Ministry – Moral Hygiene – 2021

Ministry- industrial Rock/Metal – États-Unis
Moral Hygiene – 2021
Nuclear Blast
9,1/10

Ma rencontre avec Ministry s’est faite en 1988 avec la sortie de The Land of Rape and Honey et je suis la carrière de al Jourgensen de près depuis tout ce temps. Est-ce que je suis un fan de Ministry? Bien sûr. Est-ce que je suis en mesure de faire la part des choses? Aussi mais je reste tout de même un fan un peu plus objectif quand il s’agit de Jourgensen. Oui, Oncle Al a annoncé la fin de Minsitry par deux fois, trois si on compte celle de la semaine dernière. Oui, les trois derniers albums sont plus faibles que bien d’autres mais il n’en demeure pas moins que Jourgensen a toujours livré la marchandise et s’est toujours réinventé.

Moral Hygiene est le quinzième et probablement le dernier album de Ministry si l’on en croit les déclarations de Al suite à la sortie de l’album. Ce nouvel album ne réinvente pas ce qui a été fait depuis plus de 35 ans mais c’est le plus solide et le plus intéressant depuis The Last Sucker paru en 2007. Si vous vous attendez à un album Étal de la part du groupe, oubliez-ça illico. Moral Hygiene est un album purement Industriel comme Ministry l’a si bien fait avec ses albums clés et ses projets comme Revolting Cocks ou Lard. Justement, notre ami Jello Biaffra est présent sur sabotage is Sex, une pièce très Lardesque avec des éléments plus alternatifs et Rock and Roll. Oncle Al joue beaucoup avec les sons et les différents styles tout au long de l’album et y va même d’une reprise de Search and Deastroy de The Stooges, un des grand-pères du Punk. Si vous aimez le vieux Minsitry, Moral Hygiene fait en quelque sorte un retour aux sources et offre un album qui se tient avec une excellente production.

Après avoir écorché Bush, il était de mise que Jourgensen frappe sur la tête de Trump et de la pandémie. C’est chose faite et c’est bien réussi. Maintenant, il serait temps pour Ministry de tirer sa révérence pendant qu’il est encore au sommet car parfois, il es préférable de se retirer pendant qu’il est encore temps. Moral Hygiene se retrouvera dans les tops de 2021 et le fan de Ministry que je suis est très satisfait de cet album.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation : 9

Gary Numan – Intruder – 2021

Gary Numan – Industrial Rock – Angleterre
Intruder – 2021
The End Records
8,7/10

Garu Numan roule sa bosse depuis longtemps. Très longtemps. En fait, le bonhomme a commencé sa carrière musicale en 1978 avec l’album Tubeway Army et on lui doit des pi`ces intemporelles comme Cars ou are Friends Électric?. Vingt et un albums plus tard, Gary Numan est toujours bien en vie et toujours tout aussi créatif muscalement.

Intruder est un peu la suite des deux albums précédents en matière de style et de somorités. Gary Numan est surtout connu pour son utilisation de claviers et de synthétiseurs et est un grand maître des machines. Étant un amateur de ce type d’instruments, je n’ai pas de difficulté à adhérer à ce type de sonorités mécaniques. Comme à son habitude, Numan tire tout le potentiel de ses machines et nous concocte des pi`ces à la fois mélancoliques et puissantes sans s’aventurer dans la vitesse. Il garde le rythme en « mid-tempo » et il prend le temps de peaufiner chaque parcelle sonore au fil des pièces. On pourrait toutefois sentir une certaine redondance au bout de quelques pièces et ça peut devenir un peu irritant à la longue, peut-être qu’en éliminant quelques pièces de remplissage l’album aurait paru moins long. Mais en bout de ligne, c’est bien fait et ça sonne incroyablement bien.

Donc, hormis les longueurs, Intruder est un très bon album de Gary Numan qui sait se réinventer continuellement pour éviter de faire du sur place. À écouter tranquillement en relaxant.

Composition : 8,5
Exécution : 8,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8,5

Crescent – Carving the Fires of Akhet – 2021

Crescent – Blackened Death Metal – Egypte
Carving the Fires of Akhet – 2021
Listenable Records

Il y a de ces tendances dans le Métal qui deviennent parfois redondantes. Les thèmes du Moyen Orient et de la Rome Antique font maintenant partie de ces redondances qui au bout du compte passent un peu inaperçues ou sans réel intérêt. Tout comme Nile, Melechesh ou Maat, la formation Égyptienne Crescent revisite ses origines depuis ses débuts. J’ai connu le groupe avec l’album précédent qui m’avait plu et je dois dire qu’en voyant la sortie de Carving the Fires of Akhet, je n’ai pu m’empêcher d’avoir certaines attentes.

Bon, ceux qui connaissent le groupe ne seront pas dépaysés puisque la formule est toujours sensiblement la même : Un Death Metal noirci avec des éléments du Moyen Orient. Original? Pas vraiment mais Crescent compose de très bonnes pièces intenses avec de bons riffs gras bien ficelés et joués de mains de maîtres. Ajoutons à cela des éléments de musique traditionnelle Égyptienne en version distorsion et une excellente production et vous obtiendrez un parfait mélange de brutalité et de mélodie.

Crescent est un très bon groupe qui sait composer de bonnes pièces mais le niveau d’originalité n’est pas au rendez-vous ce qui donne un bon album de Death Metal générique bien exécuté. Carving the Fires of Akhet ne passera possiblement pas à l’histoire mais il demeure un très bon divertissement sonore fiable et efficace.

Composition : 8
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8,5
Appréciation : 8

Crypta – Echoes of the Soul – 2021

Crypta – Death Metal – International
Echoes of the Soul – 2021
Napalm Records
8,7/10

Alors que le battage médiatique entourant les déboires de diva de Mia Wallace et de son arrivée en grande sauveuse de Nervosa, deux ex-membres de ce groupe féminin ont pris le taureau par les cornes et fonder Crypta, un groupe entièrement féminin, qui est une réponse directe à leur ancien groupe. Ainsi Fernanda Lira et Luana Dametto nous offrent un premier album avec leurs nouvelles comparses, les guitaristes Taina Bergamaschi et Sonia Anubis.

D’entrée de jeu, Crypta frappe plus fort musicalement que Nervosa avec un Death Metal bien ficelé dans la veine de Vader. Niveau composition, le groupe ne réinvente absolument rien mais est en mesure de livrer des riffs accrocheurs et une puissance de frappe directe qui n’a rien à envier à personne. Crypta sait composer de bonnes pièces et sait aussi ne pas trop en mettre pour épater la gallerie. Les guitaristes sont suffisamment techniques pour ne pas tomber dans la simplicité mais savent aussi se garder une petite gêne pour justement de pas tomber dans le piège du flot de notes poussées à l’extrême. Echoes of the Soul est un excellent album de Death Metal comme il se doit d’être fait et qui procure une satisfaction à chaque écoute. C’est droit, puissant et c’est parfait.

