Alors que le Grunge était bien implanté dans les palmarès des radios « mainstream » et que toute l’attention était maintenant axée sur les groupes de cette nouvelle vague, certains groupes Métal se sentant vraisemblablement acculés au pied du mur avaient pris la décision de flirter avec la tentation du commercial. Avec le « Black Album » de Metallica, plusieurs pensaient pouvoir emboîter le pas pour ainsi faire la piastre et dominer ces fameux palmarès à la place des groupes de Grunge. Après avoir trouvé sa véritable identité sur Souls of Black, Testament était revenu à sa copie de Metallica sur son cinquième album pour tenter l’ultime cri du cœur : Celui de devenir « big ». Ceci a résulté en un album sans réelle saveur et à forte sonorité commerciale. L’album comportait de bonnes pièces mais Testament ramollissait pour l’appât du gain et de la notoriété commerciale, ce qui fut un échec cuisant pour le groupe. Testament n’atteindra finalement jamais ce statut tant prisé. Pendant que le Métal évoluait vers l’extrême et l’underground, les pionniers comme Testament avaient choisi une voie dangereuse vers les sommets du succès et se casseront finalement la gueule à force d’essayer. Est-ce que The Ritual est un si mauvais album? Bien sûr que non mais pour un album de Testament, ce cinquième album est loin d’être un chef d’œuvre.
Iron Maiden – Fear of the Dark – 1992
Le neuvième album de Iron Maiden avait été marquant en majeure partie pour autre chose que pour sa musique. Fear of the Dark marquait le départ de Adrian Smith et l’arrivée de Janick Gers à la guitare et serait le dernier album de Bruce Dickinson jusqu’à son retour en 1999. Musicalement parlant, il serait difficile de dire si Iron Maiden avait évolué ou tout simplement régressé mais toujours est-il que le groupe avait tenté une expérimentation musicale qui avait laissé plusieurs fans sceptiques et fortement déçus. Terminées les envolées progressives et les riffs complexes, Steve Harris et sa bande exploraient des avenues plus simples à la limite du Hard Rock et même si l’album comportait de très bonnes pièces, il contenait également beaucoup de remplissage. Malgré tout, l’album fut fort probablement incompris mais fut tout de même un succès avec en tête la légendaire pièce titre de l’album. Les années 90 furent difficiles pour Iron Maiden mais le groupe reviendra en force au début des années 2000 avec le retour de Bruce Dickinson et Adrian Smith pour ainsi devenir un groupe à trois guitaristes. Fear of the Dark est certes fort différent mais c’est un album qui mérite amplement d’être écouté et d’être apprécié à sa juste valeur.
Incantation – Onward to Golgotha – 1992
Le Death Metal étant en pleine transformation dans son évolution, plusieurs groupes tentaient d’innover en façonnant leur propre sonorité. Le premier album de Incantation avait pris le monde Métallique par surprise avec une brutalité telle que la face du Death Metal allait changer à jamais. Nous pourrions reprocher à Onward to Golgotha sa faible production mais les pièces sont tellement intenses et chaotiques que cette production apporte un certain charme aux pièces et à l’ambiance caverneuse que projetait le groupe. Comme toute nouvelle sonorité avant lui, cet album avait eu son lot de détracteurs qui ne comprenaient possiblement pas ce qui se passait. Incantation repoussait les limites de l’extrême encore plus loin et ce tout premier album allait devenir une référence fort influente pour le développement du Death Metal Brutal.
Unleashed – Shadows in the Deep – 1992
L’explosion du Death Metal a amené plusieurs pays à s’illustrer dans le domaine et la Suède fut particulièrement, et est toujours, prolifique en la matière au point de devenir l’une des plaques tournantes du genre à travers le monde. Avec ses dix millions d’habitants, la Suède semble avoir une proportion de Métalleux assez considérable au sein de sa population ce qui a eu pour effet de nous offrir de nombreux groupes qui allaient devenir des pionniers. Unleashed fait partie de ces pionniers qui, à grands coups de riffs acérés, a réussi à innover pour faire du Death Metal ce qu’il est devenu. Son deuxième album, Shadows in the Deep, est un parfait exemple de cette soif de porter le Death Metal à bouts de bras en le faisant évoluer à sa manière avec des structures certes plus simples mais extrêmement efficaces et des compositions qui laissent leur trace sur le monde musical. Unleashed est donc devenu une sommité du genre tant dans son pays qu’à l’international et aujourd’hui encore, son influence se fait toujours sentir.
