Ghost – Impera- 2022

Ghost – Progressive Rock/Hard Rock – Suède
Impera – 2022
Loma Vista Recordings
9,5/10

Le cinquième chapitre vient de s’ouvrir pour Ghost. Avons-nous encore besoin de faire les présentations? Je crois que non. Aimée ou non, la troupe de Nameless Ghouls avec son chef Papa Emeritus IV continue de faire parler d’elle et avec Impera, Ghost monte aux sommets des « charts » à travers la planète. Avant de commencer la chronique pour de vrai, je me dois de dire les vrais affaires : Ghost n’est plus le groupe de Opus Eponymous et ce n’est pas un groupe Métal, point final.

Donc, le Cardinal Copia a été promu Pape et devient ainsi Papa Emeritus IV, premier d’une nouvelle lignée. Sur Impera, Tobias Forge nous offre des pièces différentes tout en gardant l’essence même de Ghost. Comme pour les albums précédents, le son évolue et nous transporte vers des styles appartenant au passé, en particulier les années 80. Tantôt on flirte avec le Glam pour bifurquer vers des sonorités qui avaient fait les beaux jours des groupes de « Arena Rock » ou AOR Adult Oriented Rock) avec toujours ces mélodies accrocheuses dont Forge est capable de nous pondre. Le côté Progressif entamé sur Meliora est poussé plus loin et encore une fois, la production nous en met plein les oreilles, ça sonne incroyablement bien, on a droit à un mur de guitares et les claviers sont bien à leur place pour apporter toutes les atmosphères désirées pour chaque pièce de l’album. Impera, c’est la suite des choses et cette évolution est tout simplement majestueuse.

Je suis un fan fini depuis la sortie de Opus Eponymous en octobre 2010 et je m’assume pleinement. Impera est pour moi un autre autre chef d’œuvre de Ghost qui se retrouvera bien haut dans les tops 2022 de Hurlemort. Vous n’aimez pas? Pas besoin d’en faire un plat, je n’en ai absolument rien à foutre.

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9,5
Production : 9,5
Appréciation : 9,5

Voïvod – Synchro Anarchy – 2022

Voïvod – Progressive Metal – Canada
Synchro Anarchy – 2022
Century Media
9.9/10

Après une attente interminable pour la version CD de Synchro Anarchy, je suis maintenant en mesure de vous donner mon appréciation de ce nouvel album de Voïvod. Century Media a bel et envoyé ma copie le 8 février, soit quelques jours avant la sortie officielle. Le colis a été ramassé par Postes Canada le 10 et me l’a livré le 22… Donc merci à postes Canda pour votre rapidité légendaire.

En 2018, notre quatuor Québécois avait mis la barre haute avec son album The Wake qui a valu à Voïvod de gagner son premier Juno en plus de 35 ans de carrière. En 2018, The Wake avait causé beaucoup de surprises et le fait même de tenter d’égaler ce chef d’œuvre avec un autre album relevait fort probablement de la science-fiction. Or, la science-fiction c’est justement la spécialité de Voïvod depuis ses débuts en 1982. Je suis toujours un fan fini du groupe depuis la sortie de War and Pain en 1984 et j’attends encore chaque sortie d’album avec impatience depuis. Avec Synchro Anarchy, Voïvod N,a pas seulement égalé The Wake, le groupe s’est carrément surpassé pour nous offrir un album encore plus complexe et plus complet que son prédécesseur revisitant la quasi-totalité des périodes de sa carrière. On le dit depuis Target Earth, Chewy est le digne successeur de Piggy et sa touche personnelle au son de Voïvod est tout simplement phénoménale. Ce qui retient le plus l’attention sur Synchro Anarchy c’est la basse. Rocky est tout un bassiste et son jeu est juste incroyable car non seulement il vient appuyer la rythmique de Away, il vient également compléter les riffs tordus et complexes de Chewy. Snake est dans une forme extraordinaire et ça s’entends tout au long de l’album!

Serait-ce le meilleur album de Voïvod à ce jour? Du moins depuis les années 2000 à mon humble opinion. À moins qu’une bombe musicale ne frappe la planète la planète Métallique en 2022, synchro Anarchy est en lice pour être l’album de l’année et ainsi gagner un autre Juno et qui sait, peut-être que l’ADISQ va se réveiller cette année!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 10
Production : 9,5
Appréciation : 10

Top 35 2021

Encore une fois en ce début d’année, il est grand temps de dévoiler les albums qui ont réussi à se classer dans la liste des meilleurs albums 2021 selon Hurlemort. Cette année nous avons droit à un top 35 et bien entendu certains albums n’ont pas été retenus pour faire partie de cette liste exhaustive et surtout bien personnelle. Beaucoup de vieux routiers se sont classés ainsi que quelques petits nouveaux qui seront à surveiller dans un avenir pas si lointain.

TOP 35 2021

01 – Thy Catafalque – Vadak
02 – Cryptosis – Bionic Swarm
03 – Enslaved – Caravans To The Outer Worlds
04 – Sarke – Allsighr
05 – Iron Maiden – Senjutsu
06 – Tribulation – Where the Gloom Becomes Sound
07 – Weedpecker – IV – The Stream of Forgotten Thoughts
08 – Lucifer – Lucifer IV
09 – Jess and the Ancient Ones – Vertigo
10 – Aeon – God Ends Here
11 – Cannibal Corpse – Violence Unimagined
12 – Ministry – Moral Hygiene
13 – Accept – Too Mean to Die
14 – Fear Factory – Aggression Continuum
15 – Between the Buried and Me – Colors II
16 – Herr Nox – Where Shadows Fade
17 – E-Force – Mindbender
18 – Hate – Rugia
19 – Devil Electric – Godless
20 – Rivers Of Nihil – The Work
21 – Nawather – Kenz Illusion
22 – Asphyx – Necroceros
23 – Kanonenfieber – Menschenmühle
24 – Einherjer – North Star
25 – Cradle of Filth – Existence is Futile
26 – The Monolith Deathcult – Vernedering – Connect the Goddamn Dots
27 – Gary Numan – Intruder
28 – Crypta – Echoes Of The Soul
29 – At the Gates – The Nightmare Of Being
30 – 1914 – Where Fear and Weapons Meet
31 – Memoriam – To the End
32 – Vreid – Wild North West
33 – Darkthrone – Eternal Hails
34 – Die Apokalyptischen Reiter – The Divine Horsemen
35 – Crescent – Carving the Fires of Akhet

Unleashed – No Sign of Life – 2021

Unleashed – Death Metal – Suède
No Sign of Life – 2021
Napalm Records
8,3/10

Unleashed est l’une des formations pionnières du Death Metal Suédois et est bien entendu un vétéran mondial du genre. Malgré certains hauts et bas au fil de sa carrière, le groupe a su demeure suffisamment constant pour offrir de bons albums depuis ses débuts en 1991. No Sign of Life est le quatorzième album du groupe et quatorze albums en trente ans de carrière, ce n’est pas rien!

