Megadeth – Rust in Peace – 1990

À cette époque, le duel entre Metallica et Megadeth était évident et le gagnant de ce duel serait tout aussi évident. À chaque sortie d’album de la part de Metallica, son ancien guitariste dave Mustaine répondait du tac au tac avec un album encore plus percutant. Lorsque …And Justice foe All est arrivé, plusieurs se sont émoustillés devant la supposée technicité musicale de celui-ci et la réponse de Dave Mustaine fut Rust in Peace qui deviendra l’ultime album de Megadeth et possiblement le plus accompli du groupe. Cet album apportait aussi un vent de changement dans la formation avec Marty Friedman à la guitare et Nick Menza à la batterie, formation qui sera la plus longue en durée de l’histoire de Megadeth éclipsant du fait même la formation originale avec Chris Poland et Gar Samuelson. Le génie de Mustaine s’entendait clairement sur Rust in Peace avec ses riffs d’une complexité exemplaire et ses arrangements incroyables et cet album fut tout un doigt d’honneur à Metallica en terme de musicalité et de puissance sonore. Est-ce que Rust in Peace pourrait, selon beaucoup de personnes, être le meilleur album de Thrash Metal de toute l’histoire Métallique? Peut-être pas mais cet album figure très certainement dans le top 10!

Obituary – Cause of Death – 1990

Le développement du Death Metal se faisait à une vitesse phénoménale et le style s’étendait sur la planète entière. La Floride était devenue un bastion fort du genre avec plusieurs pionniers dont Obituary. Le deuxième album du groupe explorait plus en profondeur les sonorités grasses et le mélange de lenteur et de rapidité façonnant ainsi le Death Metal mondial. On pourrait dire de Cause of Death que ce serait un peu un chapitre important du livre Death Metal pour les nuls tant il renferme tout ce que le Death Metal se doit d’être. Autrement dit, cet album est un pur chef d’œuvre du genre et un album par lequel il faut commencer si on veut s’initier aux origines du Death Metal pur et dur. À cette époque, il n’y avait pas de « triggers » pour l’enregistrement de la batterie ce qui impliquait que les batteurs devaient être solides du début à la fin et sachant que l’évolution de la batterie était montée de plusieurs échelons, la suite n’en serait que des plus spectaculaires. On parle souvent de l’influence d’un album sur la suite des choses mais on ne parle pas assez souvent de l’impact des musiciens sur le Métal. Il est important de noter que la technique de chaque instrument a aussi évolué au fil des albums invitant ainsi les musiciens à se surpasser pour devenir plus techniques que les précédents.

Annihilator – Never, Neverland – 1990

Il est très difficile et hasardeux de lancer un deuxième album après un chef d’œuvre comme premier album. Il est encore plus difficile d’égaler un chef d’œuvre lorsque le groupe en question change de musiciens à tout bout de champ. Dès le début nous savions que Annihilator était en fait Jeff Waters avec des musiciens pris sur le tas et nous savions que Alice in Hell serait difficile voire impossible à battre. Le deuxième album était musicalement impeccable et plus technique que le précédent mais un petit quelque chose venait brouiller les cartes et ce ptit quelque chose était for possiblement le nouveau chanteur Coburn Pharr qui avait auparavant fait un seul album avec Omen. La voix de ce chanteur ne cadrait pas vraiment avec l’agressivité musicale de Annihilator et malgré un album avec des compositions incroyables, la voix venait simplement tout gâcher. Annihilator changera régulièrement de membres par la suite et ne réussira plus jamais à sortir un album digne de Alice in Hell. I lest assez ironique que Annihilator ait été classé dans le « Big 4 » du Thrash Canadien mais rendons à César ce qui appartient à César, Jeff Waters est un excellent compositeur et ça s’entends sur Never, Neverland!

Sadus – Swallowed in Black – 1990

Le mélange des sous styles allait devenir monnaie courante ce qui allait évidement grandement enrichir la grande famille Métallique. La formation Américaine Sadus avait pris tout ce qui avait de bon du Thrash Metal pour l’incorporer à du Death Metal plus technique et en ajoutant ses propres couleurs musicales pour en arriver à un chef d’œuvre de cette époque, chef d’œuvre qui deviendra rapidement intemporel. Sadus allait devenir un pionnier du Death Metal Technique où tout était possible musicalement et dans lequel les musiciens à cheveux longs seraient pris au sérieux face à leur talent de compositeurs. Comme je l’explique depuis déjà quelques chroniques, le Grunge s’en venait à une vitesse phénoménale et le Métal serait pratiquement rayé de la carte des « palmarès » dans un avenir pus que rapproché. Il fallait donc faire évoluer le Métal vers de nouveaux horizons et le rendre plus extrême au prix de le voir redevenir plus underground était la meilleure solution pour sa survie. Swallowed in Black de Sadus est un de ces albums qui ont redéfini le Métal pour le mener là où il est rendu aujourd’hui.