Grave – You’ll Never See – 1992
Grave est considéré comme étant l’un des pionniers et une des figures emblématiques du « Swedish Death Metal » et pour cause! Le groupe fut l’un des premiers à utiliser la célèbre Boss Heavy Metal HM-2 qui a façonné le son du Death Metal Suédois et grâce à ses riffs granuleux et impitoyables, Grave s’est rapidement imposé comme étant un chef de file en la matière. Son deuxième album fut chaleureusement accueilli par un grand nombre d’amateurs à l’époque et demeure encore aujourd’hui un éternel incontournable. You’ll Never See est arrivé à un point tournant de l’histoire Métallique à une époque où le Grunge était en train de devenir la tendance musicale à adopter si on voulait suivre le courant. Grave fut l’un de ces groupes qui allaient justement à contre-courant en réussissant à garder le Métal en vie tout en se foutant des normes préétablies par l’industrie. Les vrais « Metalheads » n’avaient pas suivi la mode commerciale générée par le Grunge et avaient opté pour suivre le parcours des groupes comme Grave qui ont continué à faire évoluer la grande famille Métallique.
Obituary – The End Complete – 1992
Avec son troisième album, Obituary avait été fortement critiqué par certains fans qui trouvaient que le groupe ramollissait. Comme quoi le changement fait peur à l’humain, le groupe avait tout de même réussi à sortir un album incroyablement bien ficelé et à la hauteur de ce que le groupe avait à offrir. Sur The End Complete, Obituary nous servait encore sa mixture de riffs rapides sur une rythmique lente en alternant vers le contraire en plein milieu de pièces le tout avec plus de finesse que sur les deux premiers albums. Obituary était devenu l’un des maitres à penser du Death Metal Floridien et ce troisième album fut une autre influence majeure pour le genre qui se raffinait de plus en plus avec les sorties d’albums. Qu’on le veuille ou non, Obituary était toujours constant dans ses offrandes musicales et ne descendra jamais sous la barre fixée au fil de sa carrière. The End Complete est le parfait exemple de Death Metal de la vieille école qui a servi de pilier pour ce qui existe aujourd’hui!
Skyclad – A Burnt Offering for the Bone Idol – 1992
Après avoir été un des premiers à intégrer le Folk ou musique traditionnelle au Métal, skyclad avait récidivé sur son deuxième album en augmentant la technicité et mettant encore plus l’emphase sur les sonorités celtiques toujours bien sûr en gardant en t^te le côté Thrash Metal résultant ainsi en des pièces épiques et majestueuses. Pour être en mesure de mettre encore plus d’éléments Folk, le groupe avait ajouté à ses rangs un violiste qui jouait également de la mandoline et des claviers. Le résultat fut si époustouflant et incroyable que cet album allait redéfinir les frontières musicales et influencer plusieurs musiciens par la suite qui forgeront le tout nouveau genre qui venait de naître. Dans tous les pays Européens et Scandinaves, il ya une histoire ancestrale riche et dans chacun de ces pays plusieurs groupes se formeront pour chater la gloire des ancêtres en incorporant des instruments et des hymnes issus de leur passé glorieux.
Malevolent Creation – Retribution – 1992
La Floride devenait de plus en plus un bassin incroyable pour le Death Metal et la brutalité qui s’y dégageait était tout simplement phénoménale. Malevolent Creation avait monté la barre plus haut sur son deuxième album prouvant ainsi qu’il était un des dignes porte-parole du Death Metal Américain. Retribution se distinguait par sa rapidité et ses riffs brutaux qui étaient rendus avec une férocité inouïe. On redéfinissait le genre pour le rendre encore plus extrême et Malevolent Creation était devenu une sorte de figure de proue qui montrait la voie aux nouveaux venus qui façonneront le genre par la suite. Les « Blast Beats » étaient devenus un impératif et les batteurs allaient devoir travailler fort pour se surpasser à inventer de nouvelles techniques peu communes. Retribution est un de ces albums qui ont forgé la grande famille Métallique à sa façon et son influence fut et est toujours très importante. Prenez-en de la graine, le Death Metal était là pour rester et devenir l’un des genres Métalliques les plus prisés dans le monde.