Je vais dire les vrais affaires en partant comme ça on aura l’heure juste tout de suite. Bien que cet album compte de très bonnes idées et d’excellents riffs, il ne réussi pas à nous emballer comme certains albums du passé de Unleashed. La production manque cruellement de punch et malheureusement à cause de cet aspect, les pièces sonnent fades même si le groupe est parvenu à composer du très bon stock pour cet album. C’est loin d’être mauvais, au contraire mais ça nous laisse un peu pantois en écoutant le tout. Mais heureusement, le travail de composition est quand même à la hauteur et l’album ne contient pas vraiment de pièce de remplissage.

No Sign of Life est un bon album de Unleashed qui ne passera pas à l’histoire mais qui offre un très bon divertissement sonore.

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8
Appréciation : 8

Hate – Rugia – 2021

Hate – Blackened Death Metal – Pologne
Rugia – 2021
Metal Blade Records
9/10

Moins nombreux sont les groupes qui gardent une certaine constance d’album en album sans sombrer dans les profondeurs du manque d’imagination. La formation Polonaise Hate est une de ces formations qui tentent de constamment se surpasser et cette année c’est toujours le cas avec son douzième album qui ma foi, frappe très fort!

Hate, ce n’est pas pour les doux. Le groupe joue dans un créneau très brutal et surtout très sombre et ne fait surtout pas dans la dentelle. Sur Rugia, on continue à délivrer toute cette sauvagerie sonore qui a fait la marque de commerce de Hate avec des riffs incisifs et des arrangements bien cousus et une rythmique qui démolit tout sur son passage. Pour un groupe qui nous sort des albums aux deux ou trois ans, c’est assez spectaculaire de toujours livrer la marchandise sans montrer de signe de faiblesse.

Rugia sera dans les tops de l’année comme étant l’un des albums de Death Metal les plus sauvages et captivants d’un bout à l’autre. Un excellent album de la discographie du groupe qu’il faut écouter immédiatement!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

1914- Where Fear and Weapons Meet – 2021

1914 – Blackened Death Metal – Ukraine
Where Fear and Weapons Meet – 2021
Napalm Records
8,7/10

Where Fear and Weapons Meet est ma toute première incursion dans la musique du groupe Ukrainien 1914. Cet album est le troisième depuis la fondation du groupe en 2014, fondation qui coïncide avec les 100 ans du début de la première guerre mondiale, sujet dont le groupe a fait son cheval de bataille.

Je serais passé encore une fois à côté de 1914 si mon ami Dominic Naud ne m’en avait pas parlé. C’est donc avec des oreilles toutes fraîches que je traite cet album qui suffisamment plus pour que je daigne reculer dans le passé pour prendre connaissance des deux précédents albums. Where Fear and Weapons Meet c’est plus d’une heure de pure défonce musicale alliant Death Metal puissant teinté de Black Metal mais avec en prime de la musique classique en format orchestre symphonique tout au long des pièces de l’album. Le tout est agrémenté de passages en Allemand qui relatent cette première guerre dévastatrice. Hormis l’intro et le outro un peu trop longs et l’inutile petite pièce Coward à tendance folk Américain, cet album est brillamment composé et arrangé. On a droit à des riffs dignes de ce nom et l’orchestration est tout à fait majestueuse. Niveau production, rien à redire, c’est impeccable et ça sonne vraiment bien.

Donc, 1914 est une belle découverte pour moi et ce troisième album vaut amplement la peine d’être écouté et ainsi découvrir le groupe et ses précédentes parutions.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8,5

Sarke – Allsighr – 2021

Sarke – Black/Thrash Metal – Norvèege
Allsighr – 2021
Soulseeker Records
9,5/10

Sarke en a parcouru du chemin depuis son premier album paru en 2009. Quelques douze années et six albums plus tard, le projet de Thomas Berglie (Sarke) et de Ted Arvid Skjellum (Nocturno Culto) est toujours tout aussi pertinent et significatif qu’à ses débuts. Cette année, le projet a beaucoup muri en nous offrant un septième album digne de ce nom, Allsighr ce n’est ni plus ni moins un chef d’œuvre du Métal, point.

Le groupe a toujours mélangé un paquet de sonorités pour rendre son Black Metal plus intéressant que bien d’autres en incorporant entre autres des structures musicales moins standard et des claviers qui apportent une atmosphère plus lugubre aux compositions. Sur Allsighr, le groupe se lâche lousse avec les claviers en les mettant en avant plan plus que jamais et en nous offrant des compositions bien ficelées et des arrangements à couper le souffle. Cet album est ambitieux et démontre à quel point les musiciens du groupe sont prêts à nous en mette plein les oreilles pour aller plus loin dans leur cheminement musical.

Ce nouvel album de Sarke est tout simplement délectable et sera fortement bien placé dans les tops 2021. Si vous ne connaissez pas encore le groupe, il serait grand temps de vous y mettre!

Composition : 10
Exécution : 9,5
Arrangements : 9,5
Production : 9
Appréciation : 9,5

Exodus – Persona Non Grata – 2021

Persona Non Grata – 2021
Nuclear Blast
7,8/10

Bon, étant un vieux Métalleux ayant connu les débuts de la fabuleuse aventure au début des années 80, j’ai connu Exodus avec la sortie de Bonded by Blood il y a près de 37 ans. Ce premier album avait frappé très fort à l’époque et il demeure encore aujourd’hui parmi mes albums Métal préférés de tous les temps. J’avais déchanté avec l’arrivée de Steve Souza en remplacement de Paul Baloff et délaissé complètement le groupe jusqu’à Tempo of the Damned en 2005, album qui m’avait laissé de glace. La période Rob Dukes m’avait fait renouer avec Exodus mais le retour de Souza en 2014 m’avait une fois de plus rebuté. J’ai tout de même tenté l’écoute du nouvel album Persona Non Grata et voici mes impressions.