Crypta tracera son chemin sans être dans l’ombre de Nervosa et dépassera fort probablement celui-ci dans un avenir rapproché. Il y a de plus de filles dans le Métal et c’est tant mieux!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 8,5

Jess and the Ancient Ones – Vertigo – 2021

Vertigo – 2021
Svart Records
9,2/10

Enfin, le voici le quatrième album de Jess and the Ancient Ones! Il faut dire que Svart Records est une méchante belle référence pour ce type de bands qui font dans le rock dans années 70. Quand Jess et sa gang avaient sortis leur premier album en 2012, j’étais tombé sous le charme de la voix envoûtante de Jess et des claviers vintage. Près de dix ans et trois albums plus tard, je découvre toujours le groupe comme je l’avais connu.

D’entrée de jeu, si on est un métalleux pur et dur, on risque de s’y perdre un peu car Jess and The Ancient Ones, c’est du pur Psychedelic Rock à saveur occulte comme il y en avait dans les années glorieuses, quarante ans et plus passés. Sur Vertigo, on retrouve le même type de compositions que sur les trois précédents mais avec encore plus de maturité et de mordant. Le travail de composition est extraordinaire et le choix des sonorités est tout simplement fantastique. Chaque instrument est à sa place et tout se complète à merveille! Les claviers sonnent comme dans les années 60, le son familier du B3 est toujours en avant plan ce qui ajoute ce petit mordant aux pièces de l’album. La production est toujours aussi bien léchée et les arrangements s’imbriquent parfaitement à l’instrumentation générale.

Vertigo est un autre chef d’œuvre pour Jess and the Ancient Ones qui se retrouvera dans les tops de 2021! À écouter sans aucune réserve avec le son dans tapis!

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Vreid – Wild North West – 2021

Vreid – Melodic Black Metal – Norvège
Wild North West – 2021
Season of Mist
8.6/10

Il s’en est écoulé du temps depuis la fin abrupte de Windir en 2004. Vreid était né des cendres du défunt groupe et en est maintenant rendu à son neuvième album depuis ses débuts. Ayant aimé les cinq premiers albums, j’avais finalement décroché avec Welcome Farewell, qui sonnait justement comme un chant du cygne mais, deux autres albums sont apparus par la suite et je suis passé complètement à côté de ceux-ci. Je me rattrape donc avec ce nouvel album et voir ce que Vreid a de bon à nous offrir en 2021.

D’entrée de jeu, le titre Wild North West n’est pas vraiment attrayant et sa pochette non plus mais étant donné qu’il ne s’agit que de contenant, faisons fi de cet aspect déplaisant et concentrons-nous directement sur la musique de l’album. Dès les premières mesures de la pièce titre on constate que la production est puissante et que le groupe essaie de se réinventer en incorporant des claviers « vintage » à son Black Métal Mélodique. Cette pièce d’entrée d’album est excellente et entraînante et donne le ton à l’album entier. Point de vue riffs et idées musicales, on retrouve le Vreid que nous connaissons et nous avons même droit à certains éléments glaciaux qui avait fait la renommée de la précédente incarnation du groupe. Le niveau de jeu est excellent, les textures sonores sont fort intéressantes et le tout s’écoute bien malgré quelques petites longueurs inutiles.

Wild North West est un bon album de Vreid qui revisite des éléments classiques du groupe, il mérite que l’on s’y attarde, c’est bien composé et c’est amplement divertissant.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8.5
Appréciation : 8.5

Iron Maiden – Senjutsu – 2021

Iron Maiden – Heavy Metal – Angleterre
Senjutsu – 2021
Parlophone
9.5/10

Iron Maiden est une des plus grosses pointures que le Heavy Metal a eu la chance de porter. En fait, Iron Maiden est un des pionniers du NWOBHM et un des pionnjiers du Heavy Metal tout court ayant influencé une pléiade de groupes dans absolument tous les genres et sous-gnres de la grande famille Métallique. A moins d’avoir été enfermé et coupé du monde ces 40 dernières années, le nom Iron Maiden dit quelque chose à tous les Métalleux de la planète.

Senjutsu est le 17e album studio du groupe et, disons-le tout de suite, Iron Maiden a eu une carrière en général très égale depuis 1980, certains albums sont moins forts que d’autres c’est clair mais la troupe de Steve Harris n’a jamais fait un mauvais album en carrière. Nous avions eu une belle surprise avec The Book of Souls en 2015 avec un superbe album, les attentes étaient hautes pour Senjutsu. Ce dernier album a été une véritable cachotterie de la part des membres du groupe car il est prêt depuis 2019! Il traînait depuis tout ce temps dans un coffre-fort attendant sa sortie retardée par la pandémie. L’attente aura finalement valu grandement la peine. Sur Senjutsu on retrouve un Iron Maiden en pleine forme et au sommet de son art, Bruce Dickinson est pus en voix que jamais et bien que plus « smooth », cet album renferme de petits bijoux de pièces comme The Parchment qui suit la tradition des The Duellist, The Rime of the Ancient Mariner ou encore Alexander the Great. Le son global de l’album se situe entre Piece of Mind, Powersalve et The X Factor avec des éléments nouveaux comme beaucoup de guitares acoustiques. Les claviers se marient bien avec les guitares et bien que les pièces aient été composées soit par Harris, Jers/Harris ou Smith/Dickinson, il y a une homogénéité tout au long des pièces de ce double album de plus de 80 minutes.

Les fans du groupe ne seront que ravis par Senjutsu qui dès sa sortie vient de devenir un classique instantané. Ce nouvel album est sans aucun doute le meilleur album de Iron Maiden depuis le retour de Dickinson et de Smith si ce n,est le meilleur album depuis No Prayer for the Dying paru en 1990. Forcément dans le top 5 2021 de Hurlemort!

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9
Production : 9.5
Appréciation : 9

Darkthrone – Eternal Hails – 2021

Darkthrone – Black/Speed/Heavy Metal – Norvège
Eternal Hails – 2021
Peaceville Records
8.6/10

Un nouvel album de Darkthrone, ça suscite toujours un certain intérêt de la part des fans et des non fans. Une chose est sûre et certaine c’est que Darkthrone a toujours su demeure fidèle à lui-même au fil des années et des albums, on ne pourrait aucunement traiter Fenriz et Nocturno Culto de posers car ce sont des vrais de vrais.