Sadus – A Vision of Misery – 1992
La lancée de Sadus vers le Thrash Metal très technique se poursuivait de façon magistrale sur le troisième album. Bien que A Vision of Misery n’apportait rien de nouveau musicalement parlant, le trio continuait là où il nous avait laissé avec Swallowed in Black. De la technicité à l’état pur, des riffs incroyables et des structures musicales à faire pâlir d’envie, telle était la recette de Sadus qui était évidemment fort efficace. Steve DiGiorgio avait mis la v=basse en évidence et son style de jeu avait également démystifié l’instrument en le rendant plus spectaculaire et aussi plus technique influençant un bon nombre de bassistes par la suite à se surpasser et ainsi mener cet instrument vers des niveaux beaucoup plus élevés. A Vision of Misery fut le dernier album digne de ce nom pour Sadus avant qu’il ne baisse en intensité et finisse par se faire oublier. Cet album, comme les deux précédents d’ailleurs, est un incontournable du genre et un album fort important pour l’évolution du Métal technique.
Darkthrone – A Blaze in the Northern Sky – 1992
Après un premier album incroyable, Darkthrone s’était intéressé au Black Metal au point de délaisser complètement sa sonorité Death Metal et de mettre à la poubelle l’album qui allait devenir Goatlord. Nocturno Culto et Fenriz avaient donc pris la décision de recomposer complètement un autre album et embrasser complètement le Black Metal comme idéologie et sonorité. A Blaze in the Northern Sky a été une révolution pour le Black Metal Norvégien avec ses riffs froids et sombres et c’est possiblement à partir de cet album que tout a vraiment décollé pour le genre. Les relents de Celtic Frost se faisaient déjà sentir et cette froideur musicale allait même se transformer en véritable musique hivernale tant la tempête déclenchée allait être puissante et glaciale. Le Black Metal était maintenant bien implanté et ce n’était que les débuts…
Deicide – Legion – 1992
Après un début fracassant, Deicide avait récidivé avec encore plus de fougue et de brutalité sur son deuxième album. Les frères Hoffman avaient concocté des riffs puissants et techniques et avec Legion, on sentait que Deicide deviendrait un des maitres du Death Metal. Les marques et les repères du Death Metal étaient tracés depuis quelque temps mais il fallait faire évoluer ce monstre sacré. Deicide avait donc pris toute cette charge sur ses épaules pour monter le tout d’une grosse coche influençant du même coup un bon paquet de musiciens à vouloir se surpasser et à jouer toujours plus vite en fracassant des records de brutalité musicale. Legion est un album essentiel dans le cheminement du Death Metal et la troupe de Glen Benton n’en resterait pas là, au contraire. Le feu était déjà parti, avec Legion, il se transformera en flamme éternelle…
Sabbat – Evoke – 1992
Moins connu ne signifie pas nécessairement moins bon ou moins influent. Plusieurs Métalleux attribuent à tort l’invention du Black Metal à la Norvège. Certes, la Norvège a été et est toujours une terre fertile pour le Black Metal mais les origines du genre remontent un peu plus loin et surtout ailleurs dans le monde. La formation Japonaise Sabbat fut l’une des premières formations de Black Metal sur la planète et qu’on le veuille ou non, le trio a influencé le genre à devenir ce qu’il est maintenant. Sur son deuxième album, Sabbat délaissait quelque peu sa sonorité empruntée à Venom pour se consacrer à sa propre sonorité et de nouvelle idées caustiques et tranchantes. Le niveau technique était plus élevé et les compositions beaucoup plus complexes. Evoke est sans l’ombre d’un doute un album assez important pour l’évolution Métallique et deviendra une influence majeure pour plusieurs groupes à travers le monde pour le développement du Black metal.