Judas Priest – Painkiller – 1990

Après un album discutable en tout points et un album tentative de sauver les meubles auprès de ses fans, Judas Priest était revenu en totale furie avec Painkiller en 1990. La pièce titre en ouverture d’album est devenu un classique instantané et une pièce référence pour le groupe de Birmingham. La troupe de Rob Halford n’avait pas dit son dernier mot mais ce serait de courte durée. L’inévitable arriva en 1992 lorsque Rob Halford prit la décision de quitter le légendaire groupe et fut remplacé par un « nobody » du nom de Tim Owens. Painkiller a été en quelque sorte le chant du signe pour Judas Priest, du moins celui de la belle époque où le groupe dominait en maître le monde du Heavy Metal mondial. Certes, le changement de chanteur et l’invasion du Grunge ont vraisemblablement refroidi les ardeurs de plusieurs à cette époque et i faudra attendre jusqu’en 2018 pour Judas Priest nous sorte un album digne de ce nom avec Firepower. Painkiller est devenu un incontournable du Heavy Metal et un des tops albums de la carrière de Judas Priest avec les Screaming for Vengeance, Defenders of the Faith, Stained Class et Hell Bent for Leather

Benediction – Subconscious Terror – 1990

Le Royaume-Uni est devenu rapidement une terre fertile en matière de Death Metal et à l’instar des Américains, le Death Metal Anglais était plus sombre musicalement. La formation Benediction est l’une des formations pionnières de ce Death Metal Saxon et son premier album avait fait beaucoup de vagues à sa sortie. Comme son titre l’indique, Subconscious Terror fouillait ans le plus profond du subconscient pour en retirer toutes les terreurs de l’humanité et musicalement, le groupe avait réussi à faire sonner son premier album pour qu’il subsiste un certain malaise durant l’écoute. Sans trop de vitesse excessive, Benediction misait sur la lenteur et la lourdeur pour créer cet effet d’oppression, effet qui sera repris par plusieurs groupes plus tard et qui définiront le Death Metal sombre et lugubre. Fait intéressant, le groupe ne se lançait pas dans des prouesses musicales contrairement à certains groupes plus techniques : Il misait surtout sur la simplicité et le riff efficace pour créer des pièces monumentales qui frappaient fort. C’était seulement le début de cette belle évolution du Death Metal et la suite allait avoir tout un impact!

Memoriam – To the end – 2021

Memoriam – Death Metal – Angleterre
To the End – 2021
Reaper Entertainment
8,6/10

On peut dire que les Anglais de Memoriam ne chôment pas! Le groupe nous offre son quatrième album depuis sa fondation en 2016 ce qui fait une bonne moyenne de près d’un album par année considérant que le tout premier est sorti en 2017!

Les anciens membres de Bolt Thrower et de Benediction nous offrent encore cette année un album qui frappe fort et qui prouve une fois de plus que le Death Metal bien gras est encore bien ancré dans le vaste monde Métallique. To the End n’offre pas de grande surprise, on navigue en eaux connues et on ne réinvente pas le genre mais ce n’est possiblement pas le but de Memoriam que de réinventer quoi que ce soit. On fait ce que l’on fait de mieux et c’est parfait comme ça! Pourquoi changer une formule gagnante lorsqu’elle est bien rendue?

Une fois de plus, Memoriam mise sur les riffs lourds et la lenteur entremêlés de rythmes plus rapides le tout bien assis sur une production fluide et qui sonne comme il se doit. Un autre album de pur Death Metal à se mettre dans les oreilles et un album de plus qui s’imbriquera dans les tops 2021!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8,5

Anthrax – Persistence of Time – 1990

Le cinquième album de Anthrax allait marque de façon significative la fin d’une époque pour le groupe. Persistence of Time fut le dernier album de Joey Belladonna qui laissera sa place à John Bush en 1992 mais l’album fut aussi connu pour être le dernier album de pur Thrash Metal du groupe avant son changement de direction musicale en pleine tempête Grunge. Cet album contenait tout ce que Anthrax avait fait de bon depuis son premier album : Des riffs endiablés, une rythmique qui frappe fort et des compositions qui décapent. Un cinquième album fort réussi qui traversera l’épreuve du temps et qui continuera à influencer bon nombre de musiciens par la suite.

