Septicflesh – Modern Primitive – 2022

Septicflesh – Symphonic Death Metal – Grèce
Modern Primitive – 2022
Nuclear Blast
9,9/10

Depuis son grand retour avec Comunion en 2008, Septicflesh ne cesse de nous étonner d,album en album, accumulant chef d’œuvre par-dessus chef d’œuvre. Le chef de file et pionnier du Métal extrême symphonique récidive avec son onzième album et perpétue sa tradition de qualité musicale et sonore.

J’ai écouté l’album en format deux vinyles de 180 grammes et la première impression laissée dès les premières notes c’est que ça sonne en *insérer ici un juron typiquement Québécois qui commence par un T*. La production est juste incroyable comme pour les parutions précédentes depuis Comunion. Le niveau de composition est toujours aussi élevé peut-être même encore plus élevé que sur le précédent album, Codex Omega. Christos Antoniou n’a pas lésiné sur la qualité de l’impressionnante orchestration jouée une fois de plus par le Philarmonique de Prague. La présentation graphique est encore une fois des plus réussies, la pochette de la version vinyle est beaucoup plus impressionnante que celle de la version CD, du grand art visuel et surtout du grand Septicflesh avec un album d’une puissance inégalée!

Le parfait mélange de brutalité et de sensibilité musicale fait de cet album un des tops de l’année 2022 et fort possiblement le meilleur album de la discographie de Septicflesh.

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 10
Production : 9,5
Appréciation : 10

Cauchemar – Rosa Mystica – 2022

Cauchemar – Heavy/Doom Metal – Canada
Rosa Mystica – 2022
Temple of Mystery Records
8,6/10

Qui a dit que le Métal chanté en Français n’était pas une bonne idée? Il est vrai qu’au Québec, chanter du Métal en Français ce n’est pas très commun mais la formation Québécoise Cauchemar réussi très bien dans la langue de Molière et son troisième album, Rosa Mystica, nous le prouve une fois de plus.

Sur ce troisième opus, Cauchemar poursuit avec son Doom Metal avec ses éléments de pur Heavy Metal et le son de la vieille école est toujours tout aussi présent que sur les précédentes parutions. Le groupe y va même d’une pièce plus rapide en ouverture d’album, rapidité qui se poursuivra sur la pièce suivante. Le mot d’ordre sur ce nouvel c’est le riff et les riffs, il y en a des excellents tout au long des pièces de l’album! La production a cependant été mise un peu de côté comparativement à Chapelle Ardente. Ça sonne « Old School » mais ça manque de punch et de puissance surtout au niveau de la batterie et de la voix. L’ajout de sonorités d’ogue dans le style B3 apporte une belle touche très 70’s au son global de Cauchemar ce qui est loin de me déplaire.

Une troisième offrande digne de ce nom pour Cauchemar qui continue de perpétuer la flamme de la vieille école à bout de bras!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8
Appréciation : 8,5

Labyrinth of Hungry Ghosts – 2022

Arkaik – Technical Death Metal – États-Unis
Labyrinth of Hungry Ghosts – 2022
The Artisan Era
8.3/10

Bon, le Death Metal a évolué pas mal depuis ses débuts vers la fin des années 90. La technicité a été grandement améliorée depuis les trois dernières décennies et aujourd’hui nous assistons à une sursaturation de groupes ultra techniques qui en mettent de plus en plus au point où c,en set rendu pratiquement une mode.

La formation Américaine Arkaik est l’une de ces formations extrêmement techniques qui nous vomissent des notes plus que nous sommes capables d’en assimiler et ce sixième album nous le prouve une fois de plus. Pour ajouter à cette surdose de technicité, nous avons droit à une production des plus synthétique qui fait sonner le groupe comme une machine réglée au quart de tour. Justement, les membres de Arkaik sont des machines sur leurs instruments, ça en fait peur! Le groupe est en mesure de nous livrer de bons riffs avec de belles idées, le tout exécuté à la perfection, pas de place à l’erreur, on se doit d’être à la milliseconde près ce qui enlève toute saveur musicale et chaleur sonore. Comme dit le dicton, trop c’est comme pas assez, il faut savoir doser. Il est cependant évident que les amateurs de musique très technique et de Métal plus moderne vont sans aucun doute apprécier ce nouvel album mais pour ma part, je décroche rapidement même si je suis émerveillé par les prouesses des musiciens.

Dommage, j’avais bien aimé Metamorphignition en 2012 mais depuis, Arkaik m’a vraiment perdu dans son flot démesuré de notes et de changements.

Composition : 8
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 8
Appréciation : 7

Midnight – Let There be Witchery – 2022

Midnight – Black/Speed Metal – Étas-Unis
Let There be Witchery – 2022
Metal Blade Records
8,3/10

Garder une formule gagnante sans évoluer peut tout aussi bien être une bonne qu’une mauvaise chose. Dans le cas du « one man band » Midnight, garder la même recette dans le même moule est quand-même une bonne formule et ça s’entends une fois de plus sur le nouvel album, Let There be Witchery.

Bon. Midnight, on le sait que ça ne réinvente pas du tout la roue et ça n’apporte absolument rien de nouveau à la grande famille Métallique. On prend un petit peu de vieux Venom, amplement de Motörhead et une bonne dose de Toxic Holocaust, on brasse un peu la mixture et on obtient des pièces qui arrachent et qui sont vraiment efficaces. Bref, du vieux métal comme dans le temps, des riffs simples, de l’attitude à revendre et une droiture musicale sans pareil. La production est un peu granuleuse pour donner l’illusion d’être dans les années 80 et le tour est joué.

Un autre bon album pour Midnight qui perpétue sans prétentions la flamme d’antan avec brio. Pas une grosse révélation mais du plaisir sonore pour se faire aller la tignasse et taper du pied!

Composition : 8
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8,5
Appréciation : 8

Rammstein – Zeit – 2022

Rammstein – Neue Deutsch Harte/Industrial Metal – Allemagne
Zeit – 2022
Universal Music

Est-ce que Rammstein a encore besoin de présentations? Si oui, il serait grand temps que vous sortiez de votre tanière car vous en avez manqué un méchant bout. Les maîtres de la controverse et de la provocation nous arrivent avec leur huitième album en carrière et demeurent toujours aussi fidèles à eux-mêmes.