Burzum – Burzum – 1992
Le Black Metal était en germination et la Norvège allait devenir un château fort du genre. Le premier album du projet solo de Varg Vikernes est l’un des premiers albums du mouvement Black Metal Norvégien avec toute l’attitude, la fougue et le mythique qui vient avec. Burzum deviendra aussi l’ultime icône du Black Metal suite aux allégations d’incendies d’églises en Norvège et du meurtre de Euronymous commis par Vikernes en 1993. Musicalement parlant, Burzum avait apporté la froideur associée au Black Metal avec des riffs tranchants, rapides et une voix incroyablement torturée. La pauvre production de cet album allait également influencer bon nombre de groupes à utiliser cette sonorité « Lo-Fi » pour leurs albums pour ainsi créer une vague Métallique sans précédent et tout un mouvement musical qui deviendra tristement célèbre pour ses écarts de conduite violents. Le Black Metal était officiellement né et la suite serait très prolifique et surtout très spectaculaire!
Sinister – Cross the Styx – 1992
Avec Pestilence et Asphyx, la Hollande (Pays Bas) est devenue une terre très fertile en matière de Death Metal et l’arrivée de Sinister allait planter les racines du Death Metal bien profond dans le sol Hollandais et par le fait même, Mondial. C’est avec des riffs incendiaires et tranchants que Cross the Styx avait pris le monde Métallique par surprise et ce premier labum allait devenir un point tournant pour le Death Metal en général. Sinister avait appris avec les pionniers et s’était influencé de ceux, dont Possessed, pour parfaire sa musique et mener bien haut le flambeau du Death Metal Européen. Sinister allait par la suite dominer sur le monde et Cross the Styx deviendra rapidement un incontournable du genre et un très important album pour l’histoire Métallique Planétaire.
Master’s Hammer – Ritual – 1991
En 1991 le Black Metal était en train de germer grâce à ses graines plantées un peu partout dans le monde. Certes, les Venom, Bathory et autres Celtic Frost ont vraisemblablement été des éléments instigateurs du mouvement Black Metal proprement dit mais le genre est né quelque part entre l’Europe et la Scandinavie au début des années 90. La formation Tchèque Master’s Hammer est fort probablement une des premières formations de Black Metal et son premier album Ritual, l’un des premiers albums du genre à avoir directement influencé ce qui deviendra le Black Metal Norvégien. Le groupe utilisait des riffs sombres et une façon de jouer qui n’avait pas encore été utilisée tout en ajoutant des orchestrations et des ambiances froides et lugubres. Ajoutons à cela la langue Tchèque pour la voix et les paroles ce qui donnait un petit côté guerrier et malsain. Ritual fut sans l’ombre d’un un élément déclencheur pour ce qui s’en venait et la suite serait épique et incroyable!
Cathedral – Forest of Equilibrium – 1991
Lee Dorian avait quitté Napalm Death car il était soi-disant tanné de la scène Punk et n’était pas satisfait de la tournure Death Metal que le groupe entreprenait. Dorian qui était un grand fan de Doom dans la veine de Black Sabbath, Trouble, Candlemass et Pentagram pris la décision de former son propre groupe et Cathedral fut fondé en 1989. Le premier album du groupe avait pris beaucoup de monde par surprise avec ses riffs gras et sa rythmique lente qui contrastaient violemment avec ce que Dorian faisait avec Napalm Death. Forest of Equilibrium fut tout de même accueilli tant par les fans que la critique et fut encensé partout dans le monde. Le groupe reprenait des sonorités très Sabbathiennes tout en s’appropriant son propre style caverneux et sombre. Cathedral allait devenir le renouveau du Doom et deviendra rapidement une icône importante pour le développement du genre.
Broken Hope – Swamped in Gore – 1991
Swamped in Gore, premier album de Broken Hope, a été le tout premier album de Death Metal à être 100% enregistré en digital. Cet album est passé à l’histoire entre autres pour cet aspect mais aussi car il est un des tout premiers albums de Brutal Death Metal ou du moins un des pionniers du Brutal Death Metal tel que nous le connaissons aujourd’hui. Come bon nombre de groupes de cet acabit à cette époque, le gore et l’horreur faisaient partie du patrimoine génétique de cette musique abrasive et brutale. Broken Hope misait sur des riffs simplistes et caustiques bien assis sur une rythmique sauvage et puissante ce qui allait donner le ton à ce Brutal Death Metal nouvellement arrivé. Est-ce que Swamped in Gore est un indispensable du Death Metal? Indispensable peut-être pas mais un incontournable du genre, sans aucun doute. Il est certain que cet album a suffisamment influencé d’autres groupes pour que le genre se développe à un autre niveau pour devenir encore plus extrême!