Le duo Norvégien en est maintenant rendu à son 19e album depuis ses débuts en 1991 ce qui est fort respectable! Eternal Hails nous arrive en pleine pandémie sans réelle surprise de la part du groupe, c’est du Darkthrone pur à 100% avec cinq pièces très « old school » avec la production qui vient avec, pas de triggers ou de supercherie tape à l’œil, c’est cru, franc, direct et surtout d’une honnêteté déconcertante. Cinq longues pièces sur lesquelles le duo s’en donne à cœur joie entre des riffs Black Metal, des structures plus Heavy Metal avec des passages Doom ici et là, on dira bien ce que l’on voudra mais c’est un autre bel hommage à l’héritage laissé par Celtic Frost à la sauce Darkthrone. Notons l’utilisation de synthétiseur Moog et Mellotron ici et là pour apporter un brin de fraîcheur ancestrale au son des pièces.

Eternal Hails c’est ni plus ni moins du grand Darkthrone qui prouve que le groupe est encore en pleine forme et n’a vraisemblablement plus rien à prouver à quiconque depuis des lustres.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 8.5
Appréciation : 8.5

Thy Catafalque – Vadak – 2021

Thy Catafalque – Avant-Garde Metal – Hongrie
Vadak – 2021
Season of Mist
9.7/10

Décidément, Tamas Katai, l’homme derrière le projet Thy Calafalque, n’a pas fini de nous étonner. Déjà un dixième album depuis les débuts du projet qui est en fait un « one man band » en bonne et due forme qui ne cesse d’évoluer d’album en album, d’année en année. J’ai connu le projet en 2015 avec l’album Sgùrr avec lequel j’étais tombé sous le charme. Depuis, j’attends chaque sortie avec impatience et Vadak, le plus récent album était tout aussi attendu!

Et bien, après quelques écoutes d Vadak, je dois dire que je suis loin d’être déçu. Tamas Katai nous plonge une fois de plus dans un univers sonore éclaté et très diversifié dans lequel il s’aventure tant le Black Metal que dans le Progressif en passant par le Folk et en s’attardant sur des sonorités de claviers dans la veine de Jean-Michel Jarre ou Klaus Schulze et comme je me plais à dire depuis que je connais la musique du bonhomme, Tamas Katai est un peu le Mike Oldfield du Métal. Il faut bien sûr être ouvert d’esprit pour se taper un album de Thy Catafalque car musicalement parlant ça peut devenir déroutant pour une oreille non avertie tant lesdites oreilles se font assaillir de toute part passant de la douceur à l’agression auditive la plus brutale.

Le génie derrière Thy Catafalque maitrise tous les instruments à la perfection et a un incroyable sixième sens pour rechercher des sons et des effets qui se marient bien avec les riffs de guitare et les éléments plus Prog des compositions. La production est fluide et sans reproches, ça sonne bien et tout est à sa place. Vadak est une autre très belle réussite pour Thy Catafalque et il est actuellement en lice pour être l’album de l’année pour moi.

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9.5
Production : 9.5
Appréciation : 9.5

Faer Factory – Aggression Continuum – 2021

Fear Factory – Industrial Metal – États-Unis
Aggression Continuum – 2021
Nuclear Blast
9.1/10

Le voici enfin arrivé ce nouvel album de Fear factory, depuis le temps qu’on l’attendait! Aggression Continnum arrive six ans après le dernier album Genexus et surtout après une longue saga judiciaire à propos des droits sur le nom du groupe. Dino Casares aura finalement gain de cause en mettant la main sur les droits du nom Fear Factory. Cette saga s’est finalement transformée en drama dont la reine fut Burton C. Bell qui du revers de la main a balayé le groupe en le quittant de manière assez singulière.

Casares a donc entrepris de réenregistrer certaines pistes de guitares et réenregistrer la batterie en gardant la voix de Burton C. Bell. Aggression Continuum sera donc le dernier album de Bell avec Fear Factory, et le groupe ira dorénavant de l’avant sans lui. Point de vue compositions, rien de vraiment surprenant, c’est du Fear Factory à 100% et c’en est du très bon de surcroit! Dino Casares nous offre un album agressif à la hauteur des attentes avec des riffs bien aiguisés et bien assis sur une rythmique dont la mécanique est bien huilée. Encore une fois, c’est Rhys Fulber (Front Line Assembly) qui signe les arrangements de claviers donnant ainsi la marque Industrielle à Fear Factory qu’il a apporté au groupe depuis l’album Demanufacture en 1995.

Fear Factory frappe fort en 2021 avec son onzième album. Agression Continuum va se retrouver dans les tops de l’année, c’est du grand Fear Factory!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9.5
Appréciation : 9

Nawather – Kenz Illusion – 2021

Nawather – Progressive Folk Metal – Tunisie
Kenz Illusion – 2021
M & O Music
9/10

Ceux qui me connaissent savent que je suis un grand fan des mélanges musicaux et que j’ai un fort penchant les instruments naturels traditionnels, peu importe le pays et la culture d’origines. En 2016, j’avais fait la découverte d’une formation Tunisienne nommée Nawather et son mélange de Métal Progressif avec la musique traditionnelle du Moyen Orient m’avait vraiment impressionné.

Cette année, Nawather nous reviens avec son deuxième album et laissez-moi vous dire que Kenz Illusion est à la hauteur de mes attentes! Le groupe continue sur sa lancée avec une habile mixture de Progressif axé vers le Death Metal et musique traditionnelle de la Tunisie qui apporte de superbes textures musicales qui nous font voyager! Le groupe ajoute des instruments typiques de son pays comme le Qanûn, le Nay et certaines percussions qui donnent des sonorités et des couleurs riches tout en se mariant à la perfection avec le côté très métal de la formation. L’ajout de violons vient embellir le tout avec une petite touche orchestrale ce qui n’est pas pour me déplaire. Le groupe ne joue pas dans la vitesse excessive, il choisit plutôt des tempos plus lents pour permettre aux divers instruments de bien sonner et de bien s’imbriquer les uns aux autres sans tomber dans un cafouillis sonore inaudible.

Kenz Illusion jouit d’une excellente production très fluide où tout est à sa place et les compositions sont bien ficelées et surtout très bien rendues. Si comme moi vous aimez les sonorités exotiques et différentes dans votre métal, vous serez agréablement surpris par cet album qui sera dans mes tops de l’année à coup sûr!

Composition : 9.5
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 8.5

Einherjer – North Star – 2021

Einherjer – Viking Metal – Norvège
North Star – 2021
Napalm Records
8,9/10

La formation Norvégienne Einherjer roule sa bosse depuis 1993 et il faut dire que sa carrière a été plutôt en dents de scie depuis ses tout débuts. Le groupe a aussi été timide point de vue sorties au fil des années, offrant à ses fans huit albums en près de vingt-huit ans ce qui fait une moyenne globale d’un album aux cinq ans. Je n’ai pas suivi toute la carrière du groupe, passant droit sur certains albums mais avec la venue d’un nouvel album en 2021, je me suis dit que je devrais peut-être donner la chance à Einherjer et écouter attentivement son dernier rejeton, North Star.

