L’Évolution Métallique selon Sinistros #1812
Pestilence – Exitivm – 2021
Pays-Bas
Mettre des « v » à la place des « u » dans des titres empruntés au Latin, ça fait peut-être plus méchant et plus guerrier de l’Empire Romain. Mais ça ne suffit pas à rendre crédible tout un album surtout quand c’est le neuvième de la discographie de Pestilence qui cumule les hauts et les bas ainsi que les fins abruptes et reformations. Patrick Mameli est, depuis le retour du projet en 2016, le seul boss et maître ultime à bord d’un navire un peu chancelant. Exitivm n’est pas un mauvais album de la part des pionniers du Death Metal Néerlandais. Il y a toujours cette technicité exemplaire qui est bien ancrés dans les compositions mais le côté Progressif qui rendait le projet intéressant est pratiqueement disparu de la sonorité générale de la formation laissant place à un Death Metal plus standard et parfois générique au fil des douze pièces contenues sur l’album. Bien sûr qu’il y a de bonnes idées, des riffs incroyables et de très bonnes pièces. Cependant, Exitivm comporte aussi son lot de remplissage plus ou moins inutile qui peut laisser l’auditeur un tantinet pantois. Un bon album en général qui prouve que Pestilence est toujours en vie mais loin d’être une grande surprise de la discographie en dents de scie des pionniers du Death Metal.

L’Évolution Métallique selon Sinistros #1660
L’Évolution Métallique selon Sinistros #1425
L’Évolution Métallique selon Sinistros #1269
L’Évolution Métallique selon Sinistros #1150
Pestilence – Progressive Death Metal – Pays-Bas
Le quatrième album de Pestilence avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque et avait eu son lot de détracteurs. Pourquoi? Vous allez probablement le deviner : A cause du changement de direction musicale. Sur Sphères, Pestilence avait poussé le bouchon de la technicité jusqu’à oser incorporer des éléments de Fusion et de Jazz à ses compositions et en utilisant des riffs dissonants pour parfaire ses structures musicales. Ajoutons à tout ça le comble de la traîtrise en incorporant des claviers au fil des pièces! Les détracteurs, généralement pris entre des œillères ne se sont jamais aperçus que cet album allait tout changer et montrer la voie des mélanges à plusieurs autres formations. Sphères est devenu un incontournable et un album fort influent pour le Métal Technique et Pestilence venait de franchir un grand pas dans le monde Métallique mondial. Pourquoi se contenter de jouer du Death Metal commun quand on est en mesure de s’éclater musicalement? Pestilence avait compris cette facette de la musique et Sphères était là pour prouver que le Métal pouvait être intelligent et non générique. Un superbe album que l’on doit prendre en considération pour bien comprendre cette belle évolution métallique!
Le troisième album de Pestilence avait fait beaucoup jaser à l’époque. Comment peut-on incorporer des claviers à du Death Metal? Sacrilège!!! Comme l’humain est réfractaire au changement, cet aspect avait déplu à certains fans de l’époque mais avait réussi à changer la face du Death Metal avec l’ajout d’éléments symphoniques. Qu’on se le dise tout de suite, Testimony of the Ancients est un de ces albums qui ont certes dérangé mais qui aussi changé le cours de l’histoire. Avec ses riffs complexes et ses arrangements incroyables, Pestilence s’était hissé au sommet du Métal plus technique et Progressif. Les méchantes machines utilisées sur l’album apportaient une toute nouvelle dimension à la musique du groupe en influençant bon nombre de musiciens à ouvrir leur esprit à de nouvelles sources sonores. Testimony of the Ancients est un album très important pour le développement de la musique extrême et les petits qui allaient suivre allaient créer de grandes choses!
Consuming Impulse fut le deuxième et dernier album de Martin Van Drunen avec Pestilence avant que celui-ci aille fonder une autre formation légendaire : Asphyx. Ce deuxième album de Pestilence était beaucoup plus étoffé et technique que le premier album, la production était impeccable pour cette époque et les compositions du groupe étaient totalement incroyables. Le Death Metal sortait des frontières Américaines et s’étendait maintenant à l’échelle planétaire, chaque recoin avait sa sonorité propre et Pestilence a grandement contribué au son du Death Metal Européen en influençant bon nombre de groupes qui allaient dominer la scène dans les années 90. Ceux qui affirmaient que le Métal était en train de mourir se mettait carrément un doigt dans l’œil : Le Métal était en train de s’effacer dans les tréfonds du monde underground pour être en mesure de survivre et de se développer. Les temps obscurs pour le Métal arrivaient à grand pas et la révolution ne serait que plus grande et plus effroyable.
Comme nous avons pu le constater avec les chroniques précédentes, le Heavy Métal avait évolué très rapidement et avait créé des rejetons qui poussaient plus loin le côté extrême de la musique. Ces rejetons ont à leur tour créé d’autres monstres qui allaient épouvanter les non-initiés. Le Death Metal était en train de conquérir les âme des Métalleux de l’époque et plus rien ne pourrait empêcher le mal de faire son œuvre. Pestilence était arrivé avec un nouveau souffle nauséabond et avait déferlé sa toute puissance sur l’ensemble de la communauté métallique. Utilisant le Thrash Metal comme principal ingrédient, le groupe des Pays-Bas avait ajouté ses propres éléments pour tourner la recette à son avantage : Des riffs très techniques avec une rythmique destructrice et une voix d’outre-tombe pour ainsi créer un album incroyable dont les échos se répercuteraient durant les trois décennies suivantes. Le Death Metal prenait forme et ce nouveau style aura même l’audace de se multiplier en autant de sous genres tel un virus avec ses variants. Pestilence a été d’une grande influence en contribuant à forger ce qu’est devenu le Death Metal et ainsi se placer parmi les grands de ce nom. Mais, ce n’était que le début!
Pestilence – Progressive Death Metal – Pays Bas