Carcass – Necroticism – Descanting the Insalubrious – 1991
Le troisième album de Carcass marquait des changements sur bien des aspects. Les courtes pièces de type Grind faisant place à de longues pièces complexes et très structurées, Le groupe explorait de nouvelles avenues musicales vers le Death metal plus technique tout en gardant son côté punk et chaotique. La production aussi s’améliorait en devenant plus audible et fluide et les riffs beaucoup plus complexes que par le passé. Dans les faits, Necroticism est l’album le plus accompli de la discographie de Carcass et également le mieux construit. Le son de cet album allait conduire vers un tout nouveau genre de Death Metal qui se voudra plus mélodique. Carcass deviendra donc une influence majeure pour bien des musiciens qui suivront et son apport au Death Metal a été extrêmement important.
Voïvod – Angel Rat – 1991
Le hasard fait parfois bien les choses! En cette St-Jean Baptiste 2021, ce hasard fait que Voïvod se retrouve sur l’Évolution Métallique du 24 Juin avec son sixième album Angel Rat! Ce sixième album avait pris tout le monde par surprise en 1991 et n’avait malheureusement pas fait l’unanimité à l’époque. Blacky avait quitté le groupe peu avant la sortie de l’album pour des raisons sans nul doute personnelles mais est-ce que le changement d’orientation du groupe est une des causes de ce départ? Peu importe. Après le percutant et incroyable Nothingface, Voïvod délaissait ses racines Thrash Metal pour s’orienter vers son côté progressif entamé avec Dimension Hatröss laissant plusieurs fans plus que perplexes face à cette tournure musicale. Pour ma part, étant fan de Voïvod depuis les tout débuts, j’avais compris cette évolution et Angel Rat est rapidement devenu mon album favori de mon groupe favori. Angel rat a été un album sous-évalué et vraisemblablement incompris à l’époque, pourtant cet album est un chef d’œuvre sur toute la ligne et montrait que Voïvod n’était pas seulement un groupe Métal parmi tan d’autres, il montrait le savoir faire et le génie musical de nos quatre Québécois. Cet album était cetes différent de ce que Voïvod avait fait auparavant mais si on étudie le parcours du groupe d’un peu plus près, on constate que Voïvod n’a jamais répété le même album et chaque album était différent du précédent. Voïvod nous a montré au cours de sa carrière qu’il était en mesure de toujours se réinventer e Angel Rat en était une preuve solide car malgré les intempéries et les coups durs, Voïvod s’est toujours réinventé par la suite et est toujours demeuré fidèle à lui-même. Bonne St-Jean et bonne écoute!!!
Death – Human – 1991
Le quatrième album de Death (le groupe, pas le style musical!) fut une étape très importante dans l’évolution du Death (le style, pas le groupe!). Human apportait des éléments tellement techniques qu’un style de Métal extrême était apparu à la suite de la sortie de cet album légendaire. On pourrait considérer Death comme étant le Slayer du Death Metal tant son influence et son apport au style fut grands et Human a été une sorte de plaque tournante qui a fait changer le genre vers des horizons sonores inimaginables jusque-là. Les compositions sur cet album étaient complexes et Chuck Shudliner s’était surpassé avec ses riffs incroyables pour emmener le Death Metal vers un tout autre niveau musical. Même si le Métal était en train de disparaitre des médias plus « mainstream », il continuait d’évoluer à une vitesse vertigineuse et deviendra un des styles musicaux les plus exigeants et techniques depuis la musique classique. Human est un des albums les plus importants de l’histoire Métallique et Death l’un des principaux acteurs qui ont forgé le Métal à grand coups de complexité et de génie musical.