Prendre des risques musicalement, je fais ça depuis plus de quarante ans. Quelquefois, on se pète la gueule mais plus souvent qu’autrement, on reste agréablement surpris et c’est le cas pour North Star. En premier lieu, saluons l’excellence de la production qui est fluide et claire, ça sonne très bien ce qui aide grandement à apprécier un album. Par contre, ce qui retient l,attention c’est la qualité extraordinaire des compositions. Einherjer signe ici un de ses meilleurs albums et son niveau de composition est très élevé. Je m’attendais à un pur album de Viking Metal mais au lieu de ça, le groupe nous transporte dans un univers sonore teinté de noirceur à la limite Black Metal par moments avec des relents très Rock et des atmosphères planantes au fil des pièces. L’album regorge de riffs accrocheurs bien ficelés et nous n’avons autre choix que de taper du pied ou se branler la tignasse pour ceux qui en ont une.

North Star est un album très solide et une belle surprise qui se retrouvera dans mes tops de 2021!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 9

The Monolith Deathcult – V3 – Vernedering : Connect the Goddamn Dots – 2021

The Monolith Deathcult – Industrial Death Metal – Pays Bas
V3 – Vernedering : Connect the Goddamn Dots – 2021
Human Detonator Records
8,7/10

Comme bon nombre d’entre vous le savez déjà, je suis un grand fan de musique Industrielle et surtout un grand amateur de mélanges musicaux. J’étais tombé en état de béatitude en entendant l’album Tetragrammaton en 2013 et The Monolith Deathcult était devnu un de mes groupes préférés. J’avais aussi beaucoup aimé les deux premiers volets de la trilogie V et voici que le groupe récidive cette année avec le troisième et dernier chapitre de cette mécanique et épique saga.

V3 – Vernenedering : Connect the Goddamn Dots est à l’image de ce que The Monolith Deathcult nous a offert depuis une bonne dizaine d’années : Un Death Metal puissant mélangé à des éléments Industriels dans la veine de ce que Ministry pourrait nous offrir. C’est heavy, puissant et rempli de sons complètement disjonctés. Les guitares sont abrasives et le groupe a choisi les bonnes sonorités de synthétiseurs pour rendre tout ça bien homogène. On note une tangente plus Industrielle que Métal sur cet album, ce qui n’est pas pour me déplaire! C’est très mécanique et direct. La production m’agace par un petit peu, j’aurais aimé que ça sonne un peu plus large et moins étouffé mais ce n’est rien de bien épouvantable. Cependant, j’ai beaucoup de difficulté avec le côté humoristique du groupe et les discours stupides au fil de l’album, ça vient casser la fluidité des pièces et personnellement, je suis plate de même mais si je veux de l’humour, je vais aller voir un humoriste. J’aime que la musique que j’écoute soit sérieuse et je décroche assez vite quand on tombe dans la connerie pure et simple.

Cela dit, l’ensemble de l’album est assez grandiose et majestueux, c’est musicalement irréprochable! Un excellent album de la part de The Monolith Deathcult qui mériate amplement plusieurs écoutes!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 8,5
Appréciation : 8,5

Cannibal Corpse – Violence Unimagined – 2021

Cannibal Corpse – Death Metal – États-Unis
Violence Unimagined – 2021
Metal Blade
9,2/10

À quoi faut-il s’attendre lorsque l’un des grands pionniers du Death Metal sort son quinzième album en carrière? Est-ce qu’un vétéran comme Cannibal Corpse est toujours pertinent après quinze albums et plus de trente ans de carrière sans relâche? Mets-en que Cannibal Corpse est toujours pertinent et il est en grande forme en plus! Est-ce que l’arrivée de Erik Rutan dans la formation y est pour quelque chose? Possible, mais allons voir de quoi il en retourne.

Sur Violence Unimagined, Cannibal Corpse ne réinvente rien du tout et c’est tout à fait normal quand on est l’un des inventeurs du Death Metal brutal. La mission de Cannibal Corpse n’est pas de réinventer la roue, sa mission c’est de la garder bien huilée pour qu’elle tourne sans grincer et sans accrocher. Et bien, Violence Unimagined est tout à fait réussi dans ce sens : Le groupe continue sur sa lancée avec des riffs incroyables qui frappent fort et des pièces d’une brutalité inégalée. Erik Rutan a pris sa place sans rien changer car pour jouer dans Cannibal Corpse, il faut savoir de quoi il en retourne et faut savoir s’adapter à la machine, Rutan a donc compris cette facette et il « fitte » parfaitement dans le décor.

Violence Unimagined, c’est du Cannibal Corpse pur à 100%. Une défonce sonore comme omn aime, point final. Est-ce que cet album va faire partie de mes tops 2021? Avec un 9,2/10 bien mérité, vous en pensez quoi?

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 8,5
Production : 9,5
Appréciation : 9

Memoriam – To the end – 2021

Memoriam – Death Metal – Angleterre
To the End – 2021
Reaper Entertainment
8,6/10

On peut dire que les Anglais de Memoriam ne chôment pas! Le groupe nous offre son quatrième album depuis sa fondation en 2016 ce qui fait une bonne moyenne de près d’un album par année considérant que le tout premier est sorti en 2017!

Les anciens membres de Bolt Thrower et de Benediction nous offrent encore cette année un album qui frappe fort et qui prouve une fois de plus que le Death Metal bien gras est encore bien ancré dans le vaste monde Métallique. To the End n’offre pas de grande surprise, on navigue en eaux connues et on ne réinvente pas le genre mais ce n’est possiblement pas le but de Memoriam que de réinventer quoi que ce soit. On fait ce que l’on fait de mieux et c’est parfait comme ça! Pourquoi changer une formule gagnante lorsqu’elle est bien rendue?

Une fois de plus, Memoriam mise sur les riffs lourds et la lenteur entremêlés de rythmes plus rapides le tout bien assis sur une production fluide et qui sonne comme il se doit. Un autre album de pur Death Metal à se mettre dans les oreilles et un album de plus qui s’imbriquera dans les tops 2021!

Composition : 8,5
Exécution : 9
Arrangements : 8
Production : 9
Appréciation : 8,5

Cryptosis – Bionic Swarm – 2021

Cryptosis – Progressive Thrash Metal – Pays-Bas
Bionic Swarm – 2021
Century Media

J’entends ou je lis souvent des commentaires disant que le Métal d’aujourd’hui n’est pas comme dans le temps et qu’il ne se fait plus rien de bon de nos jours. Moi, je dis ceci : Bullshit. De l’excellent Métal, il en sort à chaque année depuis 1970, point final. Et quand j’entends des albums comme Bionic Swarm de Cryptosis, ça me fait dire que des excellents albums Métal, ça existe encore cette année!