Cannibal Corpse – Eaten Back to Life – 1990

1990 fut une année explosive en matière de Métal Extrême. Le Death Metal prenait sa place sur la grande scène mondiale et de plus en plus de groupes adhéraient à ce nouveau genre Métallique. 1990 fut l’année de tous les changements et si nous voulions que le Métal demeure en vie, il fallait trouver de nouvelles avenues et plonger dans les abysses pour le voir subsister et se transformer. Ce fut également l’année du premier album de Cannibal Corpse, groupe qui changera le Death Metal à jamais. Avec des riffs gras et brutaux et un thème lyrique tournant autour de l’horreur, Eaten Back to Life fut l’un des précurseurs du Death Metal brutal et gore et mènera Cannibal Corpse à devenir l’un des plus grands groupes du Death Metal. Le ton était donné et le Death Metal allait grandir à très grande vitesse semait ainsi des graines un peu partout qui feront pousser d’autres sous genres qui finiront par envahir la planète entière comme du chiendent.

Pantera – Cowboys from Hell – 1990

Pourquoi Pantera se retrouve dans l’Évolution Métallique seulement à partir de son cinquième album? Car c’est à partir de Cowbolys from hell qu’on a pu prendre le groupe au sérieux et qu’il est devenu la « légende » que l’on connait. Les quatre premiers albums étaient axées sur le glam sirupeux sans intérêt mais avec Cowboys from Hell, Pantera avait évolué vers un style qui allait devenir ce que nous appelons le Groove Metal et qui allait indéniablement influencer ce qui allait devenir le Nu Metal et plus tard le Metalcore. C’est sans vitesse excessive et avec des riffs simplistes mais qui frappent fort que Pantera avait fait son cheval de bataille et que le groupe s’était accumulé une solide base de fans à travers la planète. Curieusement, la majorité des fans de Pantera étaient des « Métalleux » moyens qui trouvaient leur confort musical dans de la musique moins « Heavy » et plus accessible pour l’oreille moyenne un peu comme Metallica, groupe sur lequel Pantera s’est grandement inspiré pour devenir ce qu’il est devenu.. Est-ce que Pantera a influencé le Métal à grande échelle? Dans un sens oui, avec le style de guitare de guitare de Dimebag et la fougue de Phil Anselmo mais ce sera la suite de la discographie du groupe qui aura un impact majeur sur la grande scène Métallique. Je n’aime toujours pas Pantera encore aujourd’hui mais je dois mentionner certains albums du groupe dans cette évolution car sans Pantera, le Métal n’aurait pas été ce qu’il est devenu par la suite.

Napalm Death – Harmony Corruption – 1990

Le troisième album de Napalm Death avait apporté beaucoup de changements dans la formation et dans le son global du groupe. Lee Dorrian avait décidé de quitter la formation pour en fonder une toute nouvelle diamétralement à l’opposé, Barney Greenway et Jesse Pintado s’étaient joints à la formation et le style de compositions s’orientait beaucoup plus vers le Death Metal rapide et chaotique avec des éléments de Grindcore que sur les précédentes parutions. La production était de beaucoup plus élevée en qualité et Napalm Death allait devenir un chef de file mondial dans le domaine. Plusieurs avaient boudé Harmony Corruption à l’époque qualifiant de Napalm Death de groupe hommage car il n’y avait plus de membres originaux dans le groupe. Dans les faits, dès le premier album, aucun membre des débuts du groupe n’était présent et c’est avec Harmony Corruption que Napalm Death a pu étendre sa musique sur la surface du globe. Qu’on le veuille ou non, Napalm Death est une des pionniers du Death/Grind et son influence fut d’une réelle importance pour le développement du Death Metal et du Grindcore. Harmony Corruption est un incontournable et un élément essentiel de l’Évolution Métallique.