Le gros problème avec Exodus ce n’est pas tant la musique en tant que tel mais bel et bien Steve Souza. Sa voix nasillarde me rebute et m’horripile au plus haut point, tellement que c’est tout le groupe qui fini par me taper sur les nerfs en bout de ligne. Musicalement parlant, je n’ai pas grand-chose à reprocher aux compositions et au jeu des membres du groupe, ça rentre au poste et c’est bien exécuté même si ça sonne un peu le réchauffé par moments. Gary Holt est capable de créer des bons riffs accrocheurs et la rythmique est solide mais rien ne m’accroche vraiment pour me faire sourciller ou me faire dire « wow ». Il y a des moments au fil des pièces où Souza change de timbre de voix ce qui m’a agréablement surpris mais malheureusement il revient à sa voix de nez ce qui détruit tout dans le mauvais sens du terme.

Je ne pourrais pas dire si j’aime ou non cet album car musicalement ça me plait mais la partie vocale est suffisamment irritante pour me le faire détester. Chose certaine, Exodus aurait dû rester avec Rob Dukes.

Composition : 7
Exécution : 9
Arrangements : 7
Production : 9
Appréciation : 7

Lucifer – Lucifer IV – 2021

Lucifer – Heavy/Doom Metal/Rock – Internationnal
Lucifer IV – 2021
Century Media
9,2/10

Le regain pour les sonorités des années 70 ne date pas d’hier mais on peut constater une recrudescence de groupes qui s’adonnent au passé comme si ce passé était justement le modèle à suivre. La formation Lucifer avec à sa tête la belle et talentueuse Johanna sadonis s’est fait un devoir de nous plonger dans ce passé lointain dès son premier album en 2014 et sept années plus tard est toujours aussi pertinent avec son quatrième opus.

Sur Lucifer IV le groupe a maturé bien qu’il ait gardé sensiblement la même formule depuis Lucifer II en offrant des riffs grinçants sur une rythmique puissante et des mélodies vocales obscures et très axées sur les années 70 un peu à la manière de Jefferson Airplane. En fait, Lucifer est influencé par les Black Sabbath et autres groupes occultes des années 70 mais aussi par de grandes pointures du Hard Rock ce qui donne des pièces avec une vielle âme et un côté sombre qui peut donner le cafard. Bref, une sonorité de la vieille école mais qui est toujours très d’actualité. Lucifer est une des excellents groupes du genre actuellement et chaque écoute du nouvel album est un réel plaisir.

Pour ma part, je suis vendu au groupe depuis le premier album et le groupe est demeuré constant depuis en nous offrant que du bon sur chaque album et Lucifer IV ne fait pas exception. Un album grandiose qui fera partie des tops 2021.

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

U.D.O. – Game Over – 2021

U.D.O. – Heavy Metal – Allemagne
Game Over – 2021
AFM Records
8,4/10

Déjà un dix-septième album en carrière solo pour Udo Dirkschneider depuis 1987 ce qui fait sept album de plus qu’avec Accept. Le bonhomme qui aura 70 ans bien sonnés en avril 2022 a eu une très longue carrière musicale et est devenu une véritable icône du Heavy Metal et une très évidente influence pour le genre.

Dix-sept albums en trente-quatre ans, ça fait une moyenne d’un album aux deux ans ce qui n,est pas rien! Udo ne chôme donc pas et il a toujours cette même passion et mourra probablement sur une scène ou du moins, continuera fort probablement jusqu’à sa toute fin. Game Over, c’est du U.D.O. point final. On pourrait lui reprocher de ressembler beaucoup à Accept mais dans le fond, son groupe n’est-il pas une continuité de Accept? Toujours est-il que Game Over bien que légèrement long, renferme de petits bijoux de Heavy Metal pur et dur avec des riffs épiques et des refrains accrocheurs comme seul Udo peut nous servir. On ne réinvente absolument rien et on s’en fout royalement! Bonnes chansons, bons riffs et excellente production, que demander de plus?

Game Over est un autre très bon album de U.D.O. sans réelle prétention, on va droit au but et c’est réussi comme à chaque album. Un plaisir pour les oreilles et une bonne dose de headbanging assurée!

Composition : 8
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8

Cradle of Filth – Existence is Futile – 2021

Cradle of Filth – Extreme Gothic Metal – Angleterre
Existence is Futile – 2021
Nuclear Blast
8,9/10

Cradle of Filth est un groupe qui n’a plus vraiment besoin de présentations tant son parcours et son influences ont été importants. La sortie d’un nouvel album du groupe suscite toujours autant de passions tant positives que négatives, certains reprochant au groupe de s’être perdu en cours de route à partir de Nymphetamine et de ne plus être le Cradle of Filth des débuts. Pour ma part, sauf pour quelques exceptions, j’ai toujours apprécié les albums du groupe et j’attendais ce nouvel album depuis déjà quelque temps.

Avec seul Dani Filth comme membre original, Cradle of Filth a évidemment évolué avec le temps pour se forger une sonorité propre qui a été maintes fois copiée et depuis plus d’une décennie le groupe semble demeurer stable avec ses éléments de Gothique extrême et ses majestueuses symphonies dans ses compositions. Existence is Futile ne réinvente pas ce que le groupe fait depuis longtemps mais ça demeure du Cradle of Filth bien composé et surtout bien orchestré, les fans du groupe ne se retrouvent donc pas en terrain inconnu, c’est bien fait et les pièces sont en vaste majorité toutes excellentes malgré quelques pièces de remplissage qui auraient pu tout aussi bien se retrouver en face B d’un « single ». Peut-être un tantinet trop long mais nous pouvons aisément faire fi de cette broutille.

Ce nouvel album du groupe est un excellent album qui rivalise aisément avec les classiques de la discographie du groupe et ce dernier prouve une fois de plus qu’il est encore le maître incontesté du Métal Gothique Extrême.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8,5

Rivers of Nihil – The Work – 2021

Rivers of Nihil – Progressive Death Metal – États-Unis
The Work – 2021
Metal Blade Records
9/10

Le quatrième album de Rivers of Nihil ne fera vraisemblablement pas l’unanimité. Pourquoi? Eh bien, nous assistons à de gros changements à chaque sortie d’album pour le groupe, le dernier étant toujours plus Progressif que le précédent. Sauf que sur The Work, nous sommes à des années lumières de ce que le groupe américain nous avait offert par le passé

Disjoncté serait le qualificatif qui collerait le mieux à The Work tant au niveau sonore qu’au niveau des structures musicales. Sur ce quatrième album, le groupe visite plusieurs styles et change de cap à tout moment dans une même pièce passant du Jazz psychédélique au Death Metal tout en visitant des contrées plus atmosphériques voire carrément Industrielles par moments. L’utilisations de synthétiseurs fait maintenant partie intégrante de la folie musicale de Rivers of Nihil et le saxophone se fait entendre sur plusieurs pièces tout au long de l’album apportant cette touche Jazzy peu conventionnelle pour un groupe typiquement Death Metal. Ce nouvel album nous transporte dans un autre univers sonore qui pourrait être difficile à comprendre pour ceux et celles qui ne sont pas habitués à des changements sonores drastiques et à de la musique plus expérimentale.