Zeit nous fait amplement oublier les écarts du précédent album sans titre sorti en 2019, le groupe revient dans le droit chemin même si l,album en général est mois agressif que ce que nous sommes habitués d’entendre. Contrairement au passé, le groupe nous présente trois pièces plus lentes et surtout plus sensibles en début d’album, soit la totalité de la face A. Il faut attendre la quatrième pièce pour que ça commence à bouger et à devenir plus entraînant. Les orchestrations et les arrangements sont toujours tout aussi époustouflants, je m’étonne à chaque album de la qualité des sonorités utilisées au fil des pièces, le claviériste est tout simplement un génie et c’est sur ses machines que tout se passe. Même si certaines personnes pourraient trouver que Rammstein compose de la musique simple en ne se basant que sur les riffs de guitare, il n’en est absolument rien. Les compositions du groupe sont d’une complexité où tout est à sa place et dans lesquelles chaque instrument est d’une importance capitale. Encore une fois, le tout est chanté en Allemand ce qui donne tout un impact aux pièces.

Le groupe a les moyens et ça parait. La production est tout simplement incroyable, le double vinyle en 45 rpm sonne comme une machine de guerre bien huilée, c’est puissant et ça frappe fort! Un des excellents labum de la discographie de Rammstein qui se retrouvera haut dans les tops 2022.

Composition : 9
Exécution : 9,5
Arrangements : 9,5
Production : 9,5
Appréciation : 9

Hällas – Isle of Wisdom – 2022

Hällas – Progressive Rock/Hard Rock – Suède
Isle of Wisdom – 2022
RMV Grammofon
9.8/10

La semaine dernière, mon ami Dominic Naud m’a envoyé un message me suggérant fortement d’écouter le groupe Suédois Hällas et son plus récent album, Isle of Wisdom. Après avoir entendu le premier extrait de l’album, Elusion’s Gate, je suis tout simplement tombé en bas de ma chaise et j’ai commandé le vinyle illico presto.

Hällas visite les grands maîtres du Hard Rock et du Progressif des années 70 et c’est tellement bien réussi qu’on croirait que cet album est sorti en 1972 de par sa production et ses sonorités de guitares et surtout de claviers. D’ailleurs, ces claviers sont omniprésents tout au long de l’album et des pièces qui le forment, nous transportant vers un majestueux voyage dans le temps où le Rock flyé et technique était régnait en roi. Sur Isle of Wisdom, outre les références très progressives, on retrouve des éléments proto-metal, folk et beaucoup d’influences de rock psychédélique de cette belle époque glorieuse. On nage entre Gong et Gentle Giant en passant par Deep Purple et des groupes plus récents comme Blood Ceremony, Lucifer et Witchcraft. Bref, musicalement très éclaté et surtout très près de l’originel, ce qui prouve une fois de plus que le Rock est loin d’être mort. Mention plus qu’honorable à la présentation graphique qui est dignes des grands albums des années 70.

Je ne nierai pas que j’ai un fort penchant pour ce type de musique et cet album sera classé très haut dans mes tops 2022. Je suis tellement tombé sur le cul et sous le charme que je me suis commandé les trois albums précédents…

Corpsegrinder – Corpsegrinder – 2022

Corpsegrinder – Death Metal/Hardcore – États-Unis
Corpsegrinder – 2022
Perseverance Media Group
8.3/10

Quand l’annonce que George Fisher sortirait un album solo est sortie, je m’attendais à un autre album de Cannibal Corpse mais sous un autre nom. En fait, seul Erik Rutan de Cannibal Corpse participe à ce premier album et la sonorité générale est assez différente de celle de Cannibal Corpse malgré certaines ressemblances.

Pourquoi faire un album solo? Aucune idée mais en bout de ligne, Corpsegrinder offre un très bon album axé sur des riffs simples mais brutaux. Le tout est typiquement Death MEtal mais une ambiance plus centrées vers le Hardcore de la vielle école donnant ainsi un impact qui frappe fort aux pièces de l’album. La production est excellente, ça sonne fort et bien puissant et malgré une très grande similitude entre les pièces de l’album, ça s’écoute plutôt bien. Le but n’était vraisemblablement pas de réinventer le genre mais de faire un album efficace qui nous rentre dedans.

Corpsegrinder n’est pas un grand album de Death Metal mémorable mais ça fait la job et c’est plaisant d’un bout à l’autre. À écouter avec un maximum de son pour en apprécier toute la puissance.

Composition : 8
Exécution : 8.5
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8

Mirror – The Day Bastard Leaders Die – 2022

Mirror – Heavy Metal – Chypre
The Day Bastard Leaders Die – 2022
Cruz del Sur Music
9/10

La formation Heavy Metal Mirror nous sert son troisième album cette année. Le groupe de Chypre poursuit sur sa lancée musicale de qualité avec The Day Bastard Leaders Die, un genre d’hommage direct au NWOBHM des années 80.

J’avais découvert le groupe en 2015 avec son premier album éponyme et j’étais tombé sous le charme instantanément. L’album suivant était tout aussi explosif et à la hauteur de mes attentes et je dois avouer que ce nouvel album n’est pas piqué des vers lui non plus! Les deux membres originaux sont de vieux routiers avec une grande expérience avec divers groupes depuis la fin des années 80 et c’est avec cette expérience que Mirror nus livre un Heavy Metal originel puissant et incisif comme à la belle époque. Avec The Day Bastard Leaders Die, le groupe gagne en maturité, les compositions sont plus sombres et plus percutantes et la production digne des grands de l’époque. Bref, du Heavy Metal à son meilleur comme il se doit d’être joué.

Cet album figurera dans les tops 2022 pour la finesse de ses riffs et de la qualité des compositions. Mirror est un groupe qui gagnera à être reconnu en 2022!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Immolation – Acts of God – 2022

Immolation – Death Metal – États-Unis
Acts of God – 2022
Nuclear Blast
8.5/10

Immolation est une grosse pointure du Death Metal Américain et le groupe New Yorkais a été une large influence sur le genre et un pionnier qui a bouleversé toute une génération de musiciens. Onze albums en carrière ce n’est pas rien et Immolation peut se vanter d’avoir eu une belle carrière pratiquement égale depuis ses débuts en 1991. Acts of God en fait foi, c’est un album qui fait honneur à l’héritage laissé par le groupe au fil des décennies.