Deicide – Deicide – 1990

Originalement baptisé Amon, le désormais légendaire pionnier du Death Metal Deicide avait dû changer son nom sous l’insistance de leur compagnie de disque Roadrunner, à l’époque spécialisée dans le Métal. Le chanteur Glen Benton qui détestait au plus haut point la Chrétienté et tout ce qui se rapportait à Dieu s’était, dès les débuts du groupe, scarifié une croix à l’envers dans le front à l’aide d’un cintre rougi par le feu. Le ton était donné et avec le nom du groupe qui signifie littéralement « tueur de divinité », la face du Métal allait changer à jamais. Musicalement, Deicide jouait un Death Metal rapide et caustique qui deviendra rapidement une référence en matière de Death Metal à travers le monde, notamment pour avoir aidé à forger ce qui deviendra le « Floridian Death Metal ». Le premier album éponyme du groupe fut reçu positivement par les amateurs changeant ainsi la face du Métal pour les générations à venir. Le véritable Satanisme reprenait sa place dans le monde Métallique et le Death Metal allait exploser dans les années suivantes.

Exodus – Impact is Imminent – 1990

Au début des années 90, le Heavy Metal était en voie de disparition et le Thrash Metal commençait à s’essouffler possiblement dû aux nouveaux genres plus extrêmes qui avaient fait leur apparition. Le quatrième album de Exodus semblait montrer certains signes de fatigue et de redondance pour le groupe. Impact is Imminent poursuivait la lancée qu’Exodus avait entreprise avec son deuxième album augmentant ainsi le côté clown qui devenait une nouvelle marque de commerce dans le Trash Metal. Mais malgré ces écarts et cette nouvelle tendance, Exodus réussissait quand même à nous concocter d’excellentes pièces avec des riffs incendiaires et surtout une production irréprochable pour l’époque. Le groupe de la Bay Area continuait à influencer d’autres groupes qui allaient suivre et nous devions nous rendre à l’évidence : Si nous voulions écouter du Métal plus noir et plus méchant, il fallait se tourner vers le Death Metal et le Black Metal. Le Thrash Metal devenait trop joyeux et devenait par le fait même associé à de la musique de party. Mais, comme nous le verrons un peu plus tard, cet aspect du Thrash Metal était en fait une tendance typiquement Américaine…

Tiamat – Sumerian Cry – 1990

Comme tout changeait rapidement à cette époque et que le Death ou le Black Metal étaient en pleine ébullition, chaque sortie digne de ce nom apportait à sa façon son grain de sel dans toute cette évolution. La formation Suédoise Tiamat est l’un des pionniers du son appelé Swedish Death Metal et son premier album, Sumerian Cry, est un parfait exemple de ces changements importants dans tout la structure métallique de l’époque. Le groupe avait noirci les sonorités Death Metal en rendant sa musique plus caverneuse, plus profonde et plus lugubre. On y trouvait aussi certaines traces de Doom et le son global de cet album, en plus d’être grandement influent sur le Death et le Black Metal, allait forger les racines du Funeral Doom Metal. Tiamat ira même jusqu’à influencer certaines formations qui forgeront plus tard le Gothic Metal. Certains d’entre vous diront de Tiamat que c’est un groupe plutôt obscur et méconnu et vous avez raison. Mais, si on retient bien la leçon de l’Évolution Métallique depuis 1970, quels sont les groupes qui ont le plus contribué à cette évolution? Bien évidement les groupes plus obscurs et méconnus!

Entombed – Left Hand Path – 1990

Le premier album de Entombed a généré toute une révolution dans le tout nouveau monde du Death Metal de l’époque. Avec ses riffs gras et ses structures musicales incroyablement bien ficelées, Left Hand Path a redéfini le Death Metal lui-même et a grandement contribué à forger un son qui deviendrait ce que nous appelons aujourd’hui le Swedish Death Metal. L’ingrédient secret de ce son typique est bien sûr une pédale Boss Heavy Metal HM-2 avec les 4 boutons montés au maximum et pour l’avoir essayé avec une des miennes, c’est exactement cette recette qui a créé le fameux son du Swedish Death Metal si bien représenté sur ce premier album de Entombed. La manière de composer était aussi fort différente de ce qui se faisait aux États-Unis ou ailleurs dans le monde. Left hand Path peut donc être considéré comme étant l’élément déclencheur d’un tout nouveau mouvement qui perdure maintenant depuis plus de trente ans. Un incontournable et album très important pour la suite de cette grande aventure métallique!