Contrairement à ce que nous pourrions penser, Cryptosis n’est pas vraiment un nouveau groupe puisque les membres ont sorti deux albums et un EP sous le nom de Distillator entre 2013 et 2020. Pour son troisième album, le groupe a tout simplement décidé de changer de style en augmentant la technicité de ses compositions et tant qu’à y être, en changeant de nom pour Cryptosis. Au fait, c’est quoi finalement Cryptosis? C’est des riffs ultra techniques et une rythmique solide comme un char d’assaut avec des thèmes oscillant entre la science-fiction, la dystopie et la technologie. Ah oui, j’oubliais, les riffs sont complexes et dissonants et ça me rappelle vaguement quelque chose…

Même si nous pourrions par un curieux hasard affirmer que Cryptosis s’est influencé, hypothétiquement bien sûr, de Voïvod, Vektor et Coroner, il serait aussi bon d’affirmer que le groupe puise dans diverses sources musicales pour nous concocter des pièces très sophistiquées qui sonnent incroyablement bien avec une puissance de frappe et des idées complètement flyées et pleines de rebondissements.

En gros, Bionic Swarm est en lice pour être très haut dans le top de Hurlemort 2021 car il est présentement en tête de liste du meilleur album de 2021 à ce jour. Je suis heureux qu’il y ait encore des albums qui me jettent en bas de ma chaise et que le Métal se porte encore super bien malgré la merde qui nous est tombée dessus au début de 2020.

Composition : 10
Exécution : 10
Arrangements : 9.5
Production : 9.5
Appréciation : 9.5

Kanonenfieber – Menschenmühle – 2021

Est-ce que c’est toujours possible en 2021 de faire du Death Metal bien ficelé qui sort du lot? Dans tout ce flot de groupes qui sonnent tous pareils, y a-t-il encore de la place pour de la fraîcheur et de la nouveauté? Et bien, il semblerait que oui car la toute nouvelle formation Allemande Kanonenfieber nous sort un premier album qui décape et qui perpétue la flamme du Black/Death Metal avec conviction et originalité.

Kanonenfieber utilise un sujet maintes fois visité mais qui décape toujours autant : La première guerre mondiale. Pour agrémenter le sujet, le groupe utilise des enregistrements de discours d’Allemands influents de l’époque ce qui nous met en contexte. Musicalement parlant, le groupe ne réinvente pas la roue mais s’approprie des sonorités et des ambiances empruntées à d’autres groupes du genre pour les mettre à sa propre sauce et ainsi se forger une identité propre à lui-même. L’exécution et l’instrumentation sont à la hauteur de ce qu’on attend d’un groupe de cette trempe : Kanonenfieber devrait se forger une solide réputation dans un avenir rapproché.

Pour ceux qui aiment le Death Metal noirci avec beaucoup de mordant, Kanonenfieber et son premier album Menschenmühle est à ajouter à sa collection sans plus tarder! Ce groupe sera définitivement à surveiller de près pour ses prochaines sorties.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8,5
Production : 9
Appréciation : 9

Herr Nox – Where Shadows Fade – 2021

Ce qui m’impressionne le plus dans le domaine musical, c’est un artiste qui crée des albums en faisant pratiquement tout lui-même. De la composition aux arrangements, en passant par l’instrumentation, l’enregistrement et le mixage, le Montréalais Herr Nox pousse même l’audace de créer toute l’imagerie esthétique autour de son projet, projet qu’il mène d’une main de maître.

Where Shadows Fade fait suite à son premier album Stargazer paru en 2018. Sur cet album, Herr Nox évolue en puissance et en richesse des textures musicales. Il puise dans les sonorités du Gothic Rock et l’Industriel des années 80, notamment au niveau de la basse saturée de « chorus » que l’on retrouve entre autres dans la musique de Sisters of Mercy et Type O Negative. Les claviers sont toujours en avant plan et on décèle dans ceux-ci une petite touche à la Gary Numan qui vient donner une atmosphère très New Wave aux pièces de l’album. Mais là où l’on nous prend le plus par surprise, c’est au niveau des structures étoffées qui semblent empruntées au Rock Progressif des années 70. Herr Nox nous en met plein les oreilles avec ce deuxième album, il nous fait reculer dans le temps avec les ambiances du passé mais est tout aussi incroyable avec les sons d’aujourd’hui, le tout est mélangé avec brio pour se forger une identité propre. La production est tout aussi incroyable que les pièces de l’album, ça sonne très large et c’est puissant!

Si vous ne connaissez pas encore Herr Nox, allez de ce pas écouter ce nouvel album, c’est une perle musicale qui se retrouvera dans le top 2021 de Hurlemort!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Tribulation – Where the Gloom Becomes Sound – 2021

Tribulation – Gothic Metal – Suède
Where the Gloom Becomes Sound – 2021
Century Media
9,3/10

Tribulation nous arrive en 2021 avec son cinquième album, Where the Gloom Becomes Sound. Je l’attendais avec impatience celui-là car depuis The Formulas of Death, j’ai un gros faible pour Tribulation et de son évolution musicale qui, au fil des albums, est passée du Death Metal au Gothic Metal.

Ce nouvel album poursuit la lancée du groupe vers la musique Gothique, il est la suite logique de Down Below qui avait été encensé par les amateurs du groupe en 2018. Donc, pour ceux qui espéraient que Tribulation reviendrait à ses origines Death Metal, détrompez-vous, cette phase est terminée depuis longtemps. Par le passé, le groupe avait repris la pièce One Hunded Years de The Cure et depuis l’influence de la musique de Robert Smith se fait fortement ressentir dans celle de Tribulation. Nous avons droit à des sonorités issues du mouvement Gothique des années 80 avec toute la mélancolie et la noirceur s’y rattachant, néanmoins Tribulation a su garder son petit côté Progressif au fil des pièces de l’album ainsi que l’ajout d’éléments Classiques à la JS Bach apportant une bonne dose très Renaissance aux compositions.

Encore une fois le groupe nous en met plein les oreilles avec de superbes mélodies et suffisamment de férocité pour ne pas tomber dans le piège du moelleux. Les musiciens du groupe sont en pleine possession de leurs moyens, Tribulation c’est du grand art musical! Petite ombre au tableau : Where the Gloom Becomes Sound marque le dernier album de Jonathan Hultén avec Tribulation, ce dernier ayant quitté le groupe un peu avant la sortie de l’album. Ce cinquième album est à la hauteur des attentes et sera très haut dans les tops de 2021!

Composition : 9,5
Exécution : 9
Arrangements : 9,5
Production : 9
Appréciation : 9,5

Accept – Too Mean to Die – 2021

Accept – Heavy Metal – Allemagne
Too Mean to Die – 2021
Nuclear Blast
9/10

Accept nous reviens cette année avec son cinquième album depuis son retour. Too Mean to Die est le seizième album du groupe en carrière mais est-ce que l’on peut toujours considérer Accept comme étant vraiment Accept? Wolf Hoffmann est maintenant le seul membre original du groupe depuis le départ de Peter Baltes en 2018, nous somme donc en droit de nous interroger sur la question de légitimité du nom Accept.