Skyclad – The Wayward Sons of Mother Earth – 1991
Alors que le Death Metal, issu du Thrash Metal, se métamorphosait en une entité bien distincte en devnant de plus en plus brutal, quelque chose de grandiose apparu dans l’univers Métallique sans que quiconque ne la voit venir. Nous savions que Bathory avait décidé de chanter les louanges ancestrales en incorporant certaines mélodies traditionnelles à sa musique mais nous étions loin de nous douter qu’un nouveau genre à part entière allait voir le jour. La formation Anglaise Skyclad avait utilisé le Thrash Metal pour le transformer vers l’inattendu. The Wayward Sons of Mother Earth nous plongeait dans les sujets païens et le mode de vie des ancêtres en mélangeant sa musique technique avec des éléments de musique traditionnelle et même si le terme ne pouvait pas à 100% s’appliquer à cet album, ce premier efort de Skyclad pourrait fort bien être considéré comme étant le premier album de Folk Metal qui inflencera une grande quantité de groupes à suivre les voies des aïeux pour reprendre le flambeau des rites sacrés et des histoires épiques de bardes. Sans le savoir, Skyclad venait de planter les graines d’un tout nouveau genre qui se répandra partout en Europe et en Scandinavie et la mémoire de l’ancien temps revivrait pour de bon au travers de ce Folk Metal nouvellement arrivé.
Benediction – The Grand Leveller – 1991
Tout comme le Speed et le Thrash Metal avant lui, le Deatgh Metal ne mit pas trop de temps avant de s’implanter solidement dans l’univers métallique mondial. Chaque région planétaire avait ses groupes de Death Metal et le genre évoluait et mutait selon ces régions et les influences des musiciens qui formaient ces groupes. Benediction fut un des pionniers du Death Anglais avec Bolt Thrower et Napalm Death et son deuxième album, The Grand Leveller, ne passa pas sous silence, au contraire! Le groupe avait développé son style avec des riffs gras et une rythmique lourde et plus lente quece qui se faisait ailleurs conférant ainsi à ses pièces un sentiment d’oppression et de puissance. Benediction ne s’encombrait pas de riffs techniques et de structures complexes, le groupe misait plutôt sur l’effet de surprise et sur la claque sur la gueule pour créer des pièces qui frappent fort. Ce style de composition fut une réussite car The Grand Leveller fut un album presque parfait dans le domaine du Death Metal qui allait influencer plusieurs autres musiciens et par le fait même, redéfinir les balises du Métal tout court. Un incontournable de l’Évolution Métallique qui n’a pas pris une ride depuis 30 ans!
The Monolith Deathcult – V3 – Vernedering : Connect the Goddamn Dots – 2021
The Monolith Deathcult – Industrial Death Metal – Pays Bas
V3 – Vernedering : Connect the Goddamn Dots – 2021
Human Detonator Records
8,7/10
Comme bon nombre d’entre vous le savez déjà, je suis un grand fan de musique Industrielle et surtout un grand amateur de mélanges musicaux. J’étais tombé en état de béatitude en entendant l’album Tetragrammaton en 2013 et The Monolith Deathcult était devnu un de mes groupes préférés. J’avais aussi beaucoup aimé les deux premiers volets de la trilogie V et voici que le groupe récidive cette année avec le troisième et dernier chapitre de cette mécanique et épique saga.
V3 – Vernenedering : Connect the Goddamn Dots est à l’image de ce que The Monolith Deathcult nous a offert depuis une bonne dizaine d’années : Un Death Metal puissant mélangé à des éléments Industriels dans la veine de ce que Ministry pourrait nous offrir. C’est heavy, puissant et rempli de sons complètement disjonctés. Les guitares sont abrasives et le groupe a choisi les bonnes sonorités de synthétiseurs pour rendre tout ça bien homogène. On note une tangente plus Industrielle que Métal sur cet album, ce qui n’est pas pour me déplaire! C’est très mécanique et direct. La production m’agace par un petit peu, j’aurais aimé que ça sonne un peu plus large et moins étouffé mais ce n’est rien de bien épouvantable. Cependant, j’ai beaucoup de difficulté avec le côté humoristique du groupe et les discours stupides au fil de l’album, ça vient casser la fluidité des pièces et personnellement, je suis plate de même mais si je veux de l’humour, je vais aller voir un humoriste. J’aime que la musique que j’écoute soit sérieuse et je décroche assez vite quand on tombe dans la connerie pure et simple.
Cela dit, l’ensemble de l’album est assez grandiose et majestueux, c’est musicalement irréprochable! Un excellent album de la part de The Monolith Deathcult qui mériate amplement plusieurs écoutes!
Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8,5
Appréciation : 8,5
Suffocation – Effigy of the Forgotten – 1991
Le premier album de Suffocation fut ce que nous appelons un « game changer ». en effet, Effigy of the Forgotten avait, à sa sortie, redéfini les balises et la façon de faire du Death Metal. Suffocation venait d’inventer sans le savoir un nouveau genre de Death Metal à la fois très technique et surtout très brutal. La voix gutturale de Frank Mullen fut par la suite reprise par de nombreux groupes tant dans le Grind que dans le Death et les « Blast Beats » venaient officiellement de faire leur apparition ce qui allait influencer les batteurs à se surpasser et à jouer encore plus vite que par le passé. Le Death Metal venait de drastiquement changer avec un nouveau sous genre qui sera baptisé Brutal Death Metal. Ironiquement, Suffocation, sera même malgré lui, une des principales influences pour un style qui arrivera au milieu des années 2000 et qui aura le sobriquet de Deathcore. Effigy of the Forgotten est un album de très grosse pointure et un tourant important pour la musique extrême.
Gorguts – Considered Dead – 1991
Le Québec a été une terre fertile en matière de Métal dès les premiers balbutiements Métalliques. Le Death Metal est aussi devenu omniprésent dans le paysage musical Québécois et il serait aisé d’affirmer que la formation Sherbrookoise Gorguts est une des formations pionnières du Death Metal Québécois et même Canadien. Dès le premier album on ressentait que Gorguts avait l’étoffe pour devenir un grand groupe à l’échelle mondiale avec ses structures musicales plus complexes que la moyenne et ses riffs incendiaires. Considered Dead est un petit bijou du Death Metal non seulement Québécois mais du Death Metal tout court. Un solide début qui marquera des générations à venir et qui ouvrira la voie vers de nouveaux sommets sonores où l’extrême technicité sera au programme. Considered Dead est un incontournable de l’histoire Métallique et une influence capitale pour ce qui s’en venait.
Entombed – Clandestine – 1991
On peut aisément attribuer à Nicke Anderson et Entombed le statut de père fondateur du son Suédois pour le Death Metal. Comme nous l’avons vu précédemment, l’utilisation de la Boss HM-2 est l’élément qui a forgé un style musical et un genre de Death Metal qui est devenu une référence en la matière. Entombed n’a jamais choisi la carte de la technicité pour étoffer ses compositions, le groupe a toujours misé sur la force de frappe et la brutalité sonore avec des riffs et des structures simples mais excessivement efficaces. Le deuxième album a tôt fait de hisser le groupe en tête de liste des plus grandes formations Death Metal Suédoises et de le placer parmi les meilleures formations de Death Metal à l’échelle mondiale. Clandestine contient des riffs accrocheurs qui frappent fort et qui nous jettent à terre. Mais c’est au niveau de l’attitude et de la texture musicale générée que Entombed s’est démarqué pour devenir le chef de file du « Swedish Death Metal » et ainsi influencer bon nombre de formations à suivre ses traces pour faire grandir le genre.
Pestilence – Testimony of the Ancients – 1991
Le troisième album de Pestilence avait fait beaucoup jaser à l’époque. Comment peut-on incorporer des claviers à du Death Metal? Sacrilège!!! Comme l’humain est réfractaire au changement, cet aspect avait déplu à certains fans de l’époque mais avait réussi à changer la face du Death Metal avec l’ajout d’éléments symphoniques. Qu’on se le dise tout de suite, Testimony of the Ancients est un de ces albums qui ont certes dérangé mais qui aussi changé le cours de l’histoire. Avec ses riffs complexes et ses arrangements incroyables, Pestilence s’était hissé au sommet du Métal plus technique et Progressif. Les méchantes machines utilisées sur l’album apportaient une toute nouvelle dimension à la musique du groupe en influençant bon nombre de musiciens à ouvrir leur esprit à de nouvelles sources sonores. Testimony of the Ancients est un album très important pour le développement de la musique extrême et les petits qui allaient suivre allaient créer de grandes choses!