Sans réinventer quoi que ce soit, Immolation s’illustre encore une fois dans ce qu’il fait le mieux : Un Death Metal brutal et technique qui arrache pas à peu près. Le niveau de composition est toujours aussi élevé et les riffs toujours aussi puissants. La production est infaillible, ça sonne comme un groupe de cette envergure se doit de sonner sans trop de flaflas technologiques, c’est intense et on aime ça comme ça. Pourquoi réinventer une recette qui marche bien et qui a fait ses preuves? Immolation nous sert un excellent Death Metal qui décape, point final.

Acts of God n’est pas le meilleur ni le pire de la discographie du groupe. C’est un album qui aura sa place dans les tops 2022 et une très bonne leçon sur le comment on doit jouer du Deatgh Metal en 2022 : Avec honnêteté et passion.
Composition : 8.5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8

Satan – Earth Infernal – 2022

Satan – NWOBHM – Angleterre
Earth Infernal – 2022
Metal Blade Records
9.4/10

Depuis son retour fracassant en 2013, Satan ne cesse de nous étonner d’album en album en démenant fidèle à lui-même et en propageant la véritable flamme de la NWOBHM bien haut. En 2022, le quintette nous revient avec un quatrième album depuis son éclatant retour et laissez-moi vous dire que Earth Infernal se hissera bien haut dans les tops cette année.

En 2013 avec Life Sentence, Satan avait repris exactement là où il avait laissé avec Court in the Act en 1983, laissant de côté Suspended Sentence et sa brève vie sous le nom Blind Fury. Le groupe avait gardé tout de l’époque, de la production aux compositions complexes et originales et depuis Life Sentence, on garde toujours cette production de la vieille école dans laquelle les « triggers » et autres artifices technologiques sont proscrits. Sur Earth Infernal on continue sur cette lancée, ça sonne comme dans le temps mais ça sonne aussi très de notre époque. En vinyle c’est encore plus chaleureux et le format rends justice aux pièces de l’album. Compositions qui sont d’autant plus remarquables, Steve Ramsey et Russ Tippins forment tout un duo de guitaristes qui savent forger des riffs incroyablement originaux et surtout très techniques compte tenu du style musical présenté. Brian Ross est plus en forme que jamais, sa voix chaude et unique se marie tellement bien avec les riffs de guitare qu’on en reste estomaqué à chaque pièce.

Il est dommage que Satan soit un groupe méconnu de la majorité des Métalleux car son apport au Heavy Metal et surtout à la scène NWOBHM est sans contredit des plus importantes et le groupe n’a absolument rien à envier à quiconque, il est en mesure de donner de sérieuses leçons à de grands groupes établis depuis des décennies. Possiblement le meilleur album de la discographie du groupe, un bon coup de pied dans les parties, ça fesse fort!

Composition : 9.5
Exécution : 9.5
Arrangements : 9.5
Production : 9
Appréciation : 9.5

The Legendary Pink Dots – The Museum of Human Happiness – 2022

The Legendary Pink Doits – Experimental Rock – Pays-Bas
The Museum of Human Happiness – 2022
Metropolis Records
9.5/10

The Legendary Pink Dots a eu une carrière incroyablement prolifique depuis ses débuts en 1980. Dans sa version officielle, la discographie des Pink Dots ne compte pas moins de 46 albums et 26 mini albums mais cette discographie s’étends bien au-delà car la formation offre régulièrement des albums numériques qui ne sont pas vraiment compilés dans ladite discographie, du moins celle des médias. Se rajoute à cette discographie imposante, plus d’une quarantaine d’albums et une vingtaine de mini albums sous le nom Edward Ka-Spel sans compter les enregistrements de projets connexes tels que The Tear Garden et Mimir. Le cœur des Pink Dots est composé de Edward Ka-Spel et Phil Knight (The Silverman) depuis les tout débuts avec des musiciens qui se greffent au délire musical au fil des années.

Pour ma part, je suis un fan fini du groupe depuis ma rencontre avec Any Day Now en 1988 et depuis, aucun album ou enregistrement ne m’a déplu ou déçu. Il est important de mentionner que la musique des Pink Dots est très expérimentale mais garde le cap sur les émotions et la sensibilité musicale ce qui pourrait dérouter un auditeur non habitué à la folie musicale et aux dérives liées à l’expérimentation. On ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre avec un nouvel album mais on sait que ça demeure toujours du Legendary Pink Dots. Le 46e album, The Museum of Human Happiness ne fait aucunement exception à la règle. Tout est permis et le trio actuel s’en donne à cœur joie avec des éléments issus de certains albums passés. Ka-Spel et The Silverman puisent dans près de 42 ans de production musicale tout en tentant de nouvelles sonorités. Le « clash » entre les claviers « vintage » et les claviers modernes donnent des idées fantastiques au point de vue créatif et les guitares viennent ajouter un peu de mordant à cette vaste aventure sonore.

En puisant dans une vaste discographie de près dune centaine d’albums on pourrait avoir tendance à se répéter un brin mais dans le cas de Legendary Pink Dots, cette répétions est à peine perceptible au fil des sorties et ce nouvel album est là pour prouver ce fait. Ce n’est pas pour tout le monde mais si comme moi vous aimez les sonorités grandioses et les structures musicales disjonctées, The Museum of Human Happiness est tout indiqué pour égayer vos soirées d’écoute! Un album qui se retrouvera haut perché dans le top 2022 de Hurlemort.

Composition : 9.5
Exécution : 9.5
Arrangements : 9.5
Production : 9.5
Appréciation : 9.5

Ghost – Impera- 2022

Ghost – Progressive Rock/Hard Rock – Suède
Impera – 2022
Loma Vista Recordings
9,5/10

Le cinquième chapitre vient de s’ouvrir pour Ghost. Avons-nous encore besoin de faire les présentations? Je crois que non. Aimée ou non, la troupe de Nameless Ghouls avec son chef Papa Emeritus IV continue de faire parler d’elle et avec Impera, Ghost monte aux sommets des « charts » à travers la planète. Avant de commencer la chronique pour de vrai, je me dois de dire les vrais affaires : Ghost n’est plus le groupe de Opus Eponymous et ce n’est pas un groupe Métal, point final.