Wolf Hoffmann et Mark Tornillo sont les deux seuls membres restant de cette réunion, Hermann Frank et Stefan Schwarzmann ayant bizarrement quitté le groupe en 2014. Donc, qu’en est-il de ce nouvel album du Wolf Hoffmann band? Et bien, c’est du classique Accept finalement et possiblement le meilleur album depuis le retour du groupe en 2009. On retourne aux sources tant au niveau composition qu’un niveau de la production qui est plus crue et plus directe, un peu à la manière de Restless and Wild avec des guitares tranchantes et une rythmique qui frappe fort. Wolf Hoffmann s’eb donne encore à cœur joie avec ses éléments de musique classique mélangé au Heavy Metal pur et dur qui a fait la renommée de Accept au fil des décennies.

Too Mean to Die marque la meilleure série d’albums consécutifs depuis les années 80 avec les classiques Breaker, Restless and Wild, Balls to the Wall, Metal Heart et Russian Roulette. Accept continue donc sur sa belle lancée amorcée avec Blood of the Nations en 2010, Too Mean to Die deviendra à court terme un classique du groupe même si les membres originaux ne sont plus présents.

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 9
Production : 9
Appréciation : 9

Asphyx – Necroceros – 2021

Ça fait longtemps qu’on l’attends celui-là! Le dixième album de Asphyx arrive à point en cette période chaotique pour nous réveiller de notre torpeur et nous balancer une coup de masse en pleine face.

Necroceros c’est ni plus ni moins du Asphyx à son meilleur. Le groupe mise une fois de plus sur la lenteur de son Doom profond avec ses escapades dans la rapidité associée au Death Metal pur et dur. Encore une fois les compositions et les riffs sont à la hauteur des attentes, c’est puissant, brut et direct! Nous avons droit à dix pièces de pure défonce sonore dans laquelle nous n’avons autre choix que de se faire branler la tête ou taper du pied. Les membres du groupe n’ont plus à faire leurs preuves, le niveau d’exécution est sans failles et au diable la technicité, on y vas avec le strict minimum pour un plus grand impact et un effet dévastateur.

Fidèle à son habitude, Asphyx nous livre un album bien produit qui sonne en puissance et où tout est à sa place. C’est de la vieille école et ça rends hommage au vrai Death Metal originel. Si comme moi vous êtes fans de Asphyx, vous vous y retrouverez facilement et apprécierez ce nouvel album à sa juste valeur!

Composition : 9
Exécution : 9
Arrangements : 8.5
Production : 9
Appréciation : 9

Top 25 2020

Comme par les années passées depuis 2011, la fin d’une année annonce les tops de Hurlemort. Certaines années ont été plus grandioses que d’autres j’en conviens. 2020 n’a pas été une année de tout repos avec cette fichue pandémie et tout le battage médiatique traditionnel ou social qui vient avec. J’ai été un peu plus tranquille au niveau des chroniques en 2020, non pas à cause de cette pandémie mais plutôt à cause d’une écœurantite aigüe et un désintérêt quelconque pour les sorties de cette année incroyablement bizarre. 2020 a vu son lot minime de bonnes sorties, je suis passé à côté de certaines j’en conviens, ce qui fait qu’au bout du compte les bons albums de 2020 ont été plutôt rares. Il est clair que cette année a été une année de changements dans la façon dont les musiciens auront à travailler dans l’avenir et j’ai bon espoir que 2021 soit une meilleure année musicale même si le retour des concerts reste encore incertain du moins pour la première moitié de l’année. Alors voici donc le top 25 2020 de Hurlemort qui contient ce qui a le plus retenu mon attention au cours des douze derniers mois. Je ne fais jamais de résolutions de nouvelle année mais je m’en gagerai tout de même à faire plus de chroniques pour 2021 si les planètes, les étoiles et le cosmos infini sont alignés. Sur ce, bonne année 2021 à vous tous!

1-Alarum – Circle’s End
2-Oranssi Pazuzu – Mestarin kynsi
3-Carach Angren – Franckensteina Strataemontanus
4-Enslaved – Utgard
5-Anaal Nathrakh – Endarkenment
6-Thy Catafalque – Naiv
7-Horisont – Sudden Death
8-Aeternam – Al Qassam
9-Sepultura – Quadra
10-Ihsahn – Telemark
11-Lucifer – Lucifer III
12-Void of Sleep – Metaphora
13-Nomad – Transmogrification (Partus)
14-Cryptic Shift – Visitations from Enceladus
15-HEX A.D. – Astro Tongue in the Electric Garden
16-Cirith Ungol – Forever Black
17-Dopelord – Sign of the Devil
18-Candlemass – The Pendulum
19-Warbringer – Weapons Of Tomorrow
20-Evertrapped – The Last Extinction
21-Kvelertak – Splid
22-Thanatos – Violent Death Rituals
23-Finntroll – Vredesvavd
24-God Dethroned – Illuminati
25-Midnight – Rebirth By Blasphemy

Anaal Nathrakh – Endarkenment – 2020

Anaal Nathrakh – Industrial Black Metal/Grindcore – Angleterre
Endarkenment – 2020
Metal Blade
9,4/10

Le duo Anglais Anaal Nathrakh récidive cette année avec son onzième album et même après 20 ans d’existence, le groupe suscite toujours autant d’intérêt et déchaîne les passions parmi la communauté de Métalleux. Souvent boudé et régulièrement incompris, Anaal Nathrakh est loin de faire dans la dentelle et le choix des instruments et idées utilisées d’album en album ne plaît pas à tous et c’est parfait comme ça.

Personnellement, chaque sortie du groupe est pour moi d’un vif intérêt et depuis que je suis le groupe je ne suis jamais déçu. Alors suis-je déçu par ce onzième album? Absolument pas! Endarkenment nous ramène un Anaal Nathrakh en pleine forme et tout aussi disjoncté que par le passé!:Le génie musical de Michael Kenney n’est plus à prouver depuis belle lurette, le musicien est passé maître des riffs incendiaires et des arrangements complètement débiles. Débiles dans le bon sens, on s’entend. Ce qui m’a toujours plus chez Anaal Nathrakh, c’est le côté mécanique et la froideur qui se dégage des pièces. Sur Endarkenment on poursuit l’ascension vers des sommets inégalés de folie mécanique mêlée à la froideur de sonorités Black Metal et des orchestrations à couper le souffle le tout agrémentés par les textes à saveur philosophique de Dave Hunt qui s’en donne encore une fois à cœur joie au niveau vocal passant du growl malsain au clean opératique en l’espace de quelques secondes nous livrant des performances incroyables et des harmonies vocales dignes des grands de ce monde.