Rivers of Nihil rejoint plusieurs groupes dits modernes en explorant de nouvelles facettes musicales très intéressantes. Quelques écoutes seront nécessaires pour bien assimiler tout le contenu mais en bout de ligne vous découvrirez un album formidable qui sort des sentiers battus!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

KK’s Priest – Sermons of the Sinner – 2021

KK’s Priest – Heavy Metal – International
Sermons of the Sinner – 2021
EX1 Records
6,5/10

Le départ de KK Downing et la saga médiatique qui perdure depuis 2011 aura fait couler beaucoup d’encre (même si l’encre est maintenant pratiquement à 100% virtuelle) et tout ça pour finir par la sortie du premier album de KK’s Priest qui regroupe entre autres KK Downing et Tim « Ripper » Owens. J’appréhendais un peu la sortie de cet album mais ma curiosité ayant pris le dessus, j’ai finalement succombé à la tentation et j’ai écouté Sermons of the Sinner.

Bon, je vais parler tout de suite de la production qui est excellente et ça devait sonner compte tenu que nous avons affaire avec une pointure du Métal en la personne de KK Downing. Maintenant, allons dans le vif du sujet : La composition. Que dire sans vouloir offenser les fans de KK Downing, que cet album est bon? Dans les faits, ce n’est pas tout à fais le cas. KK’s Priest donne dans un Heavy Metal réchauffé et repassé au « blender » sans aucune saveur. Pas que ce soit mauvais mais c’est comme si on écoutait une version « Wish » de Judas Priest avec des riffs peu intéressants et des pièces qui trainent en longueur. L’intro à elle seule sonne comme une intro d’un groupe amateur qui n’a peu de moyens avec un discours de simili démon dont la voix a été trafiquée avec un un effet d’octave bon marché. Cet effet se retrouvera ici et là au fil de l’album, ce qui aurait dû être évité. On se rends compte en écoutant l’album que l’imagination n’est pas au rendez-vous et que KK Downing essaie de faire revivre un passé qui a mal vieilli.

Toute cette saga de « drama queen » aurait été excusée si l’album en question avait été magistral mais non, au lieu de ça, on sombre dans un ennui mortel sans artifices et sans couilles.
Dommage mais KK’s Priest a perdu toute crédibilité pour ma part.

Composition : 5,5
Exécution : 8
Arrangements : 5
Production : 9
Appréciation : 5

Between the Buried and Me – Colors II – 2021

Between the Buried and Me – Progressive Metal – États-Unis
Colors II – 2021
Sumerian Records
9/10

Between the Buried and Me a toujours été mis de côté dans les cercles Métalliques et est souvent boudé par les Métalleux dû au fait que le groupe n’est pas nécessairement totalement Métal et nage souvent en plein délire musical d’album en album. Une chose certaine, c’est que BTBAM est dans une classe musicale à part et ne cesse de nous étonner à chaque sortie.

Bon, oublions un instant l’aspect Métal qui semble animer les passions des uns et l’indifférence des autres et concentrons-nous uniquement sur la musique proposée par le groupe et attardons-nous sur la variété sonore qui nous est proposée. BTBAM a, dès ses premiers albums, toujours proposé une musique différente et éclatée qui visitait divers genres sans vraiment se soucier de plaire ou non à un type d’amateur en particulier et ce dixième album prouve une fois de plus que le groupe se fout royalement des standards et des genres tout court. Colors II, vous vous en douterez certainement, est la suite de Colors paru en 2007 et suit exactement le même parcours que le groupe a débuté en 2002 c’est à dire de créer une musique ultra technique sans se fixer de barrières musicales. On a donc droit à des passages très intenses qui frôlent le Death Metal brutal, à du Jazz, à de la Bossa Nova, à du Progressif pur et dur, à des éléments plus Pop mais surtout un savoureux mélanges de textures musicales qui sortent de l’ordinaire et qui nous font sourciller tout au long de l’album. Ce n’est évidemment pas un album à la portée de tous, comme tous les albums du groupe d’ailleurs. Il faut avoir un esprit ouvert et ne pas se mettre de limites pour pleinement l’apprécier.

Un autre album flyé comme seul BTBAM sait le faire et un réel plaisir pour les tympans! Colors II fera définitivement partie des tops de l’année!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

At the Gates – The Nightmare of Being – 2021

At the Gates – Melodic Death Metal – Suède
The Nightmare of Being – 2021
Century Media
8,7/10

Oui je sais, je suis un peu en retard pour le septième album d’At the Gates sorti en juillet dernier. The Nighmare of Being est en fait le troisième album du groupe depuis son retour en 2010. Le groupe prends tout son temps entre deux albums donc mon excuse pourrait être que moi aussi j’ai pris mon temps avant de l’écouter ce nouvel album et je dois dire que je ne suis pas déçu!

Depuis ses débuts en 1990, At the Gates nous a toujours servi des petits bijoux d’album se conférant un juste titre de pionnier dans son genre et ce nouvel album perpétue la tradition d’excellence que le groupe s’était fixé dès ses débuts. On pense toujours qu’At the Gates va nous remâcher encore une fois sa bonne vielle recette, ce qui n’est pas faux dans un sens mais cette recette et efficace et réconfortante et sans vraiment se répéter d’un album à un autre, At the Gates joue toujours et encore du bon vieux At the Gates. Des riffs mélodiques puissants et des compositions intelligentes et riches en changements et textures sonores qui n’ont rien à envier à quiconque. La production est toujours à la hauteur des attentes et pour un groupe comme celui-ci, c’est définitivement un impératif.