Donc, le Cardinal Copia a été promu Pape et devient ainsi Papa Emeritus IV, premier d’une nouvelle lignée. Sur Impera, Tobias Forge nous offre des pièces différentes tout en gardant l’essence même de Ghost. Comme pour les albums précédents, le son évolue et nous transporte vers des styles appartenant au passé, en particulier les années 80. Tantôt on flirte avec le Glam pour bifurquer vers des sonorités qui avaient fait les beaux jours des groupes de « Arena Rock » ou AOR Adult Oriented Rock) avec toujours ces mélodies accrocheuses dont Forge est capable de nous pondre. Le côté Progressif entamé sur Meliora est poussé plus loin et encore une fois, la production nous en met plein les oreilles, ça sonne incroyablement bien, on a droit à un mur de guitares et les claviers sont bien à leur place pour apporter toutes les atmosphères désirées pour chaque pièce de l’album. Impera, c’est la suite des choses et cette évolution est tout simplement majestueuse.

Je suis un fan fini depuis la sortie de Opus Eponymous en octobre 2010 et je m’assume pleinement. Impera est pour moi un autre autre chef d’œuvre de Ghost qui se retrouvera bien haut dans les tops 2022 de Hurlemort. Vous n’aimez pas? Pas besoin d’en faire un plat, je n’en ai absolument rien à foutre.

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9,5
Production : 9,5
Appréciation : 9,5

Voïvod – Synchro Anarchy – 2022

Voïvod – Progressive Metal – Canada
Synchro Anarchy – 2022
Century Media
9.9/10

Après une attente interminable pour la version CD de Synchro Anarchy, je suis maintenant en mesure de vous donner mon appréciation de ce nouvel album de Voïvod. Century Media a bel et envoyé ma copie le 8 février, soit quelques jours avant la sortie officielle. Le colis a été ramassé par Postes Canada le 10 et me l’a livré le 22… Donc merci à postes Canda pour votre rapidité légendaire.

En 2018, notre quatuor Québécois avait mis la barre haute avec son album The Wake qui a valu à Voïvod de gagner son premier Juno en plus de 35 ans de carrière. En 2018, The Wake avait causé beaucoup de surprises et le fait même de tenter d’égaler ce chef d’œuvre avec un autre album relevait fort probablement de la science-fiction. Or, la science-fiction c’est justement la spécialité de Voïvod depuis ses débuts en 1982. Je suis toujours un fan fini du groupe depuis la sortie de War and Pain en 1984 et j’attends encore chaque sortie d’album avec impatience depuis. Avec Synchro Anarchy, Voïvod N,a pas seulement égalé The Wake, le groupe s’est carrément surpassé pour nous offrir un album encore plus complexe et plus complet que son prédécesseur revisitant la quasi-totalité des périodes de sa carrière. On le dit depuis Target Earth, Chewy est le digne successeur de Piggy et sa touche personnelle au son de Voïvod est tout simplement phénoménale. Ce qui retient le plus l’attention sur Synchro Anarchy c’est la basse. Rocky est tout un bassiste et son jeu est juste incroyable car non seulement il vient appuyer la rythmique de Away, il vient également compléter les riffs tordus et complexes de Chewy. Snake est dans une forme extraordinaire et ça s’entends tout au long de l’album!

Serait-ce le meilleur album de Voïvod à ce jour? Du moins depuis les années 2000 à mon humble opinion. À moins qu’une bombe musicale ne frappe la planète la planète Métallique en 2022, synchro Anarchy est en lice pour être l’album de l’année et ainsi gagner un autre Juno et qui sait, peut-être que l’ADISQ va se réveiller cette année!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 10
Production : 9,5
Appréciation : 10

Top 35 2021

Encore une fois en ce début d’année, il est grand temps de dévoiler les albums qui ont réussi à se classer dans la liste des meilleurs albums 2021 selon Hurlemort. Cette année nous avons droit à un top 35 et bien entendu certains albums n’ont pas été retenus pour faire partie de cette liste exhaustive et surtout bien personnelle. Beaucoup de vieux routiers se sont classés ainsi que quelques petits nouveaux qui seront à surveiller dans un avenir pas si lointain.

TOP 35 2021

01 – Thy Catafalque – Vadak
02 – Cryptosis – Bionic Swarm
03 – Enslaved – Caravans To The Outer Worlds
04 – Sarke – Allsighr
05 – Iron Maiden – Senjutsu
06 – Tribulation – Where the Gloom Becomes Sound
07 – Weedpecker – IV – The Stream of Forgotten Thoughts
08 – Lucifer – Lucifer IV
09 – Jess and the Ancient Ones – Vertigo
10 – Aeon – God Ends Here
11 – Cannibal Corpse – Violence Unimagined
12 – Ministry – Moral Hygiene
13 – Accept – Too Mean to Die
14 – Fear Factory – Aggression Continuum
15 – Between the Buried and Me – Colors II
16 – Herr Nox – Where Shadows Fade
17 – E-Force – Mindbender
18 – Hate – Rugia
19 – Devil Electric – Godless
20 – Rivers Of Nihil – The Work
21 – Nawather – Kenz Illusion
22 – Asphyx – Necroceros
23 – Kanonenfieber – Menschenmühle
24 – Einherjer – North Star
25 – Cradle of Filth – Existence is Futile
26 – The Monolith Deathcult – Vernedering – Connect the Goddamn Dots
27 – Gary Numan – Intruder
28 – Crypta – Echoes Of The Soul
29 – At the Gates – The Nightmare Of Being
30 – 1914 – Where Fear and Weapons Meet
31 – Memoriam – To the End
32 – Vreid – Wild North West
33 – Darkthrone – Eternal Hails
34 – Die Apokalyptischen Reiter – The Divine Horsemen
35 – Crescent – Carving the Fires of Akhet

Unleashed – No Sign of Life – 2021

Unleashed – Death Metal – Suède
No Sign of Life – 2021
Napalm Records
8,3/10

Unleashed est l’une des formations pionnières du Death Metal Suédois et est bien entendu un vétéran mondial du genre. Malgré certains hauts et bas au fil de sa carrière, le groupe a su demeure suffisamment constant pour offrir de bons albums depuis ses débuts en 1991. No Sign of Life est le quatorzième album du groupe et quatorze albums en trente ans de carrière, ce n’est pas rien!