Cancer – To the Gory End – 1990

Le Death Metal étant en pleine ébullition à cette époque, chaque groupe qui composait ce nouveau genre avait sa sonorité et son propre créneau musical, un peu normal puisque le genre en était à ses débuts. Alors que certains groupes misaient sur l’ultra technique, d’autres préféraient y aller avec la simplicité ce qui ne rime pas toujours avec de la mauvaise qualité musicale. La formation Anglaise Cancer misait justement sur la simplicité des riffs mais aussi sur la brutalité de ses compositions. On pourrait dire que son premier album, To the Gory End est l’un des pionniers du Brutal Death Metal qui allait devenir un sous genre très prisé quelques années plus tard. Certes, la production de ce premier album n’était pas à la hauteur mais les riffs vicieux et le chaos généré par les pièces suffisaient amplement à faire de cet album un incontournable du Death Metal. To the Gory End allait influencer plusieurs groupes par la suite pour faire évoluer le genre que nous connaissons aujourd’hui.

Atheist – Piece of Time – 1990

Alors que Coroner et Death avait amené le côté très technique dans le Thrash Metal et ainsi conduire à la création de Death Metal, il ne fallut pas trop de temps avant qu’un autre groupe arrive avec ses grands chevaux pour monter la barre de plusieurs crans. La formation Américaine Atheist est un des principaux groupes à avoir tout chamboulé au niveau technique en incorporant des éléments issus du Jazz et du Progressif à un Death Metal corrosif et disjoncté. Piece of Time est sans nul doute un album qui a marqué l’Évolution Métallique et qui a influencé d’innombrables groupes par la suite. Même si à cette époque le terme « Technical Death Metal » n’était pas encore tout à fait existant, il est indéniable de mentionner Atheist comme étant l’un des instigateurs de cette mouvance qui allait révolutionner le Métal Extrême. Grâce à ses structures ultra complexes et ses riffs éclatés, Atheist venait de redéfinir le Métal tout entier. Oui, la grande scène métallique mondiale se dirigeait vers les recoins les plus obscurs de l’underground mais à partir de là, il fallut prendre les musiciens Métal plus au sérieux. Ici, il n’était plus question de pouilleux aux cheveux longs faisant du bruit. Non, ici on parlait de musiciens intelligents qui excellaient sur leurs instruments et en composition, musiciens qui allaient révolutionner la musique tout entière.

Bathory – Hammerheart – 1990

Non seulement Bathory a contribué au développement du Black Metal en étant l’un des pionniers du genre, il est aussi l’un des pionniers de ce qui allait devenir le Viking Metal. Bien que le sujet de la mythologie Nordique ait été abordé sur les précédents albums, c’est avec Hammerheart que Bathory est devenu l’un des premiers groupes de Viking Metal pur et dur. Le style musical changeait drastiquement avec des pièces plus lentes et surtout plus épiques et d’une durée moyenne de près de neuf minutes par pièce. Quorthon apportait aussi une nouveauté au niveau des voix, utilisant des voix plus « cleans » et des éléments issus de chants guerriers ce qui donnait aux pièces ce côté épique. Ce cinquième album aura une nette influence sur ce qui suivra notamment au niveau de groupes issus de la scène Scandinave. Est-ce que Bathory a changé le cours de l’histoire Métallique? En doutiez-vous une seconde?

Celtic Frost – Vanity/Nemesis – 1990

Suite au désastreux Cold Lake, Tom Fischer s’était résigné et avait compris son erreur monumentale. Celtic Frost revint donc avec un ultime album avant sa dissolution complète. Vanity/Nemesis revisitait le Celtic Frost des débuts avec des parcelles Gothiques tirées de Into the Pandemonium mais le mal étant fait avec Cold Lake, le groupe ne s’en relèverait finalement jamais. Mais, Vanity/Nemesis contenait amplement de matériel original bien ficelé et intéressant pour influencer de nombreux groupes par la suite à implanter ce que nous appelons maintenant le « Gothic Metal ». Malgré son statut de pionnier du Métal extrême et une réunion avec un nouvel album en 2006, Celtic Frost allait souffrir éternellement de sa décision suicide avec Cold Lake et ce suicide musical se ressentait aussi sur Vanity/Nemesis avec ses quelques pièces inégales et sans inspiration. Malgré tout, cet avant dernier album nous montre que Celtic Frost était capable de revenir avec du matériel de qualité et mérite sa place au sein de la longue liste de l’Évolution Métallique.