Alors, j’en penses quoi du nouveau At the Gates? Que c’est tout simplement un autre très bon album du groupe qui nous sert encore une fois de la musique à la fois de la vieille école mais qui reste de son temps. À se procurer évidemment!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 8,5

Aeon – God Ends Here – 2021

Aeon – Death Metal – Suède
God Ends Here – 2021
Metal Blade Records
9.2/10

Neuf années c’est long, très long entre deux albums. C’est presque une décennie d’attente interminable. Neuf années c’est le temps qui sépare le très excellent Aeons Black et le petit dernier de Aeon, God Ends Here. Parfois il est préférable de prendre son temps entre deux albums pour petre en mesure de sortir un album digne de ce nom. C’est exactement ce qu’a fait Aeon et l’attente aura valu beaucoup plus que la peine!

En voulez-vous du Death Metal brutal technique à souhait? Eh bien en voilà et nous sommes incroyablement servis! Ce nouvel album du groupe Suédois regorge de riffs complexes et d’arrangements surprenants dignes des grands noms du Death Metal depuis ses débuts. Ici on ne lésine pas avec la qualité sonore, c’st très bien produit et ça sonne sans bon sens. Aeon nous offre ce qui deviendra rapidement son meilleur album depuis sa création et un des meilleurs albums Métal de 2021. En tout seize pièces puissantes incluant de courtes instrumentales et des intro ici et là au fil de l’album pour un total de près de cinquante minutes de pure défonce auditive.

La patience paie et God Ends Here est le résultat de cette patience qui se retrouvera dans les tops 2021 de Hurlemort. Il est à noter que ma copie vinyle est superbe, belle présentation graphique et vinyle « Gold Splatter », de quoi passer de superbes moments d’écoute !!!

Composition : 9.5
Exécution : 9.5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Enslaved – Caravans to the Outer Worlds – 2021

Enslaved – Progressive Black/Viking Metal – Norvège
Caravans to the Outer Worlds – 2021
Nuclear Blast
9,6/10

La réputation de Enslaved n’est plus à faire et ce, depuis belle lurette. Le groupe a constamment évolué au fil de ses sorties d’albums depuis ses débuts en 1991 et ne cesse de nous étonner à chaque fois.

Sauvant son plus récent album Utgard paru en 2020, le groupe Norvégien revient à la charge cette année en nous offrant un mini album de quatre pièces ayant pour titre Caravans to the Outer Worlds. Ce mini album comprends deux pièces avec voix et deux Intermezzo instrumentaux pour un court total d’un peu plus de 18 minutes. Eh bien, ce Caravans to the Outer Worlds nous laisse sur notre appétit car il est effectivement très (trop) court! Encore une fois nous avons droit à du pur Enslaved qui mélange brillamment les idées et les sonorités et on constate une fois de plus que le talent de composition n’est plus à prouver à qui que ce soit.

Que dire de plus? Procurez-vous ce petit bijou au plus vite! Pour ma part j’ai eu la version vinyle verte « Springtime » qui est une superbe pièce de collection. Inutile de dire que la production est impeccable, donc aucune raison de ne pas vous le procurer!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9,5

Die Apokalyptischen Reiter – The Divine Horsemen – 2021

Die Apokalyptischen Reiter – Experimental Metal – Allemagne
The Divine Horsemen – 2021
Nuclear Blast
8,6/10

La formation Allemande Die Apokalyptischen Reiter roule sa bosse depuis plus de vingt-cinq ans et a connu une carrière bien remplie en passant par plusieurs styles musicaux au fil de ses onze albums. Alors que le groupe ait débuté avec un mélange de Death Metal et de Folk, il s’est dirigé vers une mixture de Heavy Metal et de Hard Rock avec ses derniers albums. Personnellement, j’ai connu la formation avec Samurai en 2004 et le groupe est rapidement devenu un de mes favoris même si certains albums comme Tief.Tiefer ou Licht m’avaient déçu.

Voilà que le groupe allemand nous sert un onzième album sous le titre de The Divine Horsemen. La plus grande particularité de cet album est qu’il a été enregistré en tant que « jam session » d’une durée de deux jours, sans pratiques ni préparation. Le groupe a pigé dans plus de cinq cents minutes d’enregistrement pour sélectionner ce qui allait devenir les pièces de l’album. Pour réussir un tour de force comme celui-ci, il faut de l’audace et une certaine détermination mais il faut surtout se foutre de savoir si le dit album va fonctionner auprès du public. C’est donc avec un album totalement expérimental que Die Apokalyptoschen Reiter a pris le monde métallique par surprise en 2021. Un album de près de quatre-vingts minutes pour un total de quinze pièces qui pourraient paraître déroutantes pour certains mais totalement géniales pour d’autres. Il faut évidement apprécier la musque moins standard et comprendre l’expérimentation musicale pour pleinement entrer dans cet album.

Le groupe a réussi son pari, The Divine Horsemen c’est un excellent album dans lequel l’imagination musicale est traitée au maximum.

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8,5
Appréciation : 8,5

Pestilence – Exitivm – 2021

Pestilence – Progressive Death Metal – Pays-Bas
Exitivm – 2021
Agonia Records
7,9/10

Exitivm est le neuvième album de la formation Néerlandaise Pestilence. Cette formation pourrait être considérée comme étant un genre de « one man band » avec seul Patrick Mameli comme membre fondateur restant. Pestilence a connu des hauts et des bas durant sa carrière, se déformant et reformant à deux reprises et est considéré comme l’un des pionniers du Death Metal aux Pays Bas avec Asphyx et Sinister.

Mis à part qu’Exitivm comporte douze pièces dont la majorité contiennent des « v » à la place des « u », c’est un album qui sonne bien mais qui ne réussi pas à nous accrocher malgré de bobs riffs et de bonnes idées. Il faut dire que depuis son retour en 2009, Mameli cumule des albums qui sont loin des débuts du groupe mais tire très bien son épingle du jeu avec de bonnes pièces d’album en album. Exitivm recèle de bons riffs et de bonnes idées mais on a rapidement l’impression de déjà entendu et certaines pièces sont là uniquement pour remplir. Les compositions sont toujours tout aussi techniques mais le petit côté Progressif, qui faisait que le groupe était intéressant, s’effrite et laisse place à un Death Metal technique plus standard.

Est-ce que Exitivm est un mauvais album? Non mais il n’est pas incroyable non plus et c’est un album qui ne passera pas à l’histoire. Un bon divertissement sonore mais sans plus.