Je vais dire les vrais affaires en partant comme ça on aura l’heure juste tout de suite. Bien que cet album compte de très bonnes idées et d’excellents riffs, il ne réussi pas à nous emballer comme certains albums du passé de Unleashed. La production manque cruellement de punch et malheureusement à cause de cet aspect, les pièces sonnent fades même si le groupe est parvenu à composer du très bon stock pour cet album. C’est loin d’être mauvais, au contraire mais ça nous laisse un peu pantois en écoutant le tout. Mais heureusement, le travail de composition est quand même à la hauteur et l’album ne contient pas vraiment de pièce de remplissage.

No Sign of Life est un bon album de Unleashed qui ne passera pas à l’histoire mais qui offre un très bon divertissement sonore.

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8
Appréciation : 8

Hate – Rugia – 2021

Hate – Blackened Death Metal – Pologne
Rugia – 2021
Metal Blade Records
9/10

Moins nombreux sont les groupes qui gardent une certaine constance d’album en album sans sombrer dans les profondeurs du manque d’imagination. La formation Polonaise Hate est une de ces formations qui tentent de constamment se surpasser et cette année c’est toujours le cas avec son douzième album qui ma foi, frappe très fort!

Hate, ce n’est pas pour les doux. Le groupe joue dans un créneau très brutal et surtout très sombre et ne fait surtout pas dans la dentelle. Sur Rugia, on continue à délivrer toute cette sauvagerie sonore qui a fait la marque de commerce de Hate avec des riffs incisifs et des arrangements bien cousus et une rythmique qui démolit tout sur son passage. Pour un groupe qui nous sort des albums aux deux ou trois ans, c’est assez spectaculaire de toujours livrer la marchandise sans montrer de signe de faiblesse.

Rugia sera dans les tops de l’année comme étant l’un des albums de Death Metal les plus sauvages et captivants d’un bout à l’autre. Un excellent album de la discographie du groupe qu’il faut écouter immédiatement!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

1914- Where Fear and Weapons Meet – 2021

1914 – Blackened Death Metal – Ukraine
Where Fear and Weapons Meet – 2021
Napalm Records
8,7/10

Where Fear and Weapons Meet est ma toute première incursion dans la musique du groupe Ukrainien 1914. Cet album est le troisième depuis la fondation du groupe en 2014, fondation qui coïncide avec les 100 ans du début de la première guerre mondiale, sujet dont le groupe a fait son cheval de bataille.

Je serais passé encore une fois à côté de 1914 si mon ami Dominic Naud ne m’en avait pas parlé. C’est donc avec des oreilles toutes fraîches que je traite cet album qui suffisamment plus pour que je daigne reculer dans le passé pour prendre connaissance des deux précédents albums. Where Fear and Weapons Meet c’est plus d’une heure de pure défonce musicale alliant Death Metal puissant teinté de Black Metal mais avec en prime de la musique classique en format orchestre symphonique tout au long des pièces de l’album. Le tout est agrémenté de passages en Allemand qui relatent cette première guerre dévastatrice. Hormis l’intro et le outro un peu trop longs et l’inutile petite pièce Coward à tendance folk Américain, cet album est brillamment composé et arrangé. On a droit à des riffs dignes de ce nom et l’orchestration est tout à fait majestueuse. Niveau production, rien à redire, c’est impeccable et ça sonne vraiment bien.

Donc, 1914 est une belle découverte pour moi et ce troisième album vaut amplement la peine d’être écouté et ainsi découvrir le groupe et ses précédentes parutions.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8,5

Sarke – Allsighr – 2021

Sarke – Black/Thrash Metal – Norvèege
Allsighr – 2021
Soulseeker Records
9,5/10

Sarke en a parcouru du chemin depuis son premier album paru en 2009. Quelques douze années et six albums plus tard, le projet de Thomas Berglie (Sarke) et de Ted Arvid Skjellum (Nocturno Culto) est toujours tout aussi pertinent et significatif qu’à ses débuts. Cette année, le projet a beaucoup muri en nous offrant un septième album digne de ce nom, Allsighr ce n’est ni plus ni moins un chef d’œuvre du Métal, point.

Le groupe a toujours mélangé un paquet de sonorités pour rendre son Black Metal plus intéressant que bien d’autres en incorporant entre autres des structures musicales moins standard et des claviers qui apportent une atmosphère plus lugubre aux compositions. Sur Allsighr, le groupe se lâche lousse avec les claviers en les mettant en avant plan plus que jamais et en nous offrant des compositions bien ficelées et des arrangements à couper le souffle. Cet album est ambitieux et démontre à quel point les musiciens du groupe sont prêts à nous en mette plein les oreilles pour aller plus loin dans leur cheminement musical.

Ce nouvel album de Sarke est tout simplement délectable et sera fortement bien placé dans les tops 2021. Si vous ne connaissez pas encore le groupe, il serait grand temps de vous y mettre!

Composition : 10
Exécution : 9,5
Arrangements : 9,5
Production : 9
Appréciation : 9,5

Exodus – Persona Non Grata – 2021

Persona Non Grata – 2021
Nuclear Blast
7,8/10

Bon, étant un vieux Métalleux ayant connu les débuts de la fabuleuse aventure au début des années 80, j’ai connu Exodus avec la sortie de Bonded by Blood il y a près de 37 ans. Ce premier album avait frappé très fort à l’époque et il demeure encore aujourd’hui parmi mes albums Métal préférés de tous les temps. J’avais déchanté avec l’arrivée de Steve Souza en remplacement de Paul Baloff et délaissé complètement le groupe jusqu’à Tempo of the Damned en 2005, album qui m’avait laissé de glace. La période Rob Dukes m’avait fait renouer avec Exodus mais le retour de Souza en 2014 m’avait une fois de plus rebuté. J’ai tout de même tenté l’écoute du nouvel album Persona Non Grata et voici mes impressions.

Le gros problème avec Exodus ce n’est pas tant la musique en tant que tel mais bel et bien Steve Souza. Sa voix nasillarde me rebute et m’horripile au plus haut point, tellement que c’est tout le groupe qui fini par me taper sur les nerfs en bout de ligne. Musicalement parlant, je n’ai pas grand-chose à reprocher aux compositions et au jeu des membres du groupe, ça rentre au poste et c’est bien exécuté même si ça sonne un peu le réchauffé par moments. Gary Holt est capable de créer des bons riffs accrocheurs et la rythmique est solide mais rien ne m’accroche vraiment pour me faire sourciller ou me faire dire « wow ». Il y a des moments au fil des pièces où Souza change de timbre de voix ce qui m’a agréablement surpris mais malheureusement il revient à sa voix de nez ce qui détruit tout dans le mauvais sens du terme.