Pour couronner le tout, la production est sans failles et a fait l’objet d’un travail de moine, on sens que beaucoup de temps a été mis pour mener cet album à la perfection. Une fois de plus et ce pour la onzième fois, je suis conquis par un album de Anaal Nathrakh!

Composition : 9,5
Exécution : 9,5
Arrangements : 9
Production : 9,5
Appréciation Générale : 9,5

Finntroll – Vredesvävd – 2020

Sept ans c’est assez long entre deux sorties d’album et laissez-moi vous dire qu’une longue absence se doit d’être particulièrement justifiée lors de la sortie d’un nouvel album et cette attente doit en valoir la peine. Dans le cas du septième album de Finntroll, c’est chose réussie, l’attente est largement récompensée avec un album qui frappe fort et qui décape!

Les fans de longue date du groupe Finnois se retrouvent donc en terrain connu, Finntroll reate fidèle à lui-même en nous lançant, outre l’intro et le outro, neuf pièces festives très efficaces qui rentrent au poste et qui nous font oublier cette folie pandémique pendant environ quarante minutes. Vredesvävd c’est du très bon Finntroll dans les dents!

Le côté folk est peut-être un peu moins présent qu’auparavent, on laisse la place à un peu plus de mordant et de symphonique mais l’essence du groupe est toujours là, c,est une belle petite évolution et un cheminement musical qui va en grandissant et non en régressant. Encore une fois le groupe est solide sur tous les aspects de la composition à l’exécution en passant par une production puissante, claire et limpide.

Le fan de Finntroll en moi est très content du résultat, cet album se classera bien sûr dans les tops de 2020. Les amateurs de Folk Métal puissant apprécierons forcément ce nouvel album, à vos écouteurs et grimpez le volume!

Composition: 9
Exécution: 9
Arrangements : 8
Production: 8,5
Appréciation Générale : 8,5

Enslaved – Utgard – 2020

Enslaved – Progressive Black/Viking Metal – Norvège
Utgard – 2020
Nuclear Blast
9,5/10

Le voici enfin ce quinzième album de Enslaved! En cette période incertaine de pandémie et de stupidités sociale, l’album avait été reporté mais on ne peut pas reporter indéfinitiment, un jour il faut que ça sorte et c’est fait. Je l’attendais celui-là et malgré lefait que 2020 ne soit pas une très bonne année au niveau des sorties, Utgard semble apporter un peu de réconfort et despoir musical pour les mois à venir.

Bon, en gros Utgard c’est du Enslaved comme on on eu droit depuis plusieurs albums en accentuant toujours ce côté Progressif qui à mon humble avis apporte une dimension intéressante à Enslaved. Les soubresauts Black Metal sont toujours là mais on explore encore plus les textures sonores et on s’aventure encore plus vers des idées et concepts musicaux qui s’éloignent de ce que le groupe faisait à ses débuts. Le trip Black Metal des années 90 n’est plus là et selon moi, c’est tant mieux. On sort du lot et on met l,emphase sur la musicalité avant le paraître.

Encore une fois, Enslaved nous en met plein les oreilles avec une parfaite maîtrise des intruments et du mélange des voix mélodiques et vaporeuses qui se transforment en chats gutturaux qui écorchent les oreilles. L’omniprésence des claviers vient renforcer les atmosphères en apportant des sonorités parfois soporifiques et hypnotiques pour nous rentrer dedans l’instant d’après avec des riffs incisifs et une rythmique brutale et effrénée.

Le travail de production est sans failles, on a droit à de la puissance où tout est à sa place dans le mix, on est vraiment loin des productions crasseuses des premiers albums, c,est limpide et ça rends le produit fini très agréable à écouter.

Je ne suis pas déçu du tout de ce nouvel album qui est en fait la continuité de In Times et E ce qui place Enslaved parmi mes coup de cœurs de la 2e décennie du 21e siècle. Le groupe fait maintenant partie de mes préférés et je recommande fortement l’écoute répétée de ce petit bijou sonore!

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Arrangements : 9,5
Production: 9,5
Appréciation Générale : 9,5

Horisont – Sudden Death – 2020

Horisont – Hard Rock/Classic Rock – Suède
Sudden Death – 2020
Century Media
9,3/10

Vous aimez le Hard Rock pur et dur comme il se faisait dans les années 70? La formation Suédoise Horisont est définitivement pour vous! Avec la sortie de son sixième album Sudden Death, Horisont se place parmi ls chefs de file du Hard Rock moderne à la sauce vintage avec treize pièces étonnamment bien composées et surtout bien rendues.

Que ce soit au niveau des duos de guitares typique des belles années des grands groupe de l’époque ou des claviers à la sauce progressive qui ont fait la renommée de groupes tels Camel, Horisont nous en met plein les oreilles avec des compositions bien ficelées sur un alum percutant et très bien produit. L’engouement pour ce type musical est tel que le label Rise Above en fait son cheval de bataille et Horisont a vu bon nombre de ses albums sortir sous ce label. Ce nouvel album, Sudden Death, amène le groupe à monter d’un cran en signant avec Century Media ce qui marque une étape important pour le groupe.

Si comme moi vous êtes fans de musique de la belle époque des Supertramp, Thin Lizzy ou encore Deep Purple, Horisont nous offre une belle alternative et une cure de jeunesse pour ce style de musique indémodable et toujours aussi enlevant.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Arrangements : 9,5
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Cryptic Shift – Visitations from Enceladus – 2020

Cryptic Shift – Technical Thrash/Death Metal – Angleterre
Visitations from Enceladus – 2020
Blood Harvest
9,1/10

Il est toujours plaisant de faire des découvertes musicales surtout quand ces découvertes sont totalement inattendues et révèlent une surprise de taille. C’est ce qui est arrivé avec la formation Anglaise Cryptic Shift. Je ne me souviens plus très bien du comment j’ai trouvé cette formation mais chose certaine, son premier album en est un de taille qui peut rivaliser avec les grands maîtres du Métal Technique.

La première pièce de l’album est un immense tour de force de plus de 25 minutes ayant pour titre Moonbelt Immolator. Dès les premières mesures, le ton est donné et on s’aperçoit que nous aurons affaire avec une entité propre et bien ficelée. Le thème du cosmique s’étale ici sur quatre pièces brillamment bien composées et arrangées où s’entremêlent riffs incendiaires et atmosphères planantes. Les membres du groupe ont vraisemblablement écouté beaucoup de Voïvod et de Vektor mais aussi beaucoup de musique Progressive pour nous concocter des sonorités bien à eux et des idées sorties des sentiers battus. Évidement, l’exécution est de haut calibre et le groupe a réussi à se doter d’une excellente production pour rendre justice à la complexité de ses compositions.