Composition : 7,5
Exécution : 9
Arrangements : 7
Production : 9
Appréciation : 7

Ministry – Moral Hygiene – 2021

Ministry- industrial Rock/Metal – États-Unis
Moral Hygiene – 2021
Nuclear Blast
9,1/10

Ma rencontre avec Ministry s’est faite en 1988 avec la sortie de The Land of Rape and Honey et je suis la carrière de al Jourgensen de près depuis tout ce temps. Est-ce que je suis un fan de Ministry? Bien sûr. Est-ce que je suis en mesure de faire la part des choses? Aussi mais je reste tout de même un fan un peu plus objectif quand il s’agit de Jourgensen. Oui, Oncle Al a annoncé la fin de Minsitry par deux fois, trois si on compte celle de la semaine dernière. Oui, les trois derniers albums sont plus faibles que bien d’autres mais il n’en demeure pas moins que Jourgensen a toujours livré la marchandise et s’est toujours réinventé.

Moral Hygiene est le quinzième et probablement le dernier album de Ministry si l’on en croit les déclarations de Al suite à la sortie de l’album. Ce nouvel album ne réinvente pas ce qui a été fait depuis plus de 35 ans mais c’est le plus solide et le plus intéressant depuis The Last Sucker paru en 2007. Si vous vous attendez à un album Étal de la part du groupe, oubliez-ça illico. Moral Hygiene est un album purement Industriel comme Ministry l’a si bien fait avec ses albums clés et ses projets comme Revolting Cocks ou Lard. Justement, notre ami Jello Biaffra est présent sur sabotage is Sex, une pièce très Lardesque avec des éléments plus alternatifs et Rock and Roll. Oncle Al joue beaucoup avec les sons et les différents styles tout au long de l’album et y va même d’une reprise de Search and Deastroy de The Stooges, un des grand-pères du Punk. Si vous aimez le vieux Minsitry, Moral Hygiene fait en quelque sorte un retour aux sources et offre un album qui se tient avec une excellente production.

Après avoir écorché Bush, il était de mise que Jourgensen frappe sur la tête de Trump et de la pandémie. C’est chose faite et c’est bien réussi. Maintenant, il serait temps pour Ministry de tirer sa révérence pendant qu’il est encore au sommet car parfois, il es préférable de se retirer pendant qu’il est encore temps. Moral Hygiene se retrouvera dans les tops de 2021 et le fan de Ministry que je suis est très satisfait de cet album.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9

Gary Numan – Intruder – 2021

Gary Numan – Industrial Rock – Angleterre
Intruder – 2021
The End Records
8,7/10

Garu Numan roule sa bosse depuis longtemps. Très longtemps. En fait, le bonhomme a commencé sa carrière musicale en 1978 avec l’album Tubeway Army et on lui doit des pi`ces intemporelles comme Cars ou are Friends Électric?. Vingt et un albums plus tard, Gary Numan est toujours bien en vie et toujours tout aussi créatif muscalement.

Intruder est un peu la suite des deux albums précédents en matière de style et de somorités. Gary Numan est surtout connu pour son utilisation de claviers et de synthétiseurs et est un grand maître des machines. Étant un amateur de ce type d’instruments, je n’ai pas de difficulté à adhérer à ce type de sonorités mécaniques. Comme à son habitude, Numan tire tout le potentiel de ses machines et nous concocte des pi`ces à la fois mélancoliques et puissantes sans s’aventurer dans la vitesse. Il garde le rythme en « mid-tempo » et il prend le temps de peaufiner chaque parcelle sonore au fil des pièces. On pourrait toutefois sentir une certaine redondance au bout de quelques pièces et ça peut devenir un peu irritant à la longue, peut-être qu’en éliminant quelques pièces de remplissage l’album aurait paru moins long. Mais en bout de ligne, c’est bien fait et ça sonne incroyablement bien.

Donc, hormis les longueurs, Intruder est un très bon album de Gary Numan qui sait se réinventer continuellement pour éviter de faire du sur place. À écouter tranquillement en relaxant.

Composition : 8,5
Exécution : 8,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8,5

Crescent – Carving the Fires of Akhet – 2021

Crescent – Blackened Death Metal – Egypte
Carving the Fires of Akhet – 2021
Listenable Records

Il y a de ces tendances dans le Métal qui deviennent parfois redondantes. Les thèmes du Moyen Orient et de la Rome Antique font maintenant partie de ces redondances qui au bout du compte passent un peu inaperçues ou sans réel intérêt. Tout comme Nile, Melechesh ou Maat, la formation Égyptienne Crescent revisite ses origines depuis ses débuts. J’ai connu le groupe avec l’album précédent qui m’avait plu et je dois dire qu’en voyant la sortie de Carving the Fires of Akhet, je n’ai pu m’empêcher d’avoir certaines attentes.

Bon, ceux qui connaissent le groupe ne seront pas dépaysés puisque la formule est toujours sensiblement la même : Un Death Metal noirci avec des éléments du Moyen Orient. Original? Pas vraiment mais Crescent compose de très bonnes pièces intenses avec de bons riffs gras bien ficelés et joués de mains de maîtres. Ajoutons à cela des éléments de musique traditionnelle Égyptienne en version distorsion et une excellente production et vous obtiendrez un parfait mélange de brutalité et de mélodie.

Crescent est un très bon groupe qui sait composer de bonnes pièces mais le niveau d’originalité n’est pas au rendez-vous ce qui donne un bon album de Death Metal générique bien exécuté. Carving the Fires of Akhet ne passera possiblement pas à l’histoire mais il demeure un très bon divertissement sonore fiable et efficace.

Composition : 8
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8,5
Appréciation : 8

Crypta – Echoes of the Soul – 2021

Crypta – Death Metal – International
Echoes of the Soul – 2021
Napalm Records
8,7/10

Alors que le battage médiatique entourant les déboires de diva de Mia Wallace et de son arrivée en grande sauveuse de Nervosa, deux ex-membres de ce groupe féminin ont pris le taureau par les cornes et fonder Crypta, un groupe entièrement féminin, qui est une réponse directe à leur ancien groupe. Ainsi Fernanda Lira et Luana Dametto nous offrent un premier album avec leurs nouvelles comparses, les guitaristes Taina Bergamaschi et Sonia Anubis.

D’entrée de jeu, Crypta frappe plus fort musicalement que Nervosa avec un Death Metal bien ficelé dans la veine de Vader. Niveau composition, le groupe ne réinvente absolument rien mais est en mesure de livrer des riffs accrocheurs et une puissance de frappe directe qui n’a rien à envier à personne. Crypta sait composer de bonnes pièces et sait aussi ne pas trop en mettre pour épater la gallerie. Les guitaristes sont suffisamment techniques pour ne pas tomber dans la simplicité mais savent aussi se garder une petite gêne pour justement de pas tomber dans le piège du flot de notes poussées à l’extrême. Echoes of the Soul est un excellent album de Death Metal comme il se doit d’être fait et qui procure une satisfaction à chaque écoute. C’est droit, puissant et c’est parfait.