Je ne pourrais pas dire si j’aime ou non cet album car musicalement ça me plait mais la partie vocale est suffisamment irritante pour me le faire détester. Chose certaine, Exodus aurait dû rester avec Rob Dukes.

Composition : 7
Exécution : 9
Arrangements : 7
Production : 9
Appréciation : 7

Lucifer – Lucifer IV – 2021

Lucifer – Heavy/Doom Metal/Rock – Internationnal
Lucifer IV – 2021
Century Media
9,2/10

Le regain pour les sonorités des années 70 ne date pas d’hier mais on peut constater une recrudescence de groupes qui s’adonnent au passé comme si ce passé était justement le modèle à suivre. La formation Lucifer avec à sa tête la belle et talentueuse Johanna sadonis s’est fait un devoir de nous plonger dans ce passé lointain dès son premier album en 2014 et sept années plus tard est toujours aussi pertinent avec son quatrième opus.

Sur Lucifer IV le groupe a maturé bien qu’il ait gardé sensiblement la même formule depuis Lucifer II en offrant des riffs grinçants sur une rythmique puissante et des mélodies vocales obscures et très axées sur les années 70 un peu à la manière de Jefferson Airplane. En fait, Lucifer est influencé par les Black Sabbath et autres groupes occultes des années 70 mais aussi par de grandes pointures du Hard Rock ce qui donne des pièces avec une vielle âme et un côté sombre qui peut donner le cafard. Bref, une sonorité de la vieille école mais qui est toujours très d’actualité. Lucifer est une des excellents groupes du genre actuellement et chaque écoute du nouvel album est un réel plaisir.

Pour ma part, je suis vendu au groupe depuis le premier album et le groupe est demeuré constant depuis en nous offrant que du bon sur chaque album et Lucifer IV ne fait pas exception. Un album grandiose qui fera partie des tops 2021.

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

U.D.O. – Game Over – 2021

U.D.O. – Heavy Metal – Allemagne
Game Over – 2021
AFM Records
8,4/10

Déjà un dix-septième album en carrière solo pour Udo Dirkschneider depuis 1987 ce qui fait sept album de plus qu’avec Accept. Le bonhomme qui aura 70 ans bien sonnés en avril 2022 a eu une très longue carrière musicale et est devenu une véritable icône du Heavy Metal et une très évidente influence pour le genre.

Dix-sept albums en trente-quatre ans, ça fait une moyenne d’un album aux deux ans ce qui n,est pas rien! Udo ne chôme donc pas et il a toujours cette même passion et mourra probablement sur une scène ou du moins, continuera fort probablement jusqu’à sa toute fin. Game Over, c’est du U.D.O. point final. On pourrait lui reprocher de ressembler beaucoup à Accept mais dans le fond, son groupe n’est-il pas une continuité de Accept? Toujours est-il que Game Over bien que légèrement long, renferme de petits bijoux de Heavy Metal pur et dur avec des riffs épiques et des refrains accrocheurs comme seul Udo peut nous servir. On ne réinvente absolument rien et on s’en fout royalement! Bonnes chansons, bons riffs et excellente production, que demander de plus?

Game Over est un autre très bon album de U.D.O. sans réelle prétention, on va droit au but et c’est réussi comme à chaque album. Un plaisir pour les oreilles et une bonne dose de headbanging assurée!

Composition : 8
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8

Cradle of Filth – Existence is Futile – 2021

Cradle of Filth – Extreme Gothic Metal – Angleterre
Existence is Futile – 2021
Nuclear Blast
8,9/10

Cradle of Filth est un groupe qui n’a plus vraiment besoin de présentations tant son parcours et son influences ont été importants. La sortie d’un nouvel album du groupe suscite toujours autant de passions tant positives que négatives, certains reprochant au groupe de s’être perdu en cours de route à partir de Nymphetamine et de ne plus être le Cradle of Filth des débuts. Pour ma part, sauf pour quelques exceptions, j’ai toujours apprécié les albums du groupe et j’attendais ce nouvel album depuis déjà quelque temps.

Avec seul Dani Filth comme membre original, Cradle of Filth a évidemment évolué avec le temps pour se forger une sonorité propre qui a été maintes fois copiée et depuis plus d’une décennie le groupe semble demeurer stable avec ses éléments de Gothique extrême et ses majestueuses symphonies dans ses compositions. Existence is Futile ne réinvente pas ce que le groupe fait depuis longtemps mais ça demeure du Cradle of Filth bien composé et surtout bien orchestré, les fans du groupe ne se retrouvent donc pas en terrain inconnu, c’est bien fait et les pièces sont en vaste majorité toutes excellentes malgré quelques pièces de remplissage qui auraient pu tout aussi bien se retrouver en face B d’un « single ». Peut-être un tantinet trop long mais nous pouvons aisément faire fi de cette broutille.

Ce nouvel album du groupe est un excellent album qui rivalise aisément avec les classiques de la discographie du groupe et ce dernier prouve une fois de plus qu’il est encore le maître incontesté du Métal Gothique Extrême.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8,5

Rivers of Nihil – The Work – 2021

Rivers of Nihil – Progressive Death Metal – États-Unis
The Work – 2021
Metal Blade Records
9/10

Le quatrième album de Rivers of Nihil ne fera vraisemblablement pas l’unanimité. Pourquoi? Eh bien, nous assistons à de gros changements à chaque sortie d’album pour le groupe, le dernier étant toujours plus Progressif que le précédent. Sauf que sur The Work, nous sommes à des années lumières de ce que le groupe américain nous avait offert par le passé

Disjoncté serait le qualificatif qui collerait le mieux à The Work tant au niveau sonore qu’au niveau des structures musicales. Sur ce quatrième album, le groupe visite plusieurs styles et change de cap à tout moment dans une même pièce passant du Jazz psychédélique au Death Metal tout en visitant des contrées plus atmosphériques voire carrément Industrielles par moments. L’utilisations de synthétiseurs fait maintenant partie intégrante de la folie musicale de Rivers of Nihil et le saxophone se fait entendre sur plusieurs pièces tout au long de l’album apportant cette touche Jazzy peu conventionnelle pour un groupe typiquement Death Metal. Ce nouvel album nous transporte dans un autre univers sonore qui pourrait être difficile à comprendre pour ceux et celles qui ne sont pas habitués à des changements sonores drastiques et à de la musique plus expérimentale.