Razor – Shotgun Justice – 1990

La fin des années 80 fut chaotique pour la formation Canadienne Razor. Après un album désastreux avec Custom Killing, le groupe avait réussi à se remettre sur les rails avec Violent Restitution mais l’intérêt de Stace McLaren pour la continuation du groupe s’effritait de plus en plus ce qui conduisit à son départ en 1989. Par chance, Razor était revenu en force avec un nouvel album et un nouveau chanteur en la personne de Bob Reid. Shotgun Justice nous montrait le Razor des débuts avec sa fougue et ses riffs qui décapent et même si la voix de Reid était fort différente de McLaren, elle avait réussi à rapidement prendre sa place dans le son global de Razor. Les pièces contenues sur Shotgun Justice frappent très fort avec leur rapidité et la sauvagerie sonore qui s’en dégage. Un album digne des grands albums du Thrash Metal Canadien et une influence importante pour de nombreux groupes qui allaient suivre.

Death – Spiritual Healing – 1990

On dit du groupe Death et de son fondateur Chuck Schudliner qu’ils sont les pionniers du Death Metal et c’est un fait. Mais, non seulement Death est l’un des pères fondateurs du Death Metal, le groupe est surtout conne pour son apport essentiel au Death Metal Technique tel que nous le connaissons aujourd’hui. Le troisième album, Spiritual Healing, servait de pont entre deux périodes de Death : Les débuts plus orientés vers le Death Metal pur et originel et la période où le groupe s’est lancé dans une musique beaucoup plus progressive et technique en tout points. Spiritual Healing contenait donc le meilleur des deux mondes et doit impérativement être considéré comme étant un album capital pour l’évolution du Death Metal. Le génie de Chuck Schudliner est bien représenté sur cet album et il est important de mentionner que Death, c’est en fait Schudliner tout court car le groupe a subi de nombreux changements de personnel au cours de sa carrière jusqu’à la mort de son leader en 2001. Allez mécréants, prosternez-vous devant le Dieu du Death Metal!

Paradise Lost – Lost Paradise – 1990

Le début des années 90 allait apporter un grand vent de changement dans l’univers métallique mondial. Les groupes émergents optaient de plus en plus pour des sonorités extrêmes et le Hair Metal ou Glam Metal était heureusement pratiquement disparu de la surface du globe. On sentait que cette disparition allait entraîner une nouvelle entité prête à émerger pour prendre la place du Métal dans les palmarès du globe. Le changement allait également s’effectuer de façon drastique dans le Métal qui deviendra marginal et underground créant ainsi de nouvelle entité et de nouveaux styles. Paradise Lost était arrivé avec un vent de fraîcheur sur son premier album en mélangeant le Death Metal gras et pas gentil avec le Doom Metal. Les compositions contenues sur Lost Paradise étaient puissantes, grasses et surtout très lentes. En incorporant certaines sonorités de claviers à ses pièces, le groupe avait réussi à créer une atmosphère glauque remplie de noirceur qui allait influencer toute une génération de musiciens. Certaines idées seront reprises par des groupes de Black Metal par la suite et donneront naissance à un nouveau genre : Le Funeral Doom Metal. Même si cet album n,a pas connu un succès instantané, il ne faut surtout pas minimiser son incroyable influence et son apport important à la suite de cette grande Évolution Métallique.

Pestilence – Consuming Impulse – 1989

Consuming Impulse fut le deuxième et dernier album de Martin Van Drunen avec Pestilence avant que celui-ci aille fonder une autre formation légendaire : Asphyx. Ce deuxième album de Pestilence était beaucoup plus étoffé et technique que le premier album, la production était impeccable pour cette époque et les compositions du groupe étaient totalement incroyables. Le Death Metal sortait des frontières Américaines et s’étendait maintenant à l’échelle planétaire, chaque recoin avait sa sonorité propre et Pestilence a grandement contribué au son du Death Metal Européen en influençant bon nombre de groupes qui allaient dominer la scène dans les années 90. Ceux qui affirmaient que le Métal était en train de mourir se mettait carrément un doigt dans l’œil : Le Métal était en train de s’effacer dans les tréfonds du monde underground pour être en mesure de survivre et de se développer. Les temps obscurs pour le Métal arrivaient à grand pas et la révolution ne serait que plus grande et plus effroyable.