Crypta tracera son chemin sans être dans l’ombre de Nervosa et dépassera fort probablement celui-ci dans un avenir rapproché. Il y a de plus de filles dans le Métal et c’est tant mieux!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 8,5

Jess and the Ancient Ones – Vertigo – 2021

Vertigo – 2021
Svart Records
9,2/10

Enfin, le voici le quatrième album de Jess and the Ancient Ones! Il faut dire que Svart Records est une méchante belle référence pour ce type de bands qui font dans le rock dans années 70. Quand Jess et sa gang avaient sortis leur premier album en 2012, j’étais tombé sous le charme de la voix envoûtante de Jess et des claviers vintage. Près de dix ans et trois albums plus tard, je découvre toujours le groupe comme je l’avais connu.

D’entrée de jeu, si on est un métalleux pur et dur, on risque de s’y perdre un peu car Jess and The Ancient Ones, c’est du pur Psychedelic Rock à saveur occulte comme il y en avait dans les années glorieuses, quarante ans et plus passés. Sur Vertigo, on retrouve le même type de compositions que sur les trois précédents mais avec encore plus de maturité et de mordant. Le travail de composition est extraordinaire et le choix des sonorités est tout simplement fantastique. Chaque instrument est à sa place et tout se complète à merveille! Les claviers sonnent comme dans les années 60, le son familier du B3 est toujours en avant plan ce qui ajoute ce petit mordant aux pièces de l’album. La production est toujours aussi bien léchée et les arrangements s’imbriquent parfaitement à l’instrumentation générale.

Vertigo est un autre chef d’œuvre pour Jess and the Ancient Ones qui se retrouvera dans les tops de 2021! À écouter sans aucune réserve avec le son dans tapis!

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Vreid – Wild North West – 2021

Vreid – Melodic Black Metal – Norvège
Wild North West – 2021
Season of Mist
8.6/10

Il s’en est écoulé du temps depuis la fin abrupte de Windir en 2004. Vreid était né des cendres du défunt groupe et en est maintenant rendu à son neuvième album depuis ses débuts. Ayant aimé les cinq premiers albums, j’avais finalement décroché avec Welcome Farewell, qui sonnait justement comme un chant du cygne mais, deux autres albums sont apparus par la suite et je suis passé complètement à côté de ceux-ci. Je me rattrape donc avec ce nouvel album et voir ce que Vreid a de bon à nous offrir en 2021.

D’entrée de jeu, le titre Wild North West n’est pas vraiment attrayant et sa pochette non plus mais étant donné qu’il ne s’agit que de contenant, faisons fi de cet aspect déplaisant et concentrons-nous directement sur la musique de l’album. Dès les premières mesures de la pièce titre on constate que la production est puissante et que le groupe essaie de se réinventer en incorporant des claviers « vintage » à son Black Métal Mélodique. Cette pièce d’entrée d’album est excellente et entraînante et donne le ton à l’album entier. Point de vue riffs et idées musicales, on retrouve le Vreid que nous connaissons et nous avons même droit à certains éléments glaciaux qui avait fait la renommée de la précédente incarnation du groupe. Le niveau de jeu est excellent, les textures sonores sont fort intéressantes et le tout s’écoute bien malgré quelques petites longueurs inutiles.

Wild North West est un bon album de Vreid qui revisite des éléments classiques du groupe, il mérite que l’on s’y attarde, c’est bien composé et c’est amplement divertissant.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8.5
Appréciation : 8.5

Iron Maiden – Senjutsu – 2021

Iron Maiden – Heavy Metal – Angleterre
Senjutsu – 2021
Parlophone
9.5/10

Iron Maiden est une des plus grosses pointures que le Heavy Metal a eu la chance de porter. En fait, Iron Maiden est un des pionniers du NWOBHM et un des pionnjiers du Heavy Metal tout court ayant influencé une pléiade de groupes dans absolument tous les genres et sous-gnres de la grande famille Métallique. A moins d’avoir été enfermé et coupé du monde ces 40 dernières années, le nom Iron Maiden dit quelque chose à tous les Métalleux de la planète.

Senjutsu est le 17e album studio du groupe et, disons-le tout de suite, Iron Maiden a eu une carrière en général très égale depuis 1980, certains albums sont moins forts que d’autres c’est clair mais la troupe de Steve Harris n’a jamais fait un mauvais album en carrière. Nous avions eu une belle surprise avec The Book of Souls en 2015 avec un superbe album, les attentes étaient hautes pour Senjutsu. Ce dernier album a été une véritable cachotterie de la part des membres du groupe car il est prêt depuis 2019! Il traînait depuis tout ce temps dans un coffre-fort attendant sa sortie retardée par la pandémie. L’attente aura finalement valu grandement la peine. Sur Senjutsu on retrouve un Iron Maiden en pleine forme et au sommet de son art, Bruce Dickinson est pus en voix que jamais et bien que plus « smooth », cet album renferme de petits bijoux de pièces comme The Parchment qui suit la tradition des The Duellist, The Rime of the Ancient Mariner ou encore Alexander the Great. Le son global de l’album se situe entre Piece of Mind, Powersalve et The X Factor avec des éléments nouveaux comme beaucoup de guitares acoustiques. Les claviers se marient bien avec les guitares et bien que les pièces aient été composées soit par Harris, Jers/Harris ou Smith/Dickinson, il y a une homogénéité tout au long des pièces de ce double album de plus de 80 minutes.

Les fans du groupe ne seront que ravis par Senjutsu qui dès sa sortie vient de devenir un classique instantané. Ce nouvel album est sans aucun doute le meilleur album de Iron Maiden depuis le retour de Dickinson et de Smith si ce n,est le meilleur album depuis No Prayer for the Dying paru en 1990. Forcément dans le top 5 2021 de Hurlemort!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9
Production : 9.5
Appréciation : 9

Darkthrone – Eternal Hails – 2021

Darkthrone – Black/Speed/Heavy Metal – Norvège
Eternal Hails – 2021
Peaceville Records
8.6/10

Un nouvel album de Darkthrone, ça suscite toujours un certain intérêt de la part des fans et des non fans. Une chose est sûre et certaine c’est que Darkthrone a toujours su demeure fidèle à lui-même au fil des années et des albums, on ne pourrait aucunement traiter Fenriz et Nocturno Culto de posers car ce sont des vrais de vrais.