Atheist – Unquestionnable Presence – 1991
Alors que certains tentaient d’attirer les masses en diminuant d’intensité, d’autres se surpassaient en ingéniosité musicale pour permettre à la grande famille Métallique d’évoluer et de se développer encore plus. La formation Atheist était une de ces formations qui n’avaient pas froid aux yeux et qui exploraient de nouvelles avenues sans pour autant se perdre en chemin. Sur son deuxième album, Unquestionnable Presence, Atheist montait la barre de plusieurs crans en incorporant encore plus de textures disjonctées et d’éléments empruntés au Jazz ou au Progressif tout en mélangeant des sonorités typiquement Thrash Metal. Atheist était devenu l’un des groupes les plus techniques de la planète et avait ouvert la voie à d’autres entités qui allaient par la suite faire la pluie et le beau temps dans le domaine de la technicité Métallique. Bien entendu, Atheist était musicalement complètement à l’opposé des groupes voulant à tout prix devenir populaires en régressant au niveau compositions, le groupe Américain ne sera certes jamais un groupe qui passe à la radio mais il a par contre changé à jamais la manière dont on fait du Métal et par la bande, changé la manière dont on fait de la musique.
Metallica – Metallica – 1991
Après trois magnifiques albums étant en tête de liste des plus influents de toute l’histoire Métallique, après avoir été pionnier d’un genre à part entière et surtout après le décès brutal de Cliff Burton, Metallica avait battu de l’aile avec un quatrième album hautement critiqué par son manque de basse et ses compositions qui manquaient de puissance. Cet album avait tout de même quelques bonnes idées pour permettre au groupe de se remettre sur les rails suite au cauchemar qui avait bouleversé la vie des trois membres restants. En 1991, il arriva ce qu’il arriva, une chose contre laquelle Metallica même s’était battu depuis ses tout débuts. L’arrivée de Bob Rock comme producteur avait tout chamboulé et ce, de manière drastique au point où Metallica avait perdu son âme au profit de la célébrité et du « ca$h ». Terminées les compositions sauvages qui avaient du mordant. Fini les riffs grandioses et complexes qui avaient façonné le Thrash Metal. Mais surtout, au diable les paroles intelligentes et brillamment écrites. Metallica avait vendu son âme et avait perdu sa fougue pour faire la promotion d’un Heavy Metal propret, fade et ridiculement stupide. Et oui, cet album a propulsé le groupe vers des sommets inégalés et oui, Metallica est devenu le plus gros band de toute l’histoire du Heavy Metal. Sauf que pendant que les groupes ayant été influencés par Metallica forgeaient la nouvelle génération plus extrême, la troupe de Lars Ulrich devenaient des vendus au point même de faire fermer Napster, chose ironique puisque Metallica avait toujours soutenu le « tape Trading ». Est-ce que le « Black album » est si mauvais que ça? Bien sûr que non! Pour un groupe de musique commerciale c’est un album fort réussi mais pour un groupe de la trempe de Metallica à l’époque, c’est une catastrophe monumentale. Le Heavy Metal et surtout ses dérivés n’ont jamais été conçus pour devenir populaires et c’est la raison pour laquelle un fossé s’était formé entre Metallica et le reste de la grande scène Métallique. Même Megadeth étaient encore en mesure de faire des bons albums à cette époque sans se vendre au plus offrant. Certains diront que Metallica a contribué à mettre le Métal sur la map. Dans le fond, on s’en fout pas mal car ce que le groupe a réussi à faire c’est de nous imposer le Nu Metal, Nickelback et autres pseudo musique « Heavy » pour matantes.
Coroner – Mental Vortex – 1991
Avec son quatrième album, Coroner franchissait un pas vers d’autres horizons sonores. Dans les faits, Coroner avait toujours eu tendance à se réinventer à chaque album ajoutant de plus en plus d’éléments progressifs et d’éléments dissonants. Metal Vortex apportait de nouvelles idées et un nouveau spectre sonore qui avait fait fuir certains fans de l’époque. Cet album sonnait un peu plus léger que ses prédécesseurs et malgré le fait que le côté Thrash était toujours présent, on s’éloignait des premiers albums en termes de puissance. Coroner avait choisi la finesse plutôt que la puissance et les influences comme Rush ou The Beatles se faisaient sentir tout au long de l’album. D’ailleurs, Mental Vortex se termine avec une Reprise de I Want You (She’s so Heavy) des Beatles ce qui renforçait cette perception. Qu’on se le dise : Metal Vortex est un album exceptionnel qui a grandement influencé ce qui s’en venait. Un chef d’œuvre Métallique des années 90!