Nuclear Assault – Handle With Care – 1989

Handle With Care fut le troisième et dernier album digne de ce nom avant la débandade de Nuclear Assault. Malgré une production faible, cet album comportait suffisamment de riffs tranchants et de pièces enlevantes pour influencer une toute nouvelle génération de Métalleux les années suivantes. La voix particulière de John Connelly et le son de basse de Danny Lilker contribuaient énormément au son de Nuclear Assault et comme ont, dans les petits pots les meilleurs onguents, c’est à grands coups de riffs simples et de martèlement en continu que Nuclear Assault a fait son bout de chemin transformant du même coup le Thrash Metal pour l’amener à un autre niveau. Handle With Care est un de ces albums qui demeurent intemporels et qui peuvent aisément faire la leçon à la jeunesse Métallique d’aujourd’hui!

Ministry – The Mind is a Terrible Thing to Taste – 1989

Lorsque l’on parle de « Game Changer » pour un album, cela signifie qu’il a eu suffisamment d’influence et d’impact pour avoir changé la musique à jamais. Certains albums ont été plus importants que d’autres dont The Mind is a Terrible Thing to Taste de Ministry. Cet album a littéralement tout changé dans le vaste monde de la musique underground. Non seulement cet album est considéré comme étant le pivot vers le Métal Industriel influençant des groupes comme Fear Factory, Strapping Young Lad ou encore Prong, il a aussi changé la perception que nous avions de la musique underground. Le Punk, l’Industriel, le Gothic Rock, le Métal et bien d’autres sous genres se trouvaient tout à coup réunis sous la même bannière redéfinissant ainsi le cours de l’histoire musicale. Cet album a aussi contribué à créer de nombreuses autres entités avec des sommités telles par exemple Jello Biaffra ou Trent Reznor, influençant ainsi toute une nouvelle génération de musiciens qui allaient façonner le cours de l’évolution musicale tout entière. The Mind is a Terrible Thing to Taste est l’un des albums les plus importants du monde musical underground, un album incontournable qui frise la perfection. Ouvrez grands vos esprits et constatez par vous-même le changement historique que cet album a apporté.

Terrorizer – World Downfall – 1989

Le Death Metal commençait à solidement s’implanter et les groupes qui s’adonnaient à ce chaos musical amélioraient le style chacun à sa façon. Le Grindcore était né et cette tangente tendait à exploser pour prendre une juste place dans cet univers extrême. La formation Terrorizer était arrivée avec un premier album plus qu’explosif, en fait World Downfall avait redéfini le Grindcore et le Death Metal avec des pièces courtes qui frappaient fort. L’apport de Pete Sandoval et de Jesse Pintado a été sans conteste significatif pour le Death Metal, les deux continuant une prolifique carrière soit avec Morbid Angel ou Napalm Death. La carrière de Terrorizer fut de très courte durée puisque la vie du groupe s’arrêta net suite à la sortie de l’album. World Downfall se retrouva dans la longue liste d’albums cultes et influents en changeant le Death Metal de façon significative. Terrorizer a été ressuscité en 2006 avec un album catastrophique et suite au décès de Jesse Pintado en 2006, Terrorizer n’aura jamais réussi à redevenir le groupe culte qu’il était en 1989. World Downfall demeure le seul et unique véritable album de Terrorizer et tout amateur de Death Metal devrait en prendre connaissance pour bien comprendre les origines.

Godflesh – Streetcleaner – 1989

Vers la fin des années 80 une gigantesque métamorphose s’était effectuée et les mélanges de styles devenaient de plus en plus courants. Alors que le Métal et l’Alternatif formaient deux mondes bien distincts au début de cette décennie, la fin de celle-ci entraîna la fusion entre les deux genres pour former de nouveaux styles et ainsi permettre une évolution musicale encore plus éclatée. L’industriel, le Punk, le Métal et le Gothic Rock trouvaient maintenant preneurs dans chacune des sphères, chacun s’appropriant les sonorités de l’autre. Ministry avait été l’instigateur de cette mouvance en ajoutant des guitares incisives et de la vitesse sur des compositions mécaniques et typiquement industrielles et Al Jourgensen fût rapidement suivi par les Anglais de Godflesh qui, s’influençant de groupes comme Celtic Frost et Black Sabbath, ajoutèrent des idées provenant de Crass, Killing Joke, Swans et Throbbing Gristle. L’Industrial Metal était né comme ça, sans s’annoncer, et le résultat fut foudroyant. Sur son premier album, Streetcleaner, Godflesh sur des rythmiques lentes, répétitives et très mécaniques avec des guitares abrasives et un son très « Heavy » pour faire monter la musique Industrielle vers un autre niveau. Même si c’est Ministry qui avait réussi à réunir les différents styles underground, c’est Godflesh qui a scellé le pacte qui allait faire évoluer le tout vers un monde infiniment grand et rempli de possibilités. Il y avait et il y aura toujours des détracteurs de musique faite avec des machines, mais au final, ce n’est pas notre problème! Ouvrez grandes vos oreilles et enlevez vos œillères, la musique mécanique est là pour rester!

