discographie malgré l’évolution et les changements. In Cauda Venenum est le quatrième album de la nouvelle ère sans chants gutturaux de la formation et possiblement le plus accompli des quatre. C’est aussi le treizième album de la discographie et même si le growl et les éléments Death Metal ne font plus partie de l’univers sonore du groupe, on reconnaît toujours Opeth au fil des dix pièces contenues sur ce formidable disque. Deux versions ont été faites, la principale en Suédois, ce qui est une première pour Mikael Åkerfeldt et la deuxième, en Anglais comme tous les autres albums de la discographie. Alors que le format CD vient avec les deux versions, on doit se rabattre sur deux versions en format vinyle si on veut comparer. Personnellement, la version en Suédois est pour moi supérieure, plus mystérieuse et plus intéressante dans la langue maternelle de Åkerfeldt mais ceci peut être largement discutable. Niveau musical, Opeth nous offre un album 100% Progressif avec des pièces explosives dans lesquelles les textures et les signatures sont assez disparates et changeantes, les claviers sont omniprésents rappelant les pionniers du genre des années 70. La production est impeccable et l’exécution de très haut niveau. Ceux qui espéraient retrouver le Opeth des débuts ont fort probablement été déçus car jusqu’à cet album, il n’était nullement question de revenir en arrière. Mais, seuls les fous ne changeant pas d’idée, l’abum suivant nous réservera de très belles surprises! In Cauda Venenum est un des très bons albums du groupe malgré ce qu’on en dit. Ouvrons nos oreilles et surtout notre esprit et faisons fi du passé pour se concentrer sur le moment présent et y découvrir tout un univers riche en sonorités éclatantes!

Opeth – Progressive Death Metal / Progressive Rock – Suède
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Opeth allait embrasser son côté progressif de façon spectaculaire sur son troisième album au grand dam d’une partie de ses fans. Certains disaient que My Arms, Your Hearse était pompeux et que le groupe s’éloignait de sa sonorité originelle des deux premiers albums. Pourtant, si on écoute attentivement ces deux albums, on voyait clairement venir cette évolution dès les premières notes de Orchid. Évolution. Ce grand mot qui fait peur et dont il faut absolument se méfier mais qui amène les génies de la musique à se surpasser et éviter la stagnation. Oui, avec My Arms, Your Hearse, Opeth évoluait vers quelque chose de plus grand, de plus éthéré et bien sûr possiblement plus élitiste à l’image des groupes de Progressif des années 70. On mesurait pleinement le génie de compositeur et le talent incroyable de Mikael Akerfeldt au niveau des arrangements et des voix. Les détracteurs de cet album n’ont vraisemblablement rien compris et c’est dommage pour eux car cet album est d’une importance capitale pour la suite des choses et de l’évolution du métal technique et progressif.
Parfois et même plus souvent qu’autrement, lorsqu’un groupe ou un artiste décide de suivre une certaine évolution dans son cheminement musical il peut être traité négativement tant que positivement par ses fans ou les bienpensants du vaste monde musical. Après avoir fourni un premier album incroyablement bien ficelé et hors des sentiers battus, Opeth avait monté la barre plus haut sur Morningrise ce qui lui avait valu de s’attirer les foudres de certains fans. L’ajout de guitares acoustiques et d’éléments beaucoup plus Progressifs avait rebuté certains amateurs mais au contraire, ce nouvel aspect du groupe en avait recruté beaucoup plus qu’il n’en perdait. Mikael Akerfeldt, principal compositeur de Opeth, s’était mis en tête de revisiter ses influences de jeunesse en l’occurrence plusieurs groupes de Prog des années 70. Cette influence avait changé la face du Métal laissant Opeth rapidement devenir une légende du Métal Progressif et un pionnier de la nouvelle génération de groupes ultra techniques. Morningrise est évidement un chef d’œuvre musical intemporel dont l’influence musicale n’est pas à prendre à la légère.
En plein bouillonnement du Black Metal et du Death Metal dans les milieux underground de la planète, une cassure s’était radicalement faite avec le premier album de Opeth. Orchid arrivait en grandes pompes avec des pièces plus qu’étoffées et excessivement longues, on retrouvait des éléments du Progressif des années 70 mais avec une fougue et une sauvagerie sonore sans précédent. Mikael Akerfeldt nous lançait en pleine face son génie musical et ses compositions étaient complètement à l’opposé de ce qui se faisait dans le Grunge, style qui prédominait et qui avait éclipsé le Métal des palmarès. Au lieu de se contenter de simplicité, Opeth y allait avec des pièces complexes et brillamment composées et le groupe semblait dire « regardez, nous sommes capables de faire de la musique intelligente et complexe comme nos idoles qui dominaient dans les années 70. » Opeth est rapidement devenu une référence dans le monde du Métal et Orchid n’était que le début d’une fantastique aventure musicale qui changerait le genre à jamais.
Opeth – Progressive Rock – Suède
En 2001 j’avais acheté un CD compilation provenant du label Century Media dont le titre était Firestarter. La compilation proposait bon nombres de groupes Black Metal dont je n’avais jamais entendu parler. En fait, le Black Metal je ne savais même pas que ça existait croyant que seul un album de Venom portait cette mention comme titre. Un des membres de Rebearth qui jouait aussi dans une formation nommée Ending Hate performait un soir au Maquisart avec Anhkrehg et Malvery. Ce fut ma première rencontre avec cette musique froide et malsaine, musicalement je n’avais pas accorché à ces deux derniers groupes mais l’ambiance dégagée était assez spéciale. C’est en parcourant cette compilation que j’ai découvert Opeth. La pièce Nectar était la dernière du CD et semblait ne pas être à sa place dans la liste de groupes proposés. Je suis tombé sous le charme de cette pièce et je me suis aussitôt procuré l’album Blackwater Park. Je dois dire que cet album a complètement changé ma perception du Métal de cette époque et du Métal tout court. La puissance, la technicité et la musicalité de cet album m’avaient tant bouleversé que cet album est devenu un de mes préférés de toute l’histoire du Métal. J’ai compris à ce moment que non seulement le Métal n’était pas mort mais avait élargi ses tentacules et subi une mutation génétique incroyable.