Rivers of Nihil rejoint plusieurs groupes dits modernes en explorant de nouvelles facettes musicales très intéressantes. Quelques écoutes seront nécessaires pour bien assimiler tout le contenu mais en bout de ligne vous découvrirez un album formidable qui sort des sentiers battus!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

KK’s Priest – Sermons of the Sinner – 2021

KK’s Priest – Heavy Metal – International
Sermons of the Sinner – 2021
EX1 Records
6,5/10

Le départ de KK Downing et la saga médiatique qui perdure depuis 2011 aura fait couler beaucoup d’encre (même si l’encre est maintenant pratiquement à 100% virtuelle) et tout ça pour finir par la sortie du premier album de KK’s Priest qui regroupe entre autres KK Downing et Tim « Ripper » Owens. J’appréhendais un peu la sortie de cet album mais ma curiosité ayant pris le dessus, j’ai finalement succombé à la tentation et j’ai écouté Sermons of the Sinner.

Bon, je vais parler tout de suite de la production qui est excellente et ça devait sonner compte tenu que nous avons affaire avec une pointure du Métal en la personne de KK Downing. Maintenant, allons dans le vif du sujet : La composition. Que dire sans vouloir offenser les fans de KK Downing, que cet album est bon? Dans les faits, ce n’est pas tout à fais le cas. KK’s Priest donne dans un Heavy Metal réchauffé et repassé au « blender » sans aucune saveur. Pas que ce soit mauvais mais c’est comme si on écoutait une version « Wish » de Judas Priest avec des riffs peu intéressants et des pièces qui trainent en longueur. L’intro à elle seule sonne comme une intro d’un groupe amateur qui n’a peu de moyens avec un discours de simili démon dont la voix a été trafiquée avec un un effet d’octave bon marché. Cet effet se retrouvera ici et là au fil de l’album, ce qui aurait dû être évité. On se rends compte en écoutant l’album que l’imagination n’est pas au rendez-vous et que KK Downing essaie de faire revivre un passé qui a mal vieilli.

Toute cette saga de « drama queen » aurait été excusée si l’album en question avait été magistral mais non, au lieu de ça, on sombre dans un ennui mortel sans artifices et sans couilles.
Dommage mais KK’s Priest a perdu toute crédibilité pour ma part.

Composition : 5,5
Exécution : 8
Arrangements : 5
Production : 9
Appréciation : 5

Between the Buried and Me – Colors II – 2021

Between the Buried and Me – Progressive Metal – États-Unis
Colors II – 2021
Sumerian Records
9/10

Between the Buried and Me a toujours été mis de côté dans les cercles Métalliques et est souvent boudé par les Métalleux dû au fait que le groupe n’est pas nécessairement totalement Métal et nage souvent en plein délire musical d’album en album. Une chose certaine, c’est que BTBAM est dans une classe musicale à part et ne cesse de nous étonner à chaque sortie.

Bon, oublions un instant l’aspect Métal qui semble animer les passions des uns et l’indifférence des autres et concentrons-nous uniquement sur la musique proposée par le groupe et attardons-nous sur la variété sonore qui nous est proposée. BTBAM a, dès ses premiers albums, toujours proposé une musique différente et éclatée qui visitait divers genres sans vraiment se soucier de plaire ou non à un type d’amateur en particulier et ce dixième album prouve une fois de plus que le groupe se fout royalement des standards et des genres tout court. Colors II, vous vous en douterez certainement, est la suite de Colors paru en 2007 et suit exactement le même parcours que le groupe a débuté en 2002 c’est à dire de créer une musique ultra technique sans se fixer de barrières musicales. On a donc droit à des passages très intenses qui frôlent le Death Metal brutal, à du Jazz, à de la Bossa Nova, à du Progressif pur et dur, à des éléments plus Pop mais surtout un savoureux mélanges de textures musicales qui sortent de l’ordinaire et qui nous font sourciller tout au long de l’album. Ce n’est évidemment pas un album à la portée de tous, comme tous les albums du groupe d’ailleurs. Il faut avoir un esprit ouvert et ne pas se mettre de limites pour pleinement l’apprécier.

Un autre album flyé comme seul BTBAM sait le faire et un réel plaisir pour les tympans! Colors II fera définitivement partie des tops de l’année!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

At the Gates – The Nightmare of Being – 2021

At the Gates – Melodic Death Metal – Suède
The Nightmare of Being – 2021
Century Media
8,7/10

Oui je sais, je suis un peu en retard pour le septième album d’At the Gates sorti en juillet dernier. The Nighmare of Being est en fait le troisième album du groupe depuis son retour en 2010. Le groupe prends tout son temps entre deux albums donc mon excuse pourrait être que moi aussi j’ai pris mon temps avant de l’écouter ce nouvel album et je dois dire que je ne suis pas déçu!

Depuis ses débuts en 1990, At the Gates nous a toujours servi des petits bijoux d’album se conférant un juste titre de pionnier dans son genre et ce nouvel album perpétue la tradition d’excellence que le groupe s’était fixé dès ses débuts. On pense toujours qu’At the Gates va nous remâcher encore une fois sa bonne vielle recette, ce qui n’est pas faux dans un sens mais cette recette et efficace et réconfortante et sans vraiment se répéter d’un album à un autre, At the Gates joue toujours et encore du bon vieux At the Gates. Des riffs mélodiques puissants et des compositions intelligentes et riches en changements et textures sonores qui n’ont rien à envier à quiconque. La production est toujours à la hauteur des attentes et pour un groupe comme celui-ci, c’est définitivement un impératif.