Carcass – Symphonies of Sickness – 1989

Le Grindcore étant quelque chose de relativement nouveau, il fut grandement incompris à ces débuts. Avec son premier album, Carcass avait implanté les bases du style avec des pièces chaotiques et une production floue mais le deuxième album, Symphonies of Sickness fut beaucoup plus fluide et « écoutable ». Le Gore faisait son apparition et c’est avec une trame sonore de film d’horreur bien dégoulinant que Carcass planta la graine qui allait devenir ce que nous appelons le Goregrind. Ce deuxième album était moins rapide que le premier et offrait différentes structures musicales et de changements de tempos soudains. Certes, la production était toujours un peu sale mais ça apportait le charme et le ton de l’album. Le Goregrind était né et une multitude de groupes allaient prendre cette voie dans les années à venir redéfinissant ainsi les standards Métalliques des années 80.

Cryptosis – Bionic Swarm – 2021

Cryptosis – Progressive Thrash Metal – Pays-Bas
Bionic Swarm – 2021
Century Media

J’entends ou je lis souvent des commentaires disant que le Métal d’aujourd’hui n’est pas comme dans le temps et qu’il ne se fait plus rien de bon de nos jours. Moi, je dis ceci : Bullshit. De l’excellent Métal, il en sort à chaque année depuis 1970, point final. Et quand j’entends des albums comme Bionic Swarm de Cryptosis, ça me fait dire que des excellents albums Métal, ça existe encore cette année!

Contrairement à ce que nous pourrions penser, Cryptosis n’est pas vraiment un nouveau groupe puisque les membres ont sorti deux albums et un EP sous le nom de Distillator entre 2013 et 2020. Pour son troisième album, le groupe a tout simplement décidé de changer de style en augmentant la technicité de ses compositions et tant qu’à y être, en changeant de nom pour Cryptosis. Au fait, c’est quoi finalement Cryptosis? C’est des riffs ultra techniques et une rythmique solide comme un char d’assaut avec des thèmes oscillant entre la science-fiction, la dystopie et la technologie. Ah oui, j’oubliais, les riffs sont complexes et dissonants et ça me rappelle vaguement quelque chose…

Même si nous pourrions par un curieux hasard affirmer que Cryptosis s’est influencé, hypothétiquement bien sûr, de Voïvod, Vektor et Coroner, il serait aussi bon d’affirmer que le groupe puise dans diverses sources musicales pour nous concocter des pièces très sophistiquées qui sonnent incroyablement bien avec une puissance de frappe et des idées complètement flyées et pleines de rebondissements.

En gros, Bionic Swarm est en lice pour être très haut dans le top de Hurlemort 2021 car il est présentement en tête de liste du meilleur album de 2021 à ce jour. Je suis heureux qu’il y ait encore des albums qui me jettent en bas de ma chaise et que le Métal se porte encore super bien malgré la merde qui nous est tombée dessus au début de 2020.

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9.5
Production : 9.5
Appréciation : 9.5

Bolt Thrower – Realms of Chaos : Slaves to Darkness – 1989

Alors que le Death Metal nouvellement instauré était une affaire typiquement Américaine, il ne fallu pas trop de temps avant que la contagion n’atteigne le reste du monde. Le deuxième album de Bolt Thrower apportait quelque chose de nouveau dans ce nouveau monde métallique : L’accordement très bas. Ce changement de tonalité apportait une sonorité extrêmement grasse et lourde qui allait devenir la marque de commerce du groupe mais aussi du Death Metal tout court. Contrairement à son premier album qui était plutôt chaotique, Bolt Thrower avait défini une structure élaborée dans ce chaos musical pour faire de Realms of Chaos : Slaves to Darkness une déclaration de guerre au Métal « mainstream » et au grunge qui commençait à prendre trop de place. Pour sortir un album comme celui-ci à la fin des années 80, ça prenait des couilles en béton et il fallait être fait forts pour comprendre ce qui se passait vraiment. Le Métal avait décidé de changer de direction pour assurer sa survie et ainsi pouvoir à nouveau régner sur la marée montante du grand vide musical qui déferlera sur les années 90.