Des albums comme celui-ci j’en prendrais à la tonne. Cryptic Shift nous prouve que le technique et le progressif sont là pour rester dans le grand monde du Métal et le groupe nous prouve qu’il y a une superbe relève pour tenir le flambeau instauré par les pionniers du genre. Un album à écouter sans réserves!

Composition: 9
Exécution: 9,5
Arrangements : 9
Production: 9
Appréciation Générale : 9

Carach Angren – Franckensteina Strataemontanus – 2020

Carach Angren – Symphonic Black Metal – Pays-Bas
Franckensteina Strataemontanus – 2020
Season of Mist
9,5/10

La formation Néerlandaise Carach Angren nous arrive cette année avec son sixième album sous le concept de nul autre que Frankenstein. Ce nouvel album accentue le côté symphonique d’un cran mais est également marqué par des l’arrivée d’éléments plus Industriels notamment avec des rythmiques plus militaires qu’auparavant.

Encore une fois, Carach Angren fait preuve d’ingéniosité musicale en incorporant habilement ses parties symphoniques à un Black Metal sombre et mélodique. Les niveaux de composition et d’interprétation sont toujours de très haut calibre, ces musiciens sont décidément des génies dans leur genre. La production et les arrangements sont assez spectaculaires, même plus qu’à ce que le groupe nous a habitués au fil des ses précédents albums. On sent très bien l’influence Gothique et Victorienne propre à l’imagerie initialement créée par Mary Shelly. Nous avons même droit à certains éléments musicaux se rapprochant du Gothic Rock originel avec des vocaux « cleans » sur certaines pièces ainsi que certaines ambiances apparentées à The Vision Bleak ici et là au fil des pièces, ce qui n’est pas pour me déplaire!

En fin de compte, Carach Angren est sans aucun doute un groupe fort sous estimé qui gagne à être connu de par sa qualité musicale et de son ensemble très théâtral. Ce nouvel album se retrouvera assez haut dans les tops de 2020 et est déjà devenu un classique instantané dans la discographie du groupe.

Composition: 9,5
Exécution: 9,5
Arrangements : 9,5
Production: 9,5
Appréciation Générale : 9,5

Alarum – Circle’s End – 2020

Alarum – Progressive Thrash Metal/Jazz fusion – Australie
Circle’s End – 2020
Dinner for Wolves
9,7/10

Je l’attends depuis des lustres celui-là. Il faut dire qu’avec Alarum, il faut se montrer très patient face au délai des sorties d’albums qui habituellement sont de 6 ou 7 ans. Mais pour Circle’s End, il aura fallu 9 longues années avant de pouvoir mettre la main dessus! Certains membres du groupe font partie de The Levitation Hex et nous ont pondu deux formidables albums entre temps ce qui m’a permis de soulager mon impatience un peu.

Circle’s End nous replonge dans les mêmes atmosphères que Natural Causes et la seule différence notable que l’on peut constater entre ces deux albums, c’est que le côté Jazz Fusion est beaucoup plus prononcé sur ce nouvel album. Une fois de plus, Alarum nous lance sa folie musicale en pleine face et je pourrais même dire que ça pourrait être déroutant pour certains Métalleux un peu plus conformistes. Le groupe mise énormément sur les changements soudains mais surtout sur les surprises sonores et les textures assez flyées. Si vous n’aimez pas le Jazz, il se peut que vous vous perdiez un brin au fil des pièces.

Par contre, le côté Thrash Metal Progressif est toujours tout aussi présent et tout aussi puissant que par le passé. Pensez à Atheist mais en plus disjoncté! Donc, une composition très éclatée et une interprétation sans failles. Les musiciens de ce groupe sont de très haut calibre, c’est assez impressionnant. La production est très léchée et très limpide sans tomber dans le piège du sursaturé, on reste dans le confort des micros sur la batterie et de production digne des grands maîtres du Progressif.

Alarum est depuis 2011 une de mes formations favorites et Circle’s End ne fait que renforcer cette admiration que j’ai pour la formation Australienne. Là où plusieurs s’efforcent de jouer technique pour jouer technique, il y en a pour qui la création et le souci de l’art compte vraiment plus que les artifices techniques. Alarum en met du technique mais aucunement pour épater la galerie.

Composition: 10
Exécution: 10
Arrangements : 9,5
Production: 9,5
Appréciation Générale : 9,5

Triptykon – Requiem (Live at Roadburn 2019) – 2020

Triptykon – Gothic/Doom/Death/Black Metal – Suisse
Requiem (Live at Roadburn 2019) – 2020
Century Media
7,6/10

Depuis le retour de Celtic Frost avec Monotheist en 2006, chaque sortie de Triptykon est pour moi une longue et pénible attente. Tom nous est revenu en pleine forme et en pleine possession de ses moyens et tout ce qu’il touche depuis Monotheist, c’est à dire les deux albums de Triptykon, est de l’or en barre et du pur génie musical. Notre cher Tom caressait, depuis des lustres, le souhiat de finaliser son fameux Requiem qui se déroule en trois parties. La première partie était Rex Irae issue de Into the Pandemonium et la troisième, Winter, une pièce symphonique qui se retrouvait sur Monotheist. Ces deux pièces étaient donc de Celtic Frost et la partie manquante a été composée pour Triptykon.

En 2019, le fameux Requiem a été finalisé et présenté au grand public lors du Roadburn festival. Cette année, en plein délire du Covid-19, Tom nous présente son Requiem sur disque. Dordinaire, je laisse de côté les albums « live » car, que voulez-vous, j’hais ça les albums « live ». Mais pour celui-ci, je me devais de faire une exception à ma règle d’or car Triptykon nous présente une toute nouvelle pièce et non la moindre car elle dure pas loin de trente-deux minutes. Mettons tout de suite les points sur les « i » et les barres sur les « t » : Je suis totalement déçu par cette nouveauté de Triptykon.

Bien que pour un « live » la production soit très bonne et que le niveau de composition soit assez élevé, là où je grince des dents c’est au niveau de l’exécution et de l’ambiance de cet album. En spectacle ce devait être assez spectaculaire mais sur disque, c’est d’un ennui mortel. En fait, mis à part Rex Irae et quelques petites poussées sur la partie deux, Triptykon ne joue pas du tout. On a droit à un orchestre symphonique tout le long et ça manque de puissance. Je m’attendais à du Triptykon qui défonce les tympans de sa toute puissance Métallique et sombre mais non. On a droit à une symphonie déprimante et sans éclats et bien que ce soit brillaient bien composé, c’est d’une platitude massacrante.

En espérant que le prochain album studio de Triptykon ne soit pas comme celui-ci…

Composition: 9
Exécution: 6
Arrangements : 9
Production: 8
Appréciation Générale : 6