Alors, j’en penses quoi du nouveau At the Gates? Que c’est tout simplement un autre très bon album du groupe qui nous sert encore une fois de la musique à la fois de la vieille école mais qui reste de son temps. À se procurer évidemment!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 8,5

Aeon – God Ends Here – 2021

Aeon – Death Metal – Suède
God Ends Here – 2021
Metal Blade Records
9.2/10

Neuf années c’est long, très long entre deux albums. C’est presque une décennie d’attente interminable. Neuf années c’est le temps qui sépare le très excellent Aeons Black et le petit dernier de Aeon, God Ends Here. Parfois il est préférable de prendre son temps entre deux albums pour petre en mesure de sortir un album digne de ce nom. C’est exactement ce qu’a fait Aeon et l’attente aura valu beaucoup plus que la peine!

En voulez-vous du Death Metal brutal technique à souhait? Eh bien en voilà et nous sommes incroyablement servis! Ce nouvel album du groupe Suédois regorge de riffs complexes et d’arrangements surprenants dignes des grands noms du Death Metal depuis ses débuts. Ici on ne lésine pas avec la qualité sonore, c’st très bien produit et ça sonne sans bon sens. Aeon nous offre ce qui deviendra rapidement son meilleur album depuis sa création et un des meilleurs albums Métal de 2021. En tout seize pièces puissantes incluant de courtes instrumentales et des intro ici et là au fil de l’album pour un total de près de cinquante minutes de pure défonce auditive.

La patience paie et God Ends Here est le résultat de cette patience qui se retrouvera dans les tops 2021 de Hurlemort. Il est à noter que ma copie vinyle est superbe, belle présentation graphique et vinyle « Gold Splatter », de quoi passer de superbes moments d’écoute !!!

Composition : 9.5
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Enslaved – Caravans to the Outer Worlds – 2021

Enslaved – Progressive Black/Viking Metal – Norvège
Caravans to the Outer Worlds – 2021
Nuclear Blast
9,6/10

La réputation de Enslaved n’est plus à faire et ce, depuis belle lurette. Le groupe a constamment évolué au fil de ses sorties d’albums depuis ses débuts en 1991 et ne cesse de nous étonner à chaque fois.

Sauvant son plus récent album Utgard paru en 2020, le groupe Norvégien revient à la charge cette année en nous offrant un mini album de quatre pièces ayant pour titre Caravans to the Outer Worlds. Ce mini album comprends deux pièces avec voix et deux Intermezzo instrumentaux pour un court total d’un peu plus de 18 minutes. Eh bien, ce Caravans to the Outer Worlds nous laisse sur notre appétit car il est effectivement très (trop) court! Encore une fois nous avons droit à du pur Enslaved qui mélange brillamment les idées et les sonorités et on constate une fois de plus que le talent de composition n’est plus à prouver à qui que ce soit.

Que dire de plus? Procurez-vous ce petit bijou au plus vite! Pour ma part j’ai eu la version vinyle verte « Springtime » qui est une superbe pièce de collection. Inutile de dire que la production est impeccable, donc aucune raison de ne pas vous le procurer!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9,5

Die Apokalyptischen Reiter – The Divine Horsemen – 2021

Die Apokalyptischen Reiter – Experimental Metal – Allemagne
The Divine Horsemen – 2021
Nuclear Blast
8,6/10

La formation Allemande Die Apokalyptischen Reiter roule sa bosse depuis plus de vingt-cinq ans et a connu une carrière bien remplie en passant par plusieurs styles musicaux au fil de ses onze albums. Alors que le groupe ait débuté avec un mélange de Death Metal et de Folk, il s’est dirigé vers une mixture de Heavy Metal et de Hard Rock avec ses derniers albums. Personnellement, j’ai connu la formation avec Samurai en 2004 et le groupe est rapidement devenu un de mes favoris même si certains albums comme Tief.Tiefer ou Licht m’avaient déçu.

Voilà que le groupe allemand nous sert un onzième album sous le titre de The Divine Horsemen. La plus grande particularité de cet album est qu’il a été enregistré en tant que « jam session » d’une durée de deux jours, sans pratiques ni préparation. Le groupe a pigé dans plus de cinq cents minutes d’enregistrement pour sélectionner ce qui allait devenir les pièces de l’album. Pour réussir un tour de force comme celui-ci, il faut de l’audace et une certaine détermination mais il faut surtout se foutre de savoir si le dit album va fonctionner auprès du public. C’est donc avec un album totalement expérimental que Die Apokalyptoschen Reiter a pris le monde métallique par surprise en 2021. Un album de près de quatre-vingts minutes pour un total de quinze pièces qui pourraient paraître déroutantes pour certains mais totalement géniales pour d’autres. Il faut évidement apprécier la musque moins standard et comprendre l’expérimentation musicale pour pleinement entrer dans cet album.

Le groupe a réussi son pari, The Divine Horsemen c’est un excellent album dans lequel l’imagination musicale est traitée au maximum.

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8,5
Appréciation : 8,5

Pestilence – Exitivm – 2021

Pestilence – Progressive Death Metal – Pays-Bas
Exitivm – 2021
Agonia Records
7,9/10

Exitivm est le neuvième album de la formation Néerlandaise Pestilence. Cette formation pourrait être considérée comme étant un genre de « one man band » avec seul Patrick Mameli comme membre fondateur restant. Pestilence a connu des hauts et des bas durant sa carrière, se déformant et reformant à deux reprises et est considéré comme l’un des pionniers du Death Metal aux Pays Bas avec Asphyx et Sinister.

Mis à part qu’Exitivm comporte douze pièces dont la majorité contiennent des « v » à la place des « u », c’est un album qui sonne bien mais qui ne réussi pas à nous accrocher malgré de bobs riffs et de bonnes idées. Il faut dire que depuis son retour en 2009, Mameli cumule des albums qui sont loin des débuts du groupe mais tire très bien son épingle du jeu avec de bonnes pièces d’album en album. Exitivm recèle de bons riffs et de bonnes idées mais on a rapidement l’impression de déjà entendu et certaines pièces sont là uniquement pour remplir. Les compositions sont toujours tout aussi techniques mais le petit côté Progressif, qui faisait que le groupe était intéressant, s’effrite et laisse place à un Death Metal technique plus standard.

Est-ce que Exitivm est un mauvais album? Non mais il n’est pas incroyable non plus et c’est un album qui ne passera pas à l’histoire. Un bon divertissement sonore mais sans plus.

Composition : 7,5
Exécution : 9
Arrangements : 7
Production : 9
Appréciation : 7