Le duo Norvégien en est maintenant rendu à son 19e album depuis ses débuts en 1991 ce qui est fort respectable! Eternal Hails nous arrive en pleine pandémie sans réelle surprise de la part du groupe, c’est du Darkthrone pur à 100% avec cinq pièces très « old school » avec la production qui vient avec, pas de triggers ou de supercherie tape à l’œil, c’est cru, franc, direct et surtout d’une honnêteté déconcertante. Cinq longues pièces sur lesquelles le duo s’en donne à cœur joie entre des riffs Black Metal, des structures plus Heavy Metal avec des passages Doom ici et là, on dira bien ce que l’on voudra mais c’est un autre bel hommage à l’héritage laissé par Celtic Frost à la sauce Darkthrone. Notons l’utilisation de synthétiseur Moog et Mellotron ici et là pour apporter un brin de fraîcheur ancestrale au son des pièces.

Eternal Hails c’est ni plus ni moins du grand Darkthrone qui prouve que le groupe est encore en pleine forme et n’a vraisemblablement plus rien à prouver à quiconque depuis des lustres.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8.5
Appréciation : 8.5

Thy Catafalque – Vadak – 2021

Thy Catafalque – Avant-Garde Metal – Hongrie
Vadak – 2021
Season of Mist
9.7/10

Décidément, Tamas Katai, l’homme derrière le projet Thy Calafalque, n’a pas fini de nous étonner. Déjà un dixième album depuis les débuts du projet qui est en fait un « one man band » en bonne et due forme qui ne cesse d’évoluer d’album en album, d’année en année. J’ai connu le projet en 2015 avec l’album Sgùrr avec lequel j’étais tombé sous le charme. Depuis, j’attends chaque sortie avec impatience et Vadak, le plus récent album était tout aussi attendu!

Et bien, après quelques écoutes d Vadak, je dois dire que je suis loin d’être déçu. Tamas Katai nous plonge une fois de plus dans un univers sonore éclaté et très diversifié dans lequel il s’aventure tant le Black Metal que dans le Progressif en passant par le Folk et en s’attardant sur des sonorités de claviers dans la veine de Jean-Michel Jarre ou Klaus Schulze et comme je me plais à dire depuis que je connais la musique du bonhomme, Tamas Katai est un peu le Mike Oldfield du Métal. Il faut bien sûr être ouvert d’esprit pour se taper un album de Thy Catafalque car musicalement parlant ça peut devenir déroutant pour une oreille non avertie tant lesdites oreilles se font assaillir de toute part passant de la douceur à l’agression auditive la plus brutale.

Le génie derrière Thy Catafalque maitrise tous les instruments à la perfection et a un incroyable sixième sens pour rechercher des sons et des effets qui se marient bien avec les riffs de guitare et les éléments plus Prog des compositions. La production est fluide et sans reproches, ça sonne bien et tout est à sa place. Vadak est une autre très belle réussite pour Thy Catafalque et il est actuellement en lice pour être l’album de l’année pour moi.

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9.5
Production : 9.5
Appréciation : 9.5

Faer Factory – Aggression Continuum – 2021

Fear Factory – Industrial Metal – États-Unis
Aggression Continuum – 2021
Nuclear Blast
9.1/10

Le voici enfin arrivé ce nouvel album de Fear factory, depuis le temps qu’on l’attendait! Aggression Continnum arrive six ans après le dernier album Genexus et surtout après une longue saga judiciaire à propos des droits sur le nom du groupe. Dino Casares aura finalement gain de cause en mettant la main sur les droits du nom Fear Factory. Cette saga s’est finalement transformée en drama dont la reine fut Burton C. Bell qui du revers de la main a balayé le groupe en le quittant de manière assez singulière.

Casares a donc entrepris de réenregistrer certaines pistes de guitares et réenregistrer la batterie en gardant la voix de Burton C. Bell. Aggression Continuum sera donc le dernier album de Bell avec Fear Factory, et le groupe ira dorénavant de l’avant sans lui. Point de vue compositions, rien de vraiment surprenant, c’est du Fear Factory à 100% et c’en est du très bon de surcroit! Dino Casares nous offre un album agressif à la hauteur des attentes avec des riffs bien aiguisés et bien assis sur une rythmique dont la mécanique est bien huilée. Encore une fois, c’est Rhys Fulber (Front Line Assembly) qui signe les arrangements de claviers donnant ainsi la marque Industrielle à Fear Factory qu’il a apporté au groupe depuis l’album Demanufacture en 1995.

Fear Factory frappe fort en 2021 avec son onzième album. Agression Continuum va se retrouver dans les tops de l’année, c’est du grand Fear Factory!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9.5
Appréciation : 9

Nawather – Kenz Illusion – 2021

Nawather – Progressive Folk Metal – Tunisie
Kenz Illusion – 2021
M & O Music
9/10

Ceux qui me connaissent savent que je suis un grand fan des mélanges musicaux et que j’ai un fort penchant les instruments naturels traditionnels, peu importe le pays et la culture d’origines. En 2016, j’avais fait la découverte d’une formation Tunisienne nommée Nawather et son mélange de Métal Progressif avec la musique traditionnelle du Moyen Orient m’avait vraiment impressionné.

Cette année, Nawather nous reviens avec son deuxième album et laissez-moi vous dire que Kenz Illusion est à la hauteur de mes attentes! Le groupe continue sur sa lancée avec une habile mixture de Progressif axé vers le Death Metal et musique traditionnelle de la Tunisie qui apporte de superbes textures musicales qui nous font voyager! Le groupe ajoute des instruments typiques de son pays comme le Qanûn, le Nay et certaines percussions qui donnent des sonorités et des couleurs riches tout en se mariant à la perfection avec le côté très métal de la formation. L’ajout de violons vient embellir le tout avec une petite touche orchestrale ce qui n’est pas pour me déplaire. Le groupe ne joue pas dans la vitesse excessive, il choisit plutôt des tempos plus lents pour permettre aux divers instruments de bien sonner et de bien s’imbriquer les uns aux autres sans tomber dans un cafouillis sonore inaudible.

Kenz Illusion jouit d’une excellente production très fluide où tout est à sa place et les compositions sont bien ficelées et surtout très bien rendues. Si comme moi vous aimez les sonorités exotiques et différentes dans votre métal, vous serez agréablement surpris par cet album qui sera dans mes tops de l’année à coup sûr!

Composition : 9.5